Dictionnaire érotique moderne/Texte entier
Quand nous sommes entre nous, en petit comité, nous n’avons pas besoin de nous gêner ; aussi arrive-t-il souvent, comme dit Gresset dans son Vert-Vert, que les f, les b voltigent sur notre bec. Quand quelqu’un nous ennuie, nous lui disons : tu m’entrouducutes, va te faire foutre. Quand nous voulons dire qu’un individu témoignait le désir de se comporter avec une femme de la manière la plus satisfaisante pour elle, au lieu de faire toute cette longue périphrase, nous disons : il bandait comme un carme. Quand nous voulons exprimer tout le contraire, nous disons que c’est un vit mollet, un bande-à-l’aise. Un homme qui a du courage est un homme qui a des couilles au cul, etc.
Pour un étranger, tout cela est de l’hébreu. Il faut un dictionnaire pour comprendre les mots en usage ; mais ne comptez pas sur celui de l’Académie, 6e et dernière édition ; MM. les académiciens n’ont pas assez de couille pour avouer de pareils termes. Il faut quelques hommes d’esprit supérieur qui se dévouent.
Pour la langue française, nous avions déjà le dictionnaire intitulé : Erotica verba de M. de L’Aulnaye ; ce dictionnaire se trouve, à la suite de l’édition de Rabelais publiée par Desoer en 1820. Il est certainement très-utile, mais il ne donne pas beaucoup d’expressions contenues dans d’autres auteurs contemporains de Rabelais ou plus modernes que lui. M. Auguste Scheler, l’érudit distingué, le savant bibliothécaire du roi des Belges, crut devoir, pour ce motif, refaire à nouveau ce dictionnaire, et il publia en 1861, sous le pseudonyme de Louis De Landes, son Glossaire érotique de la langue française (Bruxelles, pet. in-8o de XII-396 pp.) — Notre excellent et spirituel ami Alfred Delvau voulut aussi refaire à nouveau ce travail ; car lui, il avait eu le courage de descendre dans les bas-fonds sociaux, dans les bordels, dans les bastringues, dans les halles. Là, il avait recueilli nombre d’expressions pittoresques inconnues à ses devanciers. Il publia la première édition de son Dictionnaire en 1864. Tirée à petit nombre, elle fut promptement enlevée. Elle donna lieu à de nombreuses contrefaçons et à de fort mauvaises imitations. Delvau cependant avait préparé une seconde édition de son œuvre, plus châtiée et plus complète que la première, lorsque la mort nous l’enleva, en 1867. Nous recueillîmes ses épaves avec soin, et nous en faisons faire aujourd’hui, à petit nombre, une impression soignée pour des esprits libres et éclairés.
Delvau n’a pas eu le temps de faire une nouvelle préface pour sa nouvelle édition ; nous allons, en conséquence, reproduire simplement la judicieuse Introduction de sa première édition. Nous la ferons suivre du remarquable Avant-propos placé par M. Auguste Scheler à la tête de son Glossaire érotique. Enfin, nous ajouterons, rivalisant avec les deux précédentes, la préface placée par Moncrif à la tête du Recueil du Cosmopolite ; c’est l’une des plus spirituelles pièces de cet ingénieux écrivain, et en même temps une des plus rares et qui a rapport au sujet dont nous nous occupons, la petite révolte de la liberté de l’esprit contre les préjugés plus encore que contre les conventions sociales.
Un mot encore et nous terminons. Dans la nouvelle édition, on remarquera que l’auteur s’est réellement borné cette fois au langage moderne et qu’il n’est pas remonté plus haut que Marot et Rabelais.
Il a négligé beaucoup de fantaisies niaises, prétentieuses et inusitées de quelques auteurs modernes, comme Nerciat, Rétif, la Tour du Bordel, ou d’argots de voleurs, de chiffonniers, etc. ; par exemple, les mots inir (de Nerciat) hubir (de la Tour), pante, sinve (qui se trouvent dans le dictionnaire d’argot de Larchey), etc.
Enfin, il a supprimé quelques mots qui se retrouvent dans les dictionnaires français usuels : libidineux, lascif, impudicités, tendron, autel de la volupté, calice, etc. C’était superflu à répéter.
Aucun écrivain, jusqu’à ce jour, ne s’est senti assez franc du collier ni assez ferme des rognons pour entreprendre la publication d’un Dictionnaire érotique complet ; publication jugée nécessaire cependant par tout le monde, par les gourmets aussi bien que par les goinfres, par les lettrés aussi bien que par les simples curieux.
Ce que nous avons sur la matière est bien peu de chose : le Glossarium eroticum linguæ latinæ de Pierrugues, le Dictionnaire françois contenant les mots et les choses de Richelet, le Dictionnaire d’amour de Dreux du Radier, celui de Sylvain Maréchal, celui de Girard de Propiac, et enfin le Glossaire érotique de la langue française de M.*** (dit Louis De Landes). En apprenant, il y a trois ans, la publication de ce dernier ouvrage, j’allais renoncer à continuer le mien, que je supposais dès lors inutile ; une rapide lecture me détrompa : le Glossaire érotique de M.*** n’est autre chose que les Erotica verba du 3e volume de Rabelais, édition Desoer, — avec cette différence que les Erotica verba tiennent dans une trentaine de pages et que M. *** les a délayés dans un fort volume in-12. Mais les expressions modernes, mais les mots pittoresques, nés d’hier, qui servent d’étiquettes aux choses de la coucherie, de l’amour et de la polissonnerie, qui a eu la patience de les colliger et le courage de les nomenclaturer ? Personne. La littérature contemporaine compte assurément nombre d’excellents esprits très dignes de mener à heureuse fin une œuvre de l’importance et de la nature de celle-ci : il n’en est pas un seul qui ait osé emboucher le clairon de l’émancipation, pas un qui soit parvenu à se démailloter, à se débarrasser de ses langes et de ses lisières. Ce sont en effet de si grands seigneurs que les préjugés ! de si grandes dames, les conventions ! Songez donc : appeler les choses par leur nom, — la grosse affaire !
Pour moi, qui n’ai pas la vaine superstition du langage, et qui, au contraire, possède au suprême degré la haine, presque le dégoût de la feuille de vigne que les hypocrites placent sur leurs discours — comme les vieilles femmes un couvercle sur leur pot de chambre, — j’aborde résolument le taureau par les cornes, et j’essaie de faire, à mes risques et périls, ce que personne jusqu’ici n’a eu le courage de tenter. Car il est bien entendu que je compte pour rien le prétendu Glossaire érotique de la langue française de M.***, à qui une pudeur inexplicable a fait prendre la précaution — inutile — de s’abriter derrière un pseudonyme.
Ce qui m’a guidé dans cette intéressante besogne, à laquelle j’ai consacré de nombreuses veilles et pour laquelle je ne demande aucune récompense, — m’en étant déjà décerné une à moi-même, — ce n’a pas été de donner satisfaction aux curiosités malsaines des libertins, vieux ou jeunes, qui se jettent sur les livres obscènes comme les mouches sur des rayons de miel : j’ai trop le respect de moi-même pour descendre à une aussi puérile infamie, quelque haut prix qu’elle rapporte à son auteur. Le métier de masturbateur intellectuel peut avoir des avantages précieux pour les gens qui croient, avec Vespasien, que l’argent ne pue point ; mais comme je ne me sens pas le moins du monde porté à l’exercer, je ne l’exerce pas. Mes visées sont plus hautes et mes habitudes d’esprit moins malpropres. J’ai le style gaillard, mais l’intelligence chaste.
La langue française étant, de l’avis de Voltaire, « une gueuse fière à qui il faut faire l’aumône malgré elle, » j’ai voulu essayer de glisser dans la poche de son Dictionnaire légal, si pauvre, la plupart des expressions du Dictionnaire interlope, si riche, que je publie aujourd’hui, malgré ses imperfections involontaires et ses omissions inévitables. Je me suis fait le saint Vincent de Paul des nombreux mots orphelins qui grouillent dans le ruisseau, des nombreuses expressions vagabondes qui se morfondent depuis si longtemps à la porte du Dictionnaire de l’Académie, et je leur ai construit, à mes frais, un petit hospice en attendant qu’on songe à les admettre dans le grand.
Ce qui se parle doit s’écrire, et tout doit se parler — même devant les jeunes filles. Les mots ne sont pas ordes, ce sont les pensées qui sont sales. La lecture de l’Arétin et la vue des priapées du Musée secret de Naples sont moins corruptrices que beaucoup de romans que je pourrais citer, et je serais même disposé à absoudre le marquis de Sade (assuré que je suis de la parfaite innocuité de sa Justine) si ce misérable avait écrit en meilleur français : les livres dangereux sont les livres mal faits. Le libre langage de nos pères, qui effarouche tant de ridicules pudeurs, vaut cent fois mieux que notre phraséologie bégueule — et en même temps embrenée d’équivoques obscènes — dont ils se seraient si justement crevés de rire. Langue châtrée, peuple castrat. Où sont nos couilles du temps jadis ? Qu’a-t-on fait du français médullaire, si substantiel et si savoureux, de Mathurin Régnier, d’Agrippa d’Aubigné, d’Amyot, de Rabelais, de Montaigne, de Brantôme, et de tant d’autres écrivains qui besognaient fort et dru ? On l’a remplacé par le petit français d’un tas de petits écrivassiers, les uns membres — émasculés — de l’Académie, les autres dignes de le devenir. Et voilà pourquoi notre langue est muette, d’éloquente qu’elle était autrefois !
C’est à ne s’y pas reconnaître dans cette tour de Babel moderne, où l’on est arrivé, par le bégueulisme, à la confusion du langage. Jamais on n’a aussi mal écrit, ni aussi mal parlé. L’hôtel de Rambouillet, qu’on pouvait croire exproprié et démoli pour cause de clarté publique, existe avec plus de locataires que du temps de la Guirlande de Julie ; il y en a depuis le sous-sol jusqu’aux combles, maîtres et domestiques mêlés, Houssaye sur Lamartine, Musset sur Murger, Mérimée sur Aubryet, Janin sur Sainte-Beuve. Ces Précieuses mâles — du moins du sexe masculin, car mâles emporte avec soi une idée de vigueur que je ne veux pas attacher au nom de ces péronnelles en culottes, — ces Précieuses, à l’exemple de leurs aînées en jupons, fessées à tour de bras par Molière, ont frappé de proscription tous les mots virils de notre langue, toutes les expressions bien bâties, qui avaient jadis droit au respect général et qui en sont réduites aujourd’hui à faire le trottoir, comme de vulgaires prostituées.
Ah ! que cette horreur du mot propre est bête, dangereuse — et inutile ! Qu’est indécent et saugrenu cet amour de la périphrase et du sous-entendu qui joue dans la conversation le rôle d’énigme dont tout le monde finit toujours par trouver la clef ! « Vilains hypocrites ! s’écrie Denis Diderot avec une indignation sincère ; foutez comme des ânes débâtés, mais permettez-moi de dire foutre. Je vous passe l’action, passez-moi le mot. Vous prononcez hardiment tuer, voler, trahir, et l’autre vous ne l’oseriez qu’entre les dents !… Il est bon que les expressions les moins usitées, les moins écrites, les mieux tues, soient les mieux sues et les plus généralement connues. Aussi, cela est ; aussi, le mot futuo n’est-il pas moins familier que le mot pain ; nul âge ne l’ignore, nul idiome n’en est privé ; il a mille synonymes dans toutes les langues, il s’imprime en chacune sans être exprimé… et le sexe qui le fait le plus, a usage de le taire le plus. »
Que répondraient à cela nos Précieuses — si on les consultait ? Que Diderot était un écrivain ordurier, qui aimait les vilains mots comme certaines gens aiment les mauvaises odeurs, et qu’aujourd’hui on le condamnerait à deux ou trois années de prison pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, » — sans compter deux ou trois autres années pour « outrage à la religion catholique. »
J’y consens — pour un instant. Mais Michel de Montaigne ? Oserez-vous, pécores, dire de ce gentilhomme périgourdin ce que vous avez niaisement reproché au fils de l’ouvrier coutelier de Langres ? Montaigne a écrit la même chose, pourtant, et tout aussi clairement : « Qu’a fait l’action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour n’en oser parler sans vergogne, et pour l’exclure des propos sérieux et règlez ? Nous prononçons hardiment tuer, desrobber, trahir ; et cela, nous n’oserions qu’entre les dents. Est-ce à dire que moins nous en exhalons en paroles, d’autant nous avons loy d’en grossir la pensée ? Car il est bon que les mots qui sont le moins en usage, moins escripts, et mieulx teus, soient les mieux sceus et plus generalement cogneus… »
Vous les appelez des ordures
Tous ces mots qui, ruisseaux de miel,
Coulent avec de doux murmures
Des lèvres en quête du ciel !
Vous vous signez lorsqu’on raconte
Ce que signifie Être heureux !
Vous vous cachez le front de honte
D’avoir joui comme des dieux !
Vous rougissez de vos ivresses
Lorsque vous êtes dégrisés.
Et vous reniez vos maîtresses
Lorsque repus de leurs baisers !
Quel mal trouvez-vous donc à dire
Ce qu’à faire vous trouvez bon ?
Pourquoi crime un charmant délire ?
Comment caca votre bonbon ?
Ah ! libertins de sacristie
Dont le cœur à la bouche ment,
Pourquoi recrachez-vous l’hostie
Gobée à deux si goulûment ?
Ce cant que nous reprochons si maladroitement aux Anglais, nous l’avons au même degré qu’eux ; nous rougissons pudiquement, jeunes vierges à barbe, des grossièretés de notre Rabelais, comme ils rougissent, ces pucelles à favoris rouges, de leur Shakespeare. Et plus nous allons, et plus notre cant s’aggrave — avec nos vices. Je me rappelle encore l’émotion générale qui accueillit, il y a deux ans, le chapitre des Misérables de Victor Hugo où s’étale superbement la réponse énergique de Cambronne à Waterloo. C’était un scandale à nul autre pareil. On ne voulait pas croire à tant d’audace, et, le nez même sur la page ou cette shockinerie se trouve déposée, avec des commentaires aggravants tout autour, on se refusait encore à y croire. Des cris de paon étaient poussés dans les salons et dans les cafés à propos de cette incongruité littéraire. Les académiciens se cachaient la face et se couvraient de cendres. Arsène Houssaye mettait un crêpe à sa houlette de berger en chambre. Madame Louise Colet prenait le voile. Champfleury allumait des lampions sur sa fenêtre, au grand ébahissement des habitants de Montmartre — qui se croyaient déjà au 15 août…
Victor Hugo avait écrit Merde !
Sans doute. Après ? et pourquoi toutes ces clameurs de pies en délire ? Que prouve cette sainte — et ridicule — indignation ? Rien, sinon que depuis Boileau les lecteurs français veulent être respectés quoiqu’ils ne se respectent pas eux-mêmes. Rien, sinon que la chasteté de notre langage témoigne surabondamment du libertinage de nos mœurs. Rien, sinon que nous ne trouvons les mots ordes et puants que parce que nos actions sont malsaines et nidoreuses. Rien, sinon que notre âme est un fumier sur lequel poussent les fleurs — de rhétorique. Rien, sinon qu’au lieu de laisser aux femmes le bégueulisme des paroles, nous l’affichons comme la feuille de vigne de l’impudicité, faisant ainsi semblant d’ignorer que jamais la pureté de l’âme humaine n’a été entamée par les familiarités les plus stercoréennes du langage humain. Il ne nous manquait que cette hypocrisie-là pour être complets !
Les questions morales que cela soulève sont de la plus haute importance, et j’aurais grande joie à les examiner ici avec détails, afin de vider une bonne fois sur la tête d’un public béotien le panier de mes colères et de mes ironies. Mais, par malheur, la place me manque, mon cadre me force à me borner : à peine me reste-t-il quelques lignes.
J’abrège donc, ne voulant d’ailleurs prouver rien autre que mon droit à réunir en corps de livre une cohue d’expressions pittoresques auxquelles le Dictionnaire de l’Académie fera faire éternellement le pied de grue, sans daigner même entre-bâiller un de ses feuillets pour en laisser entrer quelques-unes chez lui. « Toutes les langues roulent de l’or, » a dit Joubert, — et l’argot d’un peuple entier est une langue, spécialement l’argot érotique ; s’il vit en marge du Dictionnaire officiel, comme les gens qui le parlent vivent en marge de la société officielle, il n’en finira pas moins, à un moment donné, par se confondre comme eux dans la circulation générale.
Au reste, peu me chaut ! C’est déterminément que j’ai composé le recueil pornographique que je publie aujourd’hui, sans arrière-pensée mauvaise, non pour tenter mes contemporains du gaillard péché de luxure, — comme le diable de Papefiguière les nobles nonnains de Pettesec, — mais à titre seul de documents pour l’histoire de la langue et celle des mœurs au xixe siècle, et avec cette conviction, solidement ancrée dans ma conscience, que s’il n’est utile à personne, à personne non plus il ne sera nuisible. Les lecteurs vraiment chastes ne s’en sentiront pas corrompus ; les lecteurs corrompus n’en deviendront pas plus libertins.
Je n’aurai jamais à me couper le poignet par remords de l’avoir écrit.
Il faut avoir un certain courage pour faire un livre comme celui-ci ; car, tout d’abord, la plupart des personnes qui l’ouvriront s’empresseront de le rejeter comme un tissu d’obscénités, qu’un homme qui se respecte n’aurait jamais dû mettre au jour. Pour beaucoup de gens, sans doute, la première impression sera telle ; mais pour ceux qui voudront un peu réfléchir, ils reconnaîtront bientôt qu’il y a un but utile dans cette publication, qui n’est faite ni pour les jeunes filles, ni pour les écoliers.
Pendant plusieurs siècles on n’attacha aucune idée malhonnête à une multitude de mots et d’expressions qui sont actuellement bannis de la bonne compagnie, et les hommes les plus graves les employaient sans que personne y trouvât à redire. Peu à peu on a trouvé que certains mots devaient être bannis de la langue, et on les a remplacés par d’autres, ou bien par des périphrases qui expriment, il est vrai, la même idée, mais en bannissant le scandale. C’est sans doute une singulière manière de voir que de regarder un mot comme obscène, et non pas ce qu’il veut dire ; car il semblerait raisonnable de ne blâmer dans un écrit que les pensées qui y sont reproduites, et de ne taxer qu’elles seules d’immoralité, sans s’attacher aux mots, qui ne sont que le moyen de rendre les idées palpables. Mais, enfin, la coutume est ainsi établie, et il faut s’y soumettre, sous peine d’être honni. Un auteur qui ne se conformerait pas à cet usage ne serait pas lu, et, de plus, il irait faire un tour en police correctionnelle. Aussi n’avons-nous point le projet de vouloir réformer le monde et de changer sa manière de voir sur un sujet qui a été traité par Bayle beaucoup mieux que nous ne le pourrions faire.
La manière actuelle d’écrire ne doit cependant pas faire proscrire la littérature du xiie au xviie siècle, et empêcher de lire des écrivains distingués, qui n’ont commis d’autres fautes que d’employer dans leurs écrits des mots dont on se servait dans toutes les classes de la société. Tous les dictionnaires ayant soin de bannir de leurs colonnes les mots réprouvés, il arrive que bon nombre d’expressions employées autrefois deviennent inintelligibles pour les lecteurs, qui ne les entendent pas dans la conversation. Cet inconvénient se fait surtout sentir pour les étrangers, car les nationaux ont parfois occasion de les entendre employés par le peuple. Il semble donc que la publication d’un glossaire érotique doit être accueillie favorablement par tous ceux qui veulent lire notre ancienne littérature, et qui sont désireux de bien comprendre les écrivains qui n’ont eu d’autre tort que d’appeler un chat un chat, et qui, sous des obscénités apparentes, ont souvent caché des leçons de morale et de philosophie, que les persécutions religieuses les empêchaient de publier ouvertement.
C’est donc à la partie sérieuse des gens lettrés que nous nous adressons, notre unique but étant de rendre plus familière la lecture d’écrivains d’un grand mérite. Certains d’entre eux, il est vrai, ont été publiés avec un glossaire spécial ; mais, en général, il est fort incomplet, surtout en ce qui regarde les termes érotiques. Et, puis ces explications manquent presque toujours dans les anciennes éditions, qui sont actuellement fort recherchées.
Dans cet ouvrage, tous les mots sont imprimés en entier, aucune lettre n’étant remplacée par des points ; car cette coutume semble s’éloigner tout à fait du but qu’elle se propose. Que veut-on, en effet ? Que l’attention ne se fixe pas sur des mots qu’on regarde comme déshonnêtes. Et, de bonne foi, est-il meilleur moyen de l’y fixer que de ne pas imprimer le mot tout entier, puisqu’alors on est forcé de faire des efforts d’imagination pour retrouver ce qui a été omis, tandis que s’il en était autrement on n’y ferait que fort peu d’attention, l’examen ne se portant que sur la pensée exprimée dans la phrase qu’on lit. On croirait vraiment que ce moyen a été inventé par quelque libertin.
Quant à l’orthographe, nous avons suivi en général celle qui est adoptée actuellement, celle des temps anciens étant si variable, même dans le même auteur, que nous n’aurions su laquelle choisir. Seulement, nous avons indiqué toutes les manières diverses d’orthographier le même mot, en renvoyant pour les explications et les citations à celui qui est écrit à la moderne.
Il semble que la philosophie ne fasse qu’à regret (pour ainsi dire) des progrès dans l’esprit de l’homme : si elle gagne à quelques égards aujourd’hui, elle perd si considérablement par d’autres côtés, que la compensation n’est pas égale. Les connaissances physiques prennent, il est vrai, de jour en jour, un essor plus rapide, mais combien l’esprit de morale n’a-t-il pas dégénéré ?
Tandis que nos philosophes s’occupent de cette attraction qui entretient le jeu des différentes parties de l’univers, l’impression conséquente que doivent leur faire les mots les plus estimables de notre langue leur échappe, ou se métamorphose dans leur imagination, et ces mêmes mots ne présentent presque plus, pour la plupart, le vrai sens auquel ils avoient été attachés.
Faut-il chercher d’autre cause de la différence des mœurs de ce siècle-ci à celles des siècles passés ? Sans doute, la naïveté avec laquelle nos pères s’énonçoient, et qu’on a depuis si injustement qualifiée du nom de langage libre, étoit la base et le garant de la pureté de leurs mœurs.
Leur façon de vivre étoit aussi simple que leur langage ; parmi eux, oui vouloit dire effectivement oui, et non exprimoit exactement non. Point de ces subterfuges qui sont autant de ressources pour la mauvaise foi, et d’écueils de la solidité de l’esprit.
La malignité des termes équivoques, d’autant plus dangereuse qu’elle fait les délices des petits esprits, et par conséquent du plus grand nombre, n’étoit point encore connue.
Quelle contrainte ces fausses idées qu’on attache aujourd’hui à un grand nombre de manières de s’exprimer, n’apportent-elles pas dans la société ? Il faut en exposer ici quelques exemples.
Qu’une femme à qui vous parlerez d’un voyage agréable et curieux que vous aurez fait, vous dise : Je meurs d’envie de le faire, les sots éclatent de rire, et les fausses prudes rougissent.
Céliante se donne la torture pour mettre son gant trop étroit pour sa main ; vous n’oseriez jamais lui dire : Madame, voulez-vous que je vous le mette ? ni même : que je vous l’ôte ? parce que notre esprit corrompu va plus loin que les termes propres ne signifient, et qu’il suppose que, pour l’ôter, il faut l’avoir mis, et qu’il soit dedans.
Si vous vous servez de ces termes simples, vous passez pour un sot, ou du moins pour un mauvais plaisant.
À peine est-il permis de dire que la Marne se décharge dans la Seine, ou qu’un fusil est chargé.
Nos dévots, même de la première classe, avoient voulu faire passer cette réformation prétendue de style jusque dans la manière de faire des enfants à sa femme, et trouvant une idée trop libertine, et une façon trop peu décente de se mettre dessus à nu, ils avoient imaginé de faire un trou chacun à leur chemise, pour opérer, disoient-ils, plus modestement et plus convenablement le grand œuvre de la propagation du genre humain.
Je laisse à juger si ceux qui en agissent ainsi n’ont pas l’imagination plus déréglée, que ceux qui tout uniment se mettent dessus, dans la simple nudité que la sage nature nous a donnée.
Avec quelque pureté d’intention que vous employiez les mots d’enfiler, remuer, branler, large, étroit, se retirer et cent autres, ils réveillent à présent des idées licencieuses. Personne n’ignore le rire scandaleux qu’ont excité, dans les derniers temps, ces quatre vers du grand Corneille :
Dis-moi donc, lorsqu’Othon s’est offert à Camille,
A-t-il paru contraint ? A-t-elle été facile ?
Son hommage auprès d’elle, a-t-il eu plein effet ?
Comment l’a-t-elle pris ? Et comment l’a-t-il fait ?
La saine raison, lorsqu’elle conduisoit les hommes, ne leur avoit point appris à faire une distinction imaginaire d’une expression supposée gratuitement malhonnête, avec une autre qui ne blesse point la pudeur.
On prononce le mot crime sans remords, comme celui de vertu sans édification ; on croit avec justice n’être point garant des idées opposées que l’un et l’autre présentent. Par quel égarement va-t-on déshonorer d’autres termes, qui ont le même droit d’être au rang de ceux qui composent la langue ? Pourquoi les exclure de la conversation et des ouvrages littéraires, où souvent ils seraient si naturellement amenés ?
Abandonner (S’). Se livrer complétement à un homme, lui ouvrir bras et cuisses, lui laisser faire tout ce que lui conseillent son amour et sa lubricité.
Ce n’est pas le droit naturel
À fille de s’abandonner.
Si ma femme, impatiente de ma langueur, à autrui se abandonne.Rabelais.
Lise, qui partout s’abandonne,
Ne fait qu’en flatter son mari.
Abatteur de bois. Fouteur, — son outil étant considéré comme une cognée, et la nature de la femme, à cause de son poil, comme une forêt.
Il n’étoit pas grand abatteur de bois, aussi étoit-il toujours cocu.Tallemant des Réaux.
Les beaux abatteurs de bois sont, comme les rois et les poëtes, des rarœ aves.Baron Wodel.
Ce Jacques était un grand abatteur de bois remuant.(Moyen de parvenir.)
Il lui présenta cent mille choses que ces abatteurs de femmes savent tout courant et par cœur.(Les Cent nouvelles nouvelles.)
Je me connais en gens ;
Vous êtes, je le vois, grand abatteur de quilles.
Abbaye de Clunis (L’). Le cul. — de clunis, fesse, croupe, — une abbaye qui ne chômera jamais faute de moines.
Abbaye de s’offre à tous. Bordel, dont les victimes cloîtrées s’offrent volontiers à tout venant qui tient à communiquer avec elles sur l’autel de leur dieu des jardins.
Abbesse. Grosse dame qui tient un pensionnat de petites dames à qui on n’enseigne que les œuvres d’Ovide et de Gentil-Bernard ; autrement dit Maîtresse de bordel, — le bordel étant une sorte de maison conventuelle habitée par d’aimables nonnains vouées toutes au dieu de Lampsaque.
