Utilisateur:Zyephyrus/Rapport de 1990 2e version

La bibliothèque libre.

INTRODUCTION

Dans son discours du 24 octobre 1998, le Premier ministre [Note du Wiki-éditeur : Michel Rocard] a proposé à la réflexion du Conseil supérieur cinq points précis concernant l'orthographe :

– le trait d'union ;
– le pluriel des mots composés ;
– l'accent circonflexe ;
– le participe passé des verbes pronominaux ;
– diverses anomalies.

C'est sur ces cinq points que portent les présentes propositions. Elles ne visent pas seulement l'orthographe du vocabulaire existant, mais aussi et surtout celle du vocabulaire à naître, en particulier dans les sciences et les techniques.

Présentées par le Conseil supérieur de la langue française, ces rectifications ont reçu un avis favorable de l'Académie française à l'unanimité, ainsi que l'accord du Conseil de la langue française du Québec et celui du Conseil de la langue de la Communauté française de Belgique.

Ces rectifications sont modérées dans leur teneur et dans leur étendue.

En résumé :

– le trait d'union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d'union par la soudure (exemple : portemonnaie comme portefeuille) ;
– le pluriel des noms composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres) ;
– l'accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots (exemple : qui'il fût, mûr) ;
– le participe passé des verbes pronominaux : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d'un infinitif (exemple : elle s'est laissé mourir) ;
– les anomalies :
– mots empruntés : pour l'accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
– séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l'écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d'une série précise (exemple : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).

Ces propositions sont présentées sous forme, d'une part, de règles d'application générales et de modifications de graphies particulières destinées aux usagers et aux enseignants, et, d'autre part, sous forme de recommandations à l'usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.


Principes


La langue française, dans ses formes orales et dans sa forme écrite, est et doit rester le bien commun de millions d'êtres humains en France et dans le monde.

C'est dans l'intérêt des générations futures de toute la francophonie qu'il est nécessaire de continuer à apporter à l'orthographe des rectifications cohérentes et mesurées qui rendent son usage plus sûr, comme il a toujours été fait depuis le XVIIe siècle et comme il est fait dans la plupart des pays voisins.

Toute réforme du système de l'orthographe française est exclue : nul ne saurait affirmer sans naïveté qu'on puisse aujourd'hui rendre « simple » la graphie de notre langue, pas plus que la langue elle-même. Le voudrait-on, beaucoup d'irrégularités qui sont la marque de l'histoire ne pourraient être supprimées sans mutiler notre expression écrite.

Les présentes propositions s'appliqueront en priorité dans trois domaines : la création de mots nouveaux, en particulier dans les sciences et les techniques, la confection des dictionnaires, l'enseignement.

Autant que les nouveaux besoins de notre époque, le respect et l'amour de la langue exigent que sa créativité, c'est-à-dire son aptitude à la Néologisme|néologie, soit entretenue et facilitée : il faut pour cela que la graphie des mots soit orientée vers plus de cohérence par des règles simples.

Chacun sait la confiance qu'accordent à leurs dictionnaires non seulement écrivains, journalistes, enseignants, correcteurs d'imprimerie et autres professionnels de l'écriture, mais plus généralement tous ceux, adultes ou enfants, qui écrivent la Français|langue française. Les lexicographes, conscients de cette responsabilité, jouent depuis quatre siècles un rôle déterminant dans l'évolution de l'orthographe : chaque nouvelle édition des dictionnaires faisant autorité enregistre de multiples modifications des graphies, qui orientent l'usage autant qu'elles le suivent. Sur de nombreux points, les présentes propositions entérinent les formes déjà données par des dictionnaires courants. Elles s'inscrivent dans cette tradition de réfection progressive permanente. Elles tiennent compte de l'évolution naturelle de l'usage en cherchant à lui donner une orientation raisonnée et elles veillent à ce que celle-ci soit harmonieuse.

L'apprentissage de Orthographe française|l'orthographe du français continuera à demander beaucoup d'efforts, même si son enseignement doit être rendu plus efficace. L'application des règles par les enfants (comme par les adultes) sera cependant facilitée puisqu'elles gagnent en cohérence et souffrent moins d'exceptions. L'orthographe bénéficiera d'un regain d'intérêt qui devrait conduire à ce qu'elle soit mieux respectée, et davantage appliquée.

À l'heure où l'étude du latin et du grec ne touche plus qu'une minorité d'élèves, il paraît nécessaire de rappeler l'apport de ces langues à une connaissance approfondie de la langue Français|française, de son histoire et de son orthographe et par conséquent leur utilité pour la formation des enseignants de français. En effet, le système graphique du français est essentiellement fondé sur l'histoire de la langue, et les présentes rectifications n'entament en rien ce caractère.

Au-delà même du domaine de l'enseignement, une politique de la langue, pour être efficace, doit rechercher la plus large participation des acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, administrative. Comme l'a déclaré le Premier ministre, il n'est pas question de légiférer en cette matière. Les édits linguistiques sont impuissants s'ils ne sont pas soutenus par une ferme volonté des institutions compétentes et s'ils ne trouvent pas dans le public un vaste écho favorable. C'est pourquoi ces propositions sont destinées à être enseignées aux enfants — les graphies rectifiées devenant la règle, les anciennes demeurant naturellement tolérées ; elles sont recommandées aux adultes, et en particulier à tous ceux qui pratiquent avec autorité, avec éclat, la langue écrite, la consignent, la codifient et la commentent.

On sait bien qu'il est difficile à un adulte de modifier sa façon d'écrire. Dans les réserves qu'il peut avoir à adopter un tel changement, ou même à l'accepter dans l'usage des générations montantes, intervient un attachement esthétique, voire sentimental, à l'image familière de certains mots. L'élaboration des présentes propositions a constamment pris en considération, en même temps que les arguments proprement linguistiques, cet investissement affectif. On ne peut douter pourtant que le même attachement pourra plus tard être porté aux nouvelles graphies proposées ici, et que l'invention Poésie|poétique n'y perdra aucun de ses droits, comme on l'a vu à l'occasion des innombrables modifications intervenues dans l'histoire du français.

Le bon usage a été le guide permanent de la réflexion. Sur bien des points il est hésitant et incohérent, y compris chez les plus cultivés. Et les discordances sont nombreuses entre les dictionnaires courants, ne permettant pas à l'usager de lever ses hésitations. C'est sur ces points que le Premier ministre a saisi en premier lieu le Conseil supérieur de la langue française|Conseil supérieur, afin d'affermir et de clarifier les règles et les pratiques orthographiques.

