Cendres et Poussières (1902)/Ton Âme

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Cendres et PoussièresAlphonse Lemerre. (p. 75-76).

TON ÂME


Ton Âme, c’est la chose exquise et parfumée
Qui s’ouvre avec lenteur, en silence, en tremblant,
Et qui, pleine d’amour, s’étonne d’être aimée.
Ton Âme, c’est le lys, le lys divin et blanc.

Comme un souffle des bois où sont les violettes,
Ton souffle vient baiser le front du désespoir,
Et l’on apprend de toi les bravoures muettes.
Ton Âme est le poème, et le chant, et le soir.


Ton Âme est la fraîcheur, ton Âme est la rosée.
Sa très douce pitié console du destin
Et ranime d’un mot l’espérance brisée.
Ton Âme est le sourire au regard du matin.