Cours d’agriculture (Rozier)/CULEN ou THÉ À FOULON

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Hôtel Serpente (Tome troisièmep. 555-556).


CULEN, ou THÉ À FOULON (Voyez Pl. 16. pag. 544.) Cet arbuste apporté en France en 1744, se rapporte à la seconde section de la vingt-deuxième classe de M. Tournefort, qui comprend les arbres à fleur en papillon, & dont les feuilles sont disposées trois à trois sur chaque pétiole. M. von Linné l’a placé dans la diadelphie décandrie, & l’a nommé psoralca glandulosa. Il mérite d’être multiplié dans nos provinces méridionales.

Fleur, papilionacée, légèrement violette, composée de l’étendard A ou pétale supérieur ; des aîles ou pétales latéraux ; on en voit un en B, de la carenne C, ou pétale inférieur. Les parties sexuelles sont représentées dans le calice D dépouillé de la corolle. Les étamines au nombre de dix réunies par leur base à l’exception d’une seule, elles sont représentées en E environnant le pistil. Celui-ci vu en F est placé au fond du calice.

Fruit G ; le pistil devient un légume ovale, rond à sa base, terminé en pointe ; en H il est vu coupé transversalement, & renferme une seule graine I en forme de rein.

Feuilles, placées alternativement à chaque articulation des branches, rassemblées trois par trois sur le même pétiole, oblongues, entières sur leurs bords, d’un vert foncé.

Lieu, originaire du Pérou.

Port. Cet arbrisseau s’élève à une hauteur médiocre ; son bois est souple ; ses branches creuses ; moëlleuses ; les jeunes branches, avant d’avoir acquis la consistance ligneuse, sont quadrangulaires ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles, & au sommet des branches disposées en épi.

Propriétés ; les jeunes branches sont couvertes d’une matière gluante, leur odeur est forte & aromatique ; la saveur des feuilles est aromatique & amère. Les feuilles sont employées en infusion en manière de thé contre toutes les maladies de la peau, & particulièrement contre la gale. On s’en servira utilement pour les moutons.