Dans l'élaboration de ces propositions, le souci constant a été qu'elles soient cohérentes entre elles et qu'elles puissent être formulées de façon claire et concise. Enfin, les modification préconisées ici respectent l'apparence des textes (d'autant qu'elles ne concernent pas les Nom propre|noms propres) : un roman contemporain ou du siècle dernier doit être lisible sans aucune difficulté. Des évaluations informatiques l'ont confirmé de manière absolue.

Ces propositions, à la fois mesurées et argumentées, ont été acceptées par les instances qui ont autorité en la matière. Elles s'inscrivent dans la continuité du travail Lexique|lexicographique effectué au cours des siècles depuis la formation du français moderne. Responsable de ce travail, l'Académie française a corrigé la graphie du lexique en 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835, 1878 et 1932-1953|35. En 1975 elle a proposé une série de nouvelles rectifications, qui ne sont malheureusement pas passées dans l'usage, faute d'être enseignées et recommandées. C'est dans le droit-fil de ce travail que le Conseil supérieur de la langue française|Conseil a préparé ses propositions en sachant que dans l'histoire, des délais ont toujours été nécessaires pour que l'adoption d'améliorations de ce type soit générale.

En entrant dans l'usage, comme les rectifications passées et peut-être plus rapidement, elles contribueront au renforcement, à l'illustration et au rayonnement de la Français|langue française à travers le monde.


Analyses (I)[modifier]

Le trait d'union (I.1)[modifier]

Le Trait d'union (typographie)|trait d'union a des emplois divers et importants en français :

- des emplois Syntaxe|syntaxiques : inversion du pronom personnel|pronom sujet (exemple : dit-il), et libre coordination (exemples : la ligne nord-sud, le rapport qualité-prix). Il est utilisé aussi dans l'écriture des nombres, mais, ce qui est difficilement justifiable, seulement pour les adjectif numéral|numéraux inférieurs à cent (exemple : vingt-trois, mais cent trois) (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Trait d'union (II.1)|Règle 1.) ;
- des emplois Lexique|lexicaux dans des Mot composé|mots composés librement formés (néologismes ou créations stylistiques, exemple : train-train) ou des suites de mots figées (exemples : porte-drapeau, va-nu-pied).
  • Dans ces emplois, la Mot composé#Composés lexicaux à traits d'union|composition avec trait d'union est en concurrence, d'une part, avec la Mot composé#Composés lexicaux unifiés|composition par soudure ou agglutination (exemples : portemanteau, betterave), d'autre part, avec le Mot composé#Composés lexicaux détachés (locutions)|figement d'expressions dont les termes sont autonomes dans la graphie (exemples : pomme de terre, compte rendu).
  • Lorsque le mot composé contient un élément savant (c'est-à-dire qui n'est pas un mot autonome : narco-, poly-, etc.), il est généralement soudé (exemple : narcothérapie) ou, moins souvent, il prend le trait d'union (exemple : narco-dollar). Si tous les éléments sont savants, la soudure est obligatoire (exemple : narcolepsie). Dans l'ensemble, il est de plus en plus net qu'on a affaire à un seul mot, quand on va de l'expression figée au composé doté de trait d'union et au mot soudé.
  • Dans une suite de mots devenue mot composé, le trait d'union apparaît d'ordinaire :
a) lorsque cette suite change de Nature (grammaire)|nature grammaticale (exemple : il intervient à propos, il a de l'à-propos). Il s'agit le plus souvent de noms (un ouvre-boîte, un va-et-vient, le non-dit, le tout-à-l'égout, un après-midi, un chez-soi, un sans-gêne). Ces noms peuvent représenter une phrase (exemples : un laissez-passer, un sauve-qui-peut, le qu'en-dira-t-on). Il peut s'agir aussi d'adjectifs (exemple : un décor tape-à-l'œil) ;
b) lorsque le sens (et parfois le genre ou le nombre) du composé est distinct de celui de la suite de mots dont il est formé (exemple : un rouge-gorge qui désigne un oiseau). Il s'agit le plus souvent de noms (un saut-de-lit, un coq-à-l'âne, un pousse-café, un à-coup) dont certains sont des calques de mots empruntés (un gratte-ciel, un franc-maçon) ;
c) lorsque l'un des éléments a vieilli et n'est plus compris (exemples : un rez-de-chaussée, un croc-en-jambe, à vau-l'eau). L'agglutination ou soudure implique d'ordinaire que l'on n'analyse plus les éléments qui constituent le composé dans des mots de formation ancienne (exemples : vinaigre, pissenlit, chienlit, portefeuille, passeport, marchepied, hautbois, plafond), etc. ;
d) lorsque le composé ne respecte pas les règles ordinaires de la morphologie et de la syntaxe, dans des archaïsmes (la grand-rue, un nouveau-né, nu-tête) ou dans des calques d'autres langues (surprise-partie, sud-américain).
  • On remarque de très nombreuses hésitations dans l'usage du trait d'union et des divergences entre les dictionnaires, ce qui justifie qu'on s'applique à clarifier la question, ce mode de construction étant très productif. On améliorera donc l'usage du trait d'union en appliquant plus systématiquement les principes que l'on vient de dégager, soit à l'utilisation de ce signe, soit à sa suppression par agglutination ou soudure des mots composés. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Mots composés (III.1)|Graphies 1, #Mots composés (III.2)|2, #Onomatopées (III.3)|3 ; #Trait d'union (IV.1)|Recommandations 1, #Mots composés (IV.2)|2.)

Les marques du nombre (I.2)[modifier]

Les hésitations concernant le pluriel de mot composé|mots composés à l'aide du Trait d'union (typographie)|trait d'union sont nombreuses. Ce problème ne se pose pas quand les termes sont soudés (exemples : un portefeuille, des portefeuilles ; un passeport, des passeports).

