Vingt-quatre Sonnets/La Vaine Image

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Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 36-37).




La vaine Image




De quel ivoire du Gange ou de quel blanc marbre de Paros, de quel brillant ébène, de quel ambre blond ou de quel or resplendissant, de quel argent pur, de quel cristal assez clair,

De quelle perle assez fine, de quel précieux saphir oriental, de quel rubis brûlant, la main savante d’un grand sculpteur de notre époque heureuse

Pourrait — miraculeux outrage à la beauté pourtant qu’un tel travail ! — faire une figure de toi

Qui ne serait de cire au soleil, — devant tes yeux cette figure, — ô ma blonde Chloris, ô ma douce ennemie ?