Cours d’agriculture (Rozier)/TURQUETTE

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 504-505).


TURQUETTE ou Herniaire. Voyez planche XVI, page 441. Tournefort la place dans la seconde section de la quinzième classe des herbes à fleurs à étamines, dont le pistil dévient une semence enveloppée par le calice ; & il l’appelle hernaria glabra. Von-Liné lui conserve la même dénomination & la classe dans la pentandrie digynie.

Fleur. Si petite qu’on la distingue difficilement à la vue. B la représente toute entière & grandie au microscope. Elle est formée par un calice d’une seule pièce, divisée en cinq pétales, égaux, ovales, terminés en pointe. En C, le calice est représenté de profil. La figure B montre encore la disposition des cinq étamines.

Fruit. Petites capsules membraneuses, D, qui renferment des semences luisantes, presque rondes, E.

Feuilles. Simples, sans pétioles, entières, ovales, lisses.

Racine. A, menue, peu rameuse.

Port. Très-petite plante, tiges articulées, herbacées, rameuses, couchées sur terre ; les fleurs naissent des aisselles des feuilles & rassemblées ; les feuilles opposées, petites ; stipules membraneuses à la base des feuilles.

Lieu. Les terrains secs & sabloneux ; la plante est annuelle, & fleurit en juin & juillet.

Propriétés. Fleurs inodores, d’une saveur austère, légèrement âcres. Les feuilles excitent le cours des urines, sans causer d’évacuation trop abondantes. Elles peuvent être de quelqu’utilité dans la colique néphrétique causée par des graviers, & dans plusieurs espèces d’hydropisie. Il est douteux qu’intérieurement & extérieurement elle s’oppose à la chûte des intestins dans le sac herniaire, ni qu’elle dissipe l’ophtalmie & la cataracte, ainsi que le prétendent quelques auteurs célèbres.

Usages. Feuilles sèches, depuis une drachme jusqu’à demi-once en macération, au bain-marie, dans huit onces d’eau.