Commentaire sur la grammaire Esperanto 1903/Ch16

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PRONONCIATION DE L’ESPERANTO





Bien que la prononciation de notre langue soit indiquée avec détail dans les manuels, quelques adhérents éprouvent parfois de l’incertitude sur telle ou telle lettre. Nous croyons donc utile de rappeler et de développer, sous une forme nouvelle, les principes invariables qui régissent la prononciation de chaque lettre Esperanto.

Consonnes.

1o D’abord b, d, f, i, l, m, n, p, r, s, t, v, z, se prononcent absolument comme en français. Seulement t sonne toujours comme dans thé, quelles que soient les voyelles qui le précèdent ou le suivent, et s siffle toujours, à quelque place qu’il se trouve dans le mot. Ex. : roso se prononce rôçô (rosée) ; resoni se prononce réçoni ; estas se prononce éss-tass, en faisant siffler l’s de la fin, aussi bien que celui de es. Gardez-vous donc bien de dire soit étace, soit éceta ; prononcez nettement éss-tâss. Vous ferez donc, partout et toujours, siffler l’s initial, médial ou final. En d’autres termes, vous le prononcerez toujours comme l’s de sot et jamais comme celui de rose.

Cette prononciation est déterminée par le principe invariable qui veut que toute lettre sonne, en Esperanto, et soit prononcée, où qu’elle se trouve, de la manière indiquée dans l’alphabet de nos manuels.

2o Par conséquent les mots foiro, trouzi, krei, balai, soifo se prononcent : fô-i-rô, trô-ou-zi, kré-i, bâ-lâ-i, sô-i-fô, chacune des lettres qui les composent devant garder le son qui lui est attribué dans l’alphabet.

3o De même dans tiu, mia, ie, iam, kiu, kie, ĉielo, mieno, et tous autres semblables, l’i ne se glisse pas comme dans nos mots français pied, liard, ciel, mien et autres. Il se prononce nettement et distinctement avec le son qui lui est propre. On doit l’entendre aussi clairement que s’il n’y avait aucune voyelle auprès de lui. Dites donc : ti-ou, mi-â, i-é, i-âme, ki-ou, ki-él, ĉi-é-lô, mi-é-nô. Si nous faisions glisser le son de l’i esperanto comme dans les mots français ci-dessus, nous le dépouillerions de sa valeur de voyelle et lui substituerions celle de la consonne j esperanto, dont nous parlerons tout à l’heure.

4o Toute lettre gardant partout le son qui lui est attribué dans l’alphabet, l’Esperanto n’a naturellement pas de nasale ; l’m ou l’n sonnent toujours, quelle que soit la voyelle dont ils se trouvent précédés. Ainsi am, an ; em, en ; im, in ; om, on ; um, un, devront toujours se prononcer : âme, âne ; éme, éne ; ime, ine ; ôme, ône ; oume, oune. Exemple : Amboso, angulo ; embaraso, entuziasmo ; impresi, infekti ; ombro, onklo ; umbiliko, ungo, doivent se prononcer âme-bôçô, âne-goulô ; éme-bârâçô, éne-tou-ziâss-mô ; ime-préci, ine-fékti ; ôme-brô, ône-klô ; oume-bilikô, oune-gô.

5o Gn, en conséquence du même principe, ne sonnent jamais comme dans le mot règne ; le g et l’n se séparent et font entendre chacun distinctement leur son. Regno, indigni, insigno doivent donc se prononcer : régue-nô, ine-digue-ni, ine-sigue-nô. (Voyez plus bas pour le g.)

6o Ph ne sonnent pas ensemble non plus et n’ont jamais la valeur de ph français dans philosophe. Chacune des deux lettres garde sa prononciation alphabétique. Exemple : lipharoj égale donc lip-haroj. (Voyez plus bas pour l’h et le j.)

Les remarques ci-dessus ne sont, au fond, que l’application constante de ce principe invariable en Esperanto : chaque lettre d’un mot se prononce et garde toujours le son qui lui est attribué dans l’alphabet.