Lorsque tu vas rentrer, ton abbesse en courroux,
Te recevra bien mal et te foutra des coups.
Abeilard. Nom qu’on donne à tout homme qui se trouve dans le cas de cet abbé, dont il est question dans les Contes d’Eutrapel, lequel en ses jeunes ans « avoit perdu ses deux témoins instrumentaires. » Abeilardiser. Rendre un homme impuissant en le châtrant, comme fit le chanoine Fulbert à l’amant d’Héloïse.
D’un colonel vous courtisez la femme ;
Surpris, il vous abeilardisera.
Aboucher (S’). Avoir trouvé chaussure à son pied, et mettre son pied — à moelle — dedans.
On veut chercher
À s’aboucher.
Abouler de la braise. Payer une fille, lui donner le salaire du plaisir qu’elle va vous donner — avec la vérole ou la chaude-pisse.
Ça me semble tout drôle d’avoir à abouler d’la braise au lieu d’en recevoir.Lemercier de Neuville
— Ange ! murmurai-je, plein d’aise
Comme un amoureux innocent.
— Il faut abouler de la braise,
Me dit-elle en me repoussant.
Abricot de la jardinière (L’). La nature de la femme, — qu’elle soit jardinière ou princesse.
Abricot fendu. La nature de la femme, qui ressemble, en effet, à ce fruit, — ce qui permet de supposer, vu l’absence de toutes preuves contraires, que le Paradis terrestre était un immense abricotier.
Abuser d’une femme. En jouir charnellement, soit de gré, soit de force, — mais le plus souvent de gré, les femmes se plaisant à être ainsi abusées.
Vous êtes un infâme, vous avez lâchement abusé de moi pendant mon sommeil… — Vous m’en voulez donc ?… — Oui, parce qu’il fallait attendre que je fusse réveillée.Baron Wodel.
Académie d’amour. Lieu où on va pour jouer au jeu de Vénus — et de Mercure : en bon français, Bordel. — Le mot se trouve dans le Francion de Ch. Sorel et dans les Aventures burlesques de Dassoucy.
Allons-nous à l’Académie, se soir ? — Non, je ne suis pas en queue.J. Le Vallois.
Accident. Manque d’haleine dans le discours amoureux ; hasard malencontreux qui fait tomber (accidere, ad cadere) le membre viril au moment même où il devrait relever le plus orgueilleusement sa tête chauve.
La malheureuse Hortense
Vient de perdre, à Paphos,
Un procès d’importance
Qu’on jugeait à huis-clos ;
Son avocat, dit-elle,
Resta court en plaidant :
Voilà ce qui s’appelle
Un accident.
Accident féminin. Avoir ses règles. Événement prévu qui arrive juste quand une femme, ayant un ou plusieurs bons coups à tirer, donnerait tout pour qu’il y eût retard.
Nul autre que Pinange ne m’avait enfilée ; peu de jours avant de le rendre heureux, j’avais eu mon accident féminin ; il était donc bien avéré que ce qui allait se développer dans mes flancs était son paternel ouvrage.A. de Nerciat.
Acheter une conduite. Se ranger après avoir été très-dérangée par les michés ; épouser un seul homme après avoir été mariée au genre humain.
Les filles qui ont fait des économies en suant le plus possible du con, peuvent seules s’acheter une conduite ; il y a des messieurs qui ne sont pas plus délicats que Vespasien et qui, comme cet empereur, prétendent que l’argent n’a pas d’odeur.A. François.
Accointances (Avoir des). Commercer charnellement avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.
Je supposai qu’elle avait eu des accointances avec le baron ou avec son laquais.A. Lireux.
De quelque valet l’accointance
Serait-ce bien votre désir ?
C’est qu’à l’ombre du crucifix,
Souvent faites filles ou fils,
En accointant les belles mères.
Il faut que quelqu’un se soit accointé que notre ménage a ainsi renforcé.(Les Cent nouvelles nouvelles.)
Accolade. Baiser qui engendre l’envie de baiser, — à ce point que le même mot sert aux deux actions, la chaste et la libertine.
Une catin s’offrant à l’accolade,
À quarante ans il dit son introït.
Accoler. Faire l’acte vénérien, — dont le début est presque toujours une accolade mutuelle.
Quand le jeune et charmant champion
Accola la charmante Armide,
Notre morpion se hâta
De gagner la forêt humide
Qui devant lui se présenta.
C’était un adieu que lui disaient toutes les femmes, filles et garces qu’il avait accolées.(Moyen de parvenir.)
Accommoder une femme. La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas — à moins qu’elle ne soit trop gourmande.
Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces.D’Ouville.
Accomplir son désir. Faire l’acte copulatif, qui est et sera l’éternelle desiderium de l’humanité — mâle et femelle.
Il disait à ses gens de la tenir par les bras, tandis que Robin accompliroit son désir.Ch. Sorel.
Accorder sa flûte. Se préparer à l’acte vénérien ; bander, — la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul.
Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte.Durand.
Mais Jeannot plus se délectait
D’accorder sa flûte avec elle.
Accorder ses faveurs. Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.
Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment ? Faudrait-il lui accorder les faveurs ?La Popelinière.
Accouplement (L’). L’acte copulatif, qui accouple souvent un jeune homme avec une vieille femme, un vieillard avec une jeune fille, un libertin avec une presque pucelle, une bête avec un homme d’esprit.
À tout prix je voulus la renvoyer chez elle ;
Mais elle résista, — ce fut mon châtiment,
Et jusqu’au rayon bleu de l’aurore nouvelle,
J’ai dû subir l’horreur de notre accouplement.
Accoupler (S’). Faire l’œuvre de chair, qui consiste dans une conjonction de deux créatures de sexes différents.
Il en est de certains hommes comme des
animaux : ils n’aiment pas, ils s’accouplent aux femmes, qui pour eux ne sont que des femelles.Baron Wodel.
Accroc au mariage (Faire un). Faire son mari cocu ; donner une rivale à sa femme.
Mais quand tu s’ras dans ton ménage,
Faut pas pour ça t’ priver d’amant,
Car les accrocs faits au mariage,
C’est du nanan.
Accroche-cœurs. Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche — dans leur pantalon.
Sur nos nombreux admirateurs
Dirigeons nos accroche-cœurs.
Accrocher. Faire l’acte vénérien — pendant lequel l’homme est accroché à la femme avec son épingle, qui la pique agréablement pendant quelques minutes.
Et elle rit quand on parle d’accrocher.(Moyen de parvenir.)
Deux minutes encore, et je l’accrochais sans vergogne sur la mousse.Em. Durand.
Achever un homme. Le sucer, ou le branler, ou le faire piner tellement, dans la même soirée, qu’il tombe épuisé sur le flanc comme un lapin. — Les anciens avaient le même verbe ; ils disaient, soit : peragere viros ; soit : ex haurire crebro concubitu.
Tu l’as éreinté, ton homme ; encore un coup, et tu l’achèveras.Lemercier de Neuville.
Acte. Coup tiré avec une femme, — par allusion sans doute à la chemise qu’on lève et qu’on abaisse, comme le rideau d’un théâtre, avant et après chaque acte. Plus il y a d’actes, plus le vaudeville amuse la femme — qui se garde bien de siffler.
Quand nous en arriverons à l’acte, je te prouverai, carogne, que les petits en ont plus gros que les grands.Em. Durand.
Actéoniser. Tromper son mari.
Une marchande qui dès le lendemain de ses noces a actéonisé son mari.(Les Caquets de l’accouchée.)
Acteur (L’). L’homme qui joue le rôle d’amoureux dans la comédie à deux personnages dont l’auteur a désiré garder l’anonyme, et qui porte pour titre : La Fouterie.
Lui, un acteur ! dit la dame, qui savait à quoi s’en tenir sur le jeu secret du sire. C’est un cabotin vulgaire, plutôt, qui s’est usé en jouant avec des drôlesses.Léon Sermet.
À peine fut cette scène achevée,
Que l’autre acteur par sa prompte arrivée,
Jeta la dame en quelque étonnement.
Action (L’). Le jeu de la pine et du con, — qui est l’action par excellence.
Arrivons tout de suite à l’action, veux-tu ?La Popelinière.
Et puis l’action ordinaire
Est si sale après la façon.
Action fréquente (L’). La fouterie, qui est la chose que l’on fait le plus souvent quand on est jeune, vigoureux et bien membré.
Il concède indulgence plénière à tous les religieux de l’ordre de nature, de corps véreux que la débilité de l’âge ou l’action fréquente causera.Mililot.
Action honteuse (L’). La fouterie, dont rougissent le plus en public les gens qui la font le plus sans vergogne en particulier.
L’œil pour regarder l’action honteuse avec une chaleur vive et représenter à la personne aimée l’image du plaisir de son âme…
Mililot.
Administrer une douche. Faire pleuvoir le sperme dans le cul brûlant de la femme, — cette adorable folle dont nous sommes tous fous.
Le dieu des jardins en ce lieu
Une heureuse douche administre.
Je lui administrai une douche qui l’inonda et la fit crier comme à Panurge : Je naye, je naye, je naye !Baron Wodel.
Adroite en amour (Être). Se dit d’une femme ou d’une fille qui connaît sur le bout du doigt et de la langue l’art de faire jouir les hommes.
Adroite en amour,
Elle y sait plus d’un tour.
C’est une aisance !
Une indécence !
L’on croit voir une femme de cour !
Affaire. L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme.
Le grand cordelier ayant achevé son affaire.(Moyen de parvenir.)
Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire
Femme qui vous surpasse en traite d’agilité.
Pense que peut en cela faire
Qui se plaît à l’affaire.
Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue.Brantôme.
Dites-vous que l’amour parfait
Consiste en l’amoureuse affaire.
Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.
Mon cher ami, j’ai l’habitude
De me couvrir, en me baignant,
D’un sac qui me cache et me serre
Des pieds jusques à l’estomac…
Parbleu ! c’est prudent, dit Voltaire,
Et votre affaire est dans le sac.
Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire ?D’Ouville.
Affaire avec quoi l’homme pisse (L’). La pine, — un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.
N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse ?Mililot.
Affaire de cœur. Coucherie, — cor étant mis là pour cunnus.
Vous êtes en affaire ? me cria-t-il à travers la porte, pendant que
j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie. — Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire… de cœur.J. Le Vallois.
Affaires (Avoir ses). Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet.
Ce n’est pas le jour des affaires
Qu’il paraît le plus affairé.
Affiler le bandage. Bander, — arrigere.
Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.(Moyen de parvenir.)
Affriander un homme. Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc.
Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses) ? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres.A. de Nerciat.
Affront (Faire un). Débander juste au moment où il faut bander le plus roide, — seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas.
Tournez en ridicule
Ceux qui n’avancent pas
Plus d’un pas,
Ou qui font
Un affront
Au second.
Agacer le sous-préfet. Se masturber. — L’expression est tout à fait moderne, et fréquemment employée, quoique d’une étymologie difficile.
Agent. Celui qui agit : le doigt, le vit ou le fouteur. Ce mot s’emploie aussi pour les sodomites ; le nom d’agent appartient à celui qui encule par opposition au mot patient, donné à celui qui se fait enculer.
Mais en un mot, si Monrose, agent de plein gré, ne devint pas patient avec autant de résignation que le père, c’est que…(Félicia.)
Agir. Faire l’acte vénérien, — celui qui exige la plus grande dépense d’activité : Res, non verba !
Les poëtes chantent la femme, les goujats la baisent ; les uns agissent pendant que les autres pensent : les goujats sont plus heureux que les poëtes.Baron Wodel.
Agnès. Jeune fille embarrassée de son pucelage ; fausse ingénue qui affecte de croire que les enfants se font par l’oreille, bien que son petit cousin lui ait appris par quel autre endroit ils s’improvisent.
Je n’aime pas ces Agnès-là, je leur préfère des garces franchement déclarées.Lireux.
Agréments naturels. Le membre viril.
Il arrive de province ce matin, et la fatigue du voyage fait un peu de tort à ses agréments naturels.(Les Aphrodites.)
Aide-mari. Amant, — qui aide en effet l’époux dans sa besogne conjugale, mais à son insu, bien entendu.
Il est assez égal que les enfants qu’elle pourra donner à son époux, soient de lui ou du plus fécond des aide-maris qu’elle favorise.A. de Nerciat.
Aigrette conjugale. Au figuré : ornement de tête de MM. les cocus ; les cornes que leur font porter mesdames leurs épouses.
X… a couché avec madame Z…? Encore un fleuron à ajouter à l’aigrette conjugale de son mari.(Diable au corps.)
Aiguille. Le membre viril, avec lequel on pique les femmes — qui en enflent pendant neuf mois.
Mariette est femme très-honnête,
Et si ce n’est un jour de fête,
Elle a toujours l’aiguille en main.
Un vieil homme est comme une vieille horloge, plus elle va avant, plus l’aiguille se raccourcit.Tamarin.
Aiguillon. Le membre viril, Avec lequel on pique les femmes, pour les réveiller quand elles sont endormies.
Et profitant d’un moment de faiblesse,
Il lui glissa son fringant aiguillon.
Aiguillonner. Travailler du bout de la langue sur un vit, ou sur un clitoris.
… Dès lors, il a le nez sur la céleste mappemonde, et sa longue amoureuse aiguillonne le brûlant bijou.(Aphrodites.)
Aimant. Ce qui attire l’homme à la femme, et viceversa.
Quand mes baisers passionnés lui coupent la parole, quand mes téméraires mains et le reste ont mis le feu partout… nos aimants se joignant, s’attirent, s’unifient… l’univers est oublié !…Monrose.
Aimer. Synonyme élégant et pudique de foutre. Quand un homme dit à une femme : « Je vous aime, » il veut lui dire et elle comprend parfaitement qu’il lui dit : « Je bande comme un carme, j’ai un litre de sperme dans les couilles, et je brûle de l’envie de te le décharger dans le con. » Il n’y a que les poëtes, les impuissants et les mélancoliques qui aient osé jusqu’ici donner à ce verbe éminemment actif un sens passif — et ridicule.
… La fille entretenue
Dit : Aimons !!!…
Aimer ça. Avoir un goût fort vif pour les choses de la fouterie et pour la fouterie elle-même.
Monsieur, tout ce qu’il vous plaira.
J’aime assez ça,
J’aime bien ça.
Aimer la femme. Avoir le tempérament amoureux, aimer à aimer — quelque femme que ce soit.
Que voulez-vous, mon père ? j’aime la femme et je le lui prouve le plus souvent que je peux.J. du Boys.
Aimer la marée. Aimer à gamahucher une femme, se dit par allusion à l’odeur sui generis qu’exhale son vagin. — L’expression date seulement du xviiie siècle, et elle vient de l’académicien Saint-Aulaire, le même qui avait fait sur la duchesse du Maine le fameux quatrain où il est déjà question de Téthys. Il serait dommage de priver la postérité de ce second quatrain, qui méritait de devenir aussi fameux que le premier :
De l’écume des mers, dit-on,
Naquit la belle Cythérée :
C’est depuis ce temps que le con
Sent toujours un peu la marée.
Aimer le cotillon. Aimer la femme — surtout quand elle est déshabillée.
Vous aimez trop le cotillon, mon cher, il vous en cuira.E. Durand.
Aimer le goudron. Aimer à enculer, soit les femmes, soit les hommes, — ce qui embrène la queue.
Pour Jupiter, façon vraiment divine,
Le con lui pue, il aime le goudron.
Aimer l’homme. Avoir du goût pour la pine, s’en servir le plus souvent possible : jouer franchement des fesses lorsqu’on est sous l’homme.
Les femmes qui aiment l’homme sont assez rares, aujourd’hui que les femmes aiment si volontiers la femme et que les tribades ont remplacé les jouisseuses.A. François.
Aimeuse. Petite dame — galante, — qui fait profession d’aimer. — Synonymes : putain, lorette, cocotte, grue, catin, vache, etc., etc.
Les juifs avaient leurs Madeleines ;
Les fils d’Homère leurs Phrynés.
Délaçons pour tous les baleines
De nos corsets capitonnés.
Rousses, blondes, brunes ou noires,
Sous tous les poils, sous tous les teints…,
Qu’il pourrait raconter d’histoires,
Le cercle de nos yeux éteints !
Folâtres ou rêveuses,
Nous charmons ;
Nous sommes les aimeuses :
Aimons !
Air cochon (Avoir un). Avoir un visage provocant, qui appelle l’homme, qui le convie à manquer de respect à la femme qui a ce visage ; avoir les yeux égrillards, bouche voluptueuse, etc.
Je vous ai un petit air cochon comme tout.Lemercier de Neuville.
Ajuster une femme. La baiser, — ce qui est ajuster le membre viril dans son vagin avec la raideur d’une flèche lancée d’une main sûre.
Alciabidiser. Agir en pédéraste passif, se laisser enculer — comme Alcibiade par Socrate.
Aller à Cythère. Ce que les délicats appellent Ad summam voluptatem pervenire, et les voyous, Aller au bonheur — le seul voyage que l’on ne puisse faire seul, et que l’on fait toujours à cheval sur une belle jument.
J’aime, dit Ros’, quand on m’mène à Cythère,
Qu’on se promèn’ pendant plusieurs instants ;
Dès qu’on r’ssort, ça n’ m’amuse guère.
Aller à dame. Baiser ; coucher avec une femme. — Cette expression, empruntée au jeu de dames, a été inventée par un pion de l’institution Sainte-Barbe.
Aller à la visite. Se dit des filles publiques qui, au jour fixé par les règlements de police, doivent se rendre au Dispensaire pour subir un examen de santé de la part de médecins ad hoc qui les renvoient si elles sont saines et les retiennent si elles sont malades.
C’est demain, ô mes sœurs, le jour de la visite.
Aller à Pinada. — Faire l’acte vénérien, — à dada — sur une pine.
Aller au beurre. Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte.
Zut ! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na !Lemercier de Neuville.
Aller au bonheur. Jouir en baisant, parvenir à la félicité suprême. — Cette expression, une des plus justes de la langue érotique moderne, est précisément celle qui se lisait comme enseigne sur les bordels de Pompéï : Hic habitat felicitas.
Tu as donc envie d’aller au bonheur, mon petit homme ?Lemercier de Neuville
Aller au café. Gamahucher une femme. On dit aussi : prendre sa demi-tasse au café des Deux Colonnes.
Aller au gratin. Baiser une femme publique, — à l’œil — ce qui est une gourmandise pour certains travailleurs. Allusion au gratin que laisse un mets au fond de la casserole et qui trouve toujours un amateur — quand tout le monde est servi.
Aller au persil. Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer — pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins. — Voy. Aller au beurre.
Aller au vice. Aller au bordel.
Aller chez le voisin. Enculer une femme ; se tromper, volontairement ou involontairement, d’endroit.
Tiens… me voilà… Pas comme ça, donc ! Tu vas chez le voisin… Laisse-moi te conduire.H. Monnier.
Aller d’attaque (Y). Baiser avec énergie, sur l’herbe, sur une chaise, sous le ciel du lit ou sous le ciel de Dieu, sans se préoccuper des passants et des enfants.
La limace… là, bien blanche, avec ses creux et ses montagnes, ça m’ met sens sus d’sous… Allons-y d’attaque !Lemercier de Neuville
Aller de son beurre. Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné.
Tu m’as fait crânement jouir, cochon ! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement.Lemercier de Neuville
Aller de son voyage. Les filles de bordel emploient cette expression pour dire qu’elles ont joui avec un miché : « J’y ai été de mon voyage. »
Aller du cul. Se trémousser dans la jouissance vénérienne, ou dans l’attente de cette jouissance, qui est toujours précédée d’une foule de friandises fort agréables.
Il se trémoussa vers moi en se baissant, et moi vers lui en me haussant ; les culs nous allaient à tous deux comme s’il eût eu déjà le vit au con.Mililot.
Aller et retour (Donner ou faire l’). Tirer deux coups avec une femme, sans déconner.
C’est un pauvre homme, dit-elle ; il ne peut pas même faire l’aller et retour sans être sur les dents.A. François.
Aller l’amble. Faire l’acte vénérien, soit parce que dans cette besogne l’homme imite l’allure des chevaux qui vont l’amble, entre le trot et le pas, entre fort et doucement, soit parce que pour aller l’amble amoureux il faut être deux. — Ambo.
Aller se faire couper les cheveux. Aller au bordel. — L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups. — D’où venez-vous ? leur demandent les dames. — J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable. — Les dames trouvaient — trouvillaient, dirait Commerson — qu’ils allaient bien souvent se faire arranger — la chevelure.
Aller trop vite à l’offrande et faire choir le curé. Décharger au moment où l’on va baiser une femme, que l’on a désirée trop longtemps, et débander immédiatement.
Allonger (S’). Bander, — dans l’argot des maquignons.
Allumelle. Membre viril.
Plusieurs n’aimassent tout autant
Pour chatouiller leur allumelle
Le réservoir d’une pucelle.
Allumer (S’). Être en érection, soit devant une femme, soit devant une photographie obscène.
Il ne s’allume pas !… Je ne s’rais pourtant pas fâchée qu’i m’ baise, car il a un rude membre.Lemercier de Neuville.
Allumer la chandelle. Mettre un homme en état de baiser, par des attouchements habiles aux environs de son braquemard et sur son braquemard lui-même.
Allumer le flambeau d’amour. Copuler.
J’ m’approch’ crânement et j’ lui propose
D’allumer le flambeau d’ l’amour ;
Cédant au désir qui m’allèche,
De mon feu n’ jaillit qu’un’ flammèche.
Allumer un homme. Se dit des femmes légères — comme chausson — qui, par leurs regards incendiaires, provoquent les hommes à la fouterie.
Elle ! elle n’allumerait pas même un homme en amadou.Lemercier.
Allumette. Le membre viril, avec lequel on met le feu à tant de jeunes imaginations.
N’approche pas de moi ton allumette : tu me brûlerais, et je n’y suis pas disposée.Baron Wodel
Modeste appelle un allumette
Ce que lui montre son amant
Amant. Nom que l’on donne, non pas à l’homme qui aime une femme, mais à celui qui la fout.
Un vieux monsieur millionnaire,
Remplaçant le prince Charmant
Rêvé par toute pensionnaire,
De Manette eût été l’amant.
Amant de cœur. Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui : c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître. — Il y a cette différence entre l’amant simple et l’amant dit de cœur que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois — quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’amant de cul, le cœur n’ayant absolument rien à voir là-dedans.
Amarris. Vieux mot hors d’usage signifiant matrice, employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Et madame qui perd l’attente
Du bien que donnent les maris,
Soupire de son amarris.
C’est ma maîtresse
Qui a mal à son amatrix.
Amâtiner (S’). Se prostituer à tous les hommes comme une chienne chaude à tous les mâtins.
Ami. Synonyme décent d’amant, qui est lui-même synonyme de fouteur.
Les autres qui auront plus de hâte et prendront des amis par avance pour en essayer…Mililot
Amitié. Dans tout vocabulaire érotique, amitié est le synonyme d’amour. — C’est tout un petit drame intime et bourgeois, qui se joue à trois personnages : la femme, le mari et l’amant. S’il en survient un quatrième, c’est l’ami de l’amant, qui, presque toujours, est à l’amant…
… Ce que l’amant est au mari.
Amour. Sentiment de création moderne. Les anciens ne connaissaient que la fouterie, — ce que Théophile Gautier, un poëte, a si fort à tort appelé un « sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres, » — et il était donné à notre génération, épuisée par tant de masturbations intellectuelles, d’inventer cette sinistre plaisanterie qui dépeuplerait promptement la terre, si les Auvergnats n’étaient pas là.
L’amour est une affection
Qui, par les yeux, dans le cœur entre,
Et par forme de fluxion
S’écoule par le bas du ventre.
Amour, substantif des deux genres : échange de deux fantaisies ; privilège pour toutes les folies que l’on peut faire ; pour toutes les sottises que l’on peut dire. — On a de l’'amour pour les fleurs, pour les oiseaux, pour la danse, pour son amant, quelquefois même pour son mari : jadis on languissait, on brûlait, on mourait d’amour; aujourd’hui, on en parle, on en jase, on le fait, et le plus souvent on l’achète.E. Jouy.
De son vit couturé de chancreuses ornières,
Pénétrer, chancelant, au fond d’un con baveux,
Mettre en contact puant les canaux urinaires,
De scrofules pourris, nous créer des neveux.
De spermes combinés faire un hideux fromage ;
Au fond de la cuvette, humide carrefour,
En atomes gluants voir le foutre qui nage…
Voilà l’amour !
Amoureuse entreprise (L’). L’acte vénérien.
Amoureux des onze mille vierges. Jeune homme timide qui toutes les nuits couche, en imagination, avec toutes les femmes qu’il a rencontrées dans la journée, et, en réalité, avec la veuve Poignet, — qu’il a toujours sous la main.
Je n’ai jamais sérieusement aimé qu’une femme,
la mienne ; et cependant, comme tous les jeunes gens, j’ai été amoureux des onze mille vierges.A. François.
Amoureux larcin. La petite oie de la fouterie, la monnaie de la jouissance, — baisers dérobés, fesses pincées, etc.
Dans ses amoureux larcins,
Le papelard se rengorge ;
Quand sa main flân’ sur ma gorge,
Il dit qu’il ador’ les saints.
Amoureux transi. Baiseur plus chaud en paroles qu’en action, et qu’à cause de cela les femmes tiennent en maigre estime.
Il arrive de là que ceux qui aiment le plus, comme ces amoureux transis, sont ceux qui chevauchent le moins.Mililot.
Amour physique (L’). Le seul amour, le véritable amour, celui des gens bien portants d’esprit et de corps, — enfin celui que prisent sérieusement toutes les femmes, même celles qui lisent le plus de romans.
En style énergique
Mon amour physique
S’explique.
Amour platonique. L’amour ridicule par excellence, l’amour des poëtes, des gens qui ont plus de cervelle que de queue, et qui aiment la femme à distance respectueuse parce que leurs moyens ne leur permettent pas de l’aimer plus près.
Je fais grand cas
De l’amour pur et platonique,
Mais je n’en use pas.
Amour socratique. La pédérastie que Socrate pratiquait si volontiers à l’endroit — je veux dire à l’envers d’Alcibiade.
Amuser un homme. Le faire jouir par tous les moyens connus et inconnus.
Dans mon bordel il vient souvent beaucoup de vieux,
Ce sont ceux-là, d’ailleurs, qui nous payent le mieux :
Sais-tu par quels moyens, petite, on les amuse,
Et de quelle façon à leur égard on use ?
Amuser (S’). Se branler.
Amusette (Faire l’). Se peloter mutuellement en attendant le moment de baiser, ou après avoir baisé ; plus spécialement, se branler avec l’extrémité d’un membre viril, quand on est femme.
Lorsque nous avions couru quelques postes et que j’avais quelque peine à remonter sur ma bête, elle, qui n’était ni fatiguée ni rassasiée, s’emparait avec autorité de ma lavette et faisait l’amusette.A. François.
Anandryne. Femme qui n’aime pas les hommes, ou au moins leur préfère les femmes pour se livrer au libertinage et à la fouterie. Sapho était anandryne ; elle avait un long clitoris et s’en servait comme un homme de son vit avec les femmes. Horace appelait Sapho mascula, femme mâle, femme hommesse, comme le dit Mirabeau dans son Erotika biblion. Les Vestales à Rome, les Gymnopédistes à Sparte, instituées par Lycurgue, étaient anandrynes.
