Véritable déclaration des riches et inestimables trésors, nouvellement découverts dans le royaume de France

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VERITABLE
DECLARATION
FΑΙΤΕ
AV ROY,
ET A NOS SEIGNEVRS
de ſon Conſeil, des riches,
& ineſtimables
THRESORS
NOVVELLEMENT
deſcouverts dans le Royaume
de France.
Preſentée à ſa Majeſté par L.B.D.B.S.
M. D C. XXXII.


VERITABLE
DECLARATION
FΑΙΤΕ
AV ROY,
ET A NOS SEIGNEVRS DE
SON CONSEIL,
Des riches & ineſtimables
THRESORS,
Nouvellement découverts dans le Royaume
de France.


PLuſieurs voyant au frontiſpice de ce diſcours le nom de ma qualité, me iugeront à meſme temps pluſtoſt capable de l’œconomie d’vne maiſon, & des delicateſſes accouſtumees au ſexe, que capable de faire percer, & creuſer des montagnes, & tres exactement iuger les grands threſors, & benedictions, enfermez & cachez dans icelles : Opinion vrayement pardonnable à ceux qui n’ont leu les Hiſtoires anciennes, où il ſe void que les femmes ont eſté non ſeulemẽt tres belliqueuſes, vaillãtes & courageuſes aux armes, mais encores tres-doctes en la Philoſophie, & qu’elles ont enſeigné aux Eſcholes publiques, parmy les Grecs & les Romains. Ie confeſſe ingenuëment la cognoiſſance des Mines eſtre tres-occulte, l’experience tres-difficile, & la practique tres-perilleuſe, & que pour paruenir à vne parfaicte cognoiſſance de toutes les particularitez neceſſaires en cét Art, vne lõgue ſuitte d’annees eſt requiſe, la demeurance de deſſus les lieux, & vne continuelle deſcente dedans les Puits, & Canaux des Mines, auec vn quotidien exercice aux Officines des fontes, ſeparations & eſpreuues : Ce qu’ayant fait depuis trẽte annees auec les plus honorables charges qui ſoient parmy les Offices de cét Art, tant du S. Siege Apoſtolique, de la Sacree Maieſté Imperiale, qu’autres grands Princes Chreſtiẽs. Enfin mon inclination, & celle de mon Mary, portee au ſeruice du Roy tres-Chreſtien, des Miniſtres de ſon Eſtat, & de tous ſes ſubiets, nous fit reſoudre à le venir ſeruir, eſtant aſſeuree par pluſieurs voyages que i’y auois fait auec mon Mary, que le Royaume de France eſtoit plein de tres-bõnes Mines, & de toutes ſortes de Metaux, & Mineraux, où eſtant arrivee, i’eus l’honneur d’auoir vne Comiſſion de Monſeigneur le Mareſchal d’Effiat, Sur-intendant General des Finances & des Mines & Minieres de Frãce, ſous laquelle i’ay voulu à mes propres fraiz & deſpens m’aſſeurer des lieux où eſtoient les Mines, les meilleures, & les plus faciles à ouurir, & qui apporteroient plus de profit à ſa Maieſté : Pour cét effet i’ay voyagé ſix annees cõtinuelles par toutes les Montagnes du Royaume, & dãs les lieux où i’ay iugé y pouuoir rencontrer quelque choſe, i’ay trouué quantité de bonnes Mines, remplies de Metaux, & de tres bons & excellẽs Mineraux, capables eſtans bien trauaillees, de rendre ſa Maieſté le plus puiſſant Monarque de la terre, en Or, en Argent, & en toutes ſortes de Metaux & Mineraux : I’en ay tiré de toutes ſortes de matieres ſuffiſammẽt, qui ſont auec moy, Et de toutes eſt fait les eſſays en bonne quantité, pour recognoiſtre le degré de leur bonté, & quelle vtilité en pourroit retirer ſa Maieſté, leſquels ont eſté portez & monſtrez aux Miniſtres de l’Eſtat, & à ſon Conſeil, ſi bien qu’il ne reſte plus que de cõmencer les ouuertures, & mettre l’ordre requis à telles entrepriſes : que ie feray quand il plaira à Mõſeigneur le Mareſchal ; Mais voyant que ſa Maieſté a eſté iuſqu’auiourd’huy trõpee par pluſieurs perſonnes qui ont prins des Commiſſions pour deſcouurir leſdites Mines, & s’en ſont tres-mal acquitez, au preiudice de ſes ſuiets & au meſpris du Royaume, lequel en eſt fourny auec plus d’abondãce qu’autres pays, ie veux faire voir en ce petit Diſcours, que l’ignorance de ces gens-là a apporté vne grãde perte aux Finances de ſa Maieſté, ſoit de la perte du tẽps qui ne ſe recouvre iamais, ſoit de la mauuaiſe croyance qu’ils ont donnee aux eſtrangers, & aux ſuiets, que les Mines de France eſtoiẽt de peu de valeur, & qu’elles couſteroient beaucoup plus à les trauailler qu’elles ne rapporteroient de profit, ce qui eſt neantmoins tres-faux & digne de punitiõ. Mais pour faire voir clairement & ouuertemẽt à vn chacun le mãquement de ces gens-là, & le moyen d’éuiter leur fineſſe & recognoiſtre leur capacité, i’en diray mes ſentiments en ce petit Diſcours, fondee ſur mes experiences.