Fixons maintenant la prononciation des consonnes esperanto qui différent, pour le son ou la forme, des lettres de l’alphabet français :

7o C a exactement la valeur de ts dans tsar, partout et toujours, quelle que soit la voyelle qui le suive. Exemple : cedi, certa, ciro, donaco, eco, diferenca, dancu qui se prononcent tsédi, tsértâ, tsirô, dônâ-tso, é-tso, diféréne-tsâ, dâne-tsou.

8o G se prononce partout et toujours avec le son de notre g dur français dans gant, quelle que soit la voyelle qui suive. Exemple : gado, ganto, gelateno, girafo, golfo, gudro, qui se prononcent gâdô, gâne-tô, gué-lâ-ténô, guirâfô, gôlfô, goudrô.

9o H répond exactement à l’h aspiré anglais ou allemand. Cette lettre n’est pas nulle du tout comme son, puisqu’elle frappe d’une aspiration légère la voyelle qui suit (pour être dans le vrai, mous devrions dire expiration, mais nous suivons l’habitude prise). Chassez donc le souffle légèrement en prononçant la voyelle qui suit cet h, comme font, mais très fortement, les gens qui fendent ou abattent du bois, en accompagnant chaque coup de cognée d’un hein très spécial. Ainsi donc, dans homo, honoro, humila, lipharo (lip-haro) par exemple, l’h n’est pas muet du tout, mais il doit être rendu comme nous venons de dire.

10o J ne répond pas au j français mais à l’y dans yeux, où au son final produit par les ll mouillés dans les mots paille, oseille, fouille. Exemple : Ja, jes, jam, jaro, jugo, justa, juna, buljono, boji, tajloro, qui se prononcent yâ, yéce, yâme, yârô, yougô, youstâ, younâ, boule-yônô, bô-yi, taille-lôrô. Dans les finales, comme dans les syllabes médiales, aj, ej, oj, uj, également toujours, par conséquent, â-ye, é-ye, ô-ye, ou-ye ; en d’autres termes, ces combinaisons font entendre le son de diphtongue perçu dans les syllabes soulignées des mots paille, oseille, Beldieu, fouille, à cette différence près que c’est le son de é fermé qu’on doit entendre dans ej, et le son de ô (hôte) qu’on doit entendre dans oj. Exemple : bonaj, plej, homoj, tuj, qui se prononcent bônâ-ye plé-ye, hômô-ye, tou-ye.

Le lecteur doit comprendre maintenant très clairement ce que nous avons dit à la remarque 3° sur la différence qu’il y a entre i voyelle et j consonne. Ainsi les mots ia, iam comptent pour deux syllabes, l’i constituant à lui seul une syllabe en sa qualité de voyelle. Tandis que ja et jam ne forment qu’une syllabe. De même buljono (boulyônô) ne compte que trois syllabes ; mais il en compterait quatre s’il était orthographié avec un i (buliono), car alors on prononcerait bou-li-ô-no.

11° Ĉ se prononce partout et toujours comme tch dans tchèque. Exemple : ĉar, ĉiu, maĉado, kaĉo, eĉ, ĉu qui sonnent tchâr, tchi-ou, mâte-châdô, kâ-tchô, ét-che, tchou. Cette lettre égale le ch anglais dans chair, le c italien dans cielo, le ch espagnol dans acheta.

12° Ĝ égale partout et toujours dj dans adjudant. Exemple : ĝardeno, ĝemi, aĝo, ĝoji, ĝui, ĝi, ĝis, qui se prononcent djârdénô, djémi, âdjô, djô-yi, djou-i, dji, djice. Cette lettre a la valeur du g italien dans giardino, du g anglais dans gem.

