Valentines et autres vers/Les Cartes

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Valentines et autres vers, Texte établi par Ernest DelahayeAlbert Messein (p. 167-168).
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LES CARTES


 
C’était en octobre, un dimanche,
Je revenais de déjeuner ;
Vous jouiez au lit, toute blanche,
Vos cartes dans votre main… franche,
Qui commence à les retourner.

Vous faisiez une réussite ;
Est-ce pour voir si je t’aimais ?
Est-ce la grande, ou la petite ?…
Vous avez dit haut, pas très vite :
« Les cartes ne mentent jamais ».

Au fait, pourquoi mentiraient-elles ?
Elles n’ont aucune raison,
Vous me faisiez des peurs mortelles,
Et… fixant sur moi vos prunelles :
« Une femme dans la maison. »


C’était vrai de vrai, tout de même !
Je ne dis rien et me tins coi.
Mais je dus paraître… un peu blême.
C’était une femme que j’aime,
Je ne veux pas dire pourquoi.
Nous avons à Paris, Madame,
Tant de femmes dans les maisons !