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Le Parnasse contemporain/1876/Au couchant

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Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]III. 1876 (p. 378-379).
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ARMAND SILVESTRE

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FANTAISIES CÉLESTES

I

AU COUCHANT


N’étant plus qu’un brouillard vermeil,
L’horizon dans la nuit recule :
Je voudrais, comme le soleil,
Mourir dans l’or d’un crépuscule !

Sentir l’universel émoi,
Suivre au loin ma trace blanchie
Et, d’une grande ombre, après moi,
Laisser la terre rafraîchie ;

Descendre seul dans mon tombeau,
Mais léguer mon âme à la nue
Pour y rallumer le flambeau,
De chaque étoile au ciel venue,


Emporter la vie et, pourtant,
La laisser rayonner encore ;
Donner au monde palpitant
Le gage sacré d’une aurore ;

Sûr de remonter le chemin
Qu’a tracé ma course première,
Garder en moi mon lendemain
Fait de chaleur et de lumière !

Car l’âme des astres vermeils
Dans mes veines en feu circule
Et je veux, comme les soleils,
Renaître dans un crépuscule !