13° Ĵ égale partout et toujours le j français. Exemple : ĵurnalo, ĵuri, ĵeti, ĵus, ĵongli, infanaĵo, qui se prononcent journâlô, jouri, jéti, jouce, jônegli, ine-fânâjô. 14° Ŝ égale partout et toujours le son de ch dans chat. Exemple : ŝati, ŝelo, ŝovi, ŝuo, ŝtalo, ŝteli, ŝpini, ŝpruci, qui se prononcent châti, chélô, chôvi, chou-ô, che-tâlô, che-téli, che-pini, cheprou-tsi, mais en observant de ne pas faire entendre l’e muet de la figuration che dans les trois derniers mots figurés. Cette lettre ŝ répond au sh anglais dans shoe, au sch allemand dans schuh, au sc italien dans scia.

15° Ĥ lettre rare en Esperanto et qui égale une très forte aspiration ou plutôt expiration. On peut lui donner la valeur du ch allemand dans noch, ou de la j espagnole. L’important est de prononcer la voyelle qui suit avec une expiration beaucoup plus forte que pour h dont nous avons parlé à la remarque 9°. L’Esperanto est ainsi fait que, grâce à cette observation, aucune confusion n’est possible.

Remarque sur la combinaison SC. — Notons d’abord qu’elle est très rare, puisque le seul mot qui la présente d’une manière vraiment fréquente, c’est le verbe scii savoir.

Comment prononcer ces deux lettres ? Comme sc de science, en français ? Bien sûrement non, car alors nous violerions le principe immuable de la prononciation esperanto, qui veut que chaque lettre garde toujours, où qu’elle se trouve, le son qui lui est attribué dans l’alphabet même de la langue. Mais, direz-vous, faire entendre successivement le son de l’s, puis celui du c, tels qu’on les prononce en Esperanto, n’est pas facile. C’est une erreur. Dans tous les cas, nous allons vous donner le moyen de les faire entendre toutes deux bien comme il faut, et sans peine.

Observez que, le plus souvent, le verbe scii sera précédé d’un mot finissant par une voyelle. Exemples : mi scias, ni scios, li sciis, ŝi sciu, etc. Eh bien ! pour prononcer l’s, prenez votre point d’appui sur la voyelle i qui le précède. Dites d’abord mis, en faisant sonner l’s, puis prononcez cias, en faisant bien sonner le c, avec la valeur esperanto qui lui est propre. Ensuite réunissez bien, dans une prononciation plus rapide, ces deux syllabes mis et ci ; ce sera parfait.

Avez-vous à dire la scienco ? Faites de même ; prenez pour l’s du mot scienco votre point d’appui sur l’a du mot la, puis réunissez dans une prononciation rapide cette syllabe las à la syllabe ci ; la difficulté sera pleinement résolue. Est-ce le mot konscienco qu’il vous faut émettre ? Appuyez l’s sur l’n qui le précède et dites kons (cônce), puis prononcez de suite ci, en donnant bien toujours au c le son ts de tsar, et ce sera parfait. Vous voyez que la difficulté est plus apparente que réelle.

Une fois l’habitude prise, vous arriverez même à prononcer sans peine cette combinaison sc au commencement d’une phrase, sans point d’appui sur une lettre précédente. Dites maintenant : sciu, scienco, et vous verrez que nous avons raison.

Si ces deux sons sifflants ne se suivent pas en français, on les rencontre fréquemment côte à côte dans d’autres langues.

Voyelles.

16° A égale sa correspondante française. Donnez-lui partout et toujours, comme plus plein, plus perceptible et plus général, le son de â dans âme. Évitez celui de a dans ma.

17° E égale l’é fermé français. Laissez-lui ce son dans toutes les syllabes où il figure. Dites carrément yéce (jes) comme vous dites pour je de l’Esperanto. Dites éme-bârâço, ti-éle, yé-ne, téne-tô et non pas ème-bârâçô, ti-èle, yène, tène-tô, pour les mots embaraso, tiel, jen, tento et pour tous ceux où vous trouverez la voyelle e.

18° I a déjà été traité dès le début. Il ne donne lieu à aucune remarque spéciale, puisqu’il est impossible de lui donner deux nuances de son.

Observons seulement qu’il constitue toujours une syllabe, ce qui n’est pas le cas pour j consonne que nous avons vu plus haut.

