Biographie nationale de Belgique/Tome 1/AERSCHODT, François-Guillaume VAN

La bibliothèque libre.
◄  - Tome 1 Tome 2  ►




AERSCHODT, François-Guillaume VAN



AERSCHODT (François-Guillaume VAN), naquit à Louvain le 22 janvier 1797. Un penchant extraordinaire pour la piété et un goût vif pour l’étude furent, dès sa première jeunesse, les présages des vertus et des talents qui le distinguèrent dans sa trop courte carrière. Après avoir terminé ses humanités à Louvain, il entra, en 1815, au séminaire archiépiscopal de Malines. Vers la fin de 1817, il fut nommé professeur de rhétorique au collége de la même ville. Le jeune professeur répondit dignement à l’attente de ses supérieurs, et les nombreux services qu’il rendit à l’enseignement justifièrent toutes leurs espérances. Chéri et respecté de ses élèves, il savait tout à la fois leur inspirer l’amour de la religion et celui des lettres. Toujours occupé, distribuant son temps avec une sage et sévère prévoyance, il s’appliquait avec ardeur aux études classiques sans perdre de vue celles qui constituent proprement la science du prêtre. Par une étude sérieuse de l’Écriture sainte et des Pères, il s’était préparé à la prédication de la parole de Dieu. Dès 1820, après avoir reçu la prêtrise, il parut dans la chaire comme un orateur de premier rang. L’onction et la force de sa parole attiraient toujours un grand concours de monde à ses sermons et le faisaient considérer comme un des plus éloquents prédicateurs de la Belgique. Les arrêtés royaux de 1825, portant la suppression des petits séminaires et colléges ecclésiastiques, vinrent fermer pour Van Aerschodt la carrière de l’enseignement où il avait contribué, plus que personne peut-être, à faire refleurir l’étude de la littérature grecque et latine. Le désir d’acquérir des connaissances nouvelles et de se rendre ainsi un jour plus utile encore à la jeunesse, le détermina alors à faire un voyage en Italie, en société de son beau-frère, M. Vander Hulst, peintre. Il séjourna, pendant plusieurs mois, à Rome et s’y consacra avec ardeur à l’étude des langues orientales. Le pape Léon XII et plusieurs cardinaux lui donnèrent des témoignages d’une estime particulière : le 31 mars 1827, il y reçut le titre de notaire apostolique. De retour en Belgique vers le milieu de 1827, comme l’espoir de voir rétablir les petits séminaires paraissait très-éloigné encore, Van Aerschodt accepta la place de vicaire de l’église de Sainte-Gudule à Bruxelles. Dans ces fonctions, entièrement nouvelles pour celui qui n’avait d’autre ambition que celle de pouvoir se consacrer entièrement à l’étude et à l’éducation de la jeunesse, il se montra tel qu’il avait toujours été, dévoué de cœur et d’âme à ses devoirs. Si, dans l’enseignement, il s’était montré professeur distingué et laborieux, il déploya également dans l’exercice des fonctions du saint ministère un zèle et un dévouement qui lui méritèrent le respect de tous. Aussi, y avait-il dans ses manières, comme dans toute sa personne, un cachet de distinction et un reflet des belles qualités échues en partage à cet homme d’élite. À l’ouverture des petits séminaires, en 1829, le prince de Méan, archevêque de Malines, s’empressa de rappeler Van Aerschodt, et lui confia la chaire d’éloquence sacrée et de littérature hébraïque de son petit séminaire. Dans cette carrière, il redoubla de zèle et d’efforts pour former à la vertu et à la science les aspirants au sacerdoce. Le 2 juillet 1832, il fut nommé chanoine honoraire de l’église métropolitaine. Une maladie de quelques jours vint l’enlever, le 15 septembre 1833. Il couronna une vie bien courte, mais pleine de bonnes œuvres par une mort des plus édifiantes. Les regrets que provoqua cette fin prématurée prouvent quelle haute idée on avait des talents d’un homme qui semblait destiné à un grand avenir. Qu’on me permette de consigner ici de nouveau un souvenir de reconnaissance à la noble et sainte mémoire de celui qui fut mon maître, mon collègue et mon ami, souvenir que je me suis fait un devoir de consacrer dans la dédicace d’un ouvrage publié en 1834[1].

Voici la notice des écrits de Van Aerschodt : 1o Oraison funèbre de Léon XΙΙ ; 2o Oraison funèbre du prince de Méan, archevêque de Malines ; 3o Un grand nombre de sermons en flamand et en français, dont les manuscrits, comme ceux des numéros l et 2, sont conservés chez son frère, M. Dominique van Aerschodt, curé de Hakendover, près de Tirlemont ; 4o Maximes sur le ministère de la chaire, par Gaichiès. Louvain, 1832, in-12. Il publia une nouvelle édition de cet ouvrage, alors assez rare, afin de procurer aux élèves des séminaires et aux prédicateurs un manuel qui pût leur servir de guide. Il se proposait de publier un travail plus important sur l’étude des Pères, dans ses rapports avec l’éloquence de la chaire, mais la mort l’a empêché de terminer cet ouvrage ; 5o Loci selecti ex Sacris Literis. Louvain, 1832, 24 pages in-8o. C’est la première partie d’une chrestomathie hébraïque à l’usage des élèves du petit séminaire de Malines ; 6o Des pièces de poésie en latin, en français et en flamand, dont quelques unes ont été imprimées à Louvain et à Malines.

P. F. X. de Ram.


  1. Historia philosophiœ a mundi incunabulis usque ad Salvatoris adventum, hodierno discentium usui accommodata. Deuxième édit. Louvain, 1834 ; in-8o.