  • Bien que le mot composé ne soit pas une simple suite de mots, les grammairiens de naguère ont essayé de maintenir les règles de variation comme s'il s'agissait de mots autonomes, notamment :
- en établissant des distinctions subtiles : entre des gardes-meubles (hommes) et des garde-meubles (lieux), selon une analyse erronée déjà dénoncée par Littré ; entre un porte-montre si l'objet ne peut recevoir qu'une montre, et un porte-montres s'il peut en recevoir plusieurs ;
- en se contredisant l'un l'autre, voire eux-mêmes, tantôt à propos des singuliers, tantôt à propos des pluriels : un cure-dent, mais un cure-ongles ; des après-midi, mais des après-dîners, etc.
  • De même que mille-feuille ou millefeuille (les deux graphies sont en usage) ne désigne pas mille (ou beaucoup de) feuilles, mais un gâteau, et ne prend donc pas d's au singulier, de même le ramasse-miettes ne se réfère pas à des miettes à ramasser, ni à l'acte de les ramasser, mais à un objet unique. Dans un mot de ce type, le premier élément n'est plus un verbe (il ne se conjugue pas) ; l'ensemble ne constitue donc pas une phrase (décrivant un acte), mais un nom composé. Il ne devrait donc pas prendre au singulier la marque du pluriel. À ce nom doit s'appliquer la règle générale d'accord en nombre des noms : pas de marque au singulier, s ou x final au pluriel. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Singulier et pluriel des noms composés comportant un trait d'union (II.2)|Règle 2.)

Le tréma et les accents (I.3)[modifier]

Le tréma (I.3.1)[modifier]

Le tréma interdit qu'on prononce deux lettres en un seul son (exemple : lait mais naïf). Il ne pose pas de problème quand il surmonte une voyelle prononcée (exemple : maïs), mais déroute dans les cas où il surmonte une voyelle muette (exemple : aiguë) : il est souhaitable que ces anomalies soient supprimées. De même l'emploi de ce signe doit être étendu aux cas où il permettra d'éviter des prononciations fautives (exemples : gageure, arguer). (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Tréma (III.4)|Graphies 4, #Tréma (III.5)|5.)

L'accent grave ou aigu sur le e (I.3.2)[modifier]

L'accent aigu placé sur la lettre e a pour fonction de marquer la prononciation comme « e fermé|e fermé », l'accent grave comme « e ouvert|e ouvert ». Il est nécessaire de rappeler ici les deux règles fondamentales qui régissent la quasi-totalité des cas :

Première règle (I.3.2.1)[modifier]

La lettre e ne reçoit un accent aigu ou grave que si elle est en finale de la syllabe graphique : étude|é/tude mais espoir|es/poir, mé/prise mais mercure|mer/cure, inté/ressant mais intel/ligent, etc. Cette règle ne connaît que les exceptions suivantes :

- l' s final du mot n'empêche pas que l'on accentue la lettre e qui précède : accès, progrès (avec s non prononcé), aloès, herpès (avec s prononcé), etc. ;
- dans certains composés généralement de formation récente, les deux éléments, indépendamment de la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, et le premier porte l'accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à télescope|téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer), etc.
Deuxième règle (I.3.2.2)[modifier]

La lettre e ne prend l'accent grave que si elle est précédée d'une autre lettre et suivie d'une syllabe qui comporte un e muet. D'où les alternances : aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer ; fidèle, fidélité ; règlement, régulier ; oxygène, oxygéner, etc. Dans les mots échelon, élever, etc., la lettre e n'est pas précédée d'une autre lettre.

  • À cette règle font exception : les mots formés à l'aide des préfixes dé- et pré- (se démener, prévenir, etc.) ; quelques mots, comme médecin, ère et èche.
  • L'application de ces régularités ne souffre qu'un petit nombre d'anomalies (exemples : un événement, je considérerai, puissé-je, etc.), qu'il convient de réduire. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Accent grave (II.3)|Règle 3., #Accents (III.6)|Graphies 6, #Accents (III.7)|7, #Accentuation des mots empruntés (IV.3)|Recommandation 3.)

L'accent circonflexe (I.3.3)[modifier]

L'accent circonflexe représente une importante difficulté de l'orthographe du français, et même l'usage des personnes instruites est loin d'être satisfaisant à cet égard.

  • L'emploi incohérent et arbitraire de cet accent empêche tout enseignement systématique ou historique. Les justifications étymologie|étymologiques ou historiques ne s'appliquent pas toujours : par exemple, la disparition d'un s n'empêche pas que l'on écrive votre, notre, mouche, moite, chaque, coteau, moutarde, coutume, mépris, etc., et à l'inverse, dans extrême par exemple, on ne peut lui trouver aucune justification. Il n'est pas constant à l'intérieur d'une même famille : jeûner, déjeuner ; côte, coteau ; grâce, gracieux ; mêler, mélange ; icône, iconoclaste, ni même dans la conjugaison de certains verbes (être, êtes, était, étant). De sorte que des mots dont l'histoire est tout à fait parallèle sont traités différemment : , mais su, tu, vu, etc. ; plaît, mais tait.
  • L'usage du circonflexe pour noter une prononciation est loin d'être cohérent : bateau, château ; noirâtre, pédiatre ; zone, clone, aumône ; atome, monôme. Sur la voyelle e, le circonflexe n'indique pas, dans une élocution normale, une valeur différente de celle de l'accent grave (ou aigu dans quelques cas) : comparer il mêle, il harcèle ; même, thème ; chrême, crème ; trêve, grève ; prêt, secret ; vêtir, vétille. Si certains locuteurs ont le sentiment d'une différence phonétique entre a et â, o et ô, è ou é et ê, ces oppositions n'ont pas de réalité sur les voyelles i et u (comparer cime, abîme ; haine, chaîne ; voûte, route, croûte ; huche, bûche ; bout, moût, etc.) L'accent circonflexe, enfin, ne marque le timbre ou la durée des voyelles que dans une minorité des mots où il apparaît, et seulement en syllabe accentuée (tonique) ; les distinctions concernées sont elles-mêmes en voie de disparition rapide.
  • Certes, le circonflexe paraît à certains inséparable de l'image visuelle de quelques mots et suscite même des investissements affectifs (mais aucun adulte, rappelons-le, ne sera tenu de renoncer à l'utiliser).
  • Dès lors, si le maintien du circonflexe peut se justifier dans certains cas, il ne convient pas d'en rester à la situation actuelle : l'amélioration de la graphie à ce sujet passe donc par une réduction du nombre de cas où le circonflexe est utilisé. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Accent circonflexe (II.4)|Règle 4. ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandation 4.)

Les verbes en -eler et -eter (I.4)[modifier]

L'infinitif de ces verbes comporte un « e sourd|e sourd », qui devient « e ouvert|e ouvert » dans la conjugaison devant une syllabe muette (exemples : acheter, j'achète ; ruisseler, je ruisselle).

