Cours d’agriculture (Rozier)/FÉBRIFUGE

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Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 447-448).


FÉBRIFUGE, Médecine Rurale. On appelle médicamens fébrifuges, ceux qui sont appropriés à combattre les fièvres.

On peut ranger parmi les fébrifuges, les stomachiques chauds, les stimulans, & plusieurs diurétiques chauds ; mais le véritable fébrifuge, qu’on peut appeler spécifique, est le quinquina ; la cascarille est aussi un fébrifuge assuré, qui a toujours bien réussi.

Le règne végétal en fournit plusieurs autres, tels que les racines de quintefeuille, de gentiane, la serpentaire de virginie, les feuilles de la grande & petite absinthe, de la petite centaurée, le petit chêne, &.

On emploie ces médicamens, quand on veut guérir les différentes espèces de fièvre ; il faut néanmoins prendre garde de ne pas les administrer trop tôt, sur-tout dans les fièvres inflammatoires, & les putrides ; dans les premières, ils ne peuvent être d’aucune utilité ; au contraire, ils peuvent beaucoup nuire ; dans les putrides, il faut plutôt évacuer les premières voies, & les donner sur la fin pour arrêter & intercepter l’ordre des mouvemens fébriles. Les fébrifuges, le quinquina, sur-tout, sont, pour ainsi dire, consacrés au traitement des fièvres intermittentes ; mais ils ne conviennent pas dans les cas où il y a un érétisme dans les solides, des ardeurs d’urine, des obstructions dans les différens viscères du bas ventre ; il faut avant leur emploi, diminuer cette tension, détruire les embarras qui embourbent les viscères ; & si, après avoir enlevé tous ces obstacles, la fièvre persiste, alors on donnera le quinquina seul, ou combiné avec d’autres fébrifuges, pour la fixer.

Je dois faire observer que le défaut de réussite, dans le traitement des fièvres intermittentes, dépend très-souvent des petites doses sous lesquelles on administre certains fébrifuges : en général il faut les donner à une dose assez forte pour qu’ils puissent agir avec efficacité. M. AME.