Anchois. La verge d’un petit garçon, et même la queue d’un homme lorsqu’elle a des dimensions trop grêles, — par allusion à la gracilité de ce poisson.
Approche ton anchois, ton mignon… là… bien… tu y es. Le sens-tu frétiller ?Léon Sermet.
Andouille. Le membre viril, dont les femmes sont si friandes, — elles qui aiment tant les cochonneries !
De tout le gibier, Fanchon,
N’aime rien que le cochon ;
Surtout devant une andouille,
Qu’aux carmes l’on choisira,
Elle s’agenouille, nouille,
Elle s’agenouillera.
Andouille des carmes (L’). Le membre viril.
Andrins. Culistes, hommes qui ne font aucun cas des charmes féminins et ne fêtent que des Ganymèdes.
Les andrins sont les jacobins de la galanterie ; les janicoles en sont les monarchiens démocrates, et les francs sectateurs du beau sexe sont les royalistes de Cythère.(Diable au corps.)
Androgyne. Pédéraste, qui réunit en lui les deux sexes puisqu’il sert de maîtresse aux hommes et d’amant aux femmes, — comme ce grand libertin de Jules-César, qui était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.
Androgyne (Faire l’). Baiser une femme, ce qui est proprement réunir les deux sexes en un seul.
Anglais. Noble étranger, fils de la perfide Albion ou de la rêveuse Allemagne, qui consent à protéger de ses guinées une femme faible — de vertu — pendant toute la durée de son séjour à Paris.
Amélie ne te recevra pas, Polyte : elle est avec son Anglais.Watripon.
Anglais (Avoir ses). Avoir ses menstrues, à cause de la couleur rouge de cet écoulement, qui est aussi la couleur de l’uniforme anglais.
Puis de son corps couvrant ma mère,
Dans le sang des Anglais baigné,
Que de coups a tirés mon père
Dans la montagne où je suis né.
Anglais ont débarqué (Les). Les menstrues ont fait leur apparition.
Il n’y a pas moyen ce soir, mon chéri : les Anglais ont débarqué.Lynol.
Angora. Petit nom d’amitié que les filles donnent à leur con, à cause de son épaisse fourrure.
Flatte mon angora, cher ange, baise-le de tes lèvres : nous allons jouir.J. Le Vallois.
Anneau d’Hans Carvel (L’). Le con de la femme — dans lequel tout honnête homme doit mettre le doigt quand il n’y peut plus mettre la pine.
Une femme aimable est un anneau qui circule dans la société, et que chacun peut mettre à son doigt.Sophie Arnould.
Chantons l’anneau du mariage,
Bijou charmant, bijou béni ;
C’est un meuble utile au ménage,
Par lui seul un couple est uni.
Avant quinze ans, jeune fillette
Veut que l’on pense à son trousseau,
Et qu’on lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.
Anus (L’). Le trou du cul.
Déferle ton entrecuisse,
Que j’ contemple
Le saint temple
De Vénus,
Et ton anus.
Aphrodisiaques. Remèdes propres à tonifier, à roidir — momentanément — le membre qui a cessé d’être viril, par suite de maladies ou d’excès vénériens. Les stimulants les plus généralement employés sont les truffes, le musc, le phosphore, le safrant et les cantarides.
Puis, ce sont encor des parfums
Aphrodisiaques en diable.
Apothicaire. Pédéraste, ou sodomite ; homme qui se trompe volontairement de côté quand il est au lit avec une femme et qui l’encule au lieu de la baiser.
Jean, ce frotteur invaincu,
Au soir, dans une taverne,
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cul.
Elle, qui veut qu’on l’enfile,
Selon sa nécessité,
Disait d’un cœur irrité
Qu’un clystère est inutile
À qui crève de santé.
Apôtre de l’anus. Pédéraste, ou seulement sodomite, — homme qui se plaît à envoyer (ἀποστέλλω) son sperme dans le vagin breneux d’un autre homme, de préférence au vagin naturel de la femme.
Ah ! Dans toute la chrétienté,
Il faut que la société
Envoie des missionnaires,
De saints apôtres de l’anus,
Qui, tirant les vits des ornières,
Prêchent l’Évangile des culs.
Appas. Les beautés d’une femme qui excitent le désir de l’homme, — mais principalement ses tétons.
Ah ! Marton, malgré tes appas,
Non, non, je n’y survivrai pas.
Appétit (Avoir). Se sentir des démangeaisons amoureuses, être en disposition de baiser.
Te sens-tu en appétit ce soir ? — Un appétit énorme ! — Alors, allons à la Patte de chat.Lemercier.
Appliquer la peau d’un garçon (S’). S’introduire le membre viril dans le vagin.
C’est un grand soulagement d’être aimée, et je trouve, pour moi, que je m’en trouve mieux de la moitié depuis que je me suis appliqué la peau d’un garçon dessus.Mililot.
Appliquer un homme sur l’estomac (S’). Se laisser enfiler comme une perle par lui, la perle sur le dos, et l’homme sur la perle.
Et fût-il coiffeur ou laquais, d’aussi huppées que vous se l’appliqueront sur l’estomac sans lui demander ses preuves.A. de Nerciat.
Apprivoiser une fille. La dépuceler, — ce qui la rend naturellement moins sauvage.
Malgré les grands parents, malgré les fortes grilles,
Mon cher, je connais l’art d’apprivoiser les filles.
Après la panse, vient la danse. Vieux proverbe : Après la mangeaille, la fouterie.
Pour se mettre en humeur, il faut emplir la panse ;
Sans Cérès et Bacchus, Vénus est sans pouvoir ;
Un ventre bien guédé est plus prompt au devoir :
Après la panse, aussi, ce dit-on, vient la danse.
Araignée. Faire patte d’araignée. Action de prendre les couilles et le vit de l’homme de manière à chatouiller le tout à la fois en allant de la tête du vit au périnée et au trou du cul, de haut en bas, à droite et à gauche et retour, en y joignant des coups de langue au filet du vit décalotté, le tout jusqu’à jouissance complète. — Voir Patte d’araignée.
Arbalète. Le membre viril, probablement par jeu de mots, parce qu’on bande, — à moins qu’on ne dise bander que parce qu’on appelle la pine une arbalète destinée à blesser la femme au ventre.
Bandez votre arbalète, mon doux ami, et visez-moi dans le noir.E. Durand.
Ardillon. Le membre viril, soit parce qu’il pique, soit parce qu’il brûle.
Au lieu de sentir lever son ardillon, il se sentait plus froid qu’à l’ordinaire.D’Ouville.
Je sens ton ardillon… Ah ! je le sens… Chien ! chien ! tu me brûles…Baron Wodel.
Argument. Pousser un argument naturel et irrésistible ; c’est-à-dire une déclaration d’amour, sous la forme d’un bon vit — dans un bon con, qui ne trouve rien à redire à cela.
Sans brusquer une fillette,
Moi j’attends patiemment
Qu’elle soit bien en goguette
Pour pousser mon argument.
Aristoffe (L’). Maladie honteuse, dans l’argot des filles et de leurs souteneurs. — Le mot viendrait-il de l’italien arista, épine ? ou du grec ἄρίστος, la meilleure — des maladies — ou la maladie des aristos ?
J’en ai eu quatorze depuis celle-là, et de toutes les couleurs, car quoi qu’en disent les malins, les aristoffes se suivent et ne se ressemblent pas. Lemercier de Neuville.
Arme de l’homme (L’). Son outil à génération, avec lequel il blesse souvent les femmes, — heureuses d’être ainsi blessées.
À ces mots me relevant,
Plus dispos qu’auparavant,
Je me saisis de mon arme.
Elle me rappelait le tambour de ma compagnie à astiquer et fourbir ainsi mon arme.Lemercier.
Arracher son copeau. C’est le to leacher des Anglais, qu’il ne faudrait pas croire spécial aux menuisiers, — parce qu’il n’y a pas que les menuisiers qui sachent se servir du rabot que la nature a placé au ventre de tous les hommes.
Arracher son pavé. Faire l’acte vénérien, — à cause de l’effort que cela exige sans doute.
Oui, c’est ainsi toutes les fois que j’arrache mon pavé avec une demoiselle.Lemercier de Neuville.
Arrangée (Être). Être baisée.
Ah ! monsieur, je suis saccagée !
Vous n’en viendrez jamais à bout !
La comtesse était arrangée,
Et criait encor d’un ton doux :
Arrangez-vous.
Arranger une femme, ou un homme. La bien baiser, ou le bien branler.
Tu dois bien arranger une femme, hein ?Lemercier de Neuville.
Qu’il soit vioc ou non,
Arrange-le tout d’ même.
Arrière-boutique. Le cul, qui est situé sur le derrière, et dans lequel le membre aime à se réfugier quand il est resté quelque temps dans la boutique, qui est sur le devant.
À l’instant cette demoiselle, ouvrant son arrière-boutique, laissa aller un vent.D’Ouville.
Arriver à ses fins. Finir par baiser une femme pour laquelle on bandait, — ce qui est la fin de tout roman d’amour.
Là ! tu en es arrivé à tes fins, petit cochon !Watripon.
Arroser. Éjaculer dans la nature de la femme — un charmant petit jardin dont nous sommes les heureux jardiniers. Pluie ou sperme, quand cela tombe à propos, cela féconde.
Pourquoi ne voudraient-elles pas être arrosées ?Cyrano de Bergerac.
Arroser le bouton. Décharger son sperme dans le vagin d’une femme, sur le bouton de son clitoris.
Son directeur, dit-on,
Craignant qu’on lui ravisse
Sa Rose, sa Clarisse,
Lui arros’ le bouton.
Arthur. Nom poli qu’on donne à l’amant de cœur d’une femme galante. C’est le chevalier à la mode de Dancourt.
Toute lorette, inévitablement, a son Arthur, comme toute fille publique son maquereau, comme toute pomme pourrie son ver.Baron Wodel.
Article (Faire l’). Se dit des maquerelles plantées le soir sur le seuil des bordels, qui essaient d’y faire entrer les passants en leur dépeignant rapidement, avec des couleurs un peu fortes mais saisissantes, les beautés diverses et les talents particuliers de leurs pensionnaires.
Tu resteras sur le seuil du bazar et tu feras l’article pour nos demoiselles.Lemercier.
Article (Être fort sur l’). Être toujours prêt à foutre, — porté sur sa pine comme un gourmand l’est sur sa bouche.
Et sur l’article, ah ! que j’étais solide,
Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu ?
La marquise est froide sur l’article.Louvet.
Artillerie de Cupidon ou de Vénus. Les parfums, les aphrodisiaques en général — et surtout en particulier.
Asperge. Le membre viril — dont les femmes sont si friandes, et qu’elles sucent volontiers, avec la sauce blanche qui les accommode ordinairement.
Aspergès. Le membre viril avec lequel, en effet, nous aspergeons de foutre le con des femmes. — On dit mieux : Goupillon.
C’est bien dit ; car, comme j’estime,
L’aspergès d’un moine sans doute
Est si bon, qu’il n’en jette goutte
Qu’elle ne soit bénie deux fois.
Assaillir une femme. La baiser ; monter, la queue en main, à l’assaut de son vagin.
Jean, cette nuit, comme m’a dit ma mère,
Doit m’assaillir.
Après que ce premier assaut fut donné, la belle recouvra la parole.Ch. Sorel.
Mais Trichet du premier assaut
Se contenta. Chétive était la dose
Au gré d’Alix.
Asseoir sur le bouchon (S’). S’asseoir sur une pine, de façon à être baisée, soit en grenouille par devant, soit en levrette par derrière.
Viens t’asseoir sur le bouchon, garce, et si tu ne jouis pas, c’est que tu ne le voudras pas.V. Caillaud.
Asticot. Le membre viril, qui grouille dans la nature de la femme comme un ver blanc dans la viande.
Tu écorches mon asticot, salope !Lemercier.
Astiquer. Faire l’amour, — dans l’argot des filles et des maquereaux, l’astic pour eux étant une épée, et l’épée piquant.
Astiquer (S’). Se masturber, soit seul, soit à deux.
Deux gendarmes, un beau dimanche,
S’astiquaient le long d’un sentier ;
L’un branlait une pine blanche
Et l’autre un vit de cordelier.
Astiquer la baguette. Branler un homme, — le ventre de la femme servant de tambour à cette baguette-là, que nous savons tous manier aussi bien que les tapins de profession.
Celle-ci, d’un tambour astiquait la baguette.Louis Protat.
Atelier. La nature de la femme, — où se fabrique l’Humanité.
Quand on entre à l’atelier, il faut avoir son outil en bon état afin de besogner convenablement, et toi, tu ne bandes seulement pas !A. Manvoy.
Quoi, c’est là tout le stratagème ?
Dit un valet, voyant le drôle à l’atelier.
Attraper quelque chose. Gagner la chaude-pisse ou la vérole dans un coït malsain, avec une coureuse ou avec une honnête femme.
Que ces drôlesses-là sont souvent de bons greniers à chaudes-pisses ! ce qu’on appelle de véritables attrape-michés.Comte de Caylus.
Si j’attrape quéque chose, au moins j’ l’aurai pas volé.Lemercier de Neuville.
Aumône amoureuse. L’acte vénérien, — la femme étant censée donner et l’homme recevoir, quoique, en réalité, l’un donne autant que l’autre.
Belle dame, faites-moi l’aumône amoureuse, je
vous en supplie, je bande trop ! — J’en suis fâchée, mon cher, mais j’ai mes pauvres.Seigneurgens.
Autel. La nature de la femme, où nous venons, prêtres fervents, officier chaque jour, culotte bas et pine en main.
Et dévotement sur l’autel,
Je pose mes lèvres tremblantes :
De ma langue en flammes ardentes,
S’élancent…
À l’autel de la volupté
Soudain s’approche une inconnue
Du morpion silencieux.
Si tous les autels de Vénus étaient aussi dégoûtants.(Les Maris à la mode.)
Autel de plume (L’). Le lit, sur lequel l’homme et la femme officient avec une ferveur dont le Dieu — de Lampsaque — doit être content.
Avez-vous pu l’en croire à son serment ?
Ceux que l’on fait sur un autel de plume
Sont aussitôt emportés par le vent.
Auvergnate. Qui appartient au troisième sexe — puisqu’elle n’est pas homme et ne veut pas être femme.
Consommateurs des deux sexes, hommes et femmes, pas d’Auvergnats, tout au plus quelques Auvergnates très-élégantes, fleurs du mal qui se respirent entre elles.Alfred Delvau.
Avaler la pilule. Avaler le sperme qui s’échappe du membre de l’homme que l’on suce.
Avaler le poisson sans sauce. Être baisée par un homme qui ne décharge point, ou que l’on empêche de décharger.
Ah ! combien l’apparence est fausse !
Au chaponneau point de cresson,
Et mon amphitryon sans sauce,
Me fit avaler le poisson.
Avaler les enfants des autres. Gamahucher (V. ce mot) une femme qui vient d’être baisée par un autre homme et qui n’a pas eu le temps de se laver.
Au lavabo, tout de suite ! je ne tiens pas à avaler les enfants des autres.J. le Vallois.
Avances. Privautés que laisse prendre à un homme, et que parfois même prend, avec lui, la femme à qui le cul démange.
J’ai un caprice, il ne sait le deviner ; je le lui explique aux trois quarts ; il ne comprend rien, et mon butor me quitte après mes avances humiliantes.A. de Nerciat.
Un monsieur qu’était dans l’aisance,
Désirant lui faire quelqu’avance,
S’approch’ d’elle une bourse en main.
Avantages. Gorge plantureuse, poitrine à la mode de Caen.
C’est trop petit ici : la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.Auguste Villemot.
Avant-scène. La gorge des femmes, parce qu’elle avance plus que le reste du corps en dehors de la perpendiculaire, et que c’est la première chose que l’on remarque.
Ce ne sont pas les avant-scènes qui lui manquent, mâtin !Barthet.
Avec (L’). La nature de la femme, avec laquelle (cum, con) l’homme jouit quand il a répudié la Veuve Poignet.
Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble.A. François.
Aventures (Avoir eu des). Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme.
Cette femme avait eu déjà bien des aventures.Champfleury.
Il vint, et les tendres ébats
Agitant draps et couvertures,
Le psautier descendant plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure.
Aventurière. Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une foultritude d’aventures amoureuses — ou plutôt galantes.
Avitaillé. Mot grossier hors d’usage signifiant un homme pourvu de membre viril.
Duvigny était bien avitaillé et grand abatteur de bois.Tallemant des Réaux.
Avoir. Avoir eu, foutre ou avoir foutu avec une femme ou une fille que l’on désirait.
Eh bien ! ma mie, tu vois comme je t’aime, je laisse ma prébende pour t’avoir.(Moyen de parvenir.)
Fais donc que j’aie cette fille, et je te rendrai riche.P. de Larivey.
Avoir à sa bonne. Avoir de l’amour pour……
Surtout, p’tit cochon,
N’ fais pas l’ paillasson :
Je sais qu’ t’as Clarisse à la bonne :
Mais dis-lui d’ ma part
Qu’ell’ craign’ le pétard…
Avoir commerce. Faire l’acte vénérien.
Jean, tu m’accusais l’autre jour
D’avoir dit à certaine dame
Qu’Anne, avant que d’être ta femme,
Avait eu commerce d’amour.
A-t-elle eu commerce avec le chevalier de Lorraine ? qu’on la brûle.
Avoir la compagnie d’homme. Faire l’amour avec un homme.
À moins enfin qu’elle n’ait à souhait
Compagnie d’homme.
Avoir de l’agrément. Jouir avec une femme, soit en la baisant, soit en se faisant branler par elle.
Tu vas avoir de l’agrément, mon chéri, je t’en réponds !Lemercier de Neuville.
Avoir des bontés. Employé dans un sens obscène pour accorder ses faveurs à un homme.
Tu as eu des bontés pour lui, ça prouve ton bon cœur.Voisenon.
Une femme sensible se décide difficilement à laisser pendre un homme pour qui elle a eu des bontés.Pigault-Lebrun.
Ayez des bontés pour moi, et mademoiselle Hortense est mariée.H. de Balzac.
Avoir des sens. Être ardent en amour ; jouir sous l’homme quand on est femme, jouir avec la femme lorsqu’on est homme.
Et d’ailleurs, Marotte a des sens
Récompensants
Les insolents
Qui montrent des talents.
Avoir du chien. Se dit d’une femme qui a des grâces provoquantes, qui ne baise pas comme la première venue.
Il faut être sincère, même avec des drôlesses de cette espèce : Julia a du chien, beaucoup de chien.Lynol.
Avoir du mal. Baiser beaucoup, — dans l’argot des filles de bordel.
Ce qu’ nous avons d’ bon ici, c’est d’êt’ ben nourries. Si on a du mal, on n’ meurt pas d’ faim, comme dans des maisons où j’ai été.Henry Monnier.
Avoir encore (L’). Sous entendu : Son pucelage.
Ça me rappellera… le temps où je l’avais encore.Lemercier de Neuville.
Avoir eu quelque chose avec une femme. Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois ; avoir été son amant.
Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ?Gavarni.
Avoir la courte haleine. Être petit baiseur, se contenter de tirer un coup ou deux et dormir après.
Vous avez la courte haleine ;
Parler d’amour une fois,
C’est me donner la migraine.
Avoir la main occupée. Se branler d’une main en lisant de l’autre un roman libertin ; ou pincer le cul à sa voisine en trinquant avec son voisin.
Souvent entre deux draps
Rêvant à ses appas,
Et d’une voix entrecoupée,
Je me dis, la main occupée :
Ah ! comme on tirait
Chez ell’ du vin clairet !
Avoir la queue verte. Être frais et dispos pour le combat amoureux, être vaillant au lit.
Avoir la vache et le veau. Épouser une fille enceinte des œuvres d’un autre.
Avoir l’eau à la bouche. Avoir appétit de femme lorsqu’on est un homme, ou d’homme lorsqu’on est femme, soit en voyant baiser les autres, soit en lisant des livres de fouterie.
Avoir les talons courts. Se laisser volontiers renverser sur le dos par un homme ; bander facilement pour les porte-queue.
Elle a les talons si courts, qu’il ne faut la pousser guère fort pour la faire cheoir.(Les Caquets de l’accouchée.)
Avoir le ventre plein. Être enceinte.
Je crois, ma chère, que j’ai le ventre plein : cet imbécile d’Hippolyte n’aura pas mouché la chandelle.E. Jullien.
Avoir mal aux cuisses. Façon chaste de dire qu’on a beaucoup besogné avec sa voisine, ou avec toute autre femme, car c’est surtout à cet endroit du corps que se fait sentir la fatigue vénérienne. — On dit aussi, dans le même sens : avoir les cuisses coupées, ou encore, avoir les jambes brisées.
Avoir perdu sa fleur. Se dit d’une jeune fille qui a eu un fruit.
Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme. Être son amant ou sa maîtresse ; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.
Avoir quelqu’un. Avoir un entreteneur, un miché, quand on est fille ; avoir une maîtresse, être la maquereau d’une fille, quand on est homme — sans préjugés.
J’ai pas d’amant… veux-tu me l’êt’ ?… — Non. — Tas quéqu’un ?… — Oui ?… — N’en parlons plus.Henry Monnier.
Voilà ce qu’une femme qui se sent poursuivie devrait se dire à elle-même, à tous les moments du jour : Un tel me suit, il me cherche, je le trouve partout ; donc il veut m’avoir et me mettre sur sa liste.La Popelinière.
Une duchesse à l’œil noir
L’an passé voulut m’avoir.
Avoir rôti le balai. Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne, — par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.
C’est une fille qui a rôti le balai.Lemercier.
Avoir sept pouces moins la tête (En). Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes, — le sexe le plus goulu.
…. La belle Urinette
Au corps content, mais pas de peu,
Car il lui faut sept pouces, moins la tête,
Pour qu’elle ait un beau jeu.
Avoir son plaisir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Et sachez bien que je mourusse
Si mon plaisir de lui n’eusse
Mais Marguerite eut de moi son plaisir.
Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir.P. de Larivey.
Avoir toujours l’anneau ou la bague au doigt. Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau — depuis celui de la femme d’Hans Carvel.
Avoir un arlequin dans la soupente. C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui, — de plusieurs amants, — de toutes les couleurs.
Avoir un bon doigté. Savoir peloter habilement les couilles d’un homme ; faire à merveille la patte d’araignée.
Avoir un cheveu. Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme.
Elle a un cheveu pour lui.Ch. Monselet.
Avoir une crâne giberne. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge, — naturellement ou artificiellement.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice : tout est à elle, dis ?Charles Monselet.
Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir — neuf mois après.
Avoir un polichinelle dans le tiroir. Se dit d’une femme enceinte.
Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme — d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.
Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et — qu’elle vit le loup.Alfred Delvau.
Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie : Va te faire foutre — par un âne.
Ainsi les dieux ont esleu
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
À taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.
Lors, dit Catin : N’entends-tu pas !
Quoi ? répond l’autre. — L’aze, écoute…
— Si l’aze pète, dit Colas,
Parsanguié ! que l’aze te foute !
Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.
Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.Mililot.
Badigeonner une femme. La baiser, — en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.
Je veux qu’on me paye, moi ! je veux qu’on me badigeonne, moi ! et que l’on me donne des gants.Lemercier de Neuville.
Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande : patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même :
Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.Ponson.
Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.Henri Monnier.
On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.Tallemant des Réaux.
Nanon surtout, et c’était grand dommage,
N’avait encor tâté du badinage.
Il se servit de l’heure du berger,
Et commençait l’amoureux badinage.
De notre amoureux badinage
Ne gardez pas le témoignage,
Vous me feriez trop de jaloux.
Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain :
…La plus grande bagasse de la ville.Brantôme.
Ô dieu ! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.Tournebu.
Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine. — L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.
Si j’effleure, dit-elle,
L’asphalte du trottoir,
C’est pour la bagatelle :
Entrez dans mon boudoir.
Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme :
Il s’en alla chercher une place éloignée
Pour enfiler la bague et rembourrer le bas
De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.
Carvel, j’ai pitié de ton cas.
Tiens cette bague et ne la lâches ;
Car tandis qu’au doigt tu l’auras,
Ce que tu crains point ne sera.
… Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.
Dans un coin ell’ tient les baguettes
Des deux tambours du régiment
Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre — pour un instant — sa pine, comme chose précieuse.
Dans son bahut je flottais bien au large.
Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.
Car nos coursiers, par l’odeur excités,
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.
Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passa son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins. — Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.
…Et l’homme marié
Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.
… Le galant, en effet,
Crut que par là baiserait la commère.
Parbleu, qu’un autre la baise.
J’aime mieux baiser mes sœurs.
Chaud de boisson, certain docteur en droit,
Voulant un jour baiser sa chambrière,
Fourbit très-bien d’abord le bon endroit.
Baiser à blanc. Se branler, — ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.
Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.
Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.
Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.
Quand on est jeune on doit baiser à l’œil ;
À soixante ans la chose est chère et rare ;
Aux pauvres vieux l’amour devient avare.
Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.
Ainsi, femme qui dit que le vit sec est bon
Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,
Ce qu’il est de plus doux en toute la nature
Et qui donne la vie à toute créature.
Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée, — et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale : la femme dessous et l’homme dessus.
Quel moyen puis-je employer
Pour plaire à mon Antoinette ?
Je la baise en épicier…
Le bougre lui fait minette.
Baiser en pigeon. Faire une langue, comme fut baisée — d’abord — la Vierge Marie.
Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche.Brantôme.
Baiser ou Foutre à couillons rabattus, ou comme un dieu. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée, — comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues.
Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie…Lemercier de Neuville.
Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et, s’agitant à l’avenant, s’écrie : Foutre ! c’est trop de plaisir ! il fout comme un Dieu !A. de Nerciat.
Baiser ou Foutre à la dragonne ou en maçon. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage.
Baiser ou Foutre à la paresseuse. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort.
Celui dont la pine est mollasse, filandreuse,
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.
Baiser ou Foutre en aisselle. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule.
En aisselle, en tétons, le Turc met son braqmard.
Baiser ou Foutre en cygne. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules.
Baiser ou Foutre en levrette. Baiser une femme in more — du prince de Canino.
En levrette est encore un moyen fort joli
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli.
Baiser ou Foutre en tétons. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains.
Baiser sur le pouce. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc.
Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas : nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau.Seigneurgens.
Baiseur, baiseuse. Synonyme presque décent de Fouteur, fouteuse.
Je ne suis rien qu’un ivrogne,
Quoiqu’on m’estime baiseur.
Point d’éloges incomplets,
S’écriera cette brunette,
À moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette !
Quoi ! douze, ou rien ? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot.
Nous t’en promettons treize :
Viens, Margot, viens qu’on te baise.
Baladeuse. Fille de mauvaise vie, — par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.
Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.Gérard de Nerval.
Balance de boucher. Fille publique, — parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.
Balancer le chinois (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.
Balancer sa largue. Se débarrasser de sa maîtresse, — dans l’argot des filles et des maquereaux.
Balancer une femme. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.
Elle m’a traité de muffle. — Alors, il faut la balancer.Charles Monselet.