  • Il existe deux procédés pour noter le « e ouvert », soit le redoublement de la consonne qui suit le e (exemple : ruisselle) ; soit le e accent grave, suivi d'une consonne simple (exemple : harcèle).
  • Mais, quant au choix entre ces deux procédés, l'usage ne s'est pas fixé, jusqu'à l'heure actuelle : parmi les verbes concernés, il y en a peu sur lesquels tous les dictionnaires sont d'accord. La graphie avec è présente l'avantage de ramener tous ces verbes au modèle de conjugaison de mener (il mène, elle mènera).
  • Quelques dérivés en -ement sont liés à ces verbes (exemple : martèlement ou martellement).
  • On mettra fin sur ce point aux hésitations, en appliquant une règle simple. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Verbes en -eler et -eter (II.5)|Règle 5.)

Le participe passé des verbes en emplois pronominaux (I.5)[modifier]

Les règles actuelles sont parfois d'une application difficile et donnent lieu à des fautes, même chez les meilleurs écrivains.

  • Cependant, il est apparu aux experts que ce problème d'orthographe Grammaire|grammaticale ne pouvait être résolu en même temps que les autres difficultés abordées. D'abord il ne s'agit pas d'une question purement orthographique, car elle touche à la syntaxe et même à la prononciation. Ensuite il est impossible de modifier la règle dans les participes de verbes en emplois pronominaux sans modifier aussi les règles concernant les emplois non pronominaux : on ne peut séparer les uns des autres, et c'est l'ensemble qu'il faudrait retoucher. Il ne sera donc fait qu'une proposition, permettant de simplifier un point très embarrassant : le participe passé de laisser suivi d'un infinitif, dont Accord (grammaire)|l'accord est pour le moins incertain dans l'usage. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Participe passé (II.6)|Règle 6.)


Les mots empruntés (I.6)[modifier]

Traditionnellement, les mots d'emprunt s'intègrent à la graphie du français après quelque temps. Certains, malgré leur ancienneté en français, n'ont pas encore subi cette évolution.

Singulier et pluriel (I.6.1)[modifier]

On renforcera l'intégration des mots empruntés en leur appliquant les règles du pluriel du français, ce qui implique dans certains cas la fixation d'une forme de singulier.

Traitement graphique (I.6.2)[modifier]

Le processus d'intégration des mots empruntés conduit à la régularisation de leur graphie, conformément aux règles générales du français. Cela implique qu'ils perdent certains signes distinctifs « exotiques », et qu'ils entrent dans les régularités de la graphie française. On tiendra compte cependant du fait que certaines graphies étrangères, anglaises en particulier, sont devenues familières à la majorité des utilisateurs du français.

  • On rappelle par ailleurs que des commissions ministérielles de terminologie sont chargées de proposer des termes de remplacement permettant d'éviter, dans les sciences et techniques en particulier, le recours aux mots empruntés. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Singulier et pluriel des mots empruntés (II.7)|Règle 7. ; #Mots composés empruntés (III.8)|Graphies 8, #Accentuation des mots empruntés (III.9)|9 ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandations 4, #Singulier et pluriel des noms empruntés (IV.5)|5, #Emprunts (IV.7)|7, #Emprunts (IV.8)|8, #Emprunts (IV.9)|9.)

Les anomalies (I.7)[modifier]

Les anomalies sont des graphies non conformes aux règles générales de l'écriture du français (comme ign dans oignon) ou à la cohérence d'une série précise. On peut classer celles qui ont été examinées en deux catégories :

Séries désaccordées (I.7.1)[modifier]

Certaines graphies heurtent à la fois l'étymologie et le sentiment de la langue de chacun, et chargent inutilement l'orthographe de bizarreries ce qui n'est ni esthétique, ni logique, ni commode. Conformément à la réflexion déjà menée par Académie française|l'Académie sur cette question, ces points de détail seront rectifiés. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Anomalies (III.10)|Graphies 10, #Anomalies (III.11)|11, #Anomalies (III.12)|12, #Anomalies (III.13)|13 ; #Anomalies (IV.6)|Recommandation 6)

Dérivés formés sur les noms qui se terminent par -on et -an (I.7.2)[modifier]

La formation de ces dérivés s'est faite et se fait soit en doublant le n final du radical, soit en le gardant simple. L'usage, y compris celui des dictionnaires, connaît beaucoup de difficultés et de contradictions, qu'il serait utile de réduire.

  • Sur les noms en -an (une cinquantaine de radicaux), le n simple est largement prédominant dans l'usage actuel. Un cinquième des radicaux seulement redouble le n (pour seulement un quart environ de leurs dérivés).
  • Sur les noms en -on (plus de 400 radicaux, et trois fois plus de dérivés), la situation actuelle est plus complexe. On peut relever de très nombreux cas d'hésitation, à la fois dans l'usage et dans les dictionnaires. Selon qu'est utilisé tel ou tel suffixe, il peut exister une tendance prépondérante soit au n simple, soit au n double. On s'appuiera sur ces tendances quand elles existent pour introduire plus de régularité. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Néologie (IV.10)|Recommandation 10.)

Règles (II)[modifier]

Trait d'union (II.1)[modifier]

On lie par des Trait d'union (typographie)|traits d'union les adjectif numéral|numéraux formant un nombre complexe, inférieur ou supérieur à cent.

  • Exemples : elle a vingt-quatre ans, cet ouvrage date de l'année quatre-vingt-neuf, elle a cent-deux ans, cette maison a deux-cents ans, il lit les pages cent-trente-deux et deux-cent-soixante-et-onze, il possède sept-cent-mille-trois-cent-vingt-et-un francs. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le trait d'union (I.1)|Analyse 1.)

Singulier et pluriel des noms composés comportant un trait d'union (II.2)[modifier]

Les nom composé|noms composés d'un verbe et d'un nom suivent la règle des mots simples, et prennent la marque du pluriel seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second élément. Exemples : un pèse-lettre, des pèse-lettres, un cure-dent, des cure-dents, un perce-neige, des perce-neiges, un garde-meuble, des garde-meubles (sans distinguer s'il s'agit d'homme ou de lieu), un abat-jour, des abat-jours.

  • Il en va de même des nom composé|noms composés d'une préposition et d'un nom. Exemples : un après-midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des sans-abris.
  • Cependant, quand l'élément nominal prend une majuscule ou quand il est précédé d'un article singulier, il ne prend pas de marque de pluriel. Exemples : des prie-Dieu, des trompe-l'œil, des trompe-la-mort. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les marques du nombre (I.2)|Analyse 2.)

