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Biographie universelle, ou Dictionnaire historique

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Texte établi par Charles WeissFurne et Cie (Tome premierp. 1).

Biographie universelle, ou Dictionnaire historique


AVIS DU LIBRAIRE.

Depuis Plutarque, qui a laissé dans la Vie des Hommes illustres le plus vaste répertoire de faits et de souvenirs que nous ait légué l’antiquité, un livre sans cesse fait et refait, et qui cependant reste encore à faire, c’est sans contredit une Biographie universelle.

Celle dont nous publions aujourd’hui une nouvelle édition complète, présente, indépendamment de l’histoire des hommes qui se sont illustrés depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, une série d’articles spéciaux relatifs à l’organisation sociale des peuples, à l’établissement des sectes religieuses ou politiques, et aux révolutions successives qui ont influé sur les destinées des nations.

L’exécution de cette Biographie a exigé le concours d’un grand nombre de littérateurs, de savants et de bibliophiles distingués ; mais pour que le travail ne fùt pas disparate, il a été soumis constamment à une direction unique, et, après la composition de chaque feuille, à une révision consciencieuse et sévère. Les faits ont été la base des jugements ; tout esprit de système en a été écarté. Les hommes et les ouvrages s’y trouvent appréciés avec cette impartialité qui est peut-être la meilleure, peut-être l’unique philosophie de la critique. La louange et le blâme n’y sont pas dévolus à tel drapeau, à telle secte, à. telle hypothèse plus ou moins hardie, plus ou moins ingénieuse. Les auteurs s’étaient accordés sur ce principe, qu’il n’existe guère dans le coeur humain de bien ou de mal sans mélange, et qu’à l’exception de quelques êtres dépravés qui se sont placés en dehors de notre espèce, le doute, l’indulgence et la modération ne sont, pour les autres hommes, qu’une stricte et rigoureuse justice.

La sagesse, le discernement et l’impartialité, dont le principal Rédacteur a généralement fait preuve en coordonnant tous les articles de cette Biographie, ont rendu son. travail précieux à plus d’un égard. Comme Montaigne il a pu dire, et avec autant de raison : « C’est icy un livre de bonne foy, lecteur. » A ce titre, les lecteurs ne lui ont pas manqué, car la Biographie universelle en 6 volumes, tirés à 10,000 exemplaires, ne se trouve plus dans le commerce.

6 —

Mais plus le succès de cet ouvrage avait été grand, plus nous devions, lorsqu’il s’agissait de le réimprimer, nous efforcer de faire mieux encore, et de lui donner toute la perfection désirable.

Tous les articles ont été de nouveau l’objet d’un examen ri goureux, et l’on a pu réparer ainsi quelques omissions, inévitables dans un travail de cette nature. Chaque lettre se trouve maintenant complétée, soit par l’addition des suppléments, soit par de nouvelles notices biographiques sur tous les personnages marquants que la mort a frappés dans ces derniers temps. A cet égard, notre nouvel Éditeur a eu de nombreux et importants matériaux à sa disposition.

Un autre mérite de ce livre, c’est le soin tout particulier qui a été donné à la partie bibliographique, si . nécessaire pour ceux qui veulent acquérir la connaissance des anciens manuscrits et celle des meilleures éditions publiées depuis l’invention (le l’imprimerie. D’un autre côté, un grand nombre d’articles de philosophie, de mythologie et de géographie, qu’on chercherait vainement dans les autres recueils du même genre, et qui sont une des spécialités de celui-ci, en ont fait, pour ainsi dire, une véritable Encyclopédie historique, qui pourrait, au besoin, tenir lieu d’une bibliothèque tout entière à celui qui n’aurait pas d’autres livres, et dont les possesseurs de grandes bibliothèques ne sauraient pourtant se passer.

Enfin, gràce aux nouveaux procédés employés aujourd’hui dans l’art typographique, il a été possible de donner dans six volumes autant et souvent plus de matière qu’on n’en rencontre dans la collection la plus volumineuse, et de les rendre d’une acquisition facile à tous. Nous y ayons. ajouté, comme, complément indispensable, une collection de 60 portraits, gravés, d’après les sources les plus authentiques, par les meilleurs artistes français et anglais.

Voilà ce que nous avions à dire sur cette nouvelle Édition. Qu’il nous-soit permis, en terminant, de témoigner hautement notre reconnaissance au savant laborieux qui a bien voulu s’associer, en dernier lieu, aux auteurs de la Biographie universelle en 6 volumes, afin de lui donner tonte la perfection à laquelle il était possible d’atteindre.


AA (-PIERRE van der),

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jurisconsulte, né vers 1530 à Louvain, y professa le droit, devint en 1565 assesseur du conseil souverain de Brabant, président du conseil à Luxembourg en 1574, et mourut en 1594. Il a laissé deux ouvrages : Commentarium de privilegiis creditorum ; et . Enchiridion judiciarium. Pierre van der Aa marqua parmi les adversaires les plus distingués du despotisme que la puissance espagnole faisait peser sur les Pays-Bas. Il était issu d’une très ancienne famille, qui, dé son temps, acquit un lustre plus réel que celui que ses ancêtres devaient à leurs nombreux fiefs et à leurs châtellenies. On trouve à la même époque les deux frères Adolphe et Philippe, et Gérard van der Aa, qui, comme Pierre, leur parent, se signalèrent par leur courageuse opposition aux mesures tyranniques que Philippe II dictait aux ministres et gouvernants de leur patrie.

AA (P. van der),

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géog. et libraire-éditeur établi à Leyde, publia au commencement du 18e S. un grand nomb. de cartes géographiques, et des recueils de voyages peu estimés aujourd’hui. Sa Galerie agréable du monde, collect. de gravures avec des explications historiques, en 66 vol. in-fol., n’est recherchée que parce qu’il est rare d’en trouver des ex. complets. Ses éditions des ouv. sur la botanique, la médecine et les antiquités, par Vaillant, Malphigi etGronovius (v. ces noms), ont obtenu plus de succès ; il mourut vers 1730. On recherche encore son Recueil de voyages curieux en Perse,’en Tartarie, etc., avec caries et figures, Leyde, 1729 ; La Haye, 1735, 2 vol. in-4, avec une introduction par Bergeron. — AA (H : van der), frère cadet du précéd., gray . à Leyde, a consacré son burin aux entreprises de son aîné.

AA (C.-C.-HENRI van der),

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ministre luthérien, né à Zwoll en 1718, fut un des fondateurs et le secrétaire de la société des sciences établie à Harlem en 1752. Il prêcha dans cette ville avec un succès soutenu, et y mourut en 1793, après avoir, l’année précédente, célébré le 50e anniversaire de son entrée au ministère à Harlem, événement consacré par une médaille de Holtrey, l’un des plus habiles graveurs de la Hollande.

AAGARD (CHRISTIAN),

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né à \Viborg (Danemarck) en 1616, est auteur de poésies lat._ recueillies dans le Côme : fer des Delicicae quorumd. poetar. Dan. Frederici Rostgaard, imp, à Leyde en 1693. Ce poète

TOME Ier.

mourut en 1664. Sa vie par son fils Severin AAGARD se trouve insérée dans le recueil précité.

— AAGARD (Nicolas),

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frère de Christian, a publié quelq. opuscules de philos. et de physiq., dont le plus remarq. est : Disputatio de stylo Novi Testamenti, Soroe, 1655, in-4. Il mourut en 1657.

