Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Minerve
Apparence
LXVII[1]
MINERVE
Parmi les fables à employer, Tirésias aveugle pour avoir vu Minerve toute nue. Properce en parle. Il reste là-dessus une belle élégie de Callimaque.
Tirésias voudrait que jamais l’Hippocrène[2]
N’eût reçu dans ses eaux la déesse d’Athène,
Et, négligé des rois[3], ignorer le destin[4],
Et le vol des oiseaux[5], de l’avenir certain.
Il paya cher[6] de voir cette vierge invincible
Dépouiller et le casque et la gorgone horrible[7].
Ce sein, ces flancs sacrés[8], inconnus même aux dieux,
Sont les derniers objets que purent voir ses yeux[9].
Quoique chère à Pallas[10], les plaintes de sa mère[11]
Essayèrent en vain[12] de rouvrir sa paupière.
- ↑ Éd. G. de Chénier. Le titre est ajouté par nous.
- ↑ André a indiqué ainsi les sources où il a puisé : Callimaque, hymne v, v. 70.
- ↑ Callimaque, v. 125.
- ↑ Id., V. 121.
- ↑ Id., v. 123.
- ↑ Id., v. 102. Propert., lib. IV, élég. ix.
- ↑ Propert., ibid.
- ↑ Callimaque, v. 88.
- ↑ Id., v. 54.
- ↑ Id., v. 57.
- ↑ Id., V. 85.
- ↑ Id., v. 97.