Cours d’agriculture (Rozier)/VALVULE

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 541-542).
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VALVULE. Membrane qui produit le même effet, & qui a le même usage dans les vaisseaux & autres conduits du corps de l’homme & de l’animal, que des soupapes dans les machines hydrauliques, & qui est située de telle manière qu’elle empêche que les liqueurs ne retournent pas du même chemin qu’elles sont venues. Entre les valvules du cœur, les unes permettent au sang d’entrer dans le cœur, & l’empêche d’en sortir par le même chemin. Les autres le laissent sortir du cœur & s’opposent à son retour. Plusieurs auteurs qui se sont occupé de l’anatomie végétale, ont supposé dans les plantes & dans les arbres de semblables valvules, à l’effet de donner à la sève un véritable mouvement de circulation. C’est une supposition purement gratuite, puisqu’il est bien prouvé aujourd’hui que la sève n’a qu’un mouvement d’ascension pendant le jour, de descension pendant la nuit, & non une véritable circulation. Mais on conviendra que les articulations ou réunions des branches aux bourgeons, des bourgeons aux yeux ou boutons, des boutons aux pédicules, des fleurs, des fruits, des pédicules aux noyaux ou graines, sont autant de valvules, ou du moins elles en font l’office, puisqu’à chacun de ces points de réunion, on voit des rides ou anneaux modérateurs de la sève, & qui ne permettent qu’à la portion de la sève la plus épurée de pénétrer plus avant ; enfin de former suivant sa préparation & sa finesse, ou la feuille, ou la fleur, ou le fruit.