Balancer un homme. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.
Toujours d’avance exigeras
Qu’il fasse tinter son argent ;
Sinon tu le balanceras…
On ne vit pas de l’air du temps
Balançoires. Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée ; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle.
Car je connais ces balançoires,
Je suis roublard,
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.
Balayer ses enfants. Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise.
Balcon (Faire le). Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles : — il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée… puis de retirer le tout quand le client est entré.
Je vous dis que vous faites la fenêtre ; on vous a vue au balcon.
— Ah ! M. le commissaire, comme on vous a trompé : je ne vais jamais à ce bal là.J. Ch.
Balles. Les testicules, à cause de leur forme : c’est avec eux qu’on fusille les femmes — à bout portant.
Ballon (Avoir du), Se dit d’une femme qui a des fesses énormes, naturelles ou artificielles, comme en ont aujourd’hui, grâce à la crinoline, les Parisiennes, élégantes Vénus hottentotes.
Balloches. Les testicules. — Ce mot vient, soit du verbe ballocher — qui, en argot, veut dire tripoter — soit du fruit du Bélocier, qui portait autrefois le même nom, ou à peu près le même nom, et qui présente en effet une certaine analogie avec la forme des couilles.
Un médisant dit que l’abbé auquel elle vouloit
boire, — qui, à la vérité, avait en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires… en descendant d’un bellocier, c’est un prunier sauvage, — s’appelait monsieur de Non Sunt.(Contes d’Eutrapel.)
Ballottes (Les). Les testicules, petites balles avec lesquelles les femmes aiment à jouer et à jouir ; quelquefois les tétons des femmes ou le maniement de cul, tétons, etc.
Elle lui met la main sur les ballottes qu’il a au-dessous de cet engin et les soulève mignardement en les passant et repassant doucement entre les doigts.Mililot.
Les deux tétons, jolies ballottes du plaisir.(Moyen de parvenir.)
Ils virent en leur présence ballotter leurs femmes sans y pouvoir apporter aucun remède.(Les Caquets de l’accouchée.)
Bander. Être en érection, avoir envie de baiser une femme lorsqu’on est homme, ou un homme lorsqu’on est pédéraste. C’est l’arrigere (relever, hausser, dresser) des Latins.
Qu’on le passe aux verges,
Dit Vénus à part ;
Qu’il soit de ma bande
Banni sans retour :
Jamais il ne bande.
Y bande encore… est-y gentil !Henry Monnier.
Tout vis-à-vis,
Je vends des vits
Toujours bandants.
— On a étendu la signification de ce mot, purement vénérienne, et on s’en sert maintenant au propre et au figuré : au propre, comme il vient d’être dit ; au figuré, pour indiquer la violente envie qu’on a d’une chose. Ainsi Mirabeau, voulant peindre la pusillanimité du duc d’Orléans, qui voulait et n’osait pas être criminel, dit : « Ce d’Orléans est un Jean-Foutre qui toujours bande le crime et n’ose le décharger. Ignavum equidem fateor qui continuo erigit scelus et nunquam ejaculari ausus est.
Bander (Faire). Provoquer l’érection de l’homme par des discours libertins ou par des attouchements autour des parties sexuelles.
L’air est plein d’odeurs spermatiques
Qui font bander les plus usés,
Et font sortir de leurs boutiques
Les bourgeois les plus empesés.
Bande-à-l’aise. Homme qui n’est que médiocrement porté par son tempérament vers les choses de la fouterie, et qui bande plus volontiers avec son cerveau qu’avec son membre — comme la plupart des écrivains.
Qu’on me baise,
Mon con, Nicaise,
Se présente à toi… ;
Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.
Monsieur dit des bons mots souvent,
Mais monsieur bande rarement ;
Monsieur a de l’esprit : j’en suis
Bien aise, bien aise,
Mais comme la peste, je fuis
Un bande-à-l’aise !
Bander comme un carme. Bander très fort, comme savaient bander jadis les carmes, chaux ou déchaux, — chauds surtout, — grâce à la continence qu’ils étaient forcés d’observer.
Bander de la gorge. Se dit d’une femme dont les seins se durcissent et se dressent sous l’impression du désir ou du plaisir.
Bander son arc. Bander, — le membre viril étant pris pour flèche et la nature de la femme pour cible.
Alors, bandant mon arc sous un autre balcon,
Je ne daignerai plus, vers le but de ton con,
Lancer la flèche de ma pine.
Bandocher. Avoir des velléités d’érection ; n’être pas en train ; bander faiblement, difficilement.
… Elle recréait son impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher.(Anti-Justine, p. 123.)
Baquet. La nature de la femme dans laquelle l’homme décharge ses ordures liquides :
… Dans le baquet desquelles il eût volontiers lavé son vit.(Contes de la reine de Navarre.)
Baratter. Baiser une femme, parce que, dans l’action amoureuse, la pine de l’homme, en allant et en venant dans le con de la femme, où il a déjà déchargé, a l’air de battre du lait dans une baratte et de faire du beurre. Ce n’est pas du beurre qu’il fait, en barattant ainsi, c’est du fromage.
Barbe de la femme (La). Les poils de sa motte, — qu’elle se garde bien de couper et encore moins d’épiler, à l’exemple des femmes d’Orient :
Sur ta laine annelée et fine
Que l’art toujours voulut raser ;
Ô douce barbe féminine !
Reçois mon vers comme un baiser.
Barbeau. Souteneur de filles ; membre de la grande famille des maquereaux — qui n’a rien de commun, que le nom, avec la grande famille des scombéroïdes.
Pègr’ et barbeaux, aboulez au Sauvage,
Et sans traquer livrez-vous au plaisir ;
On aurait tort de vouloir être sage,
Puisqu’après tout, on sait qu’il faut roidir.
Barbillon. Souteneur de filles ; homme qui vend sa protection aux putains. — Du moment qu’il a été convenu qu’on appellerait ces drôles-là maquereaux, comme le maquereau est un poisson, on les a appelés aussi d’autres noms de poissons ; on les a même appelés poissons purement et simplement.
Quoi ! pour aller danser, ma chère,
Tu abandonnes le persil,
Et de ton barbillon de père,
Tu ne conserve aucun souci.
Bardache. Pédéraste actif ou passif, au choix — des autres.
C’est là un cul de châtré ou de bardache, si jamais il y en a eu.La Popelinère.
Le capitan était bardache :
Godefroy, seigneur de Bouillon,
L’encula dans une patache.
Bas (Le). La nature de la femme, à cause de sa situation.
Gargamelle commença à se porter mal du bas.Rabelais.
Elle s’accointa de l’un des clercs, lequel par aventure lui mettait l’intelligence de ces mots en la tête par le bas.Bonaventure Desperriers.
Bassin. La nature de la femme, dans laquelle le membre viril nage trop souvent.
J’eusse voulu toujours fouiller dans votre bassin.Tabarin.
Bataille. Sous-entendu amoureuse. L’acte vénérien, d’où nous sortons lassés, mais non rassasiés, vaincus faute de munitions, mais non dégoûtés. — On dit aussi : Jouer à la bataille.
La lance au poing il lui présente la bataille.(Les Cent nouvelles nouvelles.)
Lors s’écrie en riant : Je vois en ce réduit
Un lit,
Qui servira toute la nuit
De champ à sanglante bataille.
Bataille de jésuites, cinq contre un (Faire la). Se masturber, les jésuites ayant inventé le plaisir solitaire — après Onan.
Bâter l’ane. Faire l’acte vénérien. — L’expression date probablement du conte de La Fontaine, le Bât, — imité de Béroalde de Verville.
Bâti. Membré convenablement : se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme.
La résistance est nulle, ou très-légère ;
Tu vois pourtant comme je suis bâti.
Bâton. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois — dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser.
Vous connaissez, j’en suis certaine,
Derrière un petit bois touffu,
Dans le département de l’Aisne,
Le village de Confoutu.
Par suite d’un ancien usage
Qui remonte au premier humain,
Tout homme y fait pélerinage,
La gourde et le bâton en main.
Bâton (Faire). Bander.
Le temps… où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.Lemercier de Neuville.
J’crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon
Et m’empécher d’ fair’ bâton,
Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.
Bâton à un bout. Le membre viril, — le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet.
C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes.Rabelais.
Bâton de sucre de pomme (Le). Le membre viril, — à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce.
Fillettes, qui mourez d’ennui
Et languissez dans la retraite,
Pour mieux dormir toute la nuit,
Il faut employer ma recette :
Si vous désirez un amant,
Si tout bas votre cœur le nomme,
À vos maux il faut un calmant…
Prenez bien vite, mon enfant,
Un bâton de sucre de pomme.
Bâton pastoral. Le membre viril, — avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur.
Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame.Mililot.
Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé.Noel du Fail.
Battre le beurre. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
Battre sa flème. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.
Eh bien ! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.Lemercier de Neuville.
Battre son quart. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.
Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.Lemercier de Neuville.
Battre un ban au miché. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine ;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.
Baude (La). La vérole. — dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel : « Je cuidai avoir le baut, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan. » — Baude ne serait-il pas une syncope de ribaude ?
Baudruche. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des choses très-utiles : — des capotes anglaises.V. Millan.
Baume de vie (ou de vit). La semence de l’homme, — que donne le vit et qui donne la vie.
C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie.(Félicia.)
Bazar. Bordel, — qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames.Lemercier de Neuville.
Beau corps (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours.
Beauté vénale. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien, — l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con.
Ô vous, vénales beautés
À l’humeur aventurière,
Vainement vous présentez
Le devant ou le derrière
À l’abbé
La Bédollière,
L’abbé
Qui sera flambé.
Beautés occidentales. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales.
Beautés postérieures. Les fesses.
Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette… et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein.(Mon noviciat.)
Bébé. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent, — maquereaux ou michés.
Théodore, c’est mon bébé ; M. Martin, c’est mon monsieur.Lemercier de Neuville.
Un mot dont on nous favorise,
Mot aux nourrices dérobé,
C’est, aurait-on la barbe grise :
— Comment ça va ? Bonjour, bébé.
Bécot (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps : d’abord moderato, puis allegretto, vivace…. chaque pause vaut un soupir.
Et quand je lui donne un bécot,
Comme il lève la tête,
Jacquot !
Bécotter. Donner des bécots.
Petit bossu
Noir et tortu,
Qui me bécottes
Et fripes mes cottes ;
Petit bossu, noir et tortu,
De me baiser, finiras-tu ?
Béguin (Avoir un). Avoir envie de coucher avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.
Ah ! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi, va !Lemercier de Neuville.
Béliner. Faire l’acte vénérien, l’acte bestial par excellence, — belluinus.
Belle en cuisses. Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme — dont ils n’ont pas encore relevé la robe.
J’ prendrais bien quéque chose, moi… Et toi, la belle en cuisses ?Lemercier de Neuville.
Belle enfant. Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire l’enfant, ou de faire un enfant.
Ma belle enfant !
Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la Pie voleuse, jusqu’à la Grâce de Dieu, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges : — La belle enfant !
Belle sous le linge (Être). Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée.
Il y avait à côté de son nom : bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement.La Popelinière.
Béluter. Faire l’acte copulatif, pendant lequel on remue beaucoup, — lang.
Bénir des pieds. Se dit des spasmes amoureux, pendant lesquels l’homme et la femme gigotent des jambes, comme s’ils voulaient envoyer leur bénédiction urbi et orbi.
Bénitier. La nature de la femme, que nous emplissons de sperme bénit — par elle.
Je crois bien que notre gros vicaire
Aura mis le doigt au bénitier.
… Aussi, ma foi,
Laissez-moi mettre un doigt
Au bénitier de ma belle Lise.
Béquille du père Barnaba. (La), Le membre viril de tous les hommes, sur lequel s’appuient si volontiers toutes les femmes. Expression employée dès l’époque de la régence dans de nombreuses chansons.
J’ai perdu ma béquille,
S’écriait Barnaba ;
Quelle est l’honnête fille
Qui la rapportera ?
Marc une béquille avoit
Faite en fourche, et de manière
Qu’à la fois elle trouvoit
L’œillet et la boutonnière.
Berlingot. Le membre viril.
Besace. Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent ; ou bien le ventre d’une fille enceinte.
Finalement, v’la Boniface
Qui s’ présente et veut m’épouser :
Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace,
Je m’ promets bien d’ l’utiliser.
Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse,
Rendit bientôt ma position chanceuse…
Besogne. L’acte vénérien, que nous accomplissons sans douleur — mais non sans fatigue. C’est ce que Fourier appelle le travail attrayant.
Quand ils ont bien travaillé et qu’ils sont saouls de la besogne.Tabarin.
De le faire cent coups, voire à beau cul levé,
Avec votre Brillant, qui besogne en crevé.
La belle en train de bien apprendre,
Serrait Lucas, qui, las de besogner,
Par un air abattu lui fit assez comprendre
Qu’on ne peut toujours enseigner.
Bestialité. Crime honteux que l’on commet avec une bête.
« Rien ne fut plus commun au moyen-âge, que ce crime que l’on punissait de mort quand il était patent et confirmé par le tribunal. — Les registres du Parlement sont remplis de ces malheureux qu’on brûlait avec leur chien, avec leur chèvre, avec leur vache, avec leur pourceau, avec leur oie ! — On aurait volontiers pardonné à la bête plutôt qu’à l’homme ; mais on la tuait de peur qu’elle ne vînt à
engendrer un monstrueux assemblage de la bête et de l’homme. »Pierre Dufour.
La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme, Sainte est embestialisée… ensinginée.Alfred de Musset (Gamiani.)
Bête (La). La femme, — après l’homme.
Le plus sot animal, à mon avis, c’est l’homme.
Si je veux croire les railleurs,
Elle a fort peu de cheveux à la tête ;
Les sujets qu’on en dit ne sont pas les meilleurs ;
Ce n’est pas bien l’endroit par où j’ai vu la bête,
Mais elle en a beaucoup ailleurs
Où elle est souvent arrosée
Par la plus douce des liqueurs.
Ciel ! poursuit-il, quand est-ce qu’on
Pourra désabuser le monde
De foutre ces bêtes à con
Des animaux le plus immonde.
Bête à deux dos (Faire la). Faire l’acte vénérien, pendant lequel les deux fouteurs, collés ensemble par le ventre, ont l’air de n’avoir que des dos. — L’expression a de l’usage. Coquillart s’en est servi, Rabelais après lui, et, après Rabelais, Shakespeare — dans la première scène d’Othello :
Your daughter and the Moor are now making the beast with two backs…
On s’en sert toujours avec avantage dans la conversation.
Bêtises (Dire des). Tenir des propos gaillards, qui font rougir — et godiller — les dames.
Bêtises (Faire des). Patiner une femme, peloter un homme : baiser ; sodomiser.
Sois bien sage et bien raisonnable, mais pas trop cochon ; si nous voulons, nous ferons des bêtises.H. Monnier.
Lors le prélat, relevant son étole,
Après m’avoir caressé le menton,
M’ fit des bêtis’s au pied du Capitole :
J’ai, mes amis, toujours été cochon.
Bibi. Jouvenceau, mignon qui sert aux plaisirs libertins des vieillards — le giton du Satyricon, le Ganymède de Jupiter, l’officiosus des bains publics, à Rome ; ou mignon de dame.
Bibite. Le membre viril — quand il n’est plus ou quand il n’est pas encore assez viril.
Ta pine n’est plus qu’une humble bibite
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.
… Il est appelé…
La bibite au petit par la bonne d’enfant.
Bichette. Le membre viril, — ou plutôt, pour lui restituer son véritable sexe, la pine. — Cette expression, maintenant répandue à Paris, appartient à Nadar, à qui l’on prête des conversations intimes avec Mlle Bichette. Un couplet d’Alexandre Pothey la consacre :
Avis aux dam’s ! qu’on se le dise !
Nadar a l’ sac, et pour de bon !
Le Monstre-Vert, Frisette, Élise,
Jusqu’à l’antique Pavillon,
Pour célébrer ce jour de fête,
S’en vont fair’ la cour à Bichette !
D’être avalée elle a le trac !
Nadar a l’ sac !
Bichon. Jeune homme qui sert aux plaisirs d’un homme mûr. C’est le giton moderne. — C’est aussi l’amant de cœur, le petit chien complaisant des femmes qui aiment à se faire bichonner, c’est-à-dire, lécher le cul.
Bidault. Vieux mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner :
1º Le membre viril.
Celle-là vouloit bien avoir de vous autre chose que le bidault.P. de Larivey.
2º La nature de la femme.
Si j’avois vu votre bidault,
Je serois guéri, ce me semble,
Mais pour voir un peu s’il ressemble
À celui de ma ménagère.
Bidet. 1º Cuvette de forme ovale, ordinairement enchâssée dans un tabouret de même forme, au-dessus de laquelle la femme se place à califourchon pour se laver — après le coït. — Ce meuble indispensable, essentiel, était connu des Romains, qui se lavaient post rem veneream, et quasi religiose. Sa forme était à peu près la même qu’aujourd’hui.
Des coups de Pincecul, quelques coups de bidet
Enlèveront bientôt et la trace et l’effet.
Femme prudente se sauve,
À dada sur son bidet.
2º Le membre viril, dada que les femmes enfourchent pour aller au bonheur.
Il est d’une vigueur que rien ne peut abattre
Que ce drôle était bien mon fait !
Trois fois sans débrider il poussa son bidet.
À dada, à dada,
À dada sur mon bidet.
Il la jeta d’abord sur sa couchette,
Lui présenta son pétulant bidet.
Chaque père en voyant cette jeune fillette,
Sent son bidet tout prêt à rompre sa gourmette.
Bien servir un homme. Le faire bien jouir par des mouvements de croupe habiles et par toutes les fioritures amoureuses connues des femmes savantes.
Les dames de nos bourgeois,
Et j’en eus vingt dans un mois,
M’auraient mieux servi cent fois.
Bigarreau rouge (Le). Le gland, lorsqu’il n’est plus recouvert par la peau du prépuce et qu’il montre aux regards des jeunes filles sa tête chauve, source de volupté pour elles.
À force de se bander comme je dis, il y a une peau vers le haut qui se retire contre le ventre et découvre une tête qui est faite comme un gros bigarreau rouge.Mililot.
Bijou. La nature de la femme, pour l’homme ; le membre viril, pour la femme, — deux choses précieuses.
Qu’il soit pauvre, avare ou brutal
Un père du moins donne à sa fille
Pour en jouir, soit bien, soit mal,
Un petit bijou de famille.
Non, je l’avoue ; aussi je te rends grâce,
Lui dit-il, en tirant un vigoureux bijou.
Répondez-moi, tendres amis des dames,
Si vous me manquiez du plus beau des bijoux,
Par quels moyens, hélas ! leur plairiez-vous ?
Bijou artificiel. Phallus de cuir, — vulgo godemiché.
J’ai des bijoux artificiels
D’une forte structure
Qui, dans les cons superficiels
Remplacent ta nature.
Certain bijou, qui d’un sexe chéri
Offre l’image et le trait favori,
Sert de Zoé la langueur amoureuse.
Biscotter une femme. La baiser, acte pendant lequel on se remue fortement, — de l’italien scuotere, étymologie tirée par les poils.
Il aimait mieux dépuceler cent filles que biscotter une veuve.Rabelais.
Lucrèce fait bien de la sotte
Et ne veut pas qu’on la biscotte.
C’est celui à qui l’on biscotte la femme.Noel du Fail
Bissac. La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse — de sperme.
Le texte dit que foullando,
En foulant et fesant zic, zac.
Le galant se trouve au bissac.
Après cinq ou six bons mots
Fait entrer Genfrey au bissac.
Bistoquer. Vieux mot hors d’usage, signifiant se servir du bistoquet, espèce de queue de billard, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Notre mignon lui répondit
Que deux fois l’avait bistoquée.
Mais au moins, dites-moi, l’a-t-il point bistoquée ?
Bistoquette. La pine.
Savez-vous, bons citadins.
Ce que le dieu des jardins
A bien plus gros que la tête ?
Turlurette,
C’est la bistoquette.
Blagues à tabac. Se dit des tétons qui ne se tiennent pas assez.
Ceux qui disent que les tétons
Flottent au vent comme des vagues,
Suzanne, tant des polissons :
On voit bien que ce sont des blagues.
Blanchisseuse de tuyaux de pipe. Fille ou femme galante qui, d’une pipe en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une pipe en écume.
Blonde. Maîtresse, — quelle que soit la couleur de ses cheveux ou de son poil.
Puissé-je…
Cramper dans le cul
De ma blonde !
Blondin. Séducteur, quelle que soit la couleur de ses cheveux.
L’autr’ jour, en rentrant chez moi,
J’ trouv’ la clé dans la serrure…
J’entre et j’ vois ma femm’ près d’un grand blondin,
Tout autre aurait pris la mouche soudain…
De certain blondin la binette
Me faisait mazurker le cœur.
Blouse. La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme — avec la queue.
Que je voudrais avoir aussitôt un écu,
Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse,
Comme on a mis de coups dedans votre belouse.
Bobosse. Entreteneur, miché sérieux.
Mais parlez-moi d’ ces vieux bobosses
Qui sans façon vous font présent
D’une guimbarde et de deux rosses :
C’est du nanan.
Boc, Bocan, Boucan ou Bocard. Bordel, — dans l’argot militaire ou populaire. — Voir aussi Boxon et Bousin.
Le meilleur bocan du Marais
Devient presque une solitude.
Chez la grosse Cateau vas-tu donc au bocan ?
Boire au goulot. Sucer un homme.
Mais, grossier comme un matelot,
Par le rustre je fus forcée
De boire à même le goulot.
Boire dans le même verre. Baiser à plusieurs la même femme, — qui heureusement a le soin de se rincer après que chacun de ses amants a bu.
Boire seul. Se masturber, ce qui est jouir en égoïste, sans trinquer avec un vagin.
V’là que j’bande… Ah ! n’craignez rien… J’n’ai jamais eu c’défaut-là… Un Français ne… boit… jamais seul…Tisserand.
Boire un coup. Gamahucher une femme après l’avoir baisée, pour se préparer au second coup. La femme ne s’étant pas lavée, on est obligé d’ingurgiter le résultat de la première émission. Ce qui est rentrer dans son bien… avec intérêts. Voici à ce sujet une anecdote qui explique la chose :
M. Z., couché avec une actrice de la Comédie Française, Mademoiselle X, avait déjà, courant la poste, fait une course… féconde. La fantaisie lui vint de gamahucher. Il invita donc la dame à passer au lavabo. Celle-ci, craignant le froid, ou ne tenant au sacrifice que pour plaire au sacrificateur, ne daigna pas se déranger, et, parodiant un vieux proverbe, elle s’écria en riant « Ah ! bah !… quand le coup est tiré, il faut le boire ! »
Boîte. Sous-entendu : à jouissance, ou bien encore, boîte à pines. Fille publique.
Bondon. Employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril.
À peine sont-elles aussi grandes qu’un tonneau qu’elles veulent avoir le bondon.Tabarin.
C’est mon tonneau, j’en porte le bondon.
Bonheur. Aller au bonheur. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.
Il ne répondit aux reproches qu’on lui faisait qu’en achevant son bonheur.Diderot.
Bonneau. Homme serviable qui se charge — moyennant finance — d’aplanir les difficultés que pourraient éprouver à se rencontrer une femme mariée et son amant. Son obligeance va même jusqu’à procurer des amants à celles et des maîtresses à ceux qui en désirent.
Bonne enfant (Être). C’est, pour une putain, se prêter à tous les caprices libertins de l’homme qu’elle a raccroché.
Déboutonn’ toi, tu verras comme
J’ s’ rai bonne enfant : j’ t’amus’rai bien.
Bonnes fortunes. Coups qu’un homme tire avec le sexe : autant de femmes, autant de bonnes fortunes.
Une jeune fille dira sans rougir, d’un jeune homme : — Il a eu tant de bonnes fortunes. — Mais elle se croirait déshonorée si elle disait de lui : — Il a foutu tant de femmes. Et pourtant, c’est exactement la même chose.A. François.
Chacun rencontre sa chacune,
Nul ne fut sans bonne fortune.
Bonnet ou bonnet à poil. La nature de la femme, que l’homme place sur la tête de son priape à la grande satisfaction de celui-ci. Il y a des bonnets pour toutes les têtes et des têtes pour tous les bonnets.
Ma Lisa, ma Lisa, tiens bien ton bonnet.
Tu vas me dire, je le gage,
Que la chaleur de ton bonnet
Fera transpirer son… visage
Un bonnet à poil, je te jure,
Aujourd’hui ferait son bonheur ;
Pour faire admirer sa tournure,
Coiffe mon petit voltigeur.
Mon ourson ne servit plus guère ;
Car, comm’ disait notre aumônier :
J’ connais c’ pays qu’on prône,
Novi, Florence, Ancône ;
Mais l’Italien, peu guerrier,
Rarement coiffe — un bonnet d’guernadier.
Bontés. Coups tirés avec un homme. Expression chaste, sens obscène.
Vous êtes un ingrat : je regrette d’avoir eu des bontés pour vous, et de vous avoir ainsi donné le droit de me mépriser.J. du Boys.
Bordel. Couvent de femmes qui ont fait vœu de lubricité. C’est le ganea (γάνος, joie) des Anciens, ordinairement situé loin de la ville, et la Borde (petite maison) des Modernes, située aussi dans la campagne, loin des regards indiscrets.
L’on envoie sa conscience au bordel, et l’on tient sa contenance en règle.P. Charron.
Misérable Philis, veux-tu vivre toujours
Un pied dans le bordel, l’autre dans la taverne ?
Cependant vengeons-nous
Sur la grosse Cateau, qui tient bordel infâme.
Bordel ambulant. Fiacre, dont les stores baissés permettent aux amoureux, qui l’ont pris à l’heure pour aller plus doucement, de faire leurs petites affaires de cul.
Bordelier ou bordelière. Homme ou femme qui hante les bordels.
Bossoirs (Les). Les tétons, par allusion aux deux grosses pièces de bois qui servent à suspendre et à hisser les ancres d’un navire et qui font saillie au-dessus de l’éperon, à l’avant. — D’où cette facétie libertine : « Les bossoirs (beaux soirs) font les belles nuits. »
Rembarque-moi ces bossoirs,
Quoi qu’ tu fais d’ ces morceaux d’ tripe’ ?
Botte florentine. Enculage d’un homme ou d’une femme, — par allusion aux habitudes pédérastiques vraies ou supposées, des habitants de Florence, une façon de Sodome.
Peut-être aussi le plus bizarre de tous les goûts pour une femme… fait-il qu’elle ne prend aucune précaution contre la botte florentine qui pourrait la menacer.(Les Aphrodites)
Bouche d’en bas (La). La nature de la femme, — si éloquente dans son langage muet.
D’autres femmes y a-t-il, qui ont la bouche de là si pâle, qu’on dirait qu’elles y ont la fièvre.Brantôme.
Pour récompenser mon mérite,
Arrachant les dents bien à point,
Permettez que je vous visite
Votre bouche qui n’en a point.
Bouche impure (La). Le trou du cul, — qui parle plus souvent qu’on ne voudrait, et dont le langage n’est en odeur de sainteté qu’auprès des pédérastes.
