Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/À compter nos brebis

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Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 101).

XXXIX[1]


À compter nos brebis je remplace ma mère ;
Dans nos riches enclos j’accompagne mon père,
J’y travaille avec lui. C’est moi de qui la main,
Au retour de l’été, fait résonner l’airain
Pour arrêter bientôt d’une ruche troublée,
Avec ses jeunes rois la jeunesse envolée.
Une ruche nouvelle à ces peuples nouveaux
Est ouverte ; et l’essaim, conduit dans les rameaux
Qu’un olivier voisin présente à son passage,
Pend en grappe bruyante à son amer feuillage[2].

  1. revue de Paris, 1830.
  2. Le manuscrit indique que ces vers devaient être mis dans la bouche d’un garçon de douze ans.