Voyage religieux et sentimental aux quatre cimetières de Paris/Avertissement

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VOYAGE
RELIGIEUX ET SENTIMENTAL
AUX
QUATRE CIMETIÈRES
DE PARIS



















Deux exemplaires ont été déposés à la
Bibliothèque impériale.










VOYAGE
RELIGIEUX ET SENTIMENTAL
AUX
QUATRE CIMETIÈRES
DE PARIS ;
OUVRAGE RENFERMANT UN GRAND NOMBRE
D’INSCRIPTIONS FUNÉRAIRES,
SUIVIES
DE RÉFLEXIONS RELIGIEUSES ET MORALES
par ANT. CAILLOT.
Séparateur
PARIS,
L. HAUSSMANN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
rue de la harpe, no. 80

1809







L’Auteur de cet ouvrage, donne en ville des leçons de langues latines et française, géographie et d’histoire. Il demeure rue Hoche, no  1, vis-à-vis le Vaudeville.










AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR


Cet ouvrage n’est point un registre mortuaire que j’ai voulu présenter au public. Après avoir lu dans les livres les maximes de la morale, j’ai pris la résolution d’en contempler le triomphe sur les pierres sépulcrales. C’est là, en effet, que la douleur lui rend le plus bel hommage, puisqu’il n’est dicté ni par l’intérêt, ni par le désir de plaire. J’ajouterai que le plus grand nombre des inscriptions que j’ai lues, n’ayant pour objet que les qualités morales des individus qu’elles concernent, il est évident que ceux qui les ont dictées, n’accordent véritablement leur estime qu’à la pratique de la vertu. Si l’athéisme n’ose professer sa désolante doctrine dans le champ du trépas, le vice y connoit aussi la pudeur, il a oublié son langage en y entrant ; et s’il s’y permet d’y parler, c’est pour louer la tendresse maternelle, la fidélité conjugale, l’amitié, la probité, le désintéressement, la tempérance, la justice, la bienfaisance, toutes les vertus, enfin, qu’il affecte ailleurs de mépriser.

Si j’avois voulu faire un gros livre, je n’aurois pas été embarrassé d’en trouver la matière ; et si j’avois eu l’intention de faire ma cour aux familles, j’aurois choisi les inscriptions gravées sur les plus belles tombes ; mais quel triste rôle j’aurois joué, et combien j’aurois rougi de moi-même, si j’étois allé fouiller les sépulcres, pour en tirer le sujet d’une basse adulation !

Plus une épitaphe m’a paru morale, plus elle m’a intéressé, et plus je me suis empressé d’en faire le texte d’une ou de plusieurs courtes réflexions. Quant à celles qui ne m’ont rien appris sur les bonnes qualités des personnes qui en sont l’objet, elles n’ont pas laissé de m’inspirer quelques pensées utiles, par l’indication des années que ces personnes ont vécu sur la terre.

Je désire vivement que cet ouvrage soit lu dans l’esprit que je l’ai composé. Les familles qu’il intéresse ne me doivent aucun remerciment. Les larmes que j’aurai provoquées, me toucheront moins que les bons sentimens que j’aurai inspirés.