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Chansons du Chat noir/Le Grand métingue du Métropolitain

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Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Grand Métingue du Métropolitain.

Mac-Nab ()
Henri Heugel (p. 55-62).


No 6

LE GRAND MÉTINGUE
DU MÉTROPOLITAIN


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LE GRAND MÉTINGUE
DU MÉTROPOLITAIN



C’était hier, samedi, jour de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts.
J’avais déjà vidé plus d’un’ bouteille,
Si bien qu’ j’m’avais jamais trouvé si rond.
V’là la bourgeois’ qui rappliqu’ devant l’ zingue :
« Feignant, qu’ell’ dit, t’as donc lâché l’ turbin ? »
Oui, que j’ réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu’ du métropolitain !

Les citoyens, dans un élan sublime,
Étaient venus guidés par la raison.

À la porte, on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon.
Bref, à part quat’ municipaux qui chlingue
Et trois sergots déguisés en pékins,
J’ai jamais vu de plus chouette métingue,
Que le métingu’ du métropolitain !



Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l’orgueille du pays…
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis.
Mais, tout à coup, on entend du bastringue ;
C’est un mouchard qui veut fair’ le malin !
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu’du métropolitain !

Moi j’ tomb’ dessus, et pendant qu’il proteste,
D’un grand coup d’ poing, j’y renfonc’ son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste,
En faisant signe aux quat’ municipaux.

À la faveur de c’que j’étais brind’zingue
On m’a conduit jusqu’au poste voisin…
Et c’est comm’ ça qu’a fini le métingue,
Le grand métingu’ du métropolitain !

                MORALE



Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z’encor des cachots pour tes fils !…
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu’étaient plus grands qu’ ceuss’ d’au jour d’aujourd’hui.
Car c’est toujours l’pauvre ouverrier qui trinque,
Mêm’ qu’on le fourre au violon pour un rien…
C’était tout d’ même un bien chouette métingue,
Que le métingu’ du métropolitain !