Déjà le comte, dans un moment de délire assaisonné des exclamations les plus passionnées, est allé jusqu’à déposer un baiser fixe et mouillant sur cette bouche impure de laquelle, en pareil cas, il serait disgracieux d’obtenir un soupir.Andréa de Nerciat.
Bouchère en chambre. Fille ou femme galante, qui pèse la viande — masculine — avec la main.
Boucherie. Bordel, où abondent les gros morceaux de viande, — humaine.
Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là.Lemercier de Neuville.
Boucher la serrure. Mastiquer le vagin de la femme à force de décharger dedans, et le rendre impropre à la fécondation.
Boucher un trou, une brèche, une fente. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, sous prétexte d’en mastiquer les fissures.
Plus loin, j’ trouvons madam’ vot’ mère
Sous not’ aumônier Goupillon ;
J’ dis : Vous bouchez un’ brèch’, not’ père,
Par où pass’rait un bataillon.
Bouchon. Le membre viril, que la nature a destiné à fermer hermétiquement le goulot de la femme.
Bouder. Joli mot, sotte chose, dit Commernon — Laisser voir, par l’expression de son visage, qu’on a de l’humeur ou du ressentiment contre quelqu’un.
On ne saurait bouder longtemps
Quand on boude contre son ventre.
Tu sais que ta ci-devant femme, quant à ce qui est d’ça (foutre), n’aime à bouder ni contre son ventre, ni contre son bas-ventre.Sophie Arnould.
Boudin ou boudin blanc. Le membre viril, — dont toutes les femmes voudraient bien avoir dix aunes dans le corps.
Qu’est-ce que vous voulez faire du boudin de son mari, n’avez-vous pas assez du vôtre ?d’Ouville.
Il se retourna vers moi et me fit voir comme un bout de boudin blanc qui était assez long, dont je m’émerveillai que je n’en avais point de pareil.Mililot.
Boudiner. Baiser. — Se dit aussi d’une femme qui se sert d’un boudin, au lieu d’un membre viril, pour se faire jouir.
Boudoir. L’endroit réservé, discret, mystérieux, parfumé, où toute femme qui sait vivre reçoit l’homme dont elle veut être aimée — à couillons rabattus.
Eh bien, Montade, n’est-il pas joli, mon boudoir ? — Il le sera davantage quand nous l’aurons appelé par son vrai nom, foutoir.La Popelinière.
Bougeoir (Le), ou la Bougie. Le membre viril — qu’on allume lorsqu’on va se coucher avec les femmes.
J’ai beau de presser le bouton,
De mon travail, le croirait-on ?
Tu restes spectatrice.
Pour le coiffer d’un éteignoir,
As-tu jamais pris mon bougeoir ?
Hé ! zon, zon, zon,
Prends-le-moi, Suzon,
Il faut que ça finisse.
Bougre. Pédéraste, — en souvenir des hérétiques albigeois et bulgares qui, en leur qualité d’ennemis, étaient chargés d’une foule d’iniquités et de turpitudes par le peuple, alors ignorant — comme aujourd’hui.
Des soins divers, mais superflus,
De Fiévée occupent la vie
Comme bougre il tache les culs,
Comme écrivain il les essuie.
Bougrerie. Péché contre nature que commettent, non-seulement les pédérastes, mais même quelquefois les honnêtes gens avec les femmes.
Un peu de bougrerie
Est dans la vie
Quelquefois de saison.
Bougresse. Gourgandine, femme qui aime l’homme.
Bouillon chaud. Sperme, au moment de son introduction dans le vagin de la femme.
Bouillon pointu. Lavement spermatique ; enculage.
Dieu ! qu’est-ce que je sens ? — L’apothicaire poussant sa pointe ; c’est le bouillon pointu.(Parodie de Zaïre)
Boulettes. Les testicules, — qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes.
Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois.Mililot.
Bourdon. Le membre viril, — sur lequel s’appuie si volontiers la femme qui va en pèlerinage à Cythère.
La croix et le bourdon en main.
Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur, les cuisses ensanglantées, je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir.(Mémoires de miss Fanny.)
Bourriquer. Baiser une femme comme l’âne saillit sa femelle, avec la même impétuosité et la même absence de précautions — et de délicatesse.
… Aux champs, le paysan bourrique.
Boursavit. La nature de la femme, qui est en effet une bourse à vits ou, pour parler plus pudiquement, une bourse à glands.
Elle avait corps féminin jusqu’aux boursavits.Rabelais.
Bourses. Les testicules, qui contiennent la véritable fortune de l’homme — que peut cependant lui enlever cette banqueroute amoureuse qu’on appelle la vérole.
… Un banquier, un agent
De change, un financier, disent qu’il ont des bourses.
Bousin, Bousingot. Bordel, petit bordel. D’où par extension : Faire du bousin, pour : Faire du bruit, — les bordels n’étant pas précisément des Paraclets.
Un soir, dans la rue aux Fèves,
Près d’un bousingot,
Un’ putain me suc’ les lèvres,
M’ fait l’offr’ du dodo.
Bout. Le membre viril, qui ressemble à un bout de quelque chose — de bien agréable pour la femme.
Le pauvre monsieur Cabout,
Dont le bout
Est toujours petit et mince.
Boute-feu, Boute-joie. Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin.
Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage.(Mon Noviciat.)
Boutique. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Oh ! ma mie, venez ici, et fermez la boutique, c’est aujourd’hui fête.(Moyen de parvenir.)
J’avais pourtant encor bonne pratique,
Et pour cela ne fermai la boutique,
Bien souvent à telle pratique
Les femmes ouvrent leur boutique.
Vertu de ma vie ! c’était une belle boutique.Tabarin.
Bouton. L’extrémité de chaque teton, qui est d’une sensibilité telle, qu’en le pressant un peu des lèvres ou des doigts on en fait sortir un flot de jouissance.
Ce beau sein sur ma bouche,
Qu’il est pur !
Ce bouton que je touche,
Qu’il est dur !
Bouton. L’extrémité du clitoris, qu’il suffit de toucher de la langue, du doigt ou de la pine pour ouvrir à la femme la porte des félicités divines. — Voir aussi Sonner le Bouton.
Laisse mon bouton… mon tit bouton…Henry Monnier.
Tout s’ouvre : le bouton des roses,
Et celui des femmes aussi.
Boutonnière. La nature de la femme, en opposition à l’anus, que MM. les pédérastes appellent l’œillet.
Boxon. Bordel, probablement parce que, comme on y va gris, on s’y boxe souvent, — et non comme l’avance Francisque Michel sans preuves à l’appui, parce qu’il y avait autrefois, à la porte de ces maisons-là, comme à la porte des cabarets, un rameau de buis (en lat. buxus).
Y dit qu’dans tous les boxons
On le r’çoit en paillasson.
Boxonner. Aller de bordel en bordel ; fréquenter les filles publiques. Se dit aussi pour : Baiser.
Du dieu Vulcain quand l’épouse mignonne
Va boxonner loin de son vieux sournois.
Boxonneur. Coureur de bordels.
Boyau. Le membre viril, qui semble sortir du ventre — et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme.
Lorsque je bande,
Je me demande
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.
Adieu ! et jamais plus ne t’advienne entreprendre
De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre.
Adieu ! contente-toi, et ne pouvant dresser,
Que le boyau ridé te serve pour pisser.
Braguette. Le membre viril, — par corruption de brayette, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer.
De l’image de la braguette
Qui entre, corps, oreille et teste
Au précieux ventre des dames.
L’insecte prend le bon moment :
Il mord si dru, qu’à sa braguette
Le Saint-Père porte la main,
Et, sur son auguste roupette,
Du morpion bénit l’hymen.
Braise, Braiser, Abouler de la braise, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé — surtout lorsque c’est de l’or, — et que c’est avec cela qu’on les chauffe.
Brandon et Brandilloires. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme.
Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon…, qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir.(Mémoires de miss Fanny.)
Brandouiller. Branler doucettement quelqu’un où quelqu’une, pour le — ou la — faire bander et l’exciter à jouir.
Qui n’invoque point le secours
D’une main qui vous le brandouille.
Le roi disait à la reine Victoire
Si tu voulais,
Une heure ou deux, me brandouiller l’histoire,
Je banderais…
Plus d’une fois, une main sous ta cotte,
Tandis que l’autre écartait ton fichu.
Je caressais et brandouillais ta motte…
Dis-moi, Marton, dit-moi, t’en souviens-tu ?
Branler. Employer la masturbation pour faire jouir les hommes quand on est femme, ou les femmes quand on est homme.
Prends-le donc, petite coquine… Là… à poignée !… Branle ! branle ! pour le remettre en train.
… … J’ai vu rarement
Une putain sachant branler parfaitement.
Un jour que madame dormait,
Monsieur branlait sa chambrière.
Branler (Se). Se servir de la main entière quand on est homme, et seulement du doigt médium quand on est femme, pour arriver à jouir sans collaboration.
On n’est jamais si bien branlé que par soi-même.
Maintenant je suis réduite, farouche,
À me branler, moi ! Que je te maudis !
Branler du cul, ou Branler la croupière. Remuer des fesses, de façon à faire jouir l’homme qui vous a payée pour cela.
Philis veut avoir un écu
Pour branler une heure du cu.
Cette jeune espicière
Que vous cognoissez bien
Pour branler la croupière
A gagné tout son bien.
Branleur, ou Branleuse. Paillard ou femme qui n’est pas assez belle ou qui n’est plus assez jeune pour être baisée, ou qui redoute de l’être à cause des enfants, et qui fait son métier de branler les hommes.
… On ne devient pas, il faut naître branleuse
Branlotte. Action de branler ou de se faire branler.
Colle-toi sur moi ; faisons-nous une bonne branlotte.La Popelinière.
Branlotter le prépuce. Ôter et remettre le petit chapeau de chair qui le protège et le rend si tendre au moindre contact.
Te souviens-tu de ta sœur Luce
Qui me branlottait le prépuce ?
Braquemard. Le membre viril, — par allusion à l’épée courte et large dont on se servait au moyen âge : c’est avec le braquemard, en effet, qu’on blesse les femmes au ventre.
De tant de braquemarts enroidis qui habitent par les brayettes claustrales.Rabelais.
Mettant la main sous les draps, et trouvant son braquemard.(Moyen de parvenir.)
Il est nommé............
Jacques par le farceur, braqmard par l’étudiant.
Braquemarder. Baiser une femme avec énergie et conviction.
Bras. Le membre viril, qui nous sert à prendre les femmes par le — sentiment. — On dit aussi un bras d’enfant pour donner une idée de la longueur et de la grosseur de l’objet.
Brasier. La nature de la femme, où règne une chaleur à faire fondre les pines les plus solides.
Tant plus mon mari me brûle en mon brasier.Brantôme.
Brèche. La nature de la femme, par laquelle l’homme entre dans le paradis.
Et passant la main à la brèche.(Moyen de parvenir.)
Madame, n’entendez plus rien,
Laissez donner à votre brèche
Bricoler une femme. La baiser, lui mettre la bricole masculine dans le vagin.
Se trouvant en lieu d’assignation où cinq ou six se trouvaient pour la bricoler.(Moyen de parvenir.)
Et du tout pour avoir bricolé
Avec une jeune guenon.
Lorsque l’on est las de Catin,
On embrasse Nicole,
Qu’on abandonne le matin
Pour Suzon, qu’on bricole.
Brigadier de l’amour (Le). Le doigt médium, — à cause de l’assistance qu’il prête aux amants dans les jeux libertins, puisque c’est avec lui qu’on branle une femme.
Quand amour perd de sa flamme,
Ce doigt la réveille en vous ;
Lorsque aussi près d’une dame
Le Dieu cueille un beau laurier
Ce doigt est son brigadier.
Brimballer. Vieux mot hors d’usage signifiant sonner les cloches, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Seulement il ne voyoit sa femme brimballant.Rabelais.
Et que sur le tombeau, où je reposerai,
Neuf fois par neuf matins il brimballe des filles,
Et de neuf coups de cul son vit je bénirai.
Brimborions (Les). Les testicules, — qui ont l’air de pendre à la queue de l’homme comme les pompons à la tête d’un mulet.
Peux-tu me dire aussi tous les différents noms
Que l’on donne parfois aux deux brimborions
Qui sont pendus après ?…
Broque, ou Broquette. Le membre viril — avant qu’il soit viril. — Monstrelet parle d’une statue d’enfant (le modèle de Manneken-pis) qui « par sa broquette donnait eau rose. »
Allons, mon petit ami, sors ta broquette pour que je la baise.J. Le Vallois.
Lorsque d’Adam en paradis
Ève soulevait la breloque
Qu’importait à son clitoris
Un nœud, une pine… une broque !
Ici-bas, voilà notre état :
À coup de cul il faut qu’on broque.
Le plus pauvre sur son grabat
Se démène à grands coups de broque ;
Rois, juges, soldats valeureux,
Musulmans, païens, chacun broque ;
Et le Saint-Esprit amoureux
Nous a faits chrétiens par la broque.
… L’avenir m’inquiète…
De Pincecul, hélas ! l’exécrable broquette
Peut n’être pas…
Brûler, ou Brûler un cierge. Être très amoureux. Tirer un coup avec une femme, — qui se charge de vous faire couler.
Vénus, à ta charmante loi
Mon cœur n’est point rebelle :
Je me sens presque malgré moi
Brûler pour chaque belle.
Buisson (Le). Les poils qui ornent le mont de Vénus et qui défendent souvent l’entrée du vagin, quand ils sont mal peignés et mal lavés.
C’est là-d’ssus qu’ la vieille femm’ se r’jette :
Son buisson est large et touffu,
N’eût-on plus d’ cheveux sur la teste,
Il faut avoir du poil au cul.
Burette (Petite). Le membre viril, qui contient l’huile essentielle de l’amour, cette « bonne eau » (de vit) dont parle Brantôme en ses Dames Galantes, et « qui est si douce sans sucre. »
Va… ferme ! que rien ne t’arrête…
Fais-moi cadeau d’ta p’tit’ burette.
J’y vas d’ma burette tous les matins et tous les soirs.Lemercier.
But d’amour, ou But du désir, ou But mignon de fouterie (Le). La nature de la femme, à laquelle tendent tous les membres suffisamment virils.
Et lorsqu’il vit le but d’amour.(Moyen de parvenir.)
Et quand ma main approche
Du but de mon désir,
J’attrape une taloche
Qui fait toujours plaisir.
Et qu’en cela presque paraissait le but mignon de ficherie.(Moyen de parvenir.)
Ça (cela). Ça, c’est le vit ; ça, c’est le con ; — ça, c’est tous les agréments de la fouterie qu’on n’osa nommer, parce qu’ils s’appellent comme ça. — Faire ça, ou cela, c’est faire l’amour. Faire ci et ça, c’est faire ça… et autre chose.
Quand je suis sur ça,
Mon plaisir ne se peut comprendre,
Et, ma foi, sans ça.
Que pourrais-je faire deça ?
J’aime assez m’y reprendre,
Pour arriver encore à ça.
Afin de mieux m’étendre
Sur ce beau sujet-là
Ah ! que j’aime ça !
Ce mot me plaît à la folie ;
Il semble déjà
Que je suis à même de ça.
Cabinet. La nature de la femme, où l’homme fait ses nécessités amoureuses, — ce qui donne à ce cabinet une odeur sui generis fort agréable, quoique un peu violente.
Le jardinier voyant et trouvant le cabinet aussi avantageusement ouvert, y logea petit à petit son ferrement.Noel du Fail.
Cadran. La nature de la femme, à laquelle le membre viril sert d’aiguille pour marquer les heures minuscules du bonheur.
Conduis vite l’aiguille au milieu du cadran.
Café des deux colonnes. Prendre son café aux deux colonnes, c’est-à-dire gamahucher une femme. Le con sert le café au lait ; les deux jambes sont là, pour la forme, et ne servent que d’enseigne : aux deux colonnes.
Case. La nature de la femme, — dans laquelle se trémousse si agréablement le petit oiseau à longue queue que les savants appellent penis et les ignorantes pine.
Des autres perroquets il diffère pourtant,
Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant,
Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie.
Elle le prit de sa main blanche,
Et puis dans sa cage le mit
Lisette avait dans un endroit
Une cage secrète :
Lucas l’entrouvrit, et tout droit
D’abord l’oiseau s’y jette.
Calcul. Plaisir vénérien.
Les deux amants étoient au plus fort de leur calcul.P. de Larivet.
Je sais quelqu’un
Qui rend encor le calcul
Nul.
Calfeutrer une femme. Boucher son trou avec une pine.
Le garçon de boutique calfeutra aussi bien mon bas, que maître juré qui soit du métier de culetis.(Variétés historiques et littéraires.)
Callibistri. Le membre viril, ou la nature de la femme.
Montrant son callibistri à tout le monde, qui n’était pas petit sans doute.Rabelais.
Je crois que les callibistris des femmes de ce pays sont à meilleur marché que les pierres.Rabelais
Camelottes, le monde camelotte. Celui des femmes galantes d’une catégorie très infime. Les fleuves ne peuvent pas remonter à leur source ; les mots y remontent volontiers, au-contraire ; par exemple celui-ci. Il est de création moderne, quant au sens nouveau qu’on lui a donné sans songer à l’étymologie : or, camelotte vient de camelus, qui veut dire chameau.
Campagnes. Les aventures amoureuses d’une femme : autant d’amants, autant de campagnes — sous de simples soldats comme sous tel ou tel général, militaires ou bourgeois. — Le mot est pris quelquefois dans le sens de : Années consacrées au service de l’homme, à propos duquel il y a tant d’enrôlements volontaires.
Madame Durut : « J’ai pourtant, comme tu sais, mes petits trente-six ans bien comptés, dont, grâce à Dieu, vingt campagnes. »Andréa de Nerciat.
Canal. Le membre viril, qui est en effet le canal du bonheur — pour les femmes. Quel dommage qu’on soit forcé de le faire draguer si souvent par les chirurgiens !
Par le canal de son amant
Le bien qui arrive en dormant.
Canichon. Con poilu et frisé comme un caniche.
Est-il bien méchant, ma tante,
Vot’ p’tiot canichon ?
Non, que m’répond ma parente,
C’est un vrai bichon.
N’ sens-tu pas sa bouche qu’est close ?
Entre ton doigt d’dans…
— Tiens, que j’dis, la drôle de chose,
Vot’ quien n’a point d’dents.
Cantharide. Insecte qui, réduit en poudre, est un aphrodisiaque énergique et dangereux qu’emploient les gens épuisés par les excès vénériens pour en recommencer d’autres.
La cantharide est, à Cythère,
En usage comme à Paris ;
Son effet est très salutaire,
Surtout pour nous autres maris.
Ce bonbon me change en Alcide !
J’étais si faible auparavant…
En avant de la cantharide !
Oui, la cantharide en avant. !
Capote. Autrement dit, redingote anglaise. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc historié, dont on habille le membre viril, toutes les fois qu’on le conduit au bonheur, — ce qui ne le préserve pas du tout de la chaude-pisse ou de la vérole, d’après l’opinion du docteur Ricord, autorité compétente en cette matière, qui a dit : « La capote est une cuirasse contre le plaisir et une toile d’araignée contre la vérole. » Les frères Millan, gros et petits, sont seuls intéressés à soutenir le contraire.
Il fuyait me laissant une capote au cul.
Les capotes mélancoliques
Qui pendent chez le gros Millan,
S’enflent d’elles-mêmes, lubriques,
Et déchargent en se gonflant.
Caprice. Amant ou maîtresse.
Mon dernier caprice m’a cassé trois dents.Gavarni.
Carabine. Femme qui fréquente les élèves en médecine et se fait carabiner par eux.
… Son petit air mutin
Plaît fort au quartier latin.
C’est Flora, la carabine,
Dont la mine si lutine,
Promet à chacun son tour
Un beau jour d’amour.
Carabiner une femme. La baiser à la gendarme, la flûte entre les jambes.
Et tandis que vous jouerez gros jeu avec la princesse, ne pourrai-je point carabiner avec la soubrette ?(Théâtre italien.)
Caracoler. Baiser, ce qui est proprement faire des caracoles sur le ventre d’une femme.
Caramboler. Faire l’acte vénérien, parce que l’homme se sert de sa queue pour jouer au billard amoureux, pour y faire des effets de queue, pour mettre ses billes dans la blouse de la dame.
Carcan à crinoline. Nom que les voyous donnent aux drôlesses du quartier Bréda, qui font de l’embarras avec leurs crinolines à vaste envergure sous lesquelles il y a souvent des maigreurs désastreuses.
C’est pas un de ces carcans à crinoline.Charles monselet.
Cardinales (Les). Les menstrues, qui teignent en rouge la chemise des femmes. — On disait même autrefois : « Le cardinal est logé à la motte », pour signifier : « Cette femme a ses menstrues. »
La jeune fille un peu pâle et tout éplorée,
À son amant chéri dit cet aveu fatal
Qu’elle avait pour neuf mois perdu son cardinal.
Caresser un homme. Le peloter, lui passer une main adroite dans la pantalon pour réveiller le membre qui y dort sur ses deux coussins, et le faire ainsi gaudilier. — Caresser une femme, la baiser, — ce qui est, pour elle, la caresse par excellence.
Chloé, d’où vient cette rigueur ?
Hier tu reçus mes caresses,
J’accours aujourd’hui plein d’ardeur
Et tu repousses mes tendresses.
Afin, se disoit-il, que nous puissions, nous autres,
Leurs femmes caresser, ainsi qu’ils font les nôtres.
J’avais un mari si habile,
Qu’il me caressoit tous les jours.
La jeune demoiselle qui avait été si bien caressée, s’imaginait que cela devait durer toutes les nuits de la même façon.D’Ouville.
Il les repoussa de la porte, la referma, et retourna caresser la belle.Tallemant des Réaux.
Si vous voulez madame caresser,
Un peu plus loin vous pouviez aller rire.
Que de caresses,
Que de tendresses,
Pour réchauffer vos cœurs, vieux députés !
Carillonner. Baiser une femme, en frappant les parois de sa cloche avec le battant priapesque,
Et il carillonne à double carillon de couillons.Rabelais.
N’est-ce pas un sujet de rire, lorsqu’on est sur le point de carillonner à ma paroisse.D’Ouville
Carotte. Le membre viril, — par allusion à sa forme et à sa couleur.
Pourquoi la retires-tu, ta petite carotte ? Je ne voulais pas te la manger.E. Jullien.
Carte (Avoir sa, ou Être en). Être inscrite comme fille exerçant le métier de putain, sur le registre ad hoc ouvert a la préfecture de police.
… Dès demain
Je ferai demander ta carte à la police,
Et tu pourras alors commencer ton service.
Cartes transparentes. Cartes à jouer qui, au premier abord, ressemblent à d’innocentes cartes, mais qui, lorsqu’on les regarde avec attention, entre le soleil et les yeux, sont autant de compulsamenti à fouterie.
Elle fait défiler devant ses yeux une foule de cartes transparentes, qui sont autant des outrages au bon goût qu’aux bonnes mœurs.Lemercier de Neuville.
Cas. Le membre viril aussi bien que la nature de la femme.
Un capucin, malade de luxure,
Montroit son cas, de virus infecté…
Je croyois que Marthe dût être
Bien parfaite en tout ce qu’elle a ;
Mais, à ce que je puis connoître,
Je me trompe bien à cela,
Car, bien parfaite, elle n’est pas
Toujours en besogne à son cas.
Qui a froid aux pieds, la roupie au nez, et le cas mol, s’il demande à le faire, est un fol.(Moyen de parvenir.)
Mon cas, fier de mainte conquête,
En Espagnol portoit la tête.
Il avoit sa femme couchée près de lui, et qui lui tenoit son cas à pleine main.Brantôme.
Les tétons mignons de la belle,
Et son petit cas, qui tant vaut.
Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours ; et celui des femmes est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre.Brantôme
La servante avait la réputation d’avoir le plus grand cas qui fût dans le pays.d’Ouville
Cascadeuse. Drôlesse du quartier Breda, qui se joue de l’amour et des amoureux.
Ne t’y fie pas : c’est une cascadeuse.Charles Monselet
Casquer. Donner de l’argent à une femme galante quand on est miché, à un maquereau quand on est femme galante. Casquer, c’est tendre son casque ; tendre son casque, c’est tendre la main : la fille d’amour tend la main, et l’homme qui bande y met le salaire exigé pour avoir le droit d’y mettre sa queue.
En ai-je t’y reçu de l’argent des menesses !… Oui, elles ont casqué, et dru !…Lemercier de Neuville
Casse-noisette. Habile contraction du sphincter du vagin qui retient prisonnier le membre viril qui s’est engagé, la tête la première, dans ces mystérieuses Thermopyles, et le force ainsi à combattre vaillamment — et à jouir.
L’art du casse-noisette remonte à la plus haute antiquité ; quelques femmes modernes le pratiquent
encore avec succès, avec moins de succès cependant que les Chinoises, qui sont conformées de façon à faire gaudiller le Chinois le plus écourté du Céleste Empire.A. François.
Je possède l’art du casse-noisette,
Qui ferait jouir un nœud de granit.
Casser le lit. Baiser avec énergie, à tout casser, le sommier élastique et le cul de la femme — plus élastique encore.
Sur le lit que j’ai payé
Je ne sais ce qui se passe :
À peine l’ai-je essayé,
Que le bougre me le casse.
Casser un œuf. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Je ne vous ferai point de mal, je veux casser un œuf, qui est près de durcir dans votre ventre.(Moyen de parvenir)
Castrat. Se dit, non pas seulement des hommes qui ont perdu leurs testicules naturellement, mais encore de ceux qui ne bandent plus à force d’avoir bandé dans le cours de leur vie.
Dans ton théâtre, où règnent les castrats.
Es-tu pédéraste ou castrat, voyons ?
Un pareil état m’excite et m’offense :
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons.
Catau ou Cathos ou Catin. Fille ou femme légère — comme chausson. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes — galantes.
Je vous chanterai dans mes hexamètres,
Superbe catin dont je suis l’amant
Une catin, sans frapper à la porte,
Des cordeliers jusqu’à la cour entra.
Parmi les cataux du bon ton,
Plus d’une, de haute lignée,
À force d’être patinée
Est flasque comme du coton.
Retiens cette leçon, Philippine : quelque catin que soit une femme, il faut qu’elle sache se faire respecter, jusqu’à ce qu’il lui plaise de lever sa jupe. — Je pense de même…Andréa de Nerciat.
… En tout, tant que vous êtes
Non, vous ne valez pas, ô mes femmes honnêtes,
Un amour de catin.
Des catins du grand monde
J’ai tâté la vertu.
Catze. Mot à la fois flamand et italien (cazzo), signifiant le membre viril.
À ton catze prends la carrière,
Pour t’enfoncer en la barrière
De mon chose.
Causer. Faire l’amour. C’est par antiphrase, sans doute, puisqu’on ne parle guère lorsqu’on baise : on a trop à faire pour cela.
Asseyons-nous sur ce canapé, mon ami, et… causons.Lemercier de Neuville.
Il dit à Baron que, quoiqu’il fatiguât beaucoup à la comédie, il aimerait mieux être obligé d’y danser tous les jours, que d’être seulement une heure à causer avec la maréchale.(La France galante)
Causeuse. Femme chaude du cul.