Pluſieurs diſcourent des Mines, des Metaux & Mineraux qui s’y peuuent trouuer dedans, mais comme les Aueugles iugent des couleurs, par le raport d’autruy, qui n’en ont eu non plus qu’eux la cognoiſſance, ou par des memoires delaiſſées de ceux qui n’ont peu paruenir à leur cognoiſſance, ny ouuerture, & ſoubs ces imaginations ſe forment des idées Platoniques, & propoſent ce qu’ils ne ſçauroient faire, & ce qu’ils n’ont iamais veu faire, deſquelles propoſitions quelques vnes eſtans tombées entre mes mains, examinées & recognuës, i’euſſe iugé eſtre coulpable de la punition diuine, & des hommes capables en ce meſtier, de les laiſſer courir plus auant ſans en mõſtrer les defectuoſitez, puis qu’elles importent au Roy & au public.

Premierement leurs propoſitions font clairement voir & paroiſtre qu’ils ne parlent que par autruy & par des memoires de perſonnes mortes, leſquelles n’õt iamais eſté recognuës, ny eu aucunes charges, ny Offices dans nos diuines Fodines, ſoubs quelque Prince de la terre que ce ſoit, ſi bien que de les croire ce ſeroit s’embarquer dans vn long voyage laborieux, & de tres-grande deſpence ſur vne ſimple planche de fondement, & abuſer de l’immenſe grandeur de ſa Majeſté, & prodiguer ſes finances trop legerement.

Ils parlent des lieux où ils n’ont iamais eſté, ils trauerſent les entrailles de la terre dans l’imagination de leur eſprit, & s’ils ne furent iamais au fond d’vne Mine, qui fait ſouuent fremir les plus hardis eſprits, ſi vne longue pratique ne les à aſſeurez, au peril de leur vie à toute heure du iour.

En premier lieu ils diſent que dans les montagnes de France il y a d’innumerables threſors, mais qui le leur a dit, ce n’eſt pas par ſciẽce qu’ils ayent appris dans les Mines, ny moins par leurs inſtruments, neceſſaires à telles recherches : car ils ne les ont point, & quãd ils les auroient, ils ne les entendent pas, & par la ſeule veuë cela ne ſuffit pas.