AAGESEN (SWEND),

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le plus ancien histor. danois, plus connu sous le nom latin de Sueno Agonis filius, langue dans laquelle il a écrit, florissait vers la fin du 12e S. On a de lui une Histoire abrégée des rois de Danemarck depuis Skiold jusqu’à Canut VI, et une autre Histoire des lois militaires de Canut-le-Grand. Ces deux ouvrages ont été imprimés à Soroe en 1642, in-8, sous ce titre : Suenonis quce extant opuscula.. Rare.

AALAM,

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==Astrologue persan qui jouit d’un grand renom dans le 9e S., était le confident et le conseil du sultan Adah-Eddaulah. Son crédit ne se soutint pas sous le successeur de ce prince, et il dut nécessairement se faire ermite.

AARE (DIRK van der),

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évêque et seigneur d’Utrecht au 13° S., fut attaqué par Guillaume, comte de Hollande, qui le fit prisonnier à Stavoren ; mais, Guillaume ayant été surpris à son tour, Dirk s’empara de plusieurs places de la Hollande, dont il acheta plus tard la souveraineté du comte de Looz, au prix de 1,000 marcs d’argent. Mais il ne put entrer en possession de ce pays, et fut obligé de se retirer à Utrecht. Il mourut à Deventer en 1212.

AARON,

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frère aîné de Moïse, auquel il s’associa pour délivrer les Juifs de la captivité d’Égypte. Cédant aux sollicitations des Israélites, il fit élever dans le désert un veau d’or, qu’ils adorèrent comme un dieu ; s’étant ensuite repenti de cette idolâtrie, il fut élu grand-prêtre, c.-à-d. premier pontife et sacrificateur des Juifs. On croit, d’après la Bible, qu’il mourut 1463 ans avant l’avénement de Notre-Seigneur. .

AARON (St),

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des îles britanniques, souffrit le martyre avec son frère Julius, lors de la persécution de l’empereur Domitien.

AARON (St)

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vivait dans le 6e S. Il fut abbé d’un monastère de l’Armorique (depuis la Bretagne), autour duquel fut bâtie plus tard la ville de St- Malo.

AARON d’Alexandrie,

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prêtre chrétien et médecin, vivait au commencement du 7e S. Il est auteur d’un

t.

AAR (2), AAR

ouvrage en langue syriaque intitulé Pandectes, divisé en 30 liv., et qui n’est qu’un faible commentaire des ouvrages des médecins grecs. C’est par le secours cette version syriaque, et de quelq. autres, que les Arabes commencèrent à connaître les ouvrages des Grecs. Aaron est le premier qui ait décrit, dans un traité particulier, la petite-vérole, que les médecins grecs ne paraissent pas avoir connue. Il la fait originaire d’Égypte, d’où les Arabes la répandirent en Afrique ; et, par suite de leurs conquêtes, dans toute l’Europe.

AARON (ISAAC),

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Juif, interprète de l’empereur Manuel Commène, n’est connu que par son infidélité envers son maître, dont il dénaturait les volontés en les expliquant aux ambassad. des princes d’Occident. Il eut les yeux crevés, et ensuite la langue coupée, en punition de ses perfidies.

AARON,

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lévite juif de Barcelone, mort en 1292, a laissé un Catéchisme de 613 préceptes de la loi de Moïse, en hébreu. Venise, 1525, in-4.

AARON (PIETRO),

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chanoine de Rimini, vivait dans le 16° S. On a de lui divers ouvrages sur la théorie musicale de son temps, parmi lesquels on cite il Toscanello della musica. Venise, 1523, in-fol.

AARON de Pesaro,

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juif italien du 16° S., a publié en hébreu, sous le titre de Générations d’Aaron, un index général de tous les passages de l’Ecriture sainte.

AARON de Raguse,

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rabbin du 17° S., a publié, sous le titre de Barbe d’Aaron, des remarques sur le Pentateuque et plusieurs autres livres de l’Ecriture sainte.

AARON de Bistra,

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né en Transylvanie ; entra chez les jésuites, devint évêque de Fogaras, et mourut en 1760. Il est auteur d’un ouvrage sur le concile oecuménique de Florence, écrit en langue valaque.

AARON-ARIOB,

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rabbin juif, né à Thessalonique dans le 16e S. Il a écrit en hébreu un comment. Sur le livre d’Esther, sous le titre bizarre (le Huile ou Essence de myrrhe, extraite des Commentaires des rabbins, etc. I vol. in-4., impr. â Thessalonique en 1601.

AARON-BEN-ASER,

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rabbin du 11e S., est l’auteur des Variantes du texte sacré, insérées dans les différentes Bibles rabbiniques ; on lui doit en outre un Traité des accents, pour faciliter l’étude de la langue hébraïque, et une Grammaire de la même langue. Ces deux derniers ouv. ont été impr. le 1er en 1517, le 2e en 1615.

- AARON-HARISCON,

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rabbin caraïte, né à Constantinople au 13e S. Il est auteur de Commentairés sur le Pentateuque, sur les prem. prophètes, sur Isaïe ; les Psaumes et Job ; d’un Traité de gramm. et de critique ; d’un Ordre de prières selon le rite. De la synagogue des Caraïtes.

— AARON-HACHARON,

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Autre rabbin caraïte, né à Nicomédie au 14e S., a composé plusieurs ouv. où sont exposés les principes dogmatiques la secte des caraïtes. Ces ouv. sont : le Jardin d’Éden, ou Livre des préceptes ; la Couronne de la loi ; le Gardien de la loi. Les deux derniers sont des commentaires de la Bible.

AARON-BEN-CHAIM,

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né dans le 16e S. à Fez en Afrique ; a publié en hébreu, sous les titres de Coeur, Offrandes et Qualités d’Aaron, des comment. sur les de livres de Josué, des Juges et du Lévitique, avec un Traité des treize manières d’expliquer la loi sainte, 3 vol. in-fol. impr. à Venise en 1609.

AARON-BEN-SAMUEL,

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qui vivait sur la fin du 17° S., est auteur d’un index de la Bible, publié en hébreu sous le titre de Maison d’Aaron.

AARON-SCHASCON,

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rabbin, né à Thessalonique vers la fin du 16 e S., et mort vers 1650. On connaît de lui deux ouvr. en hébreu : la Loi et la Lèvre de la vérité, espèce de commentaire sur la jurisprudence de la Bible.

AARSCHOT (le duc d’),

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seigneur brabançon, refusa d’entrer dans la confédération des autres nobles des Pays-Bas contre Philippe II et le saint siège ; et fit d’inutiles efforts pour arrêter les progrès du parti de la maison d’Orange. Fidèle au roi d’Espagne et à la croyance catholique, il crut devoir se retirer à Venise, où il mourut en 1595.

AARSSEN (CORNEILLE van),

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né à Anvers en 1845 ; devint pensionnaire de Boll. et greffier des États Généraux ; place qu’il exerça pendant près de 40 ans : Il a entaché sa mémoire par sa conduite envers Barneveldt (v. ce nom), dont il devint l’ennemi ; après avoir long-temps soutenu la même cause. Il mourut en 1624.

AARSSEN (FRANÇOIS van),

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fils du précéd., naquit à la Haye en 1572. Le crédit de son père lui ouvrit de bonne heure le chemin des hauts emplois dans sa patrie. Il fut successivement ambassadeur des États-Généraux en France, à Venise et en Angleterre : Ce fut d’après ses conseils qu’eut lieu le synode de Dordrecht, où Barneveldt et les autr. adversaires du prince Maurice de Nassau furent condamna La conduite du fils, en cette occasion, ne fut pas moins odieuse que celle du père. François Aarssen mourut en 1641. Richelieu, avec qui, dans le cours de ses négociations de 1627, il s’était fréquemment trouvé en contact, faisait un grand cas de son habileté comme homme politique. Mais on sait en quoi le grand ministre faisait consister la science des agents de la diplomatie.

