» — Peut-on savoir de quel côté monsieur votera ?
» — Pardieu ! monsieur, du bon côté.
» — Comment, monsieur ? lequel ?
» — Y en a-t-il donc tant ?… Celui où se trouve l’amour du roi et une juste liberté !
» Et de trois !… Vous avouerez, monsieur le préfet, qu’il est excessivement désagréable de perdre ainsi un temps précieux ; aussi, pour l’éviter, je serais assez d’avis de faire surveiller d’abord les deux grands militaires. Ils aiment le roi, c’est bien ; ils sont braves, c’est très-bien ; mais ils ont combattu les Turcs, et c’est suspect. — Et ce prêtre qui fait du bien, qui n’habite pas Montrouge… c’est suspect ! très-suspect ! car, enfin, il ne suffit pas d’aimer Dieu et son prochain : il faut savoir se faire respecter. — Quant au gros monsieur, il avait un air goguenard avec son bon côté ! La grosse dame a rappelé certaine époque, où l’on assommait les chiens : j’ai pris cela pour une personnalité. Tenez, si vous m’en croyez, nous dénoncerons toute la voiture ; si ça Défait pas de mal, cane pent pas faire de bien. Vous voyez… toujours fidèle à nos principes ;
» Nous sommes arrivés à ***. J’attends de nouvelles instructions.
» J’ai l’honneur d’être, etc.
» J’ai reçu vos nouveaux ordres à mon arrivée à ***. Je suis logé d’une manière commode et agréable ; j’ai surtout un fort joli cabinet où je travaille. Je mange à table d’hôte, parce qu’on peut mieux observer. Le théâtre n’est pas très-bon ; mais il faut bien aller quelque part
» Je vous avouerai que je ne goûte pas du tout la manière de voir des acteurs.