Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/À F. de Pange
Apparence
XII[1]
A F. DE PANGE[2]
De Pange, c’est vers toi qu’à l’heure du réveil
Court cette jeune idylle au teint frais et vermeil.
Va trouver mon ami, va, ma fille nouvelle,
Lui disais-je. Aussitôt, pour te paraître belle,
L’eau pure a ranimé son front, ses yeux brillants
D’une étroite ceinture elle a pressé ses flancs,
Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête,
Et sa flûte à la main, sa flûte qui s’apprête
À défier un jour les pipeaux de Segrais,
Seuls connus parmi nous aux nymphes des forêts.