AARSSEN (Corneille van),

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fils du précédent, passait pour le plus riche Hollandais de son temps. Il mourut en 1662, étant colonel de Cavalerie et gouvern. de Nimègue. Son fils Corneille van Aarssen, command. à Surinam, fut massacré par ses troupes en 1688. Il avait un fils qui servit dans la marine, et mourut avec le rang de vice-amiral.

AARSSEN (François),

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frère du second Corneille, voyagea en Europe, et se noya dans une traversée d’Angleterre en Hollande, l’an 1659. Il a laissé un Voyage d’Espagne historique et politique, Paris ; 1665, in-4, et réimprimé plusieurs fois :

AARTGENS ou AERTGENS,

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né à Leyde en 1498 ; d’abord cardeur de laine, prit du goût pour le dessin, et devint un, peintre renommé. Il se noya par accident en 1564.

AARTSBERGEN (ALEX. van der CAPELLEN Van),

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noble hollandais, né vers la fin du 16° S. Ami du prince Guillaume II de Nassau (v. ce nom), il le seconda puissamment dans ses vues ambitieuses, et

==ABA (3) ABA

mourut à Dordrecht en 1656. 11 a laissé des Mémoires publiés par son arrière-petit-fils Rob. Gasp. van der Capellen, en 1777, 2 vol. in-8.

AARTSEN (PIERRE),

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Appelé communément Lange Pier (le long Pierre),.à cause de sa grande taille, naquit à Amsterdam en 1507. Il fut l’élève d’Allart Klaassen, qui passait pour un des meill. peintres de cette époq. !Admis parmi les maîtres de l’école d’Anvers, Aartsen s’attacha plus particulièrement à peindre des objets familiers, tels que des intérieurs de cuisine ; des mets, gibier, poisson, fruits, etc : Il peignit aussi des tableaux pour quelques églises ; mais ces derniers furent détruits en 1566,’par suite des troubles religieux. Mort en 1573.

AASCOW (A.-B.),

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médec. danois, mort vers 1780. a publié un Journal d’observations sur les maladies qui régnèrent à bord de la flotte danoise chargée de bombarder Alger en 1770.

ABA,

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fille de Xénophanes, obtint, suiv. l’historien géographe Strabon, en toute propriété et souveraineté ; d’Antoine et de Cléopâtre, la ville d’Olbus en Cilicie, dont son père avait été gouverneur.

ABA, autrement OWON,

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roi de Hongrie, fut élu en 1041 à la place de Pierre dit l’Allemand, chassé par ses sujets à cause de sa conduite tyrannique. Cet exemple n’effraya point Aba, qui, ayant suivi les errements de son prédécesseur, fut massacré par ses soldats, en 1044, dans la guerre entreprise contre lui par l’empereur Henri III, et à la suite de laquelle Pierre l’Allemand remonta sur le trône.

ABA,

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magicien, fut mis à mort par ordre du khalyfe Mervan, pour avoir persécuté les chrétiens.

ABACCO (ANTOINE),

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Architecte et graveur, né et mort à Rome dans le 16e S., élève de l’architecte Ant. di San-Gallo (v. ce nom), a gravé les pl. d’un ouv. que ce dernier a publié sur l’architecture.

ABACUC (St),

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martyrisé sous l’empire de Claude.

ABAD Ier (MOHAMMED-BEN-ISMAEL-ABOUL-CACIM-BEN),

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premier roi maure de Séville, de la dynastie des Abadytes, ajouta a son royaume celui de Cordoue, dont il fit périr le souverain. Mort en 1041 (433 de l’hégyre).

ABAD III (MOHAMMED AL MOTAHMED-AL’ALLAH BEN)

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succéda à son père Amrou sur le trône de Séville, en 1068 (461 de l’hégyre). Il fit la guerre avec succès contre les chrétiens ;, mais, ayant conclu la paix avec Alphonse VI, roi de Castille, et lui ayant donné sa fille Zaïdal en mariage, les autres rois maures se liguèrent contre lui ; et Youçouf-Tachefyn, sultan de Maroc, chef de cette coalition, après avoir d’abord vaincu Alphonse VI, vint ensuite attaquer Séville, fit Abad prisonnier, et l’envoya en Afrique, où ce prince mourut dans la misère. On a de lui quelques poésies où il rappelle sa grandeur passée, et se donne comme exemple de l’instabilité de la fortune.

ABADI (EBN AL),

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Auteur d’un livre sur la punition réservée aux pécheurs dans le Koran.

APAFFI ou APAFFI (Michel),

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noble de Transylvanie, fut élu prince par les états de ce pays, sous la’protection dli grand-seigneur.. Après la levée du siège de Vienne par les Turks, il abandonna leur catise, et conclut avec l’empereur Léopold Ier (en 1687) un traité qui lui conservait les mêmes avantages que la Porte lui avait faits ; il mourut en 1690. Son fils, Michel II, qui eutle célèbre Tékéli pour compétiteur ; avait étéd’abord reconnu pour success. de son père par la cour de Vienne ; mais il fut obligé de renoncer à la souveraineté, et finit ses jours à Vienne en 1713.

ABAGATHA,

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eunuque du roi Assuérus.

ABAI (HOUSSEIN),

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Aut. d’un livre où il cherche à accorder les différents commentateurs du Koran.

ABAILARD (PIERRE),

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naquit en 1079, à Palais ; près de Nantes. Passionné dès son enfance pour l’étude, poésie, éloquence, langues anciennes, tout était de son ressort ; il cultiva particulièrement la philosophie scolastique, la science favorite du temps ; il eut bientôt épuisé le savoir de ses maîtres en Bretagne, et vint en chercher d’autres à Paris. D’abord disciple de Champeaux, archidiacre de Notre-Dame, il ouvrit, quelques années après, une école de rhétorique et de théologie, qui fut fréquentée par plus de 5000 auditeurs de toutes les nations, et d’où sortirent-plusieurs hommes célèbres. A cette époque la jeune Héloïse, nièce de Fulbert, chanoine de Paris, se faisait remarquer par son esprit, ses connaissances et sa beauté. Sous prétexte de diriger les études d’IIéloïse, Abailard se mit en pension chez Fulbert, et bientôt leur commerce ne fut plus un mystère. Le chanoine, instruit par la notoriété publ., sépara les deux amants, mais il était trop tard : Abailard conduisit Héloïse en Bretagne, où elle accoucha d’un fils, qui mourut bientôt après. Ayant fait à Fulbert la proposition de l’épouser en secret, celui-ci donna son consentement, et bientôt divulgua cette union ; mais Héloïse, plus sensible à la prétendue gloire d’Abailard qu’à son propre honneur, nia ce mariage avec serment. Fulbert irrité maltraita sa nièce ; et son époux l’ayant mise aü monastère d’Argenteuil, Fulbert, imaginant gd’il voulait la faire religieuse, ne songea plus qu’à se venger. Des brigands qu’il avait apostés entrèrent la nuit dans la chambre d’Abailard, et le mutilèrent. Les tribunaux ecclésiastiques et civils informèrent sur cet attentat. Fulbert fut dépouillé de ses bénéfices, et deux des coupables subirent la peine du talion. I-Iéloïse prit le voile au couvent d’Argenteuil ; et son époux alla se cacher dans l’abbaye de St-Denis, où il se fit religieux. En 1122, deux professeurs de Reims ayant dénoncé comme hérétique, au conc. de Soissons son ouv. sur la Trinité, il fut obligé de le brûler, et de se retirer il Nogent-sur-Seine, oit il fit bâtir à ses frais un oratoire qu’il nomma le Paraclet. Devenu abbé de St-Gildas de Ruys, dans le diocèse de Vannes, il invita l’infortunée Héloïse et ses religieuses à venir habiter le Paraclet, où les deux époux se revirent pour la première fois, après avoir été séparés onze ans. Ayant voulu mettre la réforme dans son abbaye, ses moines tentèrent de l’empois sonner. Ainsi exposé à leur fureur, il était encore tourmenté par son amour, qui le suivait jusqu’au pied des autels. En 1140, St Bernard dénonça ses écrits et sa doctrine au cone. de Sens, le fit condamner par le pape, et obtint même un ordre pour le faire enfermer. Abailard publia son apologie, et partit

1.

