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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

« Oubliez toutes mes duretés d’hier, oubliez toutes les duretés que je vous ai dites depuis six mois ; j’ai passé la nuit à vous lire… »

» Suivent deux lignes d’éloges que l’amitié seule pouvait dicter, mais qu’il y aurait mauvais goût à transcrire ici, et le billet se terminait par ce mot paternel :

« Oh ! mon enfant, que je suis content de vous ! »

Avec Indiana, George Sand avait mis le pied dans le monde littéraire ; avec Valentine, elle y mit les deux pieds.

Vous savez, maintenant, le point de départ de ce mâle et Vigoureux génie qui a nom George Sand.

CCLXI

Eugène Sue. — Sa famille, sa naissance, son parrain et sa marraine, son éducation. — La cave du docteur Sue. — Chœur de botanistes. — Comité de chimie. — Dîner sur l’herbe. — Eugène Sue part pour l’Espagne. — Son retour. — La chambre de Ferdinand Langlé. — Le capitaine Gauthier.

À vingt kilomètres de Grasse existe un petit port de mer que l’on appelle la Calle ; c’est le berceau de la famille Sue, célèbre à la fois dans les sciences et dans les lettres.

La Calle est encore peuplée par des membres de cette famille, qui composent à eux seuls la moitié peut-être de la population.

C’est de là que, vers la fin du règne de Louis XIV, partit un jeune étudiant aventureux, qui vint s’établir médecin à Paris.

Ayant réussi, il appela ses neveux dans la capitale.

Deux d’entre eux s’y distinguèrent particulièrement : Pierre Sue, qui devint professeur de médecine légale et bibliothécaire de l’École : celui-ci a laissé des œuvres de haute