Hrotsvita de Gandersheim, Abraham dans Théâtre antérieur à la Renaissance 10e siècle
Traduction Charles Magnin 1835
ABRAHAM

ARGUMENT.
Chute et conversion de Marie, nièce d’Abraham, ermite.
Marie, après avoir vécu vingt années en solitude, se laisse séduire, rentre dans le siècle et ne craint pas de se mêler à des courtisanes. Au bout de deux ans les prières d’Abraham, qui s’était présenté à elle comme un amant, la rappellent à la vertu. Elle effaça par des larmes abondantes, par des jeûnes, des prières et des veilles continuées pendant vingt ans, les traces de ses péchés.
Ephrem, mon frère et le compagnon de ma solitude, voulez-vous vous entretenir avec moi ou dois-je attendre que vous ayez fini de louer le Seigneur ?
Notre conversation ne doit avoir d’autre objet que les louanges de celui qui a promis de se trouver au milieu de ceux qui s’assemblent en son nom.
Je ne suis venu que pour m’entretenir avec vous de ce qui peut être agréable à la divine volonté.
C’est pourquoi je ne veux pas différer cet entretien même d’un moment, mais je me donne tout à vous.
Un projet fermente dans mon esprit et je désire que votre volonté réponde à la mienne.
Avec un même cœur, avec une même âme,