ABA (4) ABA

pour Rome. Lorsqu'il passait à Cluny, Pierre le Vénérable entreprit de le réconcilier.avec ses ennemis Ce fut, là qu'il vit St Bernard et que ces deux hommes célèbres se jurèrent une amitié qui dura jusqu'à la mort. Il fut envoyé au prieuré de St Marcel, près de Châlon-sur-Saône, où il mourut en 1142. Ses restes. et ceux d'Héloïse furent transporté à Paris, et sont, déposés maintenant dans le grand cimetière de l'Est, connu sous la dénomination vulgaire de Père La Chaise (v., LA CHAISE). Les lettres d'Abailard et d'Héloïse ont été trad. en différente langues, et souvent réimp. L'anglais Rawlinson en a donné une bonne édit., Londres, 1718; Oxford,1728 in-8. Un écrivain spirituel, Rémond Descours, publia en 1691 une traduction libre en français de la Lettre la plus passionnée d'Héloïse à Abailard; ce morceau eut un grand succès, et fut bientôt suivi d'une réponse d'Abailard à Héloïse, et de plusieurs antres lettres des deux amants. Dom Gervaise, abbé de la Trappe, livra au public en 1723 une traduction fidèle, mais un peu paraphrasée, des Véritables lettre d'Héloïse et d'Abailard, accompagnées du texte latin ; cette traduction a été retouchée en 1782 par le libraire Bastien, 2 vol. in-8 et in-12, réimprimée par le libraire Fournier en 1796, 3 vol. in-4. On doit au célèbre Pope une imitation en vers anglais de la fameuse lettre d'Héloïse à Abailard. Colardeau l'a traduite librement en vers français. D'autres poètes n'ont pas été aussi heureux dans leurs imitations des autres lettres d'Abailard et d'Héloïse. Le libraire Cailleau les a recueillies, vers 1770, 2 vol. in-18 souvent réimprimés. Il y a de grossières méprises dans les avertissements .dé ce libraire; il confond le poète Malherbe, mort en 1628, avec un grammairien du même nom vivant en 1725; et il attribue au célèbre Bussy-Rabutin des traductions libres des lettres d'Héloïse qui sont de Rémond Descours (v. l'Examen critique des Diction. hist., par M. Barbier, au mot Héloïse). Il manquait à la littérature française une trad. de la longue lettre qui est pour ainsi dire la confession d'Abailard, et dans laquelle il raconte tous les malheurs de sa vie; l'abbé Turlot nous en a fait jouir en 1822, dans le vol., qui a pour titre Abailard et Héloïse, avec un aperçu du 12e S. comparé avec le siècle actuel, in-8; le trad. relève la méprise de Cailleau, relative à Malherbe, mais il reproduit encore les prétendues trad. de Bussy-Rabutin. L'ancienne Héloïse, manusc. nouv. retrouvé de lettres inédites d'Abailard et d'Héloïse, trad. par l'abbé de Longchamp, Paris, Dentu, 1823, 2 vol. in-8, est un ouvrage supposé; il ne mérite pas plus de confiance que les lettres de Ninon de Lenclos au marquis de Sévigné, les lettres de Mad. de Pompadour, et celles de Clément XIV. M. Loaisel de Tréogate a publié : Héloïse et Abailard, Paris, 1803, 2 vol. in-12; ouvr. hist. précédé d'une courte préface qui renferme les méprises que nous relevons dans cet art., et d'autres encore plus fortes. On doit au savant André Duchesne le recueil d'une partie des ouvrages d'Abailard, sous ce titre : Petri Aboelardi et Heloïsae conjugis ejus opera. Paris, 4616 ou 16243 in-4, Le fameux traité d’Abailard intitulé le sic et non, le oui et le non, a été publié sui les manuscrits.d'Avranches et de Tours, dans la collection des Documents inédits sur l'Hist. de France, série des lettres et des sciences, Paris, imp. roy., 1836, gr. in-4. Cette édit., donnée par M. Cousin, est précédée d'une savante introduction qui contient, avec un coup-d'œil sur les services rendus à la philosophie par Abailard, la notice détaillée de ses ouvrages encore inédits.

ABAKA,

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khan des Tatars-mogols, de la race de Genghis, régnait sur la Perse vers la fin du 13e S.; il garantit ses états de l'invasion des Tatars septentrionaux, et mourut en 1282 (de l'hégyre 680).

ABAKUM,

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ecclés. russe, chef d'une congrég. De Moscou, fut mis à mort dans une émeute élevée contre le patriarche, en 1684.

ABALANTIUS (LEO),

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Grec qui aida Zémiscés dans le meurtre de l'empereur Nicéphore.

ABALPHAT,

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mathémat. d'Ispahan, a traduit en arabe le Traité des sections coniques, d'Apollonius de Perge. C'est sur cette version qu'ont été traduits en latin les livres V, VI et VII, dont l'original est perdu. Voyez ABRAHAM ECHELLENSIS.

ABANCOUR (C.-X.-J. FRANQUEVILLE D')

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min. de la guerre sous Louis XVI, n'en remplit les fonctions que pendant six semaines, au bout desquelles il fut décrété d'accusation le 10 août 1792, et envoyé par-devant la haute cour établie à Orléans: transféré à Versailles avec les autres victimes désignées à la fureur populaire, il fut massacré le 9 sept. suivant. M. d'Abancour était le neveu du célèbre contrôleur général des finances de Calonne.

ABANCOURT (C. FREROT D'),

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==Adj.-gén. de l'armée franç., mort à Munich en 1801, avait voyagé dans le Levant. II a laissé sur la Turquie des Mémoires qui sont au dépôt de la guerre.

ABANCOURT (F.-J. WILLEMAIN D'),

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homme de lett., né à Paris en 1745, mort en 1803. On a de lui quelques poésies et des pièces de théâtre médiocres, parmi lesquelles on citera des Fables, 1777, in-8., insérées pour la plupart dans le Mercure, et une trad. en vers de la Mort d'Adam, trag. de Klopstock.

ABANTIDAS,

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tyran de Sicyone, dans le 3e S. av. J.-C., usurpa le pouvoir souverain après avoir tué Clinias, père du célèbre Aratus et fer magistrat élu par le peuple. Il fut bientôt après assassiné lui-même.

ABANTIDES,

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nom des descendants d'Abas, roi d'Argos, tels que Persée, Danaé, etc.

ABARCA,

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roi d'Aragon et de Navarre, fit heureusement la guerre aux Sarrasins. Il périt dans un engagement avec les Castillans, en. 926.

ABARCA-BOLEA-Y-PORTUGAL (D. JEROM.),

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seigneur aragonais, vivait au comment. du 16e S. Il composa. une Histoire du royaume d'Aragon, restée en MS., et que l'histor. Zurita a beaucoup consultée.

