Élégies, Marie et romances/L’Arbrisseau

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Poésies
Théophile Grandin (p. 127-128).

LE SOIR.

En vain l’Aurore,
Qui se colore,
Annonce un jour
Fait pour l’Amour ;
De ta pensée
Tout oppressée,
Pour te revoir,
J’attends le soir.

L’Aurore en fuite
Laisse à sa suite
Un soleil pur,
Un ciel d’azur.
L’Amour s’éveille ;
Pour lui je veille ;
Et, pour te voir,
J’attends le soir.

Heure charmante,
Soyez moins lente !
Avancez-vous,
Moment si doux !

Une journée
Est une année,
Quand, pour te voir,
J’attends le soir.

Un voile sombre
Ramène l’ombre ;
Un doux repos
Suit les travaux.
Mon sein palpite,
Mon cœur me quitte…
Je vais te voir ;
Voilà le soir !