Traité élémentaire de la peinture/352

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 299-300).


CHAPITRE CCCLII.

Comment on peut faire une peinture qui sera presque éternelle, et paroîtra toujours fraîche.

Ayant tracé sur une feuille de papier fin bien tendue sur un chassis, le dessin que vous voulez peindre, vous y mettrez premièrement une bonne et grosse couche faite de carreau pilé et de poix, puis une autre couche de blanc et de macicot, sur laquelle vous mettrez les couleurs convenables à votre dessin ; vous le vernirez ensuite avec de vieille huile cuite, qui soit claire et fort épaisse ; puis vous collerez dessus avec le même vernis un carreau de verre bien net et bien plat. Mais il vaut encore mieux prendre un carreau de terre bien vitrifié, et mettre dessus une couche de blanc et de macicot, et puis peindre et appliquer le vernis, et le couvrir d’un beau cristal ; mais auparavant il faudra bien faire sécher votre peinture dans une étuve, et ensuite la vernir avec de l’huile de noix et de l’ambre, ou bien seulement de l’huile de noix bien épurée et épaissie au soleil[1].


  1. L’invention qu’on a trouvée depuis quelque temps de peindre en émail avec tant de perfection, est très-convenable au titre de ce Chapitre, et bien plus excellente que la méthode qui nous est décrite ici par l’Auteur.