ABARCA-BOLEA-Y-CASTRO,

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de la même famille, fut minist. de Charles-Quint et de Philippe II. On a imprimé sous son nom en 1578, quelq. poésies peu estimées, et on lui attribue une Hist. de la grandeur et des merveilles des provinces du Levant.

ABARCA (PIERRE),

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jésuite espagnol, né à Jaca en

==ABA (5) ABB

1619, mort en 4661, a publié des Tr. de théol. fn latin, et. une Biog.- des rois d’Aragon en espagnol.

ABARIS (mythologie),

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Scythe, prêtre d’Apollon, vivait avant la guerre de Troie, ou, suiv. d’autres traditions, .du temps de Pythagore. Il voyagea par toute la Grèce, et se fit surtout admirer à Athènes. On croyait qu’il avait reçu d’Apollon une flèche volante avec laquelle il traversait les airs, et le don de divination ; on lui attribuait aussi de très grandes connaissances en médecine, et Platon le regarde comme un grand maître dans l’art des incantations.

ABARUS,

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citoyen de Numance, présenta une adresse à Scipion l’Africain en faveur de ses compatriotes.

ABAS,

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nom assez commun dans l’ancienne mythologie. Le plus connu est celui qu’on suppose avoir été roi d’Argos vers l’an 1384 avant J.-C., et qui régna 32 ans. Il était fils de Bélus, ou, selon d’autres de Lyncée et d’Hypermnestre, et fut père de Croetus et d’Acrisius.

ABAS,

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chef lat., secourut Énée contre Turnus.

ABAS,

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devin en l’honneur duquel les Spartiates érigèrent une statue dans le temple d’Apollon, pour les services qu’il avait rendus à Lysandre.

ABAS,

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sophiste auquel Suidas attribue des comment. histor. et des traités de rhétorique.

ABASCANTUS,

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médecin, né à Lyon dans le .2e S., est cité par Galien, qui vante son antidote contre la morsure des serpents. On pense qu’il avait écrit en grec quelq. ouv. sur son art ; mais ils ne sont point parvenus jusqu’à nous.

ABASSA,

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officier turk, fut étranglé par ordre du n sultan Mustapha en 1634, pour avoir succombé dans une expédition contre les Polonais.

ABASSARUS,

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officier auquel Cyrus confia le rétablissement du temple de Jérusalem.

ABASSON,

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imposteur, qui se faisait passer pour le petit-fils d’Abbas-le-Grand, en imposa quelque temps à la France et au gr.-seigneur ; mais ce dernier le fit arrêter et mettre à mort.

ABATI,

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nom d’une famille de Florence, à laquelle le Dante a donné de la célébrité par son poème de l’Enfer, mais d’ailleurs fort peu connue dans l’histoire.

ABATI,

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prêtre et poète, né à Carpi. On ne connaît de lui que 4 sonnets impr. à Venise en 1557.

ABATI (ANT., NICOL. et PIERRE),

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peint. de Modène au 16e S., furent employés en France au palais de Fontainebleau, et en Italie pour la galerie de Florence et plusieurs autres palais.

ABATI (ANT.),

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poète, né à Gubbio, mort à Sinigaglia en 1667. Il fut attaché à l’archiduc Léopold, et a laissé 3 rec. de poésies ainsi qu’une pièce lyrique intit. : il Consigtio degli dei, à l’occasion de la paix des Pyrénées, et du mariage de Louis XIV avec Anne d’Autriche.

ABATUCCI.

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Il y eut deux génér. de ce nom sous la république franç. La vie du Pr, né en Corse, et mort en 1795, n’offre aucune particularité bien remarquable ; mais le 2e,

Charles ABATUCCI,

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fils du précéd., a acquis de la célébrité : Élevé à l’école militaire de Metz, il en sortit en 1790 pour entrer dans le 2e régira. d’artill., comme sous-lient. Au bout de 3 ans, il passa dans l’artill. à cheval que l’on vendit d’organiser, et devint, en 1794, capitaine-aide-decamp du général Pichegru. Nommé bientôt adjudantgénéral dans la campagne de Hollande ; il fut en moins d’un an promu au grade de génér ; de brigade. Il continua de se signaler pendant la camp. de 1796, devint général de division et chargé de la défense d’Huningue, fut tué dans la nuit du jar au 2 déc., à l’âge de 26 ans. Le général Moreau fit ériger- en 1801 un monument en l’honneur de ce guerrier justement estimé et regretté de l’armée, sur le lieu même où il avait succombé avec gloire.

ABAUNZA (PIERRE),

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écriv. espagnol, né à Séville dans le 17e S., a composé sur les décrétales une dissertation qui se trouve dans le tom. 2 du Novus thesaurus juris civilis et canonici de Gérard Meerman. Il existe de lui dans la’biblieth. de Séville un comment. MS. sur quelques livres de Martial. Mort en 1649.

ABAUZIT (FIRMIN),

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né à Uzès en 1679. Après avoir fait ses études à"Genève, avec un succès éclatant, visita l’Allemagne, la ‘Don. et l’Angleterre, fit connaissance avec les sav.’les plus distingués, tels que Bayle et Newton, et gagna leur estime avec leur amitié. De retour à Genève, il vécut dans la retraite et se rendit familières toutes les connaissances humaines : la physique, les sciences, l’histoire, les antiquités. Il était en correspondance avec les hommes les plus célébres, qui le consultaient sur les questions les plus difficiles. Son goût pour l’indépendance lui fit refuser une chaire à l’acad. de Genève ; mais il accepta la place de bibliothécaireadjoint sans appointements, et sut ; en puisant dans le riche trésor dont la garde lui était confiée, seconder son collègue Baulacre. Ce savant modeste n’a fait que des morceaux de peu d’étendue dont la plupart n’ont été publiés qu’après sa mort. On connaît le pompeux éloge qu’en fait J.-J. Rousseau, dans une note de la Nouvelle Héloïse. Il mourut à Genève, en 1767, àgé de 87 ans. Ses oeuvres ont été recueillies en 1773, 2 vol. in-8.

ABAZA,

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successivement pacha d’Erzeroum, de Bosnie et de Van, vers le milieu du 17e siècle, prit prétexte de la mort violente du suit. Othman II pour se révolter contre son successeur MustaphaIer. Fait prisonnier après avoir vaincu tour à tour trois grands-visirs envoyés contre lui, il obtint son pardon du sultan Amurath, ou plutôt Mourad IV, devint un sujet dévoué, et défendit avec un succès constant - les frontières de l’empire, jusqu’à sa mort, arrivée en 1636 à Van, place forte dont les Persans, qui l’assiégeaient, s’emparèrent bientôt après.

ABBACO (PAUL del),

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géom., astron. et poète florentin du 14e S. On ne connaît de lui que quelques poésies fort au-dessous de celles du Dante, de Pétrarque, etc., ses contemporains.