En ſecond lieu, ils diſent que les Romains dans la ſplendeur de leur Empire en ont tiré tous les ans quatre millions d’or, ſans ce qu’ils tiroient de l’Argent, & d’vn nombre infiny des autres Metaux & Mineraux : Comme du Cuiure, de l’Eſtain, du Plomb, du Fer, & du Fer propre à reduire en Acier, du vif Argent, ſoit en Cinabre ou autremẽt, de l’aſur, du verd d’aſur, du vitriol, de l’allun, de l’ocre, du ſaffre, de l’Emery, de l’Orpimãt rouge & jaulne, de l’Antimoine, du Bol, de la Calamine, du Talc, du Soulphre, & de toutes ſortes de Marcaſſites, du Marbre de toutes couleurs, du Porphire, de l’Albaſtre, du Criſtal, des Turquoiſes, des Amatiſtes, des Agates, des Lapis, & autres Mineraux : Mais qui leur a dit, où ſont les procés verbaux qu’ils en ont faict deſſus les lieux, & les eſſays qu’ils en ont tiré, en preſence de qui, & ou ſont tant de ſortes de Mines & Mineraux, que ne les a-on apportées au Conſeil de ſa Maieſté, ou à Monſeigneur le Mareſchal, ils diſent le tenir des Hiſtoires & principalement de Pline, qui a eſcrit la plus grande partie de ſon Hiſtoire, ſur des memoiręs, & par ouïr dire comme eux : Eſt-ce pas choſe digne de riſée de faire telles propoſitions, il falloit auoir veu, obſerué, recogneu & experimenté. Et s’ils l’auoient fait, Ils auroient dit pluſieurs choſes ſur ce ſubiect deſquelles ils ne parlent point.

Ils diſent en troiſieſme lieu, que les memoires qu’ils en ont leur a apris, mais les particularitez qu’ils rapportent de céte multitude de Montagnes, (ſi promptemẽt courues) & l’adjouſtement des enſeignemẽts qui leur en ont eſté donnez, iuſtifient clairement qu’ils n’en ont aucune pratique, puis qu’ils ne parlent pas dans les termes de l’Art.

Ie laiſſe ſous ſilence, & comme choſe inutile leurs diſcours, pour perſuader ce trauail & ces belles obiections qui ſe font à deſſein.

Comme auſſi ces facilitez de parfaire leur entrepriſe, me contentant de dire là deſſus qu’ils parlent trop generalement, trop legerement, & trop hardiment, d’vn fait du tout importãt : mais ils ne diſent pas le pouuoir faire, & n’en donnent aucunes preuues, qui ſeroient neantmoins tres vtiles & neceſſaires pour les faire croire capables d’vne ſciẽce où la pratique & la cognoiſſãce leur defaut. Ie les conſeille charitablemẽt d’aller ſeruir les Officiers des Mines d’Hongrie, à Scheminis, & là faire leur apprentiſſage dans la Mine du Bibertollen, qui a huict cents toiſes de profondeur.

Il eſt certain & aduoué de to9 ceux qui ont la cognoiſſance des Mines, qu’il n’y à aucun Metail dans ſa matrice ſans meſlange letorogene, eſtant touſiours meſlé auec lomogene : & qui le contredira ie m’offre à le vaincre par demonſtration. Ie dis donc qu’il ne ſe treuue que tres rarement du Plomb qu’il ne tienne d’Argent & n’en eſt iamais treuué qu’en Pologne, à la Mine de Kakaray, duquel les eſprouuers aux Officines de Cremis, Scheminis, & Neuſol en Hongrie, s’en ſeruẽt pour faire leur eſſay : auſſi il n’y a point de Cuiure qui ne tienne d’Argent, & bien ſouuent d’Or, & d’Argent : Comme la Mine de Neuſol, qui depuis quinze cens ans eſt trauaillée, & rend encores chaſque année tous fraits faits deux mil Richedales à ſa Sacrée Maieſté Imperialle, comme ie feray voir par les Cedulles de la Chãbre dudit Neuſol, Signé Rozé Lieutenãt du Baron de Beau-Soleil pour ſa Maieſté Imperialle, ſi biẽ que ceux qui ignorent le principe des Metaux, leur flus, & ſeparatiõ dãs le Fourneau du grand Teſt, perdent vn grand bien, & vendent le fin Or & Argent auec leur Plõb & cuiure, & auec les metaux meſlangez, & au lieu de trouuer du profit, ils trouuẽt de la perte : Et au contraire ceux qui par vne longue experience ſçauent ſeparer Letorogene de l’Omogene, ils trouuent vn grand profit, & font rapporter de grandes commoditez dans les Finances de leurs Princes.

