Cours d’agriculture (Rozier)/CORROSIF

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 498).


CORROSIF. On donne ce nom à tous les corps capables de ronger, de corroder, de consumer les parties, au moyen des molécules salines, âcres ou acides, dont ils sont pourvus ; tels sont la pierre infernale, la pierre à cautère, &c. ce sont de vrais caustiques. Les humeurs qui découlent des chancres, des cancers, de certaines plaies, sont corrosives, puisqu’elles consument les chairs ; il en est de même dans les arbres. Un mûrier, par exemple, auquel on supprime de très-grosses branches pendant la sève du mois d’août, laisse échapper, par les bords de la plaie, une sève qui devient âcre, les noircit, & souvent les corrode ; le bois se trouvant à nu, pourrit, & la carie le gagne insensiblement. La gomme produit le même effet sur les arbres à noyaux, dès que les jardiniers la laissent séjourner.