Articles séparés

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ARISTOTE

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célèbre philos., fondat. de l'école péripatéticienne, et le créateur de l'hist. naturelle, né à Stagyré, l'an 384 av . J.-C., descendait par son père de Machaon, fils d'Esculape. Destiné à l'exercice de la médecine, ses prem. études furent dirigées en conséquence, et l'on a, par quelq.-uns de ses ouvrages, la preuve que, s'il eût suivi cette carrière, il y aurait obtenu de grands succès: Orphelin à 18 ans, il se rendit à Artarné; près de Proxernes, ami de sa famille; puis à Athènes pour entendre les leçons de Platon. Il y ouvrit une école d'éloq. qui rivalisa bientôt avec celle d'Eszhine. Les traités de philos. qu'il publia dans le même temps étendirent au loin sa réputat. Philippe de Macédoine lui écrivit, l'an 356 avant J.-C., cette lettre fameuse dans laqunelle, après lui avoir annoncé la naissance de son fils, il ajoute : « Je remercie les dieux, non pas tant de me l'avoir donné, que de l'avoir fait naitre du temps d'Aristote. » Cette lettre ne put que déplaire à Platon; jaloux déjà des succès de son disciple. Les Athéniens ayant, vers l'an 348, déclaré la guerre à Philippe, Aristote crut devoir retourner à Artarné, ou Hermias, son ami, jouissait de l'autorité souveraine. Hermias fut livré par trahison à Artaxercès qui le fit mourir ignominieusement. Aristote vint alors

11.

ARI (164) ARL

passer quelq. temps à Mityiène, et il y conduisit la sœur d'Hermias qu'il avait épousée pour lui donner un protecteur. Il la perdit bientôt, et ses regrets furent si vifs qu'on l'accusa de l'honorer comme une divinité. Il fut appelé vers 343 à la cour de Philippe, pour commencer l'édile. d'Alexandre. Ce prince à son avénem. au trône rétablit, par affection pour son maître, la ville de Stagyre que Philippe avait détruite. On conjecture qu'Aristote suivit Alexandre en Égypte, et qu'il l'accompagna dans une partie de ses expéditions. Il ne revint à Athènes que vers l'an 331, y rapporta les matériaux qu'il avait recueillis pour composer l'Hist. des animaux. Peu de temps après, il ouvrit son école de philos., qui ne tarda pas d'éclipser toutes les autres. Après la mort d'Alexandre, il se vit en butte à la haine des sophistes et des démagogues. Pour épargner aux Athéniens un nouveau crime contre la philosophie, il prit le parti de se retirer à Chalcis dans l'Eubée, et y mourut l'an 322 avant J:-C., à 63 ans, laissant un nom qui ne périra jamais. Aristote embrassa toutes les sciences connues de son temps, et il en recula les limites. Il perfectionna l'enseignement de la philos. Sa logique, regardée long-temps comme le code de la raison, avait au moyen-âge une telle autorité, que nul n'aurait osé en contredire le moindre principe. Il n'entre pas dans notre plan d'indiquer ici les différentes éditions des œuvres de ce philosophe. La prem., Venise, Alde, 1495, 5 vol: in-fol., n'a de mérite qu'une extrême rareté. La plus recherchée des sav. est encore celle que Frédéric Sylburge a donnée, Francfort, hérit. de Wechel, in-4, 1584- 96, en 17 part. qui se relient en plus ou moins de vol. On fait cas encore des édit. de Casaubon, Genève, 1605, 2 vol. in-fol., et de Guill. Duval, Paris, 1654, 4 vol. in-fol. Parmi les écrits d'Aristote nous ne citerons comme les plus connus que ceux .qui ont été trad. en franç. La politique, trad. par Champagne, 1797, 2 vol. in-8 ; par Milton, avec des notes, 1803, 3 vol. in-8. — La Politique et la Morale, par Thurot, 1824, 2 vol. in-8. — Le Traité du monde, par l'abbé Batteux, dans le 1er vol. de l'Hist. des causes premières. — L'Histoire des animaux, par Camus, 1783, 2 vol. in-4. — La Rhétorique, par Cassandre, 1675, in-12; par M. Gros, 1822, in-8. — La Poétique, par Dacier, in-4, in-42, et par l'abbé Batteux.

1841

ELIEN, Ælianus (CLAUDIUS), Weiss

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auteur grec, vivait sous les emper. Nerva, Trajan et Adrien, auquel il dédia un ouvr. sur l'art militaire, dont la meill. édit., donnée par Elzevir, parut sous le titre de Cl. Æliani et Leonis imperatoris tactica, gr. lat. cum notis Sixti Arcerii et J. Meursi, Leyde, 1613, in-4, trad. en franç. par un anonyme (Nicole Volskir ou Volskir), avec Végèce, Frontin et Modeste, Paris, 1536, in-fol.; avec Polybe, par Louis de Machault, ib., 1615, in-fol.; et seul par Bouchaud de Bussy, ibid., 1757, 2 vol. in-12.

KANT (EMMANUEL)

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célèbre philosophe allem., chef de l’école qui a succédé à celle de Leibnitz, né en 1724 d’une famille honorable d’artisans, à Kœnigsberg (Prusse), étudia à l’univers. de cette ville, et parcourut en peu d’ann. avec une assiduité infatigable le cercle presque entier des sciences naturelles et exactes. Après avoir été tour à tour institut. et répétiteur, il obtint en 1770 la chaire de logique et de métaphysique de sa ville natale, remplit en 1786 lés fonct. de recteur de l’univ., fut nommé en 1787 membre de l’acad. de Berlin, et mourut à Kœnigsberg en 1804. Kant, pendant sa longue carrière, se fit surtout remarquer par l’austérité de ses mœurs. L’histoire de sa vie est tout entière dans celle de ses trav. On y remarque deux époques bien distinctes, l’une dans laq. il s’occupa avec le plus grand succès des sciences physiq., d’astronomie, de mécanique, de géographie ; l’autre qui date de 1781, dans laq. il écrivit exclusivement sur la philosophie, et produisit les ouvr. qui lui ont mérité une si gr. réputation. Le trait caractéristique de ce philosophe est d’avoir distingué dans nos connaissances ce qui appartient aux choses, aux objets (ce qu’il nomma l’objectif), de ce que notre esprit y ajoute et qui n’appartient qu’au sujet pensant (c’est là le subjectif) ; c’est ainsi que Kant rapporte à l’esprit seul les notions de nombres, de temps, d’espace, de causalité, de nécessité, etc., qui en sont comme les formes, et dont, par une illusion natue., nous revêtons les choses (matière) comme si elles leur étaient propres. Le philosophe prussien passe en revue toutes nos connaissances pour faire dans chacune la séparation de l’objectif et du subjectif de la forme et de la matière, et est amené à ce résultat que l’expérience seule peut conduire à ia certitude de l’existence réelle ou objective, et que même dans cet ordre de faits nous ne pouvons être assurés que les choses soient telles qu’elles nous appa-

KAR 350

raisscnt. Il fait cepend. une heureuse exception en faveur des vérités morales, de la loi du devoir, dont il nous est permis de percevoir la réalité objective et la certitude absolue. On a reproché à Kant l’aridité de ses écrits et l’emploi d’une terminologie barbare, inintelligible pour quiconque n’a pas fait une étude spéciale de ses œuvres ; mais on pardonne facilement ce défaut en considération des vues neuves et profondes qu’expriment ces termes obscurs en apparence : Les ouvr. philosophiques de Kant sont : Critique de la raison pure, Riga, 1781, 1787, in-8. ; trad. en franç. par M. Cl.- Jos. Tissot, 1836, 2 vol. in-8. — Prolégomènes ou Traité préliminaire à toute métaphysique, 1783. — Base d’une métaphysique des mœurs, 1784. — Principes métaphysiq. de la science de la nature, 1786. — Critique de la raison pratique, Riga, 1787. — Essai d’anthropologie, 1788. — Critique du jugement (où il traite spécialem. du beau), Liteau, 1790, in-8. — La Relig. d’accord avec la raison, Kœnigsberg, 1793. — Essai philosophique sur la paix perpétuelle, Kœnigsberg, 1795. — Principes métaphysique de la science du droit, 1796, in-8 ; trad. en franç. par M. Tissot, 1837, in-8. — Principes métaphysiques de la doctrine de la vertu, 1797 ; trad. par le même, 1830, in-8. On a extrait de ses MSs. un Manuel pour l’enseignement de la logique (1801) ; et un traité de l’éducation, publié sous le titre de Pédagogique (1805). Ses ouvrages scientifq. sont : Pensées sur la véritable évaluat. des forces vives (1746) ; Hist. naturelle du monde et théorie du ciel d’après les principes de Newton (1755) ; Théorie des vents (1759) ; Nouv. théorie du mouvement et du repos des corps (1758) ; Essai sur les quantités négatives en philosophie (1763) ; Précis de géographie physique, extrait de ses MSs. (1802), etc., etc. Le profess. Tieftrunk a rec. une partie des ouvr. de Kant, Balle, 1799-1807, 4 vol. in-8 ; on en a aussi publ. un choix sous le titre de Opera ad philosophiam pertinentia, lat. vert. F.-G. Born, Leipsig, 1796-98, 4 vol. in-8 ; enfin Ch. de Villers a publ. en franç. la Philos. de Kant, Metz, 1801, in-8.