De ces choſes il ſe peut conclurre que les vrays imitateurs de Nature, ont vn grand aduantage à la tranſmutation des Metaux, cõme en tranſmuant le fer en acier, l’acier & le fer en cuiure, le cuiure en argent, & l’argẽt en or, le plomp en mercure & en eſtain, & meſme en or & argent, & en tirent vne medecine vniuerſelle pour guarir toutes maladies, par la cognoiſſance qu’ils ont de leur Mercure vif & de leur ſoulphre incombuſtible : Auſſi ceux là font la vraye tranſmutation, & ceux-cy la ſeule ſeparation.

Quant à la quantité & qualité des Mines de France, elles ſont en grand nombre, & en diuerſes Prouinces, comme dans la Prouence, & Dauphiné, dans l’Auuergne, Languedoc, Viuarets, Foreſt, Vellay, au Maine, Normãdie, Comté de Foix, Monts-Pirenees, en Bretaigne haute & baſſe (où i’ay trouué le Procureur General pluſtoſt porté à la ruyne & à la deſtruction des mines du Roy, & de ſes Officiers, qu’à l’augmentation de ſes Finãces, & vtilité du bien public) dans le Lyonnois & Beaujolois, Comté de Bourgorgne, en Chãpagne & Poictou, Giuaudan, & Bigorre, cõme d’or & d’argẽt, de cuiure, d’eſtain, de plõb, de fer, de mercure, auſſi bon que celuy d’Eſpagne, du Vitriol, meſme du blanc, auſſi bon que celuy de Hongrie des trois eſpeces d’antimoine, auſſi bonnes qu’en Allemagne, du ſoulphre vif, iaune & rouge, du cinabre mineral, contenant quantité de mercure quantité de bol, auſſi bon que la terre ſigelee, des cinq eſpeces d’ocre, de ſix eſpeces de talc, du ſaffre, & du iayet, en bonne quantité de marbres, & de toutes couleurs, porphire, & albaſtre, du criſtal de roche, des emeraudes, amatites, & agates, de la houlle, auſſi bonne à bruſler que celle de Liege, des tourbes, auſſi bõnes au feu que celles de Hollande. Et de toutes ces choſes i’en ay auec moy, auec les Arreſts des Parlemens de France, où i’ay eſté, les atteſtations & procez verbaux des Iuges des lieux où ie les ay tirez, & deuant qui les eſpreuves ont eſté faites : afin de faire voir aux Miniſtres de l’Eſtat que i’ay procedé en ma Commiſſion, methodiquement & religieuſement aux recherches de la France, comme i’ay fait dans l’Hongrie, Boëme, Tirolle, Saxe, Sileſie, Morauie, Maſcouie, & Italie, auec de tres honorables charges des Princes Souverains, deſquels nous auons receus tous les honneurs qui ſe pouuoiẽt eſperer, meſme que l’Empereur preſent a fait l’hõneur à mon mary de le qualifier ſon Conſeiller & Commiſſaire General des trois Chãbres de Hongrie. Le Pape l’a fait General des Mines de tout l’Eſtat Apoſtolique. L’Archiduc Leopolde, de celles de Tirolle, & de Trente, le Duc de Bauieres des Siennes, & le Duc de Neubour de celles de Norgouia & Cleues, ce que ie feray voir quand i’en ſeray requiſe. Meantmoins i’entends tous les iours parler dans la Frãce des hommes qui croyent eſtre tres-capables dans la cognoiſſance de la Nature, & dans les Lettres humaines, qui ne peuuent croire qu’il y aye des Mines, ny que les hõmes les puiſſent trouuer, ſi ce n’eſt par la conferance des Demons : mais s’ils auoiẽt deſpenſé deux cens mille liures, cõme moy, aux recherches de celles de France, ils changeroient leur propoſition à vne ferme & ſaincte croyance : mais ce n’eſt pas d’auiourd’huy que l’ignorance eſt accompagnee de malice, & que le poltron hay le vaillant.