Il n’en fut pas de même du basque, qui trouvait que la maréchale était une causeuse inexorable.(La France galante)
Céder à un homme. Se laisser baiser par lui, c’est-à-dire par son membre, qui sait mieux accoler que la bouche.
Victime d’une ruse indigne,
La trop confiante Léda
Croyait ne caresser qu’un cygne,
Quand à Jupin elle céda.
Ceci, ou Cela. Le membre viril — avec quoi on fait cela aux dames, — ou bien la nature de la femme.
Parbleu, dit-il, prenez ceci,
Il est d’assez bonne mesure.
Si vous mettez la main au devant d’une fillette, elle la repoussera bien vite et dira : laissez cela.(Moyen de parvenir.)
… Il est nommé Pine par la lorette ;
Un Chose, ou bien Cela, par une femme honnête.
Centre, La nature de la femme, qui est en effet l’ombilic du monde ; tout part de là, et tout y est ramené. — On dit aussi, mais c’est une superfétation : Centre de délices.
D’un seul coup, Rose rejeta la couverture ; il ne s’attendait pas à nous voir totalement nues, et nos mains placées au centre de la volupté.(Rideau levé.)
Celle des deux qui triomphait par ses gestes et sa débauche, voyait tout à coup sa rivale éperdue fondre sur elle, la culbuter, la couvrir de baisers, la manger de caresses, la dévorer — jusqu’au centre le plus secret des plaisirs, se plaçant toujours de manière à recevoir les mêmes attaques(Gamiani.)
Cérémonie. L’acte le plus important de la vie, celui qui se fait avec le plus de pompe — quand on a affaire à une bonne suceuse.
J’en connais qui sont adonnées à la cérémonie. — Qu’entends-tu par la cérémonie ? interrompit-elle — C’est, Madame, repris-je, de donner le fouet ou de le recevoir.(Mœurs du temps, I, 159.)
Que bonne part de la cérémonie
Ne fut déjà par le prêtre accomplie.
Cerner les yeux (Se). Se masturber. — Ce qui culotte furieusement les yeux, en effet.
Voilà que j’bande… Ah ! n’craignez rien… j’n’ai jamais eu c’défaut-là… Et puis… ça cerne les yeux.Tisserand.
Certain bobo. La vérole, qui est un mal certain. Piron l’appelait un petit mal gaillard.
Un jeune élève d’Esculape
Me guérit de certain bobo…
Un beau jour, il me dit : Ma chère,
En moi, vos yeux ont excité
Certain feu. Je le laissai faire,
Pour m’assurer de ma santé.
Cervelas. Nom que donnent au vit la plupart des cuisinières ; aussi bien que : boudin, saucisson, andouille,’bout de viande, etc., selon la forme, la longueur ou la grosseur de l’objet, qui est un produit de la cochonnerie.
Oui, mon cher, à vot’ cervelas
On a fait un’ rude’ brèche…
Vous n’ me l’ mettrez pas, Nicolas :
Je n’aim’ que la viand’ fraîche.
Cesser de l’être. Ne plus être pucelle.
Je le suis encore, m’a-t-elle dit en riant, je voudrais cesser de l’être par un joli homme comme toi.Rétif de la Bretonne.
Chahuteuse. Coureuse de bals publics, qui danse volontiers la chahut au lit.
Chair. Le membre viril, que les femmes ne craignent pas de consommer même en Carême, — parce que ce jeûne-là serait de tous le plus pénible et le plus impossible. — D’où l’expression biblique d’œuvre de chair.
Bon, bon ! sur ce ton-là, la petite friande
Il lui faut la chair vive après toute autre viande.
Chaleur (Être en). Avoir envie d’homme lorsqu’on est femme, de femme lorsqu’on est homme, — et de chienne lorsqu’on est chien.
De sa fécondité la cause
S’explique en y réfléchissant !…
Il est clair pour l’observateur
Qu’il doit toujours être en chaleur.
Chalumeau. Le roseau percé d’un trou avec lequel l’homme joue les airs variés de la polissonnerie dans le vagin de la femme.
Mais son doux chalumeau
M’ayant d’amour éprise,
Ce n’est rien de nouveau
Si je fis la sottise.
Chambrer. Sécurité que l’en prend en renfermant dans sa chambre l’homme ou la femme qu’on destine à ses plaisirs amoureux, dans la crainte qu’ils ne portent à d’autres une partie du tribut que l’on se réserve.
Ailleurs, la comtesse, avec moins d’égards pour son estomac, chambre le joli Fessange.(Les Aphrodites.)
Sachez, dit-il, que je chambre
Certaine femme de chambre.
Chameau. Fille de mauvaises mœurs, nommée ainsi par antiphrase sans doute, le chameau étant l’emblème de la sobriété et de la docilité, et la gourgandine, l’emblème de l’indiscipline et de la gourmandise.
L’autre dit que sa gorge a l’air d’un mou de veau,
Et toutes sont d’accord que ce n’est qu’un chameau.
Suivre la folie
Au sein des plaisirs et des ris,
Oui, voilà la vie
Des chameaux chéris
À Paris.
Champ. La nature de la femme, que Dieu a condamné l’homme à labourer et à ensemencer, ce à quoi il ne manque pas.
Si pour cueillir tu veux donques semer,
Trouve autre champ, et du mien te retire.
De manière que mon champ ne demeurât point en friche.Ch. Sorel.
Champ de bataille. Le lit, sur lequel se tirent tant de coups et, tout au contraire de l’autre, se fabriquent tant de créatures humaines. — On employait autrefois ce mot pour : la nature de la femme. L’expression moderne est plus exacte.
Il fallut abandonner le champ de bataille et céder Haria.Diderot.
Quoiqu’il me parût fort dur de quitter le champ de bataille avant d’avoir remporté la victoire, il fallut m’y décider pourtant.Louvet.
Champignon (Le). Le membre viril, à cause de sa forme qui rappelle celle des cryptogames dont les femmes sont si friandes, surtout quand ce sont des champignons de couche.
Si son champignon
Ressemble à son piton,
Quel champignon,
Gnon, gnon,
Qu’il a, Gandon,
Don, don !
Champignon. Végétation charnue et maligne qui vient sur le membre viril par suite d’un contact suspect.
Elle n’eut jamais chaude pisse,
Ni vérole, ni champignon.
Chancre. Petit ulcère cancéreux qui se déclare ordinairement sur le membre viril à la suite d’un contact malsain et qui, s’il n’est pas soigné, finit par infecter l’économie.
Jamais du moins on ne m’a vu
Foutre des chaudes-pisses ;
Pleins de chancres et de morpions.
Chandelier. La nature de la femme, dans laquelle brûle la chandelle de l’homme.
Chandelle. Le membre viril, qui fond et coule trop souvent – au feu du vagin de la femme.
Voici maître curé qui vient pour allumer sa chandelle, ou pour mieux dire l’éteindre.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
De femmes qui montrent leurs seins,
Leurs tétins, leurs poitrines froides,
On doit présumer que tels saincts
Ne demandent que chandelles roides.
Chanter l’introït. Introduire son membre dans le vagin d’une femme, ce qui est le commencement (introitus) de la jouissance.
Une catin s’offrant à l’accolade,
À quarante ans, il dit son introït.
Chapeau. La nature de la femme, dont se coiffe si volontiers la tête du membre viril.
Que ta main s’est piqué les doigts
Au chapeau de la mariée.
Chapeau de goudron (Avoir un). Enculer un homme ou une femme, ce qui couvre le membre viril d’un brai de vilaine couleur et de plus vilaine odeur.
Dans le trou d’ ton cul faut que j’ m’affalle ;
Tach’ de ravaler ton étron,
Pour que je n’ sorte pas d’ la cale
Avec un chapeau de goudron.
Chapelle. Le con — que l’homme ne voit pas sans ployer les genoux.
Il tâcha de faire entrer son idole dans ma chapelle ; à quoi je l’aidai en écartant les cuisses et en avançant le croupion autant qu’il me fut possible.(Mémoires de miss Fanny.)
Tous les passants dedans cette chapelle
Voulaient dévots apporter leur chandelle.
Le compagnon lui plut si fort,
Qu’elle voulut en orner sa chapelle.
Chapon. (Au figuré) : Homme châtré ou impuissant.
En termes de cuisine, l’on appelle chapon le croûton de pain frotté d’ail qui aromatise la salade.
Un de nos confrères, célèbre par sa continence… forcée, dînait dimanche à la campagne.
— Aimez-vous le chapon ? lui demande la maîtresse de la maison.
— Oh ! non, je ne peux pas le sentir.
— Parbleu ! fit un convive, ça lui rappelle Boileau.Émile Blondet.
Pour ma part, moi j’en réponds,
Bienheureux sont les chapons.
Chaponner un homme. Le châtrer, lui couper les testicules, — comme le bon chanoine Fulbert fit au libertin Abeilard.
Je te chaponnerai, puis je t’arracherai les couilles rasibus.Louis Protat.
Charades. Jeu de société qui, comme tous les jeux innocents, ne contribue pas peu à l’instruction des jeunes filles.
On jouait aux charades chez la princesse M… — Une jeune dame proposa celle-ci :
« Mon premier est un instrument de plaisir.
Mon second sert dans les jeux de hasard,
Et mon tout est le nom d’un grand homme. »
— Je le tiens ! s’écria madame A… Et elle articula, presque timidement, ces deux syllabes : Con-dé.
— C’est assez compris, dit l’auteur ; mais il y a quelque chose de trop grand et quelque chose de trop petit.
Une dernière dame hasarda : Lamotte-Piquet.
— Il y a du bon, mais ce n’est pas encore cela. Personne ne dit plus mot ?… Eh bien ! le nom de mon homme, c’est… Vagin-jeton.
La princesse en rit encore !
Voici une anecdote qui concerne cette aimable femme :
On lui avait recommandé un jeune auteur d’avenir. Celui-ci se présente un jour qu’elle avait fixé pour le recevoir.
— Ah ! c’est vous, dit-elle, Monsieur… Monsieur Lévy, je crois ?
— Madame, je me nomme Lépine.
— Oh ! mon Dieu, reprend la princesse, c’est la même chose. Il me semblait bien aussi qu’il y avait un vit ou une pine au bout de votre Lé. — Asseyez-vous donc, je vous prie, et quand je connaîtrai votre affaire, je verrai ce que je puis pour vous.(Historique.)
Charmes. Les tétons, les fesses etc. de la femme — qui charment en effet nos yeux et notre imagination.
Avec beaucoup de charmes, c’est-à-dire de beauté, on peut manquer de charme : on peut de même avoir beaucoup de charme avec très peu de beauté. Réunir le et les, c’est la perfection à son comble.A. de Nercat.
Et laisse voir ses charmes, dont la vue
Est pour l’amant la dernière faveur.
… Y vendre au poids de l’or toutes les voluptés,
Et des charmes, souvent, qu’on n’a pas achetés.
Charnière. Le périnée, c’est-à-dire l’endroit qui sépare le con du trou du cul.
Elle s’en est tant foutu,
Qu’ell’ s’est rompu la charnière…
Si bien que du con au cul,
Ça ne fait plus qu’une gouttière :
Bon, bon, de la Bretonnière.
Chat. Nom que les femmes donnent à la divine cicatrice qu’elles ont au bas du ventre, — à cause de son épaisse fourrure, et aussi parfois à cause des griffes avec lesquelles elle déchire la pine des honnêtes gens qui s’y frottent.
Elle aime tous les rats
Et voudrait, la Lesbienne,
Qu’à sa langue de chienne
Elles livrent leurs chats
Châtrer. Rendre un homme inhabile à la génération, en lui coupant les testicules.
Beau con, dont la beauté tient mon âme ravie,
Qui les plus vieux châtrés pourrait faire dresser.
Chaud comme braise (Être). Se dit d’un homme qui bande toujours, pour qui toutes les femmes sont égales devant sa pine.
Dans les gardes françaises
J’avais un amoureux,
Fringant, chaud comme braise,
Jeune, beau, vigoureux.
Je suis étroit, chaud comme braise,
Mon pucelage vaut le tien.
Chaud de la pince. Homme ardent aux plaisirs vénériens ; bon fouteur.
C’était un chaud de la pince
Qui peuplait dans chaque province
L’hospice des enfants trouvés.
Chaude-lance. Le faux-nez de la chaude-pisse.
Le soldat de Lobau,
Dit-on, n’eut pas de chance,
Car une chaude-lance
Lui corda le boyau.
Chaude-pisse. Écoulement vénérien au canal de l’urètre, — une des épines de cette rose qu’on appelle la femme.
… Sais-tu d’abord quel nom
Donner à l’instrument par où le mâle pisse
Et par lequel aussi lui vient la chaude-pisse ?
Chaudron. La nature de la femme, — vase que la pine de l’homme se charge de fourbir et de laver.
Son mari n’était d’aventure assez roide fourbisseur d’un chaudron tel que le sien.(Le Synode nocturne des tribades)
Chauffer une femme, Chauffeur. Homme qui bande pour une femme et qui la serre de près, comme l’épervier la colombe, pour épier le moment favorable où il pourra fondre dessus, la pine en avant.
Loquemans, c’est l’officier, le chauffeur de la petite.Henry Monnier.
Chausser une femme. Être le mâle qui lui convient, avoir le membre qui s’adapte le mieux à son con.
Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que ta me cgausses comme jamais, en effet, je n’ai été chaussée.Lemercier de Neuville
Chausson. Fille de la dernière catégorie, qui chausse tout le monde et se fait chausser par tout le monde.
Joséphine ! elle a chaussé le cothurne à la salle de la Tour-d’Auvergne, chez Ricourt… — C’est pour cela que je l’appelle chausson… qu’elle est.Lemercier de Neuville
Chemin du paradis. La nature de la femme, — où l’on ne peut aller qu’un à un, le bâton de chair à la main.
Cheminée. La nature de la femme, que l’homme se charge de ramoner souvent avec la pine, — de peur d’incendie, car elle flambe toujours.
Ramonnez-moy ma cheminée,
Ramonnez-la-moy hault et bas ;
Une dame, la matinée,
Ramonnez-moy ma cheminée,
Disoit, de chaleur forcenée :
Mon amy, prenons nos esbas,
Ramonnez-moy ma cheminée,
Ramonnez-la moy hault et bas.
Cheminer autrement que des pieds. Faire l’acte vénérien, dans lequel, en effet, on fait beaucoup marcher la pine, — cette troisième jambe qui se fatigue si vite.
Lycaste pourrait bien l’avoir fait cheminer
Autrement que des pieds ; ce sexe est si fragile
Que, prenant bien son temps, vertement on l’enfile.
Chevalier de la rosette. Pédéraste actif ou passif.
Chevaucher. Monter sur une femme comme sur une cavale pleine d’ardeur, et la conduire au bonheur à grands coups de cet éperon que nous avons tous au bas du ventre.
Il m’a dit que, lorsqu’il me pouvait tirer à l’écart, il était si animé à me chevaucher sur-le-champ, qu’il ne pouvait plus commander à son vit roide.Mililot
Vous me promîtes que quand vous seriez mariée, je vous chevaucherois.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Carmes chevauchent nos voisines,
Mais cela ne m’est que du meins.
Un médecin, toi sachant ;
Va ta femme chevauchant.
Les dévotes beautés qui vont baissant les yeux,
Sont celles le plus souvent qui chevauchent le mieux.
Chevaucher à l’antique. Enculer une femme ou un homme, ce qui est, en somme, la plus logique manière de monter le cheval.
Jaquet, ignorant la pratique
D’Hyppocrate et de Gallien,
Chevauchait un jour à l’antique
Margot, que chacun connaît bien.
Chevaucheur. Baiseur, homme monté sur une femme — qui galope vers la jouissance.
Et rien alors n’est plus gai pour le chevaucheur
Que de voir, dans un cadre ondoyant de blancheur,
Le joyeux va-et-vient de l’énorme derrière.
Cheville ouvrière ou Cheville d’Adam. Le membre viril avec lequel on bouche le trou de toutes les Èves que l’on rencontre.
Que je voudrais bien être
Femme d’un menuisier,
Ils ne font rien que cheviller.
Chibre. Un des mille noms du dieu de Lampsaque. — Le mot nous vient des marins, qui appellent le nez guibre, surtout lorsqu’il est un peu fort. D’où le proverbe : gros nez, gros — chibre.
J’y vois le brutal vent du Nord
Qui son énorme chibre agite
Pour enfiler dame Amphitrite.
Tu me disais alors que pour pouvoir te plaire,
Une femme devait vous dire et savoir faire
Toutes les saletés et toutes les horreurs ;
Que cela ranimait le chibre fouteurs.
Chien (Avoir du). Se dit en parlant d’une femme qui s’attife d’une façon provocante, qui porte incontinent — à l’incontinence.
Chienner. Se livrer, avec une femme, à toutes sortes de polissonneries cyniques, caninæ nuptiæ.
Chiffe. Se dit d’un membre viril trop mou, — qui n’est plus ou qui n’est pas encore assez viril.
Ah ! vous n’êtes pas un homme, vous êtes une chiffe !Lemercier de Neuville.
Chiffre. Le prix d’un coucher avec une courtisane, ou avec une putain.
- À Mabille :
La Dame — Finissez donc, monsieur ! vous chiffonnez mon mouchoir !…
Le Monsieur — Madame, c’est pour voir votre chiffre.
La Dame — Mon chiffre, c’est cent francs.(Nain jaune.)
Chinois. Le vit, toujours chauve — par la tête — et pour qui le con est le céleste empire.
On dit : se polir, ou se balancer le Chinois, pour se branler.
Chose (Le). Pseudonyme pudibond de la pine ou du con.
Après, il me fait empoigner son chose, qu’il a roide, et quelquefois me prend à force de corps et me fait rouler sur lui.Mililot
Mais votre chose est tout petit, comme l’on dit, que si vous l’apportez en quelque lieu, à peine si l’on perçoit qu’il y est.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Quand je l’eus lavé une pose,
Soudain je vis dresser son chose.
Serait-il vrai, bouche de rose,
Ce que m’a dit un imprudent ;
Que vous vous passez moins de chose
Qu’un espagnol de cure-dent.
Ô ! ouy, ma foi, elle a un chose
Qui ne bouge de la maison,
Ainsi que fait celuy Lison,
Ainsi fatelu et douillet.
Ton chose, me dis-tu,
A si petite ouverture,
Qu’un vit moindre qu’un fétu
Y serait à la torture.
Chouart. Ancien mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril.
Voici maître Jean Chouart qui demande logis.Rabelais.
Il tira son chouart vif et glorieux.(Moyen de parvenir.)
Le sculpteur à la main savante,
Par un chef-d’œuvre de son art,
A surtout formé Jean Chouart.
Cierge. Le membre viril — qui brûle et se fond sur l’autel de la femme. Fondre est mis là, souvent, pour couler.
Mais cela seulement fut suffisant pour l’en dégoûter, disant qu’elle avait vu la mèche qui était si déliée, qu’il n’y avait guère d’apparence que le cierge fût bien gros.D’Ouville.
La femme, quelque putain qu’elle soit, est la sainte à qui l’on doit le plus de cierges.Lemercier.
Cigarette. Le membre viril — que toutes les femmes savent si bien rouler dans leurs mains et porter à leur bouche par le gros bout.
Vous, luronnes, qui des dragons
Porteriez l’épaulette,
De cigares bien gros, bien longs,
Avez-vous fait emplette ?
S’ils sont trop mous ou mal tournés,
Prenez ma cigarette
Prenez,
Prenez ma cigarette.
Clapier. Grand con où peuvent se loger lapin et la pine.
Je les ai furetés tous deux, ces clapiers-là, j’en connais peu d’aussi logeables.A. de Nerciat.
Mais au clapier de qui les bords
Sont couverts de nouvelle mousse.
Clé. Le membre viril — qui, sous le prétexte fripon d’ouvrir la serrure féminine, la bouche en jetant des saletés dedans.
Cliqueter une femme. La baiser, faire aller dans son vagin le membre viril comme un cliquet de moulin, avec moins de bruit cependant.
Jamais fille de laboureur ne fut mieux cliquetée.Sorel.
Clitoris. Le gland de la femme, qui, dans le prurit vénérien, bande comme le membre de l’homme ; d’où, chez les Grecs, l’expression de χλιτοριάξειν, pour clitoridem attractare, genre de masturbation spéciale aux femmes.
… Mon clitoris, par tous étant fêté,
Aurait pu faire au tien beaucoup de concurrence.
Clitoriser (Se). Se branler entre femmes ; se chatouiller le clitoris, seule ou à deux, réciproquement.
La nature le veut ; c’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser et se manuéliser.Mercier de Compiègne.
Quelle vision ! grand Dieu !… Ma mère sur le dos, les cuisses repliées vers sa poitrine et les jambes en l’air, d’une main tenant un livre et de l’autre… se chatouillant le clitoris avec la plus belle vivacité.(Mon Noviciat.)
Clou. Le membre viril, avec lequel on fixe la femme sur le dos.
Cocarde. Blanche ou rouge… affaire d’opinion. C’est le foutre qu’on lance, ou le sang que l’on fait répandre, au con d’une pucelle.
Heureuse qui mettra la cocarde
Au bonnet de Mimi-Pinson.
Cochon (Être). Savoir bien besogner de l’outil, que la nature a eu l’obligeance de placer au bas du ventre de l’homme ; baiser fort et longtemps.
Ce n’est pas cela, mon, cher, qui m’amuse :
Sois moins poëte et beaucoup plus cochon.
Cochon (Être). Se dit aussi des choses obscènes, des discours qui provoquent l’érection, — des cochonneries en un mot.
Antoine, c’est un joli nom,
Un peu cochon.
Cochonne (Être). Connaître une foule de petits secrets pour arriver à faire bander les pines les plus réfractaires et jouir les hommes les plus indifférents.
Cochonneries. Exercices amoureux : gamahuchage, branlage, suçage, postillon, feuille de rose, patte d’araignée, — en un mot, tout ce qu’ignorent les femmes honnêtes et que savent si bien les femmes galantes. — Le libertinage a emprunté beaucoup de termes à la charcuterie (V. langue fourrée, boudin, andouille, saucisse, vessie, etc.), et cela se comprend de reste, χοίρος signifiant à la fois cochon et con.
Cochonneries (Dire des). Avoir un langage de « haulte gresse, » appeler les choses par leur nom, dire pine au lieu de machin ; foutre au lieu d’aimer, enfin raconter des prouesses concubitales.
Cocodès. Imbécile élégant, ou singeant l’élégance, qui fréquente plus volontiers avec les filles entretenues qu’avec les femmes honnêtes.
Ce n’est pas un homme, c’est un cocodès.Aurélien Scholl.
Cocodète ou Dandye. Femme du monde qui imite la cocotte — dans sa mise — et quelquefois la surpasse par l’excentricité.
Cocotte. Fille de mœurs excessivement légères, qui se fait grimper par l’homme aussi souvent que la poule par le coq.
Cocotte. Terme enfantin pour désigner une poule ; — petit carré de papier plié de manière à présenter une ressemblance éloignée avec une poule. — Terme d’amitié donné à une petite fille : ma cocotte ; — et quelquefois à une grande dame dans un sens un peu libre.Littré
Cocotier. Homme qui a la chaude-pisse, que les maquereaux et les ouvriers appellent la cocotte.
L’ai-je eue assez de fois, la cocotte ! l’ai-je eue !… à ce point qu’on m’appelait le roi des cocotiers.Lemercier de Neuville.
Cocotterie. Monde galant, — côté des cocottes. Ce mot fait pendant au mot : Bicherie.
« V. Sardou engageait amicalement une dame à surveiller les toilettes de la jeune fille de la Famille Benoîton, plus excentrique qu’il ne convient à une honnête bourgeoise.
— Bast ! elle est si jeune et si innocente, ce n’est pas même de la coquetterie.
— Non, répliqua Sardou, mais c’est presque de la cocotterie.»(Figaro, nº 1123.)
Cocu. Mari trompé par sa femme, comme Ménélas, comme Sganarelle et Dandin, comme vous et moi, comme des millions d’autres.
Tous les hommes le sont…
— Excepté Couillardin…
................
Qu’appelle-t-on cocu ? L’homme de qui la femme
Livre non-seulement le corps, mais aussi l’âme,
Partage le plaisir d’un amant chaleureux,
Le couvre avec bonheur de baisers amoureux,
Fait l’étreinte pour lui, même quand elle est large,
Et, manœuvrant du cul, jouit quand il décharge.
Un grant tas de bonnes commères
Savent bien trouver les manières
De faire leurs maris cocus.
Apprenez qu’à Paris, ce n’est pas comme à Rome,
Le cocu qui s’afflige y passe pour un sot,
Et le cocu qui rit pour un fort honnête homme.
Le damoiseau, parlant par révérence,
Me fait cocu, madame, avec toute licence.
Je vais prier pour les cocus,
Les catins et les philosophes.Béranger.
Cocuage. État du cocu, de l’homme dont la femme baise avec un autre.
Cocuage est naturellement des apanages du mariage.Rabelais.
Quel est l’époux exempt de cocuage ?
Il n’en est point, ou très-peu, je le gage.
Dans tous les temps et dans tous les pays du monde, le cocuage rapporte quelque chose.Pigault-Lebrun.
Cocu en herbe (Être). Avoir la mine d’un honnête homme prédestiné à être un jour cocufié, s’il ne l’est pas déjà d’avance.
Cœur. La nature de la femme, — un muscle creux comme l’autre. — Le mot est de Boufflers et au xviiie siècle, où la sentimentalité était inconnue, et où il était tout simple, alors, que les femmes eussent le cœur — où les poules ont l’œuf.
Dans ce cœur tendre, aussitôt ce satyre
Enfonce un long… sujet de pleurs.
Dès que cet enfant n’est pas de vous, ma belle nymphe, et qu’avec un cœur neuf, vous m’apportez en mariage des beautés immaculées, pourquoi rougirais-je ?A. de Nerciat.
Un jour cet amant divin,
Qui mettait l’amour au vin,
Sur le revers d’une tonne
Perça le cœur d’Érigone.
Cognée. Le membre viril, avec lequel on fait du bois pour les maris. — On l’a employée aussi pour la nature de la femme.
Ma cognée aujourd’hui fait d’étranges effets,
Quand elle abat du bois, elle en fait venir d’autre.
Afin que l’un dedans l’autre s’emmanche,
Prends que sois manche, et tu seras coignée.Rabelais.
Cogner une femme. La baiser à grands coups de queue sur le ventre, comme les boucs se cognent entre eux.
Une courtisane de Venise avait envie d’être cognée tout son saoul par deux Français de bonne mine.Tallemant des Réaux.
Coiffer un homme. Le tromper en faveur d’un autre, moins jeune et plus laid, mais autre, — d’où la coiffure de cornes que l’on connaît.
Moyennant quoi le mari fut coiffé.
Cinq minutes plus tard, le duo de Popoli était coiffé de la façon de tout un régiment de hussards.Pigault-Lebrun.
Mariez-vous, et, par votre compagne,
Heureux coiffeur, ne soyez pas coiffé.
Coït. L’acte vénérien.