19 O égale l’ô du français partout et toujours. Évitez de lui donner jamais le son de notre o dans hotte. C’est celui de o dans hôte qu’il doit prendre partout, et, par conséquent, tout aussi bien dans le pluriel des noms que dans leur singulier. Ainsi mondo, kronon, econ, ombro, korpo, koro, korespondo, mondoj, kronoj, ecoj, ombroj, korpoj, korojn, korespondojn doivent se prononcer mône-dô, krô-nône, étsône, ôme-brô, kôrpô, kôrô, kôréce-pône-dô, mône-dô-ye, krônô-ye, é-tsô-ye, ôme-brô-ye, kôr-pô-ye. Pour obtenir le son parfait de la syllabe finale ojn qui figure dans les deux mots korojn, korespondojn, il n’y a qu’à ajouter le son de l’n à la prononciation dipthonguée de oj qui précède.

Les accusatifs pluriels ojn, ajn de l’Esperanto se prononcent comme oin, ain des duels grecs, dans nos collèges français. Seulement a doit y sonner comme â ; o doit y sonner comme ô. Pour bien faire saisir ce son, nous supposerons, ce qui d’ailleurs arrive à chaque instant, les finales ojn, ajn et ujn suivies d’un mot commençant par une voyelle. Exemples : miajn al vi, amikojn altiri, tiujn alvoki, prononcés en liant, comme on le doit, l’n final à la voyelle qui suit, donnent : mi-â-ye-nâlvi ; âmi-kô-ye-nâl-tiri ; ti-ou-ye-nâlvôki. Prononcez ainsi, en liant l’n final à la voyelle suivante, vous acquerrez immédiatement l’articulation parfaite des finales ojn, ajn, ujn. Prononcez ensuite isolément les mêmes mots miajn, amikojn, tiujn en faisant sonner l’n qui les termine, et vous constaterez que leur émission parfaite n’offre aucune difficulté.

20° U égale partout et toujours le son ou. Ainsi ungo, plumbo, pumpo, plu, etc., se prononcent ounegô, ploume-bô, poume-pô, plou.

Quant à la durée du son pour chacune de ces cinq voyelles, restez dans un juste milieu. Prononcez-les toutes avec une durée égale et moyenne.

21° Ŭ, voyelle très brève dont le son égale ou et qui ne se rencontre que dans les combinaisons aŭ, eŭ. Le mot français Raoul nous donne une juste idée de la prononciation qui lui est attribuée. Nous prononçons ce mot en réunissant les sons a et ou en une seule émission de voix ; nous ne prononçons pas Ra-oul, mais Raoul. Faites de même pour les deux combinaisons ci-dessus et ce sera parfait. Ainsi, aŭdi, raŭka, ambaŭ, hodiaŭ, Eŭropo, leŭtenanto, se prononcent âou-di, râou-kâ, âme-bâou, hôdi-âou, Eourôpô, léouté-nâne-tô. Naturellement, aŭ, eŭ ne comptent chacun que pour une syllabe, puisqu’ils forment diphtongue et sont prononcés en une seule émission de voix.

Voulant épargner à tous l’ombre même d’une hésitation, nous avons préféré en dire trop que pas assez. Mais, en réalité, tout ce qui précède n’est qu’un commentaire très détaillé des principes de prononciation donnés succinctement dans notre ouvrage Grammaire et Exercices de la langue internationale Esperanto.

Au fond, rien de plus simple ni de plus fixe que la prononciation de l’Esperanto. Elle repose en réalité sur cette règle unique : donner toujours à chaque lettre exactement la valeur qui lui est attribuée dans l’alphabet. C’est d’ailleurs ce que nous avons déjà dit. Si la prononciation de nos langues était régie par la même loi, elle ne nous imposerait pas autant d’efforts et une étude aussi longue.

L’accent tonique.

