Cours d’agriculture (Rozier)/GARGARISME

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Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 249-250).


GARGARISME. Remède liquide dont on se sert pour laver & humecter une ou toutes les parties intérieures de la bouche.

Dans l’esquinancie inflammatoire, six onces d’eau commune avec une once de miel & un gros & demi de nitre, forment un gargarisme atténuant & incisif : ou bien de l’eau chargée de bon vinaigre jusqu’à une agréable acidité ; le tout, si l’on veut, édulcoré avec un peu de miel… Une once de racine de guimauve, ou un peu de gomme arabique, avec quelques figues grasses, le tout bouilli, pendant une heure environ, dans une pinte d’eau, forme un gargarisme émollient… M. Pringle observe que dans l’esquinancie inflammatoire & dans les maux de gorge qui menacent de suffocation, les gargarismes ordinaires sont d’un très-petit secours ; que ceux qui sont acides font plus de mal que de bien, en ce qu’ils resserrent les émonctoires de la salive & du mucus, & qu’ils épaississent les humeurs ; qu’une décoction de figues dans du lait & de l’eau a un effet contraire, sur-tout si on y ajoute quelque peu de sel ammoniac, parce qu’il incise la salive & facilite l’excrétion des glandes, effet qui ne manque pas de contribuer à la guérison. Cet article est extrait de la Médecine domestique de M. Buchan, Ouvrage très-précieux, débarrassé de tout fatras scientifique & mis à la portée du commun des lecteurs. Il ne sauroit être trop répandu dans les campagnes.