« Union charnelle des deux sexes. C’est la volupté qui mène à la génération. (En langage familier, on dit Baiser (voir ce mot.) Quand la femme s’est placée dans le lit conjugal, elle se met sur le dos et écarte les cuisses. Le mari la couvre alors de son corps et, aidé par la main de sa femme, introduit l’instrument de plaisir dans l’asile qui lui est destiné. Elle referme alors légèrement les cuisses, et enlace son mari de ses jambes. Il colle sa bouche sur la sienne, et commence avec les reins ce mouvement de va-et-vient qui produit le plaisir mutuel. La femme n’a plus alors qu’à se laisser aller à la volupté, et à répondre aux baisers qu’elle reçoit. Tantôt, nonchalante et paresseuse, elle laisse agir l’homme, sans faire d’autre mouvement que celui de deux bouches qui s’unissent ; tantôt adoptant le rôle actif, elle fait onduler ses reins, en enfonçant dans le con, à chaque va-et-vient, la vigoureuse queue qu’elle tient entre ses cuisses. Ses lèvres roses pressent avidement celles de son époux. Sa langue s’enlace à la sienne ; ses seins tout rouges de baisers applatissent leur courbe gracieuse sur sa poitrine, tant ses bras le serrent avec force. Son petit pied le talonne comme pour l’aiguillonner. De temps en temps elle se pâme en poussant de petits cris de plaisir ; ses reins souples interrompent leurs voluptueuses ondulations, et elle demeure quelques instants immobile, savourant les coups précipités du vit furieux, et les jets de la liqueur de feu dont il inonde le temple de l’Amour.
« C’est alors que se produit le coït, la volupté la plus naturelle à l’espace humaine, et qui est pour elle non-seulement un besoin, mais un devoir imposé par la Providence divine…
« Ne vous livrez pas au coït, ni à toute autre volupté après avoir mangé : attendez que la digestion soit faite. »Comtesse de N***.
Ces jours à jamais effacés,
J’y pense ;
Où sont-nos coïts insensés,
Passés ?
Colle. Le sperme, liquide visqueux qui sert de ciment romain pour édifier des mariages — souvent peu édifiants.
Con qui va distillant une moiteuse colle.
Mais c’ machin s’ change en lavette,
Grâce au pouvoir d’la vertu,
Et j’ m’en tire quitte et nette
Avec un peu d’ colle au cul.
Coller (Se). S’unir charnellement, au moyen de la « moiteuse colle » que vous savez. — Cette expression, qui s’applique spécialement aux chiens, lesquels, après le coït, se trouvent soudés mutuellement, cul à cul, à la grande joie des polissons et au grand scandale des bégueules, cette expression est passée dans le langage courant moderne pour désigner l’union illicite d’un homme et d’une femme. Que de gens croyaient ne s’être rencontrés que pour se quitter, qui sont restés collés toute leur vie !
Coller une douce (Se). Se masturber — ce qui est une bien douce chose tout de même.
… J’ai beau tous les jours me coller une douce,
Dans mes rêves ton con m'agace et me poursuit.
Colombe de Vénus (La). La motte de la femme, le duvet qui couronne son os pubis.
Des déesses et des mortelles,
Quand ils font voir les charmes nus,
Les sculpteurs grecs plument les ailes
De ma colombe de Vénus.
Colonne. Le membre viril, que nous sommes bien plus fiers de regarder ou de montrer à une femme que d’être Français.
Combat amoureux. L’acte copulatif, qui est une lutte courtoise où personne n’est blessé, — quoiqu’on échange de nombreux coups.
Même, pour l’attirer au combat amoureux,
L’allait injuriant, l’appelant rustre, gueux.
Nous continuâmes deux ou trois fois, en sorte que les yeux nous pétillaient d’ardeur et ne respiraient que le combat naturel.Mililot.
Fut de bon poil, ardente et belle
Et propre à l’amoureux combat.
Sa rivale, tout au contraire,
A dans les combats amoureux
Les mouvements si paresseux,
Qu’au sein du plaisir même Eglé vous désespère.
J’aime dedans un bois à trouver d’aventure
Dessus une bergère un berger culetant,
Qui l’attaque si bien et l'escarmouche tant,
Qu’ils meurent à la fin au combat de nature.
Je viens des bords de la Garonne.
Prostituer ma personne
À ton lubrique combat.
Bien volontiers ma femme viendra au combat vénérien.Rabelais.
J’ai si bien combattu, serré flanc contre flanc,
Qu’il ne m’en est resté une goutte de sang.
Je suis un bon soldat d’amour
Qui ne fais poinct retraitte ;
Je sçay combattre nuict et jour
Au champ de la brayette.
Combler les vœux d’un homme. Lui ouvrir ses cuisses quand on est femme, afin qu’il introduise son engin dans le vôtre.
Sophie, à ce moment fatal,
Comble les vœux de mon rival.
Commencer un roman par la queue. Baiser d’abord la femme pour laquelle on bande et, après, lui faire la cour comme si on ne l’avait pas encore possédée.
Commerce amoureux. L’acte vénérien, qui, plus que jamais, est aujourd’hui un commerce — mais un peu équivoque, puisque la femme vend ce que la nature lui a donné pour être donné.
Communier sous les deux espèces. Se dit d’une femme qui se laisse à la fois foutre et enculer par les hommes.
Compagnon. Le membre viril, qui naît avec l’homme et meurt avec lui.
Mignonne, jour et nuit je suis importuné
D’un petit compagnon, qui quand et moi fus né.
Le compagnon, étant de taille énorme,
Foula comme il faut le castor.
Complaisances pour un homme (Avoir des). Faire la libertine avec lui ; le mettre en état de faire une excursion à Cythère.
Et pour prix de mes complaisances,
La vérole tu m'as foutu.
Compliment. L’acte copulatif.
Nous avons un grand homme,
Arrivé depuis peu
Dans ce lieu,
Qui fait, quand on l’en somme,
Six compliments par jour
À l’amour.
En amour, dans ma jeunesse,
J’eus des succès étonnants ;
Je fis à mainte Lucrèce
D’innombrables compliments.
Con (Le). Le petit vase dans lequel l’homme verse en pluie fine et pérénétrante une partie du produit de sa nourriture, — à sa grande satisfaction et à celle du petit vase. — Les anciens connaissaient ce mot : Χυνος disaient les Grecs ; cunnis, disaient les Latins ; cwens, disaient les Celtes, qui disaient aussi cona et quena (d’où les Anglais ont appelé leur reine queen) ; kona, disaient les Goths ; kouima, disent les Arabes ; emacuema disent les Basques ; pota, disent les Italiens, etc., etc.
Donne, que je te frotte le con. Il est étroit que c’est un charme.La Popelinière
Le con met tous les vits en rut ;
Le con du bonheur est le voie ;
Dans le con git toute la joie ;
Mais hors le con, point de salut.
Il faut donc, pour ce vit, un grand con vermoulu,
Un con démesuré, qui dévore, goulu,
La tête et les couillons pour les mettre en curée,
Un con toujours puant, comme vieille marée.
La matrice d'une femme est du nombre de choses insatiables dont parle l’Écriture, et je ne sais s'il y a quelque chose au monde à quoi on puisse comparer son avidité : — car, ni l'enfer, ni le feu, ni la terre, ne sont si dévorants que le sont les parties naturelles d’une femme lascive.Venette
C'était une jolie grêlée faite au tour, ayant un con tellement insatiable, que je fus obligé de lui
mettre la bride sur le cou et de la laisser foutre avec qui elle voudrait…(Anti-Justine.)
Con. Métaphoriquement, Imbécile. Les vers suivants commentent cette acception particulière et impertinente :
Qu’ ça soit étroit, qu’ça soit large,
Qu’ ça soit gris, noir, blanc ou blond,
Qu’ ça bande ou bien qu’ ça décharge,
Rien n’a l'ai bêt’ comme un con.
Con baveux. Qui a des flueurs ou quelque chose de pis.
Con bien boisé. Dont la motte est abondamment fournie de laine.
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.
Conclusion. La fouterie même, qui est en effet la conclusion naturelle de toutes les caresses que se fout mutuellement des amants bien épris, — ou simplement des gens qui ont envie de tirer un coup.
Apprends donc qu’il y a cent mille délices en amour qui précèdent la conclusion.Mililot.
Un homme de votre condition,
Le prendre sur un aussi mauvais ton
Vous allez droit à la conclusion !
Concon. « Mot nouveau sur celui de bonbon, dit Collé, son inventeur. On se flatte qu’il passera en faveur de sa douceur et de son indécence. »
Mon vit mignon !
Tu n’y perdras rien, mon garçon ;
Je te donnerai du concon
Bien bon !
Concubine. Femme qui, sans être mariée, a commerce de chair avec un homme, qui quelquefois est marié, lui.
Monsieur H**, disait un jeune homme au savant professeur que nous venons de perdre, j’ai eu l’honneur de me présenter chez vous, et je n’y ai rencontré que votre bonne… — Ce n’est pas ma bonne, monsieur, interrompit le père H** d’un air terrible. Ce n’est pas ma bonne, c’est ma concubine !…J. Le Vallois.
Concubiner. Vivre maritalement avec quelqu’un.
L’abbé de La Rivière, le favori de Gaston d’Orléans, entretenait ouvertement une demoiselle Legendre ; il la gardait auprès de lui dans son château de Petit-Bourg et concubinait avec elle, sans seulement songer à sauver les apparences. « Elle est à cette heure comme sa ménagère », écrivait Tallemant vers 1660.(Hist. de la prostitution.)
Concupiscence, Le fond d’inclinaison naturelle qui nous fait désirer, hommes, de baiser toutes les femmes, femmes, d’être foutues par tous les hommes.
Le mariage était un nom d’honneur et de dignité, et non de folâtre et lascive concupiscence.Montaigne.
L’âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et raidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu’un vieux drapeau.
Con faisandé. Qui a reçu tant d’assauts, ou qui a eu tant de maladies, qu’il porte en lui une odeur dont s’accommodent seuls les gens qui ne sont pas dégoûtés. — On le dit aussi comme synonyme de vieille fille.
Confesser. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Ci gist le cordelier Midieux,
Dont nos dames fondent en larmes,
Parce qu’il les confessait mieux
Qu’augustins, jacobins et carmes,
On vient pour voir le père Urbain.
Il confesse encor sa dévote.
Confitures. Le sperme, dont sont très-friandes les femmes. — Brantôme parle quelque part, dans ses Dames galantes, d’un « amour bien lascif, composé de confitures spermatiques. »
Confrère de la lune. Cocu, — par allusion aux cornes de la blonde Séléné.
Conflit. Bataille amoureuse, combat corps à corps et nu à nu.
Écrivant les beautés du lit
Où se fit l’amoureux conflit.
Con glaireux. Gras, soit naturellement, soit par suite de maladies, soit par malpropreté.
Hideux amas de tripes molles
Où d’ennui bâille un con glaireux.
Con gras. Mal nettoyé, encore enduit de beurre masculin, ou naturellement adipeux, — de sorte que le membre qui s’y introduit est tout étonné d’y faire flic-flac.
On ne se lave bien qu’au bordel ! Des ingrats
Peuvent seuls à ton con préférer — un con gras.
Conifère. Jeune fille ou jeune femme, — de cunnus, con, et fero, je porte.
Quand on se promène le soir dans la rue saint-Senis, on voit trotter sur les pavés un tas de jolis petits conifères.A. François.
Conin. Jeune con, con impubère, con qui n’est pas encore dans la circulation, n’ayant pas encore été frappé par le balancier de l’homme.
Vous avez là le conin le plus joli du monde.La Popelinière.
Ton conin, pauvre oiseau sans plume,
M’ouvre un bec encor mal fendu.
Coniste. Homme qui préfère le con au cul, — élevé qu’il a été à l’École normale de Paris au lieu de l’avoir été à l’École anormale de Rome.
Si j’aime beaucoup mon vit, c’est que
L’estime fonde cet amour.
Voici le quatrième évêque
Qu’il refuse en un même jour ;
Il est coniste, et vous pouvez m’en croire,
Plus qu’un père de l’Oratoire.
Conjonction. L’union naturelle de deux êtres d’un sexe différent.
Qui est-ce qui a le plus de plaisir, de l’homme ou de la femme, dans la conjonction naturelle ?Mililot.
Il prononça la validité du mariage, et renvoya les époux se conjoindre dans la maison paternelle.Diderot.
Conjungo. Le mariage, dans l’argot du populaire qui voit dans ce mot une équivoque réjouissante (jungo, je joins, con, le con), au lieu d’y voir la première phrase du prêtre qui lie deux époux pour la vie.
La fruitièr’ dit, r’luquant ma mine :
Comment t’ trouv’s-tu du conjungo ?
Connaissance. Maîtresse, concubine.
Ah ! vous avez une connaissance, monsieur !De Leuven.
Connaître les postures. Avoir appris dans l’Arétin, ou au bordel, les divers mouvements et positions du corps les plus propres à l’accomplissement de l’acte vénérien ; être très-versée dans l’art de faire jouir les hommes.
Connaître son affaire. Se dit d’une femme rompue au métier d’amour et connaissant, par conséquent, tous les moyens à employer pour faire jouir les hommes.
Elle est belle, ma Joséphine !… et elle connaît son affaire…Tisserand.
Connaître un vieux. Servir de maîtresse à un vieux libertin, essayer de tous les moyens connus pour le faire godiller.
J’ me mets à connaît’ un vieux, encore un autr’, un troisième, et pis, et pis…H. Monnier.
Connaître une femme. La baiser, — qu’on la connaisse ou non.
Le bonhomme se vantait tout haut de n’avoir jamais connu que sa femme.Tallemant des Réaux.
Connasse. Jeune fille sans expérience de l’amour, malhabile aux jeux de l’alcôve. — S’emploie aussi pour désigner un con de mauvaise mine, ou un grand con, ou un con de vieille femme. Quelques auteurs désignent, par le mot connasse, une femme honnête. Les femmes inscrites comme filles publiques à la police désignent souvent aussi par le nom de connasse les filles qui font habituellement la vie et qui craignent de se faire inscrire.
… À l’une sa connasse
Qui tombe par lambeaux…
Mais on sent aussi qu’un conichon aussi jeune
ne pouvait admettre un vit qui ne décalottait pas encore, il me fallait une connasse.(Anti-Justine, p. 3.)
Conneau. Diminutif de con.
O toi…
Dont le frais conneau
Sera toujours beau,
Il faut, pour que le carme abonde,
Contenter l’miché.
Connichon. Petit con où l’homme a de la peine à enfoncer sa « vivifique cheville. »
Connil. Petit con ; ou, par extension : Jeune pucelle. — V. Chasser aux connils.
Conquêtes. Coups tirés, femmes baisées, hommes cocufiés.
Ô ma chère Victoire, quelles conquêtes vous avez faites dans votre putain de vie.J. le Vallois.
Adieu, conquêtes,
Joyeuses fêtes,
Où le Champagne au lansquenet s’unit.
Conserver sa fleur. Garder son pucelage.
Pour conserver c’te fleur qui d’vient si rare,
Ma Lisa, tiens bien ton bonnet.
Consommer le sacrifice. Faire l’acte copulatif depuis A jusqu’à Z, depuis le premier baiser qui joint les lèvres d’en haut, jusqu’au dernier spasme qui distend les lèvres d’en bas.
… Dès que le sacrifice
Est consommé, l’on se tourne le dos.
Consommer son Kabyle. Pédéraster un indigène, — dans l’argot des troupiers d’Afrique.
Quand il consommait son Kabyle,
On entendait sous le gourbi,
Au milieu de la nuit tranquille,
Le succube pousser ce cri…
Contenter un homme. Le bien branler s’il aime cela, ou bien jouer des reins sous lui afin de le faire jouir.
Voici le recueil des principales choses que vous devez savoir pour contenter vos maris quand vous en aurez.Mililot.
Malgré son air renfrogné,
En tout point je le contente ;
S’il me laisse un’ petit’ rente,
Ça s’ra d’ l’argent bien gagné !
Conter à une femme (En). Faire l’amour avec elle, — l’amour, ce conte des Mille et une Nuits, improvisé par tout homme galant en l’honneur de toute femme galante.
Contre-temps. Fiasco amoureux.
À l’amant vieux et blême
Que tourmente Vénus,
Qui dit encor qu'il aime
Et ne le prouve plus,
Tu promets assistance
Contre les contre-temps.
Conversation criminelle. Celle qui a souvent lieu entre un homme et une femme mariée à un autre homme. — Cette aimable conversation se tient ordinairement ventre contre ventre, avec des baisers et des soupirs à la clef.
Copuler. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Pour me copuler amoureusement.(Moyen de parvenir.)
Coquardeau. Galantin, nigaud, bavard. — Gavarni a cru inventer Monsieur Coquardeau : il se trouvait déjà dans Rabelais.
Coquille. La nature de la femme — dans laquelle l’homme aime à faire entrer son petit limaçon, qui y bave tout à son aise. Con, cha ? demanderait un Auvergnat.
Et Laurette, à qui la coquille démangeait beaucoup, s’y accorda facilement.Ch. Sorel.
Coquine. Femme ou fille qui aime l’homme — ou qui fait semblant de l’aimer pour avoir son argent.
Avec ton piston qui fascine
La fille honnête et la coquine,
On assur’ qu’il possède encor
Le talent de donner du cor.
Nous sommes liés le baron et moi par nos coquines.H. de Balzac.
Corbillon. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Là, près de la jeune Thémire
À l'œil vif, au teint vermillon,
Qui rougît, et qui n’ose dire
Ce qu’il faut dans son corbillon.
Corde sensible (La). C’est, chez l’homme, son membre, chez la femme, son clitoris : on n’y touche jamais en vain.
Il n’est de femmes froides que pour les hommes qui ne sont pas chauds et qui ne savent pas toucher leur corde sensible.Léon Sermet.
Cornard. Cocu, porteur de cornes.
Ça fait toujours plaisir, lorsque l’on est cornard,
D’avoir des compagnons d’infortune…
Cornes. Attributs invisibles du cocu.
C’est bien le meilleur petit homme
Que Vulcain ait dans sa séquelle,
Il rit des cornes qu’on lui met ;
Lui-même il vous fait voir la belle.
Cornichon. Le membre viril, avec lequel les femmes aiment à accommoder leur viande.
Corridor d’amour. La nature de la femme, que l’on enfile volontiers lorsqu’on veut aller au Paradis.
Alors elle mit un genou en terre pour considérer plus attentivement la blancheur et le contour du ventre de Zaïrette, la rondeur de ses cuisses et surtout l’ouverture et l’entrée du corridor d’amour.La Popelinière
Cotillon (Le). Le femme en général — et surtout en particulier — qui vous fouette le sang et vous allume l’imagination avec ses façons provocantes de retrousser ses cottes et de remuer sa crinoline.
Coucher (Avoir un). Être retenue par un miché pour baiser avec lui toute la nuit, — dans l’argot des bordels.
Mélie ? Elle a un coucher, mon petit, faudra repasser demain.H. Monnier.
Coucher avec une femme. En jouir ; — par extension : Tirer un coup — même sur toute autre chose qu’un lit.
C’est signe que tu ne couchas
Jamais encore avec elle.
Un ange la prend dans ses bras,
Et la couche sur l’autre rive.
Monsieur sait mieux que moi, me dit-il, que coucher avec une fille, ce n’est que faire ce qui lui plaît ; de la à lui faire faire ce que nous voulons, il y a souvent bien loin.De Laclos.
Que veut-il donc ? Coucher avec une jolie femme et en passer sa fantaisie.La Popelinière.
Si j’ cède à tes beaux discours,
C’est parc’ que tu m’ cass’ la tête,
Car avec un’ fille honnête
On n’ couche pas avant huit jours.
Coucou. Oiseau jaune, de la race des cocus, aussi féconde que celle des mirmidons.
Les coucous sont gras,
Mais on n’en tue guère ;
Les coucous sont gras,
Mais on n’en tue pas ;
La crainte qu'on a de manger son père,
Son cousin germain, son oncle ou son frère.
Fait qu'on n'en tue guère,
Fait qu'on n'en tue pas.
Couenne. Le membre viril, — une cochonnerie.
Couilles. Testicules de l’homme.
De la pointe du vit le poinct,
Et vit li met jusqu’à la couille.
Mais si ma couille pissait telle urine, la voudriez-vous vous-sucer ?Rabelais.
On ne fait non plus cas des pauvres que de couilles ; on les laisse à la porte, jamais n’entrant.(Moyen de parvenir.)
Couillons. Les testicules.
Ô vit ! bande toujours, et vous, couillons propices,
Distillez votre jus,
Pour fixer à jamais les rapides délices
De mes sens éperdus.
Voyez la grande trahison
Des ingrats couillons que je porte :
Lorsque leur maître est en prison,
Les ingrats dansent à la porte.
Mes couillons, quand mon vit se dresse,
Gros comme un membre de mulet,
Plaisent aux doigts de ma maîtresse
Plus que deux grains de chapelet.
Couler. Avoir une coulante, une gonorrhée gagnée au service de la femme, parce qu’en effet le membre viril, à l’instar du suif qui coule d’une chandelle, filtre alors une chaude-pisse dans la culotte.
Ma pine encore vierge
Coula,
Ni plus ni moins qu’un cierge.
Voilà.
Coup. L’acte vénérien, qui est, en effet, un choc — agréable pour celle qui le reçoit comme pour celui qui le donne.
L’autre jour un amant disait
À sa maîtresse à basse voix,
Que chaque coup qu’il lui faisait
Lui coûtait deux écus ou trois.
Tu voudrais avoir pour un coup
Dix écus ; Jeanne, c’est beaucoup.
Pour l’avoir fait deux coups en moins de demi-heure,
C’est assez travailler pour un homme de cour.
Il faut toujours se faire payer avant le coup.Tabarin
L’homme philosophal que cherche, sans le trouver, la femme, est celui qui ferait réellement les cent coups.J. Le Vallois.
Coup de canif dans le contrat (Donner un). Tromper son mari au profit d’un amant, sa femme au profit d’une maîtresse.
Et puis ces messieurs, comme ils se gênent pour donner des coups de canif dans le contrat ! La Gazette des Tribunaux est pleine de leurs noirceurs ; aussi nous sommes trop bonnes.L. Festeau.
Coup de croupe. Coup de cul que donne la femme dans l’acte copulatif.
Elle a un coup de croupe des plus distingués.La Popelinière.
Coup de cul. Jeu des reins dans lequel excellent les femmes, ce qui nous procure du plaisir et à elles des rentes — quand elles ne sont pas trop prodigues et qu’elles n’ont pas de maquereaux.
Pourtant, si j’en crois mes propres rivales,
Je réveillerais le plus mort des morts
D’un coup de ce cul qu’ici tu ravales
Sans en éprouver le moindre remords.
Ta fortun’ n’est pas faite :
Allons donc, y pens’-tu !
Encore un coup d’ cul,
Jeannette,
Encore un coup d’ cul.
Coup du macaron. Tour de force facile à figurer, mais impossible de mener à bonne fin. — L’homme est couché sur le dos, le bracquemart en l’air. La femme s’assoit dessus et s’introduit dans le vagin ce pivot de chair. Alors, s’aidant des pieds et des mains, elle tâche de tourner et de figurer l’aiguille du jeu de macarons. L’inventeur de ce divertissement m’assure « qu’à tous les coups l’on gagne. » — Je me permets d’en douter… et vous ?…
Sur l’assise d’une pine
Pivotant comme un toton,
Aimes-tu mieux en gamine
Tirer l’coup en macaron ?…
Coup du matin (Le). Celui qui se tire forcément lorsqu’on se réveille, parce qu’à ce moment on bande toujours, soit qu’on ait dormi sur le dos, soit qu’on ait envie de pisser, et que toute pine qui bande a le devoir de décharger.
Pour le coup du matin j’ai de l’aversion,
Et je ne m’y soumets qu’avec répulsion.
Coup du milieu (Le). Celui qui se tire vers le milieu de la nuit, après un léger repos, nécessité par la fatigue des coups précédents, et avant le repos définitif qui précédera le coup du matin.
Et l’on ne voit pas une belle
Refuser le coup du milieu.
Couper la mèche (Se). S’émasculer volontairement, — pour ne plus prendre feu auprès des femmes.
Puisque aimer offense Dieu,
Qu’un sûr moyen nous empêche ;
Dès qu’on redoute le feu,
Que ne coupe-t-on la mèche ?
Coup qui porte. Coup chargé de sperme prolifique, dont le résultat naturel est un enfant.
Pour neuf mois que l’on passe en délices et plaisirs, on n’engrosse qu’une seule fois, et… tous les coups ne portent pas.
Courailler. Baiser en ville, et fréquemment, brunes ou blondes, rousses ou cendrées, bourgeoises et lorettes, servantes et maîtresses.
Vous l’auriez empêché de courailler.
Coureur. Libertin, — parce qu’il court après toutes les femmes, comme un chien après toutes les chiennes.
Coureuse. Femme libertine qui court volontiers après les porte-queue, soit parce qu’elle y trouve son plaisir, soit parce qu’elle y trouve son intérêt.
Une fille inconnue, qui fait le métier de coureuse.Molière.
Courir. Baiser en ville et chez soi ; changer volontiers de maîtresses quand on est homme, d’amants lorsqu’on est femme.
Monsieur n’est pas heureux quand il court.H. Monnier.
J’aimerois mieux que tous les laquais de la cour courussent sur le ventre de ma femme, que d’être astreint à ne point faire l’amour.(Les Caquets de l’accouchée.)
Courir la gueuse. Hanter les bordels et les bals publics, où l’on peut faire une femme nouvelle tous les jours.
Mais j’oublierai cette folle amoureuse,
Tra la la, la la la la la,
Et dès ce soir, je vais courir la gueuse !
Tiens, voilà Carjat !…
Courir le guilledou. Faire le libertin ; rechercher les grisettes, les femmes faciles, pour coucher avec elles. Se dit aussi pour : Faire le métier de gueuse.
J’aurais pu, comme une autre, être vile, être infâme !
Courir le guilledou jusqu’au Coromandel !
Mais jamais je ne fusse entrée en un bordel !
Courir une poste, des postes. Tirer un coup, des coups, autant qu’on le peut quand on est bon cavalier et qu’on ne se laisse pas désarçonner par le premier coup de cul de sa jument.
Course. Coup tiré avec une femme, que l’on fait ainsi voyager à cheval sur un bâton, comme sorcière allant au sabbat.
Argant, de ses nombreuses courses
Tout fatigué, s’échappe enfin,
Hélas ! il emporte ses bourses
L’amante qui supplie en vain.
Courte. Le membre viril — qui s’allonge si volontiers sous la douce pression d’une bouche ou d’une main de femme. — On emploie ordinairement ce mot en mauvaise part, pour désigner une pine d’une longueur médiocre et qu’on ne suppose pas, sur ses apparences, propre et faire jouir les femmes. Qu’importe qu’elle soit courte — pourvu qu’elle soit bonne !
Le jeune homme puceau l’appelle son affaire,
L’ouvrier son outil, la grosse cuisinière
Une courte…
En avant ! courtons,
Enfonçons les cons ;
À grands coups de cul, de pine et de roustons,
Faisons cramper les garces.
