Correspondance 1812-1876, 4/1863/DXXXV

La bibliothèque libre.



DXXXV

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 1er octobre 1863, deux heures du matin.


Mon cher fils,

Votre lettre est d’un vrai amour de fils ! Je dis donc adieu à mes scrupules ; je vois que vous avez raison, que vous m’aimez bien, et qu’avec vous on peut avoir le cœur sur la main tout à fait.

La Rounat est venu ; on lui a lu la pièce, qui ne pourra passer que dans l’hiver de 1864, parce que je ne veux pas la donner en plein printemps, et qu’il a de l’encombrement jusque-là. Ça me laisse le temps de donner encore plusieurs façons à mon labourage ; car ce qu’on a lu jusqu’ici n’est qu’un brouillon et j’y vois, chaque fois, des améliorations à faire. Peut-être même remettrai-je la pièce en quatre actes ; elle est pleine en cinq, mais pas assez serrée à la fin. Ça m’amuse toujours.

Dès que j’aurai fini les corrections, je vous enverrai le manuscrit, pour que vous m’en indiquiez des masses, et, en attendant, je vous embrasse, pour moi qui veille et pour tous ceux qui dorment.

Votre maman.