PÉTRARQUE (FRANC.),

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un des plus gr. poètes dont s’enorgueillit l’Italie, naquit le 20 juillet 1504 â Arezzo. Son père, attaché au parti gibelin, était ami de Dante. Ce fut au sein de l’agitation et des guerres intestines que s’écoulèrent ses premières années. Il avait environ dix ans lorsqu’il fut emmené par son père dans le comtat d’Avignon, où Clément V venait de transférer la cour pontificale. Après avoir terminé ses prem. études, il alla passer à l’univ. de Montpellier quatre années qui ne furent pas consacrées exclusivem. à la jurisprud. ; mais son père, courroucé de la préférence qu’il donnait à Cicéron et à Tite-Live sur les commentateurs du Digeste, livra aux flammes ses livres chéris, et l’envoya suivre à Bologne les leçons du canoniste Jean d’Andrea. Un poète illustre fréquentait cette université, Cino da Pistoja, et Pétrarque obtint bientôt ses conseils et son amitié. Orphelin à 20 ans, il reporte sa pensée vers ces sites agrestes où les premières inspirat. poétiques l’ont fait tressaillir, et il vient se fixer à Avignon. Ce fut dans cette terre natale des troubadours, qu’il composa ses premiers vers. On a parlé de la violente passion qui l’enchaîna pour toujours à la belle Laure (v. NOVES). Sans cesse poursuivi par son souvenir, il visita en courant le midi de la France, Paris, la Flandre, les Pays-Bas, la forêt des Ardennes, etc., remplissant de ses douces

555 PET

plaintes tous les lieux où il passa. Il était revenu s’ensevelir à Vaucluse après huit mois d’exil (1354), lorsqu’à la nouvelle d’une croisade, projetée par Jean XXII, et de la promesse vaguement exprimée par ce pontife de rétablir à Rome la chaire de St-Pierre, il s’arrache un mom. aux pensers d’amour pour chanter la gloire que va reconquérir la ville éternelle. Entré dans les ordres, il cherche encore dans divers voyages une distraction qui le fuit : Rome même, où l’accueillent les Colonne, ne peut le retenir, et il revient à Avignon. Il trace dans sa retraite l’ébauche d’une épopée régulière, l’Africa. La 2e guerre punique lui en fournit le sujet ; Scipion en doit être le héros. Une année s’écoule à peine que Pétrarque est simultaném. invité à venir recevoir la couronne poétique à Rome et à Paris. S’embarquant aussitôt pour Naples, où régnait Robert d’Anjou, il présente son épopée à ce prince, qui le proclame digne du triomphe et le revêt de sa robe, dont il veut que le poète soit paré au jour fixé pour la cérémonie (8 avril 1341). Conduit avec la plus grande pompe au Capitole, il fut couronné des mains du sénateur Orso, comte d’Anguillara ; ensuite le cortège s’achemina vers l’église St-Pierre, où Pétrarque déposa ses lauriers. Dans le même temps il recevait du roi de Naples, avec le titre d’aumônier ordin., des lettres-patentes portant entre autres l’autorisat. de porter dans tous les actes la couronne de laurier, de lierre ou de myrte, à son choix. De Rome il se rendit à Parme, près d’Azon de Corrége, qui lui fit accepter les fonctions d’archidiacre. Pétrarque y termina son poème de l’Afrique ; ce fut aussi dans cette ville qu’il essuya les prem. attaques de l’envie. Cepend. Clément VI ceignait la tiare (1342). Choisi pour haranguer ce pontife, il en reçut l’accueil le plus distingué et quelques places honorifiques, mais ne put obtenir qu’il effectuât la translation tant promise du St-siège à Rome. Le pape lui confia la mission de faire valoir ses droits à la régence de Naples durant la minorité de Jeanne, petite-fille du roi Robert ; mais il la remplit égalem. sans succès. Lorsqu’il revit enfin sa retraite de Vaucluse, il ne tarda pas à en être tiré par l’éclat soudain des succès de Rienzi (v. ce nom). L’illusion du poète fut courte ; elle disparut avec le tribun et le fantôme de liberté qu’avait évoqué celui-ci sous l’ombre de l’ancien Capitole. Mais une perte plus cuisante que celle des Colonne, dont il pleurait encore le massacre, vint mettre le comble aux chagrins de Pétrarque : la peste de 1348 enleva l’objet de sa passion toujours brûlante : Laure cessa de vivre le 6 avril de cette année, le même jour et à la même heure qu’il l’avait vue pour la prem. fois. Après avoir épanché quelque temps sa douleur dans cette solitude, témoin déjà de tant de larmes d’amour, il se rend aux sollicitations de Louis de Gonzague, et fixe sa demeure à Mantoue. Dep. l’an 1550, époque où il vint assister au jubilé ouvert à Rome, Pétrarque mit dans ses moeurs et dans ses habitudes un degré de sévérité dont l’empreinte se retrouve dans ses dernières poésies. Ce fut vers le

