Cours d’agriculture (Rozier)/DORONIC

La bibliothèque libre.
Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 40-41).


DORONIC. (Voyez planche I.) M. Tonrnefort le place dans la première section de la quatorzième classe, qui comprend les herbes à fleurs en rayons & à semences aigrettées, & il l’appelle Doronicum maximum foliis caulem amplexantibus. M. von Linné l’appelle Doronicum pardalianches, & le classe dans la singénésie-polygamie superflue.

Fleur jaune, composée de fleurons hermaphrodites dans le disque, & de demi-fleurons femelles à la circonférence ; les fleurons ouverts, divisés en cinq ; les demi-fleurons à trois dentelures ; le calice, composé de deux rangs d’écailles, plus longues mique les rayons. B se présente un fleuron ; C le demi fleuron.

Fruit. Les semences des fleurons hermaphrodites, seules, aplaties, sillonnées, couronnées d’une aigrette de poils ; celles des fleurons femelles, moins aplaties, renfermées les unes dans les autres dans le calice, sur un réceptacle nu & plane ; D, graine du fleuron, E, du demi-fleuron, F, le placenta.

Feuilles, simples, entières, en forme de cœur ; celles qui partent des racines, portées sur des pétioles ; celles de la tige l’embrassent par leur base.

Racine, presque tubéreuse, ressemblant à la queue d’un scorpion.

Port. Tige rameuse ; les rameaux portent deux fleurs Soutenues par des péduncules ; les feuilles alternativement placées sur les tiges, hautes d’un pied environ.

Lieu ; les montagnes élevées ; fleurit en juin & juillet ; la plante est vivace.

Propriétés. On regarde communément la racine comme aromatique, cordiale, céphalique ; il est désagréable, lorsque l’on consulte les auteurs, de les voir en contradiction directe sur les vertus des plantes : plusieurs regardent cette racine comme un poison, & d’autres lui assignent un rang distingue parmi les cordiaux ; peut-être les uns & les autres ont-ils raison, si le climat est capable de produire cette différence. Ne verrons-nous donc jamais une pharmacopée, fondée sur l’expérience seule, & non sur le témoignage des auteurs qui nous ont précédés ? Cette occupation seroit bien digne de la société royale de médecine de Paris ; puissent mes vœux, & ceux de tous les citoyens, parvenir jusqu’à elle, & la déterminer à entreprendre un ouvrage si utile ! Nous avons parlé exprès de cette plante & de sa précédente, parce que leur usage est familier dans les campagnes.