Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Tiré d’Oppien
XXXVII[1]
TIRÉ D’OPPIEN
Je veux qu’on imite les anciens,
Comme aux bords d’Eurotas . . . . . . .
Lorsqu’une épouse est près du terme de Lucine,
On suspend devant elle, en un riche tableau,
Ce que l’art de Zeuxis anima de plus beau ;
Apollon et Bacchus, Hyacinthe, Nirée,
Avec les deux Gémeaux leur sœur tant désirée[2].
L’épouse les contemple ; elle nourrit ses yeux
De ces objets, honneur de la terre et des cieux ;
Et de son flanc, rempli de ces formes nouvelles,
Sort un fruit noble et beau comme ces beaux modèles.