Reste l’accent tonique, source de grosses difficultés dans la plupart des langues. L’Esperanto résout encore cette question d’une manière extrêmement simple :

Invariablement, l’accent tonique repose, en Esperanto, sur l’avant-dernière syllabe du mot. Exemples : mia, tiu, Dio, kie, tiel, io, iam, patro, fenestro, parolo, vaporŝipo, etc., mots dans lesquels l’accent tonique se trouve sur la syllabe en caractères gras.

Par une conséquence naturelle du principe posé ci-dessus, à la remarque 21°, les mots hodiaŭ, ambaŭ, antaŭe, di, morgaŭ, ont l’accent tonique sur la syllabe en caractères gras, qui est bien la pénultième. Prononcer hodiaŭ, ambaŭ, antaŭe, aŭdi, morgaŭ, serait violer du même coup la règle absolument invariable de l’accent tonique, et faire de un mot de deux syllabes et non pas une diphtongue, contrairement à ce qui a été dit à la remarque 21°.

Tout en faisant bien sentir l’accent tonique, il faut prononcer d’une façon très nette, très perceptible la syllabe finale des mots. En d’autres termes, il faut soigneusement se garder de manger cette finale.

La recommandation a d’autant plus d’importance, en Esperanto, que la finale y est révélatrice de l’espèce, du rôle, du nombre, du mode et du temps. Par conséquent, si elle est pour ainsi dire avalée, si elle devient indistincte ou confuse, il peut en résulter une incertitude nuisible à l’intelligibilité. C’est assurément à la prononciation de l’italien que ressemble le plus celle de l’Esperanto, tant au point de vue de l’accent tonique que du son éclatant des voyelles. Mais, observons-le bien, nous parlons ici du bon italien, de l’italien de Rome, et non du Piémontais, par exemple, où les finales disparaissent le plus souvent dans un avalement général.

En résumé, l’accent tonique doit être bien senti, mais les finales, quelles qu’elles soient, ne doivent pas moins être clairement perçues, et chacune avec le son spécial de sa voyelle.

Remarquons-le bien, en conseillant de donner toujours à l’a le son de â, à l’e le son de é, à l’o le son de ô, nous ne prétendons pas qu’il y aurait un gros inconvénient à procéder autrement, c’est-à-dire à passer pour chacune de ces voyelles à la nuance que a reçoit dans ma, à celle que e reçoit dans dès et à celle que o reçoit dans dot. En effet, l’Esperanto est ainsi constitué qu’il n’en résulterait aucune méprise et qu’on vous comprendrait fort bien, à l’inverse de ce qui se passe dans nos langues, quand nous n’attribuons pas exactement à chacune de ces voyelles la nuance de son qu’elle doit recevoir.

Mais pourquoi irions-nous leur donner deux nuances différentes, selon le caprice ou l’occasion ? Puisqu’il est plus facile de nous en tenir à une seule, prenons celle qui est le plus communément répandue dans les langues, celle qui est plus naturelle et qui, dans l’ensemble, donne à la prononciation de l’Esperanio plus de clarté, de sonorité et d’harmonie.

Prononçons donc toujours a comme â, e comme é, o comme ô, au commencement, au milieu et à la fin des mots, monosyllabes ou polysyllabes[1].

L’accent tonique prête à une remarque analogue. Dans nos langues, si on l’omet ou si on le déplace, bien souvent on cesse d’être compris et l’on peut faire passer le mot d’un sens à un autre très différent, parfois même opposé. Rien de semblable ne se produit en Esperanto, et l’accent tonique omis ou déplacé n’y cause aucune méprise. Mais, franchement, il est si facile à faire avec la place immuable qu’il occupe sur l’avant-dernière syllabe du mot, qu’il faudrait mettre de la mauvaise volonté pour le déplacer ou le manquer. D’autre part, le négliger priverait assurément l’Esperanto d’une grande partie de son charme et de son harmonie.

  1. Nous appelons tout spécialement l’attention des Russes sur la parfaite netteté que doit avoir partout, et spécialement dans les finales, en Esperanto, le son a et le son o, et sur l’impossibilité de faire rimer en Esperanto a ou aj avec o ou oj.