Pour concluſion, ie ſupplie tous les Miniſtres de l’Eſtat & des Finances de ſe garder de ſes gens là, qui demandent de l’argent pour aller chercher les Mines qui n’ont iamais cogneuës, & n’apportent aucuns teſmoignages des Princes & pays où ils ont faict leurs apprentiſſages, des Mines qu’ils ont deſcouuertes, ny des ouuriers qui les ont ſeruis : car ie craindrois que l’argent deſpencé, leur rapport fuſt que les Mines couſteroient plus à les ouurir qu’elles ne rapporteroient de profit, bien que ie ſouſtiendray touſiours, au peril de ma vie, que ce mal procederoit de leur propre ignorance, & offre de faire voir à mes frais & deſpens que les Mines de France ſont auſſi bonnes que celles d’Eſpagne & d’Hongrie, & plus faciles à travailler, à moins de frais & de peril.

Et quoy que la deſpenſe y ſoit requiſe, je m’y ſoubzmets derechef, encore qu’iniuſtement, & enſeruant fidellemẽt ſa Maieſté, i’aye eſté deſpoüillee d’vne grãde partie de mes biens, bagues, pierreries, inſtrumens propres à cét effet, papiers & memoires, or & argent, Mines & Eſpreuues de tous les lieux cy deſſus nommez, par Tovche, Grippe Minav, ſans iuſques à preſent auoir peu auoir ſatisfaction, bien que depuis ſix mois ie ſois à la pourſuite, auec vne grande deſpence, & ſans conſideration du retardement de noſtre trauail, & auec des incommoditez ſi grandes que ie n’oſerois les exprimer. I’eſpere en peu de temps mettre ſoubz la preſſe vn volume entier de la ſcience & cognoiſſance des Mines, le moyen de les cognoiſtre, leurs differances, & les flux propres pour leur fonte, auec l’ordre des poix de fin & d’eſſay, enſemble l’œconomie des Mines &c. L’ordre de leur Officines (Si Dieu m’en faict la grace) & que la France me recosgnoiſſe ce que ie ſuis, le bien & l’vtilité que ie luy apporte. Pour la fontaine Mineralle de laquelle i’ay promis de parler, continuant en l’affection du ſeruice du Roy, reuenant du voyage de Mets, me ſeruant partout, & touſiours de mes Inuentions, pour deſcouurir & recognoiſtre ce qu’il y à eu en chaſcun lieu. Approchant de Chaſteau Thierry, poſant le Compas Mineral dans la Charniere Aſtronomicque pour recognoiſtre s’il y auoit là quelques Mines, ou Mineraux, ie trouua y auoir quelques ſources d’eaux Mineralles qui s’y rendoient, de faict, m’y eſtant tranſportée, cherchant là dedans le lieu de ce Courãt, & entree caſuellement en l’Hoſtellerie, dite la Fleur de Lys, ie trouuay des Sources : Surquoy ayant appellé les Officiers de la Iuſtice, les Medecins, & les Apoticquaires de la ville, pour voir la preuve de mon experience, & recognoiſtre la qualité de ces eaux. Poſant derechef le Compas Mineral dans ſa charniere ſur les Sources, & en leur preſence, ie leur fiſt voir occulairement (& par Eſpreuue certaine) que ceſte Fontaine & vne eau qui eſt en la Maiſon de la vefue Guiot eſtoient Mineralles, & tiroient leurs qualitez Medecinalles, paſſant par quelque Mine d’Argent, tenant d’Or, & par quelque Mine de fer, oú le Vitriol eſtoit aſſez abondant, & par conſequent tres propres pour deſopiller les abſtructions du Foye & de la Ratte, chaſſer la Pierre & Grauelle des reins, arreſter la diſſenterie & tous flux de ſang, & apaiſer les grandes alterations &c.

Cette deſcouuerte eſt vne benediction de Dieu, de quoy ie luy en rends graces, & croy qu’il n’y à François qui ne ſoit obligé d’en faire autant à mon nom, & le remercier, tant de cét eau Medecinalle, que des autres commoditez par moy deſcouuertes, pour le bien general de la France.