Cendres et Poussières (1902)/Rythme saphique

La bibliothèque libre.

Pour les autres éditions de ce texte, voir Rythme saphique.

Cendres et PoussièresAlphonse Lemerre. (p. 79-80).
◄  Ton Âme
Locusta  ►

RYTHME SAPHIQUE


Δέδυκε μέν σελάννα
καί Πληίαδες, μέσαι δέ νύκτες,
πάρα δ έχετ ώρα,

έγω δέ μόνα κατεύδω.
ΨΑΠΦΑ.


L’ombre se drapait en des voiles de veuves,
La mer aspirait le sang tiède des fleuves,
L’Aphroditâ blonde au regard décevant
Riait en rêvant.


J’entendis gémir, au profond de l’espace,
Celle qui versa la strophe ardente et lasse,
Et dont le laurier fleurit et triompha :
La pâle Psapphâ.

« Le rossignol râle et frémit par saccades,
Et l’ombre engloutit la lune et les Pléiades :
L’heure sans espoir et sans extase fuit
Au fond de la nuit.

« Parmi les parfums glorieux de la terre,
Je rêve d’amour et je dors solitaire,
Vierge au corps pétri dans l’ivoire et dans l’or,
Que je pleure encor ! »