Courtisane. Professeur femelle de philosophie horizontale.
Aussi, j’aime tes courtisanes
Et tes nymphes, ô Titien,
Roi des tons chauds et diaphanes,
Soleil du ciel vénitien.
Les petites paysannes
Qu’on patine au coin d’un mur,
Ont, plus que les courtisanes,
Fesse ferme et téton dur.
Courtiser une femme. Chercher tous les moyens de se servir de sa courte avec elle et même s’en servir.
Mais pour que ce coureur de belles
Puisse, en dix heures seulement
Courtiser cinquante pucelles…
Ah ! qu’il faut de tempérament.
Cousin. L’homme qui baise une femme, qu’il lui soit ou non parent.
Cousine. Pédéraste passif ; variété de Tante, — les enculés portant presque tous des noms de femme, tels que ceux de : la Reine d’Angleterre, la Grille, la Marseillaise, la Fille à la perruque, la Léontine, la Nantaise, la Folle, la Fille à la mode, la Pipée, la Bouchère, etc.
Cousine de vendange. Femme que l’on baise sur la table de certains cabarets borgnes, moyennant bouteille et quelque monnaie.
M. de L’Aulne se fit égratigner à la place de sa cousine de vendange.Comte de Caylus.
Couvent. Bordel, où s’enferment volontairement les vierges folles.
Couvreur, Couvrir une femme. Homme qui baise, parce qu’en baisant il couvre de son ventre, en guise de toit, cette délicieuse habitation qu’on appelle la con de la femme, et que, sous prétexte d’empêcher la pluie d’y tomber, il inonde, lui, de son sperme.
Plus vous couvrirez une femme, plus il pleuvra.Tabarin.
Faut voir comm’ leurs femm’s sont couvertes.
Cracher à la porte. Décharger sur la motte d’une femme au lieu de le faire dans son vagin ; — ce qui s’appelle : tricher au jeu.
Ne fout que quand son vit lui crache
Pour tout soulaz dedans la main.
Cracher dans les broussailles. Éjaculer, non dans le vagin, mais sur les poils de la motte.
Crampe d’amour. L’érection. — Voir aussi Tirer sa crampe.
Le grivois à l’aspect des lieux qu’il envisage,
Où nichent mille attraits qu’il lorgne tour à tour,
Se sent atteint d’une crampe d’amour.
Cramper. Baiser, — parce que dans la jouissance qu’amène la conjonction de deux créatures d’un sexe différent, il y a un spasme, une crampe.
Puissé-je…
… Cramper dans le cul
De ma blonde.
Crampeuse. Synonyme de jouisseuse, — Fille publique qui crampe — c’est-à-dire qui jouit aussi bien avec un miché qu’avec un amant.
Crapaudine. Expression tirée du langage culinaire. Les pigeons à la crapaudine ont les pattes rentrées en dedans. De même, la femme étendue sur le dos et recevant le vit dans son con afin de mieux le faire glisser jusqu’au fond du vagin, lève ses deux jambes en l’air, les replie sur l’homme, les appuie sur son dos et l’attire à elle autant qu’elle peut. Il voudrait s’en défendre, ce serait inutile ; il faut que sa pine pénètre jusqu’à la matrice, qui vient d’elle-même se présenter à ses coups. Plus les coups sont forts, plus ils plaisent à la femme jeune et bien portante. Bien des couchettes ont été cassées avec ce jeu-là ; aussi, maintenant, on les fait en fer.
Marie se colle à mon ventre
Et pour que tout mon vit entre
Jusques au fin fond de l’antre
Enflammé par Cupidon,
Elle fait la crapaudine.
Vraiment, cette libertine,
Si je n’étais qu’une pine
M’engloutirait dans son con.
Créature. Nom que, dans leur mépris — qui ressemble beaucoup à de l’envie, — les femmes honnêtes donnent à celles dont le métier est de ne l’être pas.
Mon mari a eu l’infamie de faire venir cette créature dans ma maison.Gavarni.
Creuset. La nature de la femme.
Ma femme tempeste
Dans son cabinet
Je luy mets mon reste
Dedans son creuset.
Crever l’œil. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, ou dans le cul d’un homme.
Un jeune homme qui venait la lance en arrêt pour te crever l’œil.D’ablancourt
Crevette. Lorette. — Mot de création tout-à-fait récente.
Le petit crevé une fois affirmé, il a fallu lui trouver sa femelle, et à sa femelle donner un nom ; une dérivation toute naturelle a conduit au nom de crevette.Nestor Roqueplan
Cristalline. Maladie vénérienne de l’anus, — ce que les satiriques latins appellent crista, ou marisca. Ce sont des espèces de caroncules, de crêtes, que font pousser là les habitudes sodomiques. — C’est à tort que M. Louis Protat a, dans sa parodie de Lucrèce, dit :
Mais là, de tous les maux que redoute une pine
Chancres, crêtes de coq, vérole, cristalline…
La pine la donne, mais ne la reçoit pas, — comme une noble et charitable dame qu’elle est.
Croquer. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Par où le drôle en put croquer,
Il en croqua.
Tout
Est de votre goût,
Vous croquez tout.
Croquer une femme. La baiser, ce qui est une friandise exquise.
C’est que la plupart sont des goulus, qui ne veulent des femmes que pour eux : ils ont beau faire, on en croquera toujours quelques-unes à leur barbe.(Théâtre italien.)
Croupe (La). Les reins, dont la femme joue si merveilleusement à notre bénéfice.
La torsion lascive de sa croupe.H. de Balzac.
Une gorge bien ferme et des fesses bien blanches,
Une croupe soignée, un beau cul et des hanches.
J’aime à voir onduler vos croupes dans le soir,
Monstres dont on voudrait être les Hippolytes.
Croupion. Nom qu’on donne aux fesses.
Quel superbe croupion elle a, cette drôlesse !
Cueillir la fraise, la noisette, la fleur, un bouton de rose sur le nombril. Tirer un coup.
Ah ! qu’il fait donc bon
Cueillir la fraise,
Au bois de Bagneux,
Quand on est deux.
Mais souffre que je puisse cueillir le fruit, dès si longtemps promis à ma pure et sainte fidélité.P. de Larivey.
Je craignais qu’elle ne laissât cueillir la belle fleur de son pucelage sans en tirer profit.Ch. Sorel.
Par ma fine, je suis perdue,
Disait Babet à son seigneur,
Qui par méprise, en lui cueillant sa fleur,
La greffa d’un beau fruit.
Vous abusez, car Meung, docteur très-sage,
Nous a décrit que pour cueillir la rose
Riche amoureux a toujours l’avantage.
Cueillir une femme. Prendre un pucelage, — les femmes étant des fleurs, au dire des poëtes qui les mettent dans leur herbier au lieu de les foutre dans leur lit.
… Je te vois pâlir,
Lui dis-je, et de plus tressaillir,
Quand je suis prêt à te cueillir.
Cul (Le). Les fesses, l’anus et les parties génitales tout ensemble.
Que ton petit cul est rond et potelé ! Qu’il est bien fait !…
Un cul dur comme un marbre et plus blanc que l’ivoire.
Vous assurez, belle, farouche,
Que l’amour ne peut vous brûler :
Si votre cul pouvait parler,
Il démentirait votre bouche.
Et nous autres,
Pauvres apôtres,
Pauvres moines…
Ne foutons que des culs crottés…
Eleïson !
Louyson a le cul crotté
Tout ainsi qu’un veau garotté
Que l’on traîne parmy la rue…
Gai, gai, l’on est chez nous
Toujours en fête
Et cul par-dessus tête ;
Gai, gai, l’on est chez nous,
Toujours en fête et sens dessus dessous.
Cul, cul pour la vertu !
Je suis putain, je veux faire mes farces ;
Cul, cul, pour la vertu !
Je suis putain, je veux montrer mon cul !
Dieu fit le con, ogive énorme,
Pour les chrétiens,
Et le cul, plein cintre difforme,
Pour les païens…
Ah ! je n’y tiens plus !… le cul me démange…
Qu’on m’aille chercher l’Auvergnat du coin,
Car je veux sentir le vit de cet ange…
Enfoncer mon con comme avec un coin.
Culbuter une femme. En jouir, — parce que, pour en arriver là, il faut la renverser sur le dos.
Mademoiselle, aimez-vous bien à être culbutée ?Sorel.
Culeter. Faire l’acte copulatif, qui exige de part et d’autre un fort remuement de cul.
Elle en entretenait de tous prix et tous âges,
Même leur apprenait cent divers culetages.
Depuis grosse garce devint,
Et lors culetait plus que vingt.
Ci-gist qui est une grand’ perte,
En culetis la plus experte
Qu’on sut jamais trouver en France.
Culiste. Homme qui préfère le cul au con, — élevé, sans doute, à l’école anormale des RR. PP. Jésuites.
Il n’est à présent que des sots
Qui se disent conistes ;
Les philosophes, les héros
Ont tous été culistes.
Culot de fromage (Le). Ce qui reste au fond des vagins qu’on n’a pas le soin de les bien récurer lorsqu’ils ont servi à faire la cuisine de l’homme.
Malgré l’ culot de fromage
Qu’on est sûr d’y rencontrer,
Ma gueul’ ne f’ra pas naufrage
Si mon nez n’ vient à sombrer.
Culte de Sapho (Le). Lesbicus amor. L’amour d’une femme pour une autre femme, à l’exemple de celui dont était possédée l’amante méprisée de Phaon.
L’Opéra dit tout haut
Que St.… la prima donne,
Avec fureur s’adonne
Au culte de Sapho.
Cul terreux. Paysanne, qui ignore l’usage de la cuvette, et qui a autant de crasse au vagin qu’aux mains.
Cuvette. Vase qui joue un grand rôle dans la vie des filles d’amour ; elles y touchent aussi souvent qu’aux pines de leurs contemporains. Un homme est monté ; pendant, qu’il redescend, la cuvette se remplit d’eau, avec quelques gouttes de vinaigre de Bully, et la main travaille à déterger l’intérieur de la petite caverne dans laquelle il vient de faire ses nécessités spermatiques. Si Paris pouvait se taire, de six heures du soir à minuit, on entendrait un bruit formidable de cuvettes, jouant toutes le même air, une sorte de ranz des vaches plein de mélancolie, car il paraît que cela n’est pas amusant de se laver ainsi trente fois par soirée.
Cyclope. L’outil qui n’a qu’un œil, ou plutôt l’ouvrier qui forge les enfants : — Le vit.
Chez la Constant, Berthe aux merveilleux charmes,
Beau travail et fermes appas,
De mon Cyclope a fait couler les larmes
Bien souvent, hélas !…
Daim. Le monsieur qui paie les filles pour être trompé par elles avec leurs amants de cœur ; le mâle naturel de la biche.
Des daims ! J’ôte jamais mes frusques, moi.Lemercier de Neuville.
Dame aux camélias. Femme entretenue, qui joue quelquefois à la ville le rôle de Marguerite Gautier (Marie Duplessis) avec un coiffeur de son quartier, qu’elle aime ou fait semblant d’aimer, dans un accès de vertu — heureusement très-court.
Quand la lorette arrive à la prospérité, elle change de nom et s’appelle Dame aux Camélias.Edmond Texier.
Dames (Ces). On appelle ainsi un groupe de femmes, célibataires ou non, qui vivent, travaillent ou se divertissent ensemble :
Ces dames du corps de ballet, ces dames du théâtre, ces dames les étudiantes, ces dames du Casino, de Mabille, etc., etc. — En famille, le fils sortant avec sa mère et ses sœurs dit : Je vais au théâtre avec ces dames. — Dans les ateliers de femmes, chez les couturières, les modistes, les lingères, etc., on dit mesdemoiselles… ces demoiselles. — Au bordel, on dit : « Toutes ces dames au salon ! » — Être dame, est le rêve que caresse toute jeune fille sage qui désire sa liberté.
Danse (La), à plat, la basse danse, la danse du loup. L’acte vénérien, pendant lequel les deux acteurs se trémoussent en cadence, coups de cul de ci, coups de queue de là, — ce qui les échauffe bien plus que n’importe quelle varsoviana.
L’époux remonte, et Guillot recommence.
Pour cette fois le mari vit la danse
Sans se fâcher.
Il lui enseigna la danse du loup, la queue entre les jambes.(Moyen de parvenir.)
Je crois que tu ne te ferais point prier de danser le branle de un dedans et deux dehors.Tournebu.
La danse est pour les jeunes filles ce qu’est la
classe pour les adolescents, une école protectrice de la sagesse, un préservatif des passions naissantes. Le célèbre Locke recommande expressément d’enseigner aux enfants à danser dès qu’ils sont en état de l’apprendre. La danse porte en soi une qualité éminemment réfrigérante et, sur tout le globe, les tempêtes du cœur attendent, pour éclater, le repos des jambes.Lemontey.
À quinze ans, la danse est un plaisir, à vingt-cinq ans un prétexte, à quarante ans une fatigue.Ad. Ricard.
Dard. Le membre viril — avec lequel on pique les femmes, qui aiment toutes à être ainsi piquées.
… Il devient dard avec le pioupiou.
Ce brutal, ce Maure arrogant,
Dans son amoureuse tempête,
S’élance au cul, le dard en main.
Déballage. Le déshabillé des femmes. Telle qui, sur le boulevard, avec sa crinoline et les tromperies ouatées de son corsage, a un aspect très-appétissant, n’a plus, une fois nue, que des séductions de manche à balai.
Faut voir ça au déballage… y a p’t’ être plus d’ réjouissance que d’ viande là-dessous.Lemercier de Neuville
Débander. Sentir son membre devenir mou, de dur qu’il était auparavant, soit parce qu’on a tiré un coup et qu’on est fatigué, soit parce qu’on ne se sent pas inspiré.
Tu ne me serres pas le vit comme tantôt… je sens que je débande.La Popelinière
Débaucher une fille. Lui prendre son pucelage et lui donner le goût de la pine — qu’elle ne perdra plus désormais qu’en perdant le goût du pain.
Décalotter. Découvrir le prépuce qui recouvre le gland du phallus, soit en bandant trop fort, soit en jouant avec, pour examiner son état sanitaire. — J’aime cette habitude de politesse du membre viril, ôtant respectueusement sa calotte devant la femme — quelle qu’elle soit. Il est vrai qu’en l’ôtant ainsi sans précaution, il s’expose à s’enrhumer — et à couler : mais il a été poli, mais il a été galant, l’honneur est sauf.
Un vit, sur la place Vendôme,
Gamahuché par l’aquilon,
Décalotte son large dôme
Ayant pour gland… Napoléon !
Décharge. Éjaculation.
Il faut que la femme, dans le point de la décharge, si elle veut que le coup porte, tienne les fesses serrées l’une contre l’autre et ne se remue en façon quelconque que tout ne soit fait et achevé !Mililot.
L’éclair brille, Jupiter tonne,
Son vit n’en est point démonté ;
Contre le ciel sa tête altière
Au bout d’une courte carrière,
Décharge avec tranquillité.
Ah ! tu ne t’en iras pas que je n’aie déchargé.La popeliniere
Les capotes mélancoliques
Qui pendent chez le gros Millan,
S’enflent d’elles-mêmes, lubriques,
Et déchargent en se gonflant.
Déconner. Sortir du con de la femme, soit parce qu’on a fini, soit parce qu’elle remue trop les fesses. Il y a des gens qui peuvent, comme l’Ascylte de Pétrone, rester deux jours sur une femme. Heureux Ascylte ! Plus heureuse femme !
Ah ! me voilà déconné !La Popelinière.
Le vit alors, bien convaincu
Qu’on ne peut voir un con vaincu,
Renonce à la victoire :
Il déconne et s’adresse au cu.
Avec cet outil-là, je puis, sans me gêner
Fournir mes douze coups, dont six sans déconner.
Découcher. Aller passer la nuit au bordel quand on est homme, hors du bordel quand on est fille.
Excusez-moi, mais, fidèle à mes devoirs de mari, je n’ai jamais découché et ne découcherai jamais.Lireux.
Décrotter une femme. La brosser vigoureusement avec son vit, de façon à lui désobstruer le con, si par hasard il était embarrassé et embroussaillé de restants de sperme ou de sang menstruel.
Il me répond : Ne te fâche, Babeau,
Avant partir tu seras décrottée.
Dédale. La nature de la femme, où le membre viril s’égare souvent, lorsqu’elle est trop large ou qu’il est trop petit, — bien qu’il ait la main d’Ariane pour le conduire au bonheur.
Ce beau dédale qu’il contemple
Avec des yeux étincelants,
Fait naître et couler dans ses sens
Une ardeur qui n’a point d’exemple.
Déduit. L’acte amoureux, — du verbe latin deducere, tirer, faire sortir, c’est-à-dire, en vieux français, se divertir en tirant — un coup.
Qu’il ne manquait ou de jour ou de nuit,
Sous prétexte de voir son ingrate maîtresse,
De faire naître avec adresse
Un rendez-vous pour l’amoureux déduit.
L’homme noir, friand du déduit,
De dire : l’aventure est bonne.
Il est minuit,
C’est l’instant du mystère,
Il nous invite à l’amoureux déduit.
Déflorer une fille. Lui enlever son pucelage, — une rose diablement épineuse.
Si fut-il admiré pour masle très-puissant
D’en avoir une nuit défloré demi-cent.
Dégeler son membre. L’introduire à moitié roide dans le vagin d’une femme dont la chaleur le force à grossir et à brûler lui-même.
Un jour d’hiver Collas tout éperdu
Vint à Catin présenter sa requête
Pour dégeler son chose morfondu.
Demi-castor. Femme de moyenne vertu.
Deux de ces filles qu’on appelle dans le monde demi-castors, se trouvèrent, par hasard, assises près de moi l’autre jour au jardin des Tuileries.(Correspondance secrète.)
Demi-vertu. Femme qui n’est pas encore fille.
Et ces d’mi-vertus à panache,
Tendres à cent écus par mois.
Demoiselle. Fille, dirait le portier de Prud’homme — qui est encore garçon, — parce qu’elle n’est pas mariée. — Se dit aussi pour pucelle.
Par hasard la trouvant d’moiselle,
À son pèr’ je d’mandai la belle.
Demoiselle des Tuileries. Vieille fille en quête d’un mari.
La demoiselle des Tuileries appartient aux Tuileries à titre de meuble, comme la statue de Méléagre ou comme celle de Spartacus. — Elle avoue vingt-cinq ans, et en a trente bien sonnés. Elle est arrivée à cette époque fatale de la vie, où l’on dit : Voilà une femme qui a dû être fort bien. De trente à trente-cinq ans elle dissimule la tristesse qui la gagne, elle s’efforce de sourire. Quand elle voit passer à sa portée un bel enfant avec des cheveux blonds, elle l’attire a elle, l’embrasse tendrement et pousse un profond soupir qui veut dire : j’aurais été si bonne mère ! — Les trente-cinq ans arrivent : oh ! alors, c’est l’énergie du désespoir, c’est la rage, une fureur. La demoiselle des Tuileries s’accroche à tout ; elle est prête à tout ; elle épousera, si on le veut, avec un égal empressement, un jeune homme de dix-huit ans qui veut s’émanciper, ou un vieillard qui cherche une garde-malade… — À quarante ans, le rôle de la demoiselle des Tuileries est fini ; elle prend le mariage en horreur, elle est vieille fille et restera vieille fille…E. Glorieux.
Demoiselle du Pont-Neuf. Fille ou femme sur le ventre de qui tout le monde passe, a passé, ou passera.
Dénicheur de fauvettes. Libertin, dont l’unique occupation est de faire la chasse aux connins, de dénicher les pucelages pour son propre compte.
Dépenser ses côtelettes. Tirer un coup, parce que le sperme est le résultat de la nourriture absorbée. — Cette expression a été employée pour la première fois dans une nouvelle à la main du Figaro, dont le parquet a ri — sans la poursuivre comme outrage à la morale publique. Une dame avait un amant pauvre, qu’elle invitait souvent à dîner chez elle, afin de lui confectionner un sperme de bonne qualité et de le forcer à bander en temps utile. Un jour elle s’aperçut qu’il la trompait pour une autre femme ; elle s’en plaignit amèrement à une de ses amies, en disant : « Il va dépenser ailleurs les côtelettes qu’il mange chez moi ! »
Dépuceler une fille. La débarrasser, à coups de pine, du fardeau de sa virginité ; briser la cloison de l’hymen pour entrer dans son divin retrait, — où déjà, peut-être, est entré l’indiscret médium.
Il trouve son écolière sur le lit, qui l’attendoit, dont il jouit à son souhait, et la dépucelle. Mililot.
Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi.Brantôme.
Çà donc, mon cœur et ma rebelle,
Çà mon âme, çà mes amours,
Qu’à ce coup je vous dépucelle.
La nouvelle mariée fit pourtant si bien qu’elle dépucela son mari.Tallemant des Réaux.
Dépuceleur de nourrices. Fat qui joue au don Juan, qui prétend avoir mis à mal une infinité de pauvres innocentes, et qui n’a jamais baisé que des gourgandines.
Dernière faveur (La), Ainsi appelait-on, au xviiie siècle, la complaisance qu’une femme avait de prêter son derrière à un homme après lui avoir prêté son devant. Cela résulte clairement de ce passage des Tableaux des mœurs du temps, de La Popelinière :
— Comment donc, comtesse, vous ne lui avez pas encore accordé la dernière faveur ? — Non certes, je m’y suis toujours opposée. — Cela vous tourmentera et lui aussi, ma petite reine ; il faut bien
que vous fassiez comme les autres. Les hommes sont intraitables avec nous jusqu’à ce qu’ils en soient venus là.(Dialogue xvii.)
Aujourd’hui, la Dernière faveur, dans le langage de la galanterie décente, c’est la coucherie pure et simple — et c’est déjà bien joli.
Derrière (Le). Le cul, soit de la femme, soit de l’homme.
Et pour peu que, d’un air tendre,
On dirige un doigt savant,
On les voit se laisser prendre
Le derrière et le devant.
Phœbus, au bout de sa carrière,
Put les apercevoir tous deux,
Le brigadier dans le derrière
Agitant son membre nerveux.
Pour offrir
Son devant aux madames,
Son derrièr’ ferme et doux
Aux époux.
Désarçonné (Être). Ne plus bander, pour avoir trop bandé ; — femme, faire déconner son fouteur.
L’étudiant qui n’est pas encore désarçonné.Henri Monnier.
Je désarçonnai mon cavalier, qui n’avait pas encore fini sa course.(Meursius.)
Descendre. Aller faire la rue, dans l’argot des filles de bordel, qui descendent le plus souvent qu’elles peuvent, afin d’être montées d’autant.
Va t’ êt’ onze heures, j’ descends pus… Nous allons nous coucher, dis, veux-tu ?Henri Monnier.
Desgrieux. Maquereau, amant de cœur d’une femme galante. — Tout le monde a lu le roman de l’abbé Prévost d’Exiles, intitulé Manon Lescaut, et, l’ayant lu, sait que dans ce roman — qui a l’air d’être une histoire arrivée — le chevalier Desgrieux joue le rôle de maquereau, et même un peu d’escroc.
Dessus du panier des amours (Le). Le pucelage des jeunes filles, auquel personne n’a encore touché du bout de la queue.
Ces messieurs du faubourg ont le dessus du panier des amours, et, comme ils ont l’appétit et les dents de la jeunesse, ils mordent aux grappes lorsqu’elles ont précisément toute leur fraîcheur, toute leur saveur, tout leur parfum.A. Delvau.
Desserrer les genoux. Consentir à se laisser baiser. Ouvrir les cuisses pour recevoir un homme, de même qu’on ouvre la bouche et desserre les dents pour recevoir un vit.
Un cordelier d’une riche encolure,
Large de quarrure,
Fier de son pouvoir,
Prodigue du mouchoir,
Au coin d’un bois rencontra sœur Julie,
Lui dit : Je vous prie,
Çà, dépêchez-vous,
Desserrez les genoux.
Deux adjoints (Les). Les testicules, qui accompagnent partout le membre viril, — le maire naturel de Confoutu.
Ses deux adjoints lui font escorte ;
Mais, par un caprice nouveau,
Tous les deux restent à la porte :
Il entre seul à son… bureau.
Deux bibelots (Les). Les testicules, avec lesquels les femmes se plaisent à jouer.
Donne-moi tes deux bibelots, mon chéri, que je les pelote.Jean Du Boys.
Deux oreilles. Les deux couilles.
Tu ronfles, tu sommeilles ;
Tu mérit’rais, dans c’ cas,
Puisque tu n’ t’en sers pas,
Que j’ te coup’ les deux oreilles…
Adrien, c’ n’est pas bien, etc.
Deux sœurs (Les). Les deux fesses, inséparables.
Deux trous (Les). L’anus et le con.
Le trou du cul, le trou du con,
Sont deux trous qui me semblent farces :
Par l’un, on jouit d’un garçon
Et par l’autre on jouit des garces.
Tous les deux me sont défendus ;
Mais puisqu’il faut que je me perde…
Je préfère le trou du cul,
Malgré mon dégoût pour la merde.
Devant (Le). Les parties sexuelles de l’homme et de la femme.
Le p’tit gueux, près des femmes,
Bientôt s’ mit à courir,
Pour offrir
Son devant aux madames.
On pourra désormais avoir confiance en moi, car on dit communément qu’il faut se défier du devant d’une femme, du derrière d’une mule, et d’un moine de tous les côtés.(Le Moine sécularisé.)
Ah ! mon Dieu, quelle injustice que l’honneur d’un homme dépende du devant d’une femme.Ch. Sorel.
Dévirginer. Ôter la virginité.
Ceux-ci ne trouvèrent pas d’autres moyens que de les dévirginer eux-mêmes avant qu’elles ne pussent tenter personne.Pigault-Lebrun
Oui, tout semblait m’annoncer qu’enfin j’allais être, et même très-agréablement, dévirginée.(Mon Noviciat.)
Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur,… je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir.(Mémoires de miss Fanny.)
Devoir (Le). La fouterie, qui est en effet le premier des devoirs, le plus sacré, celui auquel on manque le moins tant qu’on est jeune et qu’on sait jouer des reins.
Allons ! rentre chez toi, père de famille ! et fais ton devoir près de ta femme, cela dût-il te valoir un enfant !Lemercier de Neuville.
Puis quand on vint au naturel devoir,
Ah ! dit Catin, le grand dégel s’approche.
Vrai, dit-il, car il va pleuvoir.
Diligence (la) de lyon. C’est une des postures (voir ce mot) les plus curieuses et les plus rares. Nombre de grands amateurs de Vénus sont morts sans la connaître ; c’est que, pour l’exécuter, il faut trouver une femme qui réunisse deux qualités rares : l’ardeur, d’abord. Nombre de femmes feignent d’être ardentes pour plaire à l’homme qu’elles veulent séduire, mais ne sont au fond que de simples patients et non des agents, et ici il faut que la femme soit agent et que l’homme soit patient. Ensuite, il faut qu’elle ne soit pas neutralisée par une sotte pudeur, résultat de la tyrannie des hommes exercée continuellement jusqu’ici sur les femmes. Quand une femme donc est ardente et libre, elle prend un homme qui lui plaise sous tous les rapports ; elle le met nu comme un