Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Les fleurs ne meurent point, ainçois elles flaistrissent »
Apparence
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
CXX.
Les fleurs ne meurent point, aincois elles flaistrissent
Pour un cinq ou six mois, & quant le beau Soleil
Rameine le Primtems de roses tout vermeil
Boutant hors de leur chasse elles se reverdissent :
Cependant nous voyons que les hommes viellissent
En moins de cinquante ans, & dormant un sommeil
Tardif & paresseus, sans espoir de resveil
Hors du tombeau poudreus jamais n'espanouissent
Des qu'unefois la mort nous à fillé les yeus
N'esperons de revoir la lumiere des cyeus,
L'esprit fuit hors du cors & jamais n'y retourne
Cependant que tu vis travaille en bien faisant,
Le tourment sans remede est triste & desplaisant
Trop tard on se repend quand la mort nous ajourne.