PET 556

même temps que le sénat de Florence lui députa Boccace, pour lui offrir, avec la restitution du patrimoine de ses pères ainsi que de ses droits de citoyen, la direction de l’université récemm. fondée, dans la première ville de Toscane. Pétrarque préféra retourner dans sa retraite de Vaucluse. Il y fut troublé, sous Innocent VI, par les absurdes préventions que ses ennemis étaient parvenus à soulever contre lui dans l’esprit du pontife. Milan devint alors son séjour. Admis au conseil de Jean Visconti, lié avec le doge André Dandolo, et surtout plein du désir de voir enfin la paix rétablie dans l’Italie, il consentit à se charger encore de diverses missions ; mais aucune n’eut le succès qu’il se flattait d’obtenir. Il finit par concevoir un invincible dégoût pour l’agitation des cours, et ne lit plus que promener ses ennuis, moins sans doute pour se délasser que pour chercher des inspirations nouvelles. C’est dans l’une de ces excursions que, l’an 1562, il fit don à la république de Venise de sa bibliothèq., que jusque-là il avait emmenée à sa suite à grands frais. Une autre circonstance se rattache à son séjour à Venise : profitant de la présence du grammairien grec Léonce Pilate de Thessalonique, il y reprit, quoique sexagénaire, l’étude de la langue de Platon, dont le moine Barlaam lui avait autrefois appris les éléments à Avignon. Incapable de repos et privé de toutes consolat., il cherchait à tromper, dans les ennuis d’une étude rebutante, les longs ennuis de sa vieillesse, lorsque l’avènement d’Urbain V lui rendit la faveur de la cour d’Avignon. Ce pontife accédait enfin aux vœux qu’il lui avait exprimés dans une lettre fort véhémente, de faire cesser le veuvage de l’Église romaine. Pétrarque désireux à son tour de faire honneur à l’invitation flatteuse d’Urbain, se met en route, est surpris à Ferrare par une maladie à laquelle il n’échappe que par les soins empressés des seigneurs d’Este, est reporté à Padoue couché dans un bateau, et ne se rétablit, que pour apprendre bientôt la mort d’Urbain, qui, las des tumultueuses agitat. de Rome, était retourné en France. Il était dans la destinée de Pétrarque de survivre à tout ce qu’il avait chéri. L’âme brisée et livré néanmoins à des travaux sans relâche ainsi qu’aux plus rudes austérités, il succomba le 18 juillet 1374. On le trouva mort dans sa bibliothèque, la tête courbée sur un livre ouvert. Ainsi finit cet homme dont la vie si pleine a été si diversement agitée ; dont le nom, lié à tous les noms illustres du 14e S., se trouve mêlé aussi à la plupart des événements notables de cette époque : Le monde littéraire doit à ses infatigables investigations la découverte et peut-être la conservation de divers morceaux de Quintillien, de Cicéron, etc. ; et par la persévérance avec laquelle il poursuivit dans ses écrits l’alchimie, l’astrologie, la scholastique, il purifia les lettres du bizarre alliage dont les avait souillées l’ignorance. Pétrarque a eu de nombreux commentateurs, et sa Vie a été écrite près de trente fois. Parmi les ouvr. qui le concernent, les plus estimés sont : le Petrarca redivivus, de Torgasini ;

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les Mém. de l’abbé de Sade, 4767, 5 vol. in-4 ; le grand ouvr. de Tiraboschi, et celui de Baldelli : del Petrarca e delle sue opere, 1797, in-4. L’édit. la plus complète de ses OEuvres est celle de Bâle, 1581, in-fol., mais elle est loin de mériter ce titre. On conserve de lui beaucoup de Lettres et de MSs. inédits dans les biblioth. d’Italie. Ce qu’on estime surtout parmi tant de compositions diverses sont ses poésies italiennes. Les Rime de Pétrarque se composent de Sonnets, Odes ou Canzoni, d’Églogues, Epitres, Triomphes, etc. : elles ont été plus. fois réimpr. Depuis l’édition grand in-4 de Venise, 1470, on distingue surtout celle d’Alde, 1801, in -8 ; de Lyon, 1574, in-16 ; de Padoue, 1722, in-8 ; de Venise, 1727, in-4, avec les Notes de Muratori ; de Bodoni, 1799, in-fol., ou 2 vol. in-8 ; de Morelli, avec les remarques de Beccadelli, Vérone, 1799, 2 vol. in-8 ; de Buttura, dans la Bibliot. poet. ital., 3 vol. in-24 ; enfin, de Biagioli, avec Commentaires, 1821, 2 vol. in-8 : c’est la plus estimée. Les autres ouvrages de Pétrarque sont, outre ses poésies latines, des Discours ou Harangues, des Opuscules historiques, des Traités de philosophie, tels que : De remediis utriusque fortunae, Cologne, 1471, in-4. — De otio religiosorum, de vera sapientia, etc. — Enfin les Vitoe de pontifici ed imperatori romani, Florence, 1478, in-fol. Guinguené, dans son Hist. littéraire d’Italie, a donné une Notice très étendue sur Pétrarque.

SPENER (PHILIPPE-JACQ.)

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célèbre docteur de l’Eglise protestante, regardé comme le fondat. de la secte des piétistes, naquit en 1635 à Ribeauvillers en Alsace. 11 étudia la théologie, les langues anciennes et l’hébreu à Strasbourg, devint instituteur des deux princes de Birkenfeld, et voyagea en Allemagne, en Suisse et en France avec ses élèves. Reçu docteur en théologie en 1664, il ac-"quit bientôt une si grande réputat., que le sénat de Francfort lui offrit la première place parmi les pasteurs de cette ville, où il demeura 20 ans. C’est là qu’il institua en 1670 des assemblées particulières, dans lesq., après des actes de dévotion, il répétait d’une manière sommaire le contenu de ses sermons, et expliquait les versets duNouv.-Testament. Les femmes étaient admises à ces exercices, mais sans pouvoir être vues du reste de l’auditoire. On donnait à ces réunions la dénomination de Collége de piété. Il se forma dans plusieurs villes de l’Allemagne des assemblées pareilles, dont les pasteurs et les magistrats conçurent des inquiétudes. Des plaintes s’élevèrent, et Spener crut devoirjustifier son instit. par un écrit insit. : Pia desideria, dans lequel il s’efforçait de démontrer la nécessité d’une réforme génér. dans tous les états de la société, en s’arrêtant particulièrement aux ecclésiastiques, dontles études n’étaient, selon lui, dirigées que pour faire briller les prédicateurs dans les dis-putes religieuses, au lieu de les pénétrer de cetesprit de charité, d’humilité, de ces sentim. pieux qui édifient les fidèles. Malgré le grand nombre d’autres écrits théologiques et d’instructions relig. qu’il publia pend. son séjour à Francfort, il trouva le temps de s’occuper de travaux d’une autre espèce pour lesquels il avait pris du goût dans sa jeunesse, et qui le constituèrent fondateur de la science héraldique en Allemagne. En 1690, Spener accepta la place d’inspecteur et de prem. pasteur de l’église St-Nicolas àBerlin, et plus tard il eutle crédit d’introduire son système de réforme dans l’université de Halle, nouvellement fondée. Cette même ville de Halle devint dès-lors le centre d u piétisme, et les luthériens d’Allemagne se divisèrent en deux partis, les orthodoxes et les piétistes ou spénériens. Ce fut en vain que l’élect. de Saxe, Frédéric-Auguste Ier, pressa Spener de venir reprendre la place de prédicat. de la cour de Dresde qu’il avait exercée de 1686 à 1690 ; ce sav. docteur ne voulut plus quitter Berlin, et y mourut en 1705. On ne peut nier que quelq.-unes de ses opinions sont peu conformes aux livres symboliques des luthériens ; celle qui, élevant la théologie au-dessus d’une science, en fait une lumière intérieure, parait conduire au mysticisme, et Spener semble se rapprocher de l’Eglise catlioliq. par le mérite qu’il accorde aux bonnes oeuvres. Ses idées sur une seconde venue du Christ forment tout-à-fait une nouvelle croyance. Spener a laissé un grand nombre d’ouvrages de théologie en langue allemande, oubliés aujourd’hui, quoique plus. ne méritent pas ce sort. Ses ouvrages historiques et héraldiques, écrits en latin, ont pour titre : Sylloge genealogico-historica è numero proecipuorum familiarunt quibus suos principes Germanie nostra debet XII exhibens, etc., Francfort, 1665, in-8.-Theatrunt nobilitatis europees, etc., ibid., 1668-78, 4 vol. in-fol. - Commentarius historicus in insignitt serenissintce domûs saxonices, ibid., 1668, in-4. - Insignium theoria, seu operis heraldici pars specialis, ib., 1680. - Pars generatis, 1690, 2 vol. in-fol., réimpr. en 1717.-Illustriores Gallicestirpes tabulis genealogicis comprehenses, ibid., 1689, in-fol.

Jacques-Charles SPENER,

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fils du précéd., mort en 1730, a publié : Historia germanica uni-• eersalis et pragmatica, 2 vol. in-8. - Notitia germania ; antiques, 1717, in-4.