Accent grave (II.3)[modifier]

Conformément aux régularités décrites plus haut (#L'accent grave ou aigu sur le e (I.3.2)|Analyse 3.2) :

a) On accentue sur le modèle de semer les futurs et conditionnels des verbes du type céder : je cèderai, je cèderais, j'allègerai, j'altèrerai, je considèrerai, etc. ;
b) Dans les inversions interrogatives, la première personne du singulier en e suivie du pronom sujet je porte un accent grave : aimè-je, puissè-je, etc. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #L'accent grave ou aigu sur le e (I.3.2)|Analyse 3.2 ; #Accents (III.6)|Graphies 6, #Accents (III.7)|7 ; #Accentuation des mots empruntés (IV.3)|Recommandation 3.)

Accent circonflexe (II.4)[modifier]

Si l'accent circonflexe placé sur les lettres a, o et e peut indiquer utilement des distinctions de timbre (mâtin et matin ; côte et cote ; vôtre et votre ; etc.), placé sur i et u il est d'une utilité nettement plus restreinte (voûte et doute par exemple ne se distinguent dans la prononciation que par la première consonne). Dans quelques terminaisons verbales (passé simple, etc.), il indique des distinctions morphologiques nécessaires. Sur les autres mots, il ne donne généralement aucune indication, excepté pour de rare distinctions de formes homographes.

  • En conséquence, on conserve l'accent circonflexe sur a, e, et o, mais sur i et sur u il n'est plus obligatoire, excepté dans les cas suivants :

a) Dans la conjugaison, où il marque une terminaison (II.4.a)[modifier]

  • Au passé simple (première et deuxième personnes du pluriel) :
nous suivîmes, nous voulûmes, comme nous aimâmes ;
vous suivîtes, vous voulûtes, comme vous aimâtes.
  • À l'imparfait du subjonctif (troisième personne du singulier) :
qu'il suivît, qu'il voulût, comme qu'il aimât.
  • Au plus-que-parfait du subjonctif, aussi nommé parfois improprement conditionnel passé deuxième forme (troisième personne du singulier) :
qu'il eût suivi, il eût voulu, comme qu'il eût aimé.
  • Exemples :
Nous voulûmes qu'il prît la parole ;
Il eût préféré qu'on le prévînt.

b) Dans les mots où il apporte une distinction de sens utile (II.4.b)[modifier]

Les noms , jeûne, les adjectifs mûr et sûr, et le verbe croître (étant donné que sa conjugaison est en partie homographe de celle du verbe croire). L'exception ne concerne pas les dérivés et les composés de ces mots (exemple : sûr, mais sureté ; croître, mais accroitre). Comme c'était déjà le cas pour , les adjectifs mûr et sûr ne prennent un accent circonflexe qu'au masculin singulier.

  • Les personnes qui ont déjà la maîtrise de l'orthographe ancienne pourront, naturellement, ne pas suivre cette nouvelle norme. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #L'accent circonflexe (I.3.3)|Analyse 3.3 ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandation 4.)
  • Remarques :
- cette mesure entraîne la rectification de certaines anomalies étymologiques, en établissant des régularités. On écrit désormais mu (comme déjà su, tu, vu, lu), plait (comme déjà tait, fait), piqure, surpiqure (comme déjà morsure) traine, traitre, et leurs dérivés (comme déjà gaine, haine, faine), et ambigument, assidument, congrument, continument, crument, dument, goulument, incongrument, indument, nument (comme déjà absolument, éperdument, ingénument, résolument) ;
- sur ce point comme sur les autres, aucune modification n'est apportée aux noms propres. On garde le circonflexe aussi dans les gentilé|adjectifs issus de ces noms (exemples : Nîmes, nîmois.)

Verbes en -eler et -eter (II.5)[modifier]

L'emploi du è|e accent grave pour noter le son « e ouvert|e ouvert » dans les verbes en eler et en eter est étendu à tous les verbes de ce type.

  • On conjugue donc, sur le modèle de peler et d'acheter : elle ruissèle, elle ruissèlera, j'époussète, j'étiquète, il époussètera, il étiquètera.
  • On ne fait exception que pour appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l'usage.
  • Les noms en -ement dérivés de ces verbes suivront la même orthographe : amoncèlement, bossèlement, chancèlement, cisèlement, cliquètement, craquèlement, craquètement, cuvèlement, dénivèlement, ensorcèlement, étincèlement, grommèlement, martèlement, morcèlement, musèlement, nivèlement, ruissèlement, volètement. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les verbes en -eler et -eter (I.4)|Analyse 4.)

Participe passé (II.6)[modifier]

Le participe passé de laisser suivi d'un infinitif est rendu invariable : il joue en effet devant l'infinitif un rôle d'auxiliaire analogue à celui de faire, qui est toujours invariable dans ce cas (avec l'auxiliaire avoir comme en emploi pronominal).

  • Le participe passé de laisser suivi d'un infinitif est donc invariable dans tous les cas, même quand il est employé avec l'auxiliaire avoir et même quand l'objet est placé avant le verbe. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le participe passé des verbes en emplois pronominaux (I.5)|Analyse 5.)
  • Exemples :
Elle s'est laissé mourir (comme déjà elle s'est fait maigrir) ;
Elle s'est laissé séduire (comme déjà elle s'est fait féliciter) ;
Je les ai laissé partir (comme déjà je les ai fait partir) ;
La maison qu'elle a laissé saccager (comme déjà la maison qu'elle a fait repeindre).

Singulier et pluriel des mots empruntés (II.7)[modifier]

Les noms ou adjectifs d'origine étrangère ont un singulier et un pluriel réguliers : un zakouski, des zakouskis ; un ravioli, des raviolis ; un graffiti, des graffitis ; un lazzi, des lazzis ; un confetti, des confettis ; un scénario, des scénarios ; un jazzman, des jazzmans, etc. On choisit comme forme du singulier la forme la plus fréquente, même s'il s'agit d'un pluriel dans l'autre langue.

  • Ces mots forment régulièrement leur pluriel avec un s non prononcé (exemples : des matchs, des lands, des lieds, des solos, des apparatchiks). Il en est de même pour les noms d'origine latine (exemples : des maximums, des médias). Cette proposition ne s'applique pas aux mots ayant conservé valeur de citation (exemple : des mea culpa).
  • Cependant, comme il est normal en français, les mots terminés par s, x et z restent invariables (exemples : un boss, des boss ; un kibboutz, des kibboutz ; un box, des box).
  • Remarque : le pluriel de mots composés étrangers se trouve simplifié par la soudure (exemples : des covergirls, des bluejeans, des ossobucos, des weekends, des hotdogs). (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les mots empruntés (I.6)|Analyse 6. ; #Mots composés empruntés (III.8)|Graphies 8, #Accentuation des mots empruntés (III.9)|9 ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandations 4, #Singulier et pluriel des noms empruntés (IV.5)|5, #Emprunts (IV.7)|7, #Emprunts (IV.8)|8, #Emprunts (IV.9)|9)

Tableau résumé des règles[modifier]

NUMÉRO ANCIENNE ORTHOGRAPHE NOUVELLE ORTHOGRAPHE
1 vingt-trois, cent trois vingt-trois, cent-trois
2 un cure-dents un cure-dent
2 des cure-ongle des cure-ongles
2 un cache-flamme(s) un cache-flamme
2 des cache-flamme(s) des cache-flammes
3 a je céderai, j'allégerais je cèderai, j'allègerais
3 b puissé-je, aimé-je puissè-je, aimè-je
4 il plaît, il se tait il plait, il se tait
4 la route, la voûte la route, la voute
5 il ruisselle, il amoncèle il ruissèle, il amoncèle
6 elle s'est laissée aller elle s'est laissé aller
6 elle s'est laissé appeler elle s'est laissé appeler
7 des jazzmen, des lieder des jazzmans, des lieds

Graphies particulières fixées ou modifiées (III)[modifier]

Ces listes, restreintes, sont limitatives.

  • Il s'agit en général de mots dont la graphie est irrégulière ou variable ; on la rectifie, ou bien l'on retient la variante qui permet de créer les plus larges régularités. Certains de ces mots sont déjà donnés par un ou plusieurs dictionnaires usuels avec la graphie indiquée ici : dans ce cas, c'est une harmonisation des dictionnaires qui est proposée.


Mots composés (III.1)[modifier]

On écrit Mot composé#Composés lexicaux unifiés|soudés les noms de la liste suivante, Mot composé|composés sur la base d'un élément verbal généralement suivi d'une Nom|forme nominale ou de « tout ».

  • Les mots de cette liste, ainsi que ceux de la #Liste B|liste B ci-après (éléments nominaux et divers), sont en général des mots anciens dont les composants ne correspondent plus au lexique ou à la syntaxe actuels (chaussetrappe) ; y figurent aussi des radicaux onomatopée|onomatopéiques ou de formation expressive (piquenique, passepasse), des mots comportant des dérivés (tirebouchonner), certains mots dont le pluriel était difficile (un brisetout, dont le pluriel devient des brisetouts, comme un faitout, des faitouts, déjà usité), et quelques composés sur porte-, dont la série compte plusieurs soudures déjà en usage (portefaix, portefeuille, etc.). Il était exclu de modifier d'un coup plusieurs milliers de mots composés, l'usage pourra le faire progressivement. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le trait d'union (I.1)|Analyse 1. ; #Trait d'union (IV.1)|Recommandations 1, #Mots composés (IV.2)|2.)

Liste A[modifier]

  • arrachepied (d').
  • boutentrain.
  • brisetout.
  • chaussetrappe.
  • clochepied (à).
  • coupecoupe.
  • couvrepied.
  • crochepied.
  • croquemadame.
  • croquemitaine.
  • croquemonsieur.
  • croquemort.
  • croquenote.
  • faitout.
  • fourretout.
  • mangetout.
  • mêletout.
  • passepartout.
  • passepasse.
  • piquenique.
  • porteclé.
  • portecrayon.
  • portemine.
  • portemonnaie.
  • portevoix.
  • poucepied.
  • poussepousse.
  • risquetout.
  • tapecul.
  • tirebouchon.
  • tirebouchonner.
  • tirefond.
  • tournedos.
  • vanupied.

Mots composés (III.2)[modifier]

On écrit Mot composé#Composés lexicaux unifiés|soudés également les noms de la liste suivante, composés d'éléments Nom|nominaux et Adjectif|adjectivaux (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le trait d'union (I.1)|Analyse 1. ; #Trait d'union (IV.1)|Recommandations 1, #Mots composés (IV.2)|2.)

Liste B[modifier]

  • arcboutant.
  • autostop.
  • autostoppeur, autostoppeuse.
  • bassecontre.
  • bassecontriste.
  • bassecour.
  • bassecourier.
  • basselisse.
  • basselissier.
  • bassetaille.
  • branlebas.
  • branlehaut.
  • chauvesouris.
  • chèvrepied.
  • cinéroman.
  • hautecontre.
  • hautelisse.
  • hautparleur.
  • jeanfoutre.
  • lieudit.
  • millefeuille.
  • millepatte.
  • millepertuis.
  • platebande.
  • potpourri.
  • prudhomme.
  • quotepart.
  • sagefemme.
  • saufconduit.
  • téléfilm.
  • terreplein.
  • vélopousse.
  • véloski.
  • vélotaxi.

Onomatopées (III.3)[modifier]

On écrit Mot composé#Composés lexicaux unifiés|soudés les onomatopées et mots expressifs (de formations diverses) de la liste suivante (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le trait d'union (I.1)|Analyse 1. ; #Trait d'union (IV.1)|Recommandations 1, #Mots composés (IV.2)|2.)

Liste C[modifier]

  • blabla.
  • bouiboui.
  • coincoin.
  • froufrou.
  • grigri.
  • kifkif.
  • mélimélo.
  • pêlemêle.
  • pingpong.
  • prêchiprêcha.
  • tamtam.
  • tohubohu.
  • traintrain.
  • troutrou.
  • tsétsé.

Tréma (III.4)[modifier]

Dans les mots suivants, on place le tréma sur la voyelle qui doit être prononcée : aigüe (et dérivés, comme suraigüe, etc.), ambigüe, exigüe, contigüe, ambigüité, exigüité, contigüité, cigüe. Ces mots appliquent ainsi la règle générale : le tréma indique qu'une lettre (u) doit être prononcée (comme voyelle ou comme semi-voyelle) séparément de la lettre précédente (g). (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le tréma (I.3.1)|Analyse 3.1.)

Tréma (III.5)[modifier]

Le même usage du tréma s'applique aux mots suivants où une suite -gu- ou -geu- conduit à des prononciations défectueuses (il argue prononcé comme nargue). On écrit donc [avec un ü (lettre)|ü] : il argüe (et toute la conjugaison du verbe argüer) ; gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Le tréma (I.3.1)|Analyse 3.1.)


Accents (III.6)[modifier]

On munit d'un accent les mots de la liste suivante où il avait été omis, ou dont la prononciation a changé. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #L'accent grave ou aigu sur le e (I.3.2)|Analyse 3.2 ; #Accent grave (II.3)|Règle 3 ; #Accentuation des mots empruntés (IV.3)|Recommandation 3.)

Liste D[modifier]

  • asséner.
  • bélitre.
  • bésicles.
  • démiurge.
  • gélinotte.
  • québécois.
  • recéler.
  • recépage.
  • recépée.
  • recéper.
  • réclusionnaire.
  • réfréner.
  • sèneçon.
  • sénescence.
  • sénestre.

Accents (III.7)[modifier]

L'accent est modifié sur les mots de la liste suivante qui avaient échappé à la régularisation entreprise par l'Académie française aux XVIIIe et XIXe siècles, et qui se conforment ainsi à la règle générale d'accentuation. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #L'accent grave ou aigu sur le e (I.3.2)|Analyse 3.2 ; #Accent grave (II.3)|Règle 3 ; #Accentuation des mots empruntés (IV.3)|Recommandation 3.)

Liste E[modifier]

  • abrègement.
  • affèterie.
  • allègement.
  • allègrement.
  • assèchement.
  • cèleri.
  • complètement (nom).
  • crèmerie.
  • crèteler.
  • crènelage.
  • crèneler.
  • crènelure.
  • empiètement.
  • évènement.
  • fèverole.
  • hébètement.
  • règlementaire.
  • règlementairement.
  • règlementation.
  • règlementer.
  • sècheresse.
  • sècherie.
  • sènevé.
  • vènerie.

Mots composés empruntés (III.8)[modifier]

On écrit Mot composé#Composés lexicaux unifiés|soudés les mots de la liste suivante, composés d'origine latine ou étrangère, bien implantés dans l'usage et qui n'ont pas valeur de citation. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les mots empruntés (I.6)|Analyse 6. ; #Singulier et pluriel des mots empruntés (II.7)|Règle 7 ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandations 4, #Singulier et pluriel des noms empruntés (IV.5)|5, #Emprunts (IV.7)|7, #Emprunts (IV.8)|8, #Emprunts (IV.9)|9.)

Liste F[modifier]

Mots d'origine latine (F)[modifier]

(employés comme noms - exemple : un apriori)

  • apriori.
  • exlibris.
  • exvoto.
  • statuquo.
  • vadémécum.
Mots d'origine étrangère (F)[modifier]
  • baseball.
  • basketball.
  • blackout.
  • bluejean.
  • chichekébab.
  • chowchow.
  • covergirl.
  • cowboy.
  • fairplay.
  • globetrotteur.
  • handball.
  • harakiri.
  • hotdog.
  • lockout.
  • majong.
  • motocross.
  • ossobuco.
  • pipeline.
  • sidecar.
  • striptease.
  • volleyball.
  • weekend.

Accentuation des mots empruntés (III.9)[modifier]

On munit d'accents les mots de la liste suivante, empruntés à la langue latine ou à d'autres langues, lorsqu'ils n'ont pas valeur de citation. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les mots empruntés (I.6)|Analyse 6. ; #Singulier et pluriel des mots empruntés (II.7)|Règle 7 ; #Accentuation des mots empruntés et des néologismes (IV.4)|Recommandations 4, #Singulier et pluriel des noms empruntés (IV.5)|5, #Emprunts (IV.7)|7, #Emprunts (IV.8)|8, #Emprunts (IV.9)|9.)

Liste G[modifier]

Mots d'origine latine (G)[modifier]
  • artéfact.
  • critérium.
  • déléatur.
  • délirium trémens.
  • désidérata.
  • duodénum.
  • exéat.
  • exéquatur.
  • facsimilé.
  • jéjunum.
  • linoléum.
  • média.
  • mémento.
  • mémorandum.
  • placébo.
  • proscénium.
  • référendum.
  • satisfécit.
  • sénior.
  • sérapéum.
  • spéculum.
  • tépidarium.
  • vadémécum.
  • vélarium.
  • vélum.
  • véto.
Mots empruntés à d'autres langues (G)[modifier]
  • allégretto.
  • allégro.
  • braséro.
  • candéla.
  • chébec.
  • chéchia.
  • cicérone.
  • condottière.
  • décrescendo.
  • diésel.
  • édelweiss.
  • imprésario.
  • kakémono.
  • méhalla.
  • pédigrée.
  • pérestroïka.
  • péséta.
  • péso.
  • piéta.
  • révolver.
  • séquoia.
  • sombréro.
  • téocalli.
  • trémolo.
  • zarzuéla.

Anomalies (III.10)[modifier]

Des rectifications proposées par l'Académie française|Académie (en 1975) sont reprises, et sont complétées par quelques rectifications de même type. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les anomalies (I.7)|Analyse 7.)

Liste H[modifier]

  • absout, absoute (participe, au lieu de absous, absoute).
  • appâts (au lieu de appas).
  • assoir, rassoir, sursoir (au lieu de asseoir, etc.) (a).
  • bizut (au lieu de bizuth) (b).
  • bonhommie (au lieu de bonhomie).
  • boursoufflement (au lieu de boursouflement).
  • boursouffler (au lieu de boursoufler).
  • boursoufflure (au lieu de boursouflure).
  • cahutte (au lieu de cahute).
  • charriot (au lieu de chariot).
  • chaussetrappe (au lieu de chausse-trape).
  • combattif (au lieu de combatif).
  • combattivité (au lieu de combativité).
  • cuisseau (au lieu de cuissot).
  • déciller (au lieu de dessiller) (c).
  • dissout, dissoute (au lieu de dissous, dissoute).
  • douçâtre (au lieu de douceâtre) (d).
  • embattre (au lieu de embatre).
  • exéma (au lieu de eczéma) et ses dérivés (e).
  • guilde (au lieu de ghilde, graphie d'origine étrangère).
  • homéo- (au lieu de homoeo-). [ Note du Wiki-éditeur : Le texte du Rapport comporte une Coquille (typographie)|coquille : homœo- comporte un « e dans l'o » — comme dans homœopathie. ]
  • imbécilité (au lieu de imbécillité).
  • innommé (au lieu de innomé).
  • levreau (au lieu de levraut).
  • nénufar (au lieu de nénuphar) (f).
  • ognon (au lieu de oignon).
  • pagaille (au lieu de pagaïe, pagaye) (g).
  • persifflage (au lieu de persiflage).
  • persiffler (au lieu de persifler).
  • persiffleur (au lieu de persifleur).
  • ponch (boisson, au lieu de punch) (h).
  • prudhommal (avec soudure) (au lieu de prud'homal).
  • prudhommie (avec soudure) (au lieu de prud'homie).
  • relai (au lieu de relais) (i).
  • saccarine (au lieu de saccharine) et ses nombreux dérivés.
  • sconse (au lieu de skunks) (j).
  • sorgo (au lieu de sorgho, graphie d'origine étrangère).
  • sottie (au lieu de sotie).
  • tocade (au lieu de toquade).
  • ventail (au lieu de vantail) (k).

Notes[modifier]

(a) Le e ne se prononce plus. L'Académie française écrit déjà j'assois (à côté de j'assieds), j'assoirai, etc. (mais je surseoirai). Assoir s'écrit désormais comme voir (ancien français veoir), choir (ancien français cheoir), etc.
(b) À cause de bizuter, bizutage.
(c) À rapprocher de cil. Rectification d'une ancienne erreur d'étymologie.
(d) Cea est une ancienne graphie rendue inutile par l'emploi de la cédille.
(e) La suite cz est exceptionnelle en français. Exéma comme examen.
(f) Mot d'origine arabe|arabo-persane. L'Académie française|Académie a toujours écrit nénufar, sauf dans la huitième édition (1932-1935).
(g) Des trois graphies de ce mot, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
(h) Cette graphie évite l'homographie avec punch (coup de poing) et l'hésitation sur la prononciation.
(i) Comparer relai-relayer, avec balai-balayer, essai-essayer, etc.
(j) Des sept graphies qu'on trouve actuellement, celle-ci est la plus conforme aux règles et la moins ambiguë.
(k) À rapprocher de vent ; rectification d'une ancienne erreur d'étymologie.

Anomalies (III.11)[modifier]

On écrit en -iller les noms suivants anciennement en -illier, où le i qui suit la consonne ne s'entend pas (comme poulailler, volailler) : joailler, marguiller, ouillère, quincailler, serpillère. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les anomalies (I.7)|Analyse 7.)

Anomalies (III.12)[modifier]

On écrit avec un seul l (comme bestiole, camisole, profiterole, etc.) les noms suivants : barcarole, corole, fumerole, girole, grole, guibole, mariole, et les mots moins fréquents : bouterole, lignerole, muserole, rousserole, tavaïole, trole. Cette terminaison se trouve ainsi régularisée, à l'exception de folle, molle, de colle et de ses composés. (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les anomalies (I.7)|Analyse 7.)

Anomalies (III.13)[modifier]

Le e muet|e muet n'est pas suivi d'une consonne double dans les mots suivants, qui rentrent ainsi dans les alternances régulières (exemples : lunette, lunetier, comme noisette, noisetier ; prunelle, prunelier comme chamelle, chamelier, etc.) : interpeler (au lieu de interpeller) ; dentelière (au lieu de dentellière) ; lunetier (au lieu de lunettier) ; prunelier (au lieu de prunellier). (#Tableau synoptique des correspondances|Voir #Les anomalies (I.7)|Analyse 7.)

Liste des graphies rectifiées[modifier]

abrègement. absout. affèterie. aigüe. allègement. allègrement. allégretto. allégro. ambigüe. ambigüité. appâts. apriori. arcboutant. argüer. arrachepied (d'). artéfact. assèchement. asséner. assoir. autostop. autostoppeur, euse. barcarole. baseball. basketball. bassecontre. bassecontriste. bassecour. bassecourier. basselisse. basselissier. bassetaille. bélitre. bésicles. bizut. blabla. blackout. bluejean. bonhommie. bouiboui. boursoufflement. boursouffler. boursoufflure. boutentrain. bouterole. branlebas. braséro. brisetout. cahutte. candéla. cèleri. charriot. chaussetrappe. chauvesouris. chébec. chéchia. chèvrepied. chichekébab. chowchow. cicérone. cigüe. cinéroman. clochepied (à). coincoin. combattif. combattivité. complètement. condottière. contigüe. contigüité. corole. coupecoupe. couvrepied. covergirl. cowboy. crèmerie. crènelage. crèneler. crènelure. crèteler. critérium. crochepied. croquemadame. croquemitaine. croquemonsieur. croquemort. croquenote. cuisseau. déciller. décrescendo. déléatur. délirium trémens. démiurge. dentelière. désidérata. diésel. dissout. douçâtre. duodénum. édelweiss. embattre. empiètement. évènement. exéat. exéma. exéquatur. exigüe. exigüité. exlibris. exvoto. facsimilé. fairplay. faitout. fèverole. fourretout. froufrou fumerole. gageüre. gélinotte. girole. globetrotteur. grigri. grole. guibole. guilde. handball. harakiri. hautecontre. hautelisse. hautparleur. hébètement. homéo-. hotdog. imbécilité. imprésario. innommé. interpeler. jeanfoutre. jéjunum. joailler. kakémono. kifkif. levreau. lieudit. lignerole. linoléum. lockout. lunetier. majong. mangetout. mangeüre. marguiller. mariole. média. méhalla. mêletout. mélimélo mémento. mémorandum. millefeuille. millepatte. millepertuis. motocross. muserole. nénufar. ognon. ossobuco. ouillère. pagaille. passepartout. passepasse. pédigrée. pêlemêle. pérestroïka. persifflage. persiffler. persiffleur. péséta. péso. piéta. pingpong. pipeline. piquenique. placébo. platebande. ponch. porteclé. portecrayon. portemine. portemonnaie. portevoix. potpourri. poucepied. poussepousse. prêchiprêcha. proscénium. prudhommal. prudhomme. prudhommie. prunelier. québécois. quincailler. quotepart. rassoir. recéler. recépage. récépée. recéper. réclusionnaire. référendum. réfréner. règlementaire. règlementairement. règlementation. règlementer. relai. révolver. risquetout. rongeüre. rousserole. saccarine. sagefemme. satisfécit. saufconduit. sconse. sècheresse. sècherie. sèneçon. sénescence. sénestre. sènevé. sénior. séquoia. sérapéum. serpillère. sidecar. sombréro. sorgo. sottie. spéculum. statuquo. striptease. suraigüe. sursoir. tamtam. tapecul. tavaïole. téléfilm. téocalli. tépidarium. terreplein. tirebouchon. tirebouchonner. tirefond. tocade. tohubohu. tournedos. traintrain. trémolo. trole. troutrou. tsétsé. vadémécum. vanupied. vélarium. vélopousse. véloski. vélotaxi. vélum. vènerie. ventail. vergeüre. véto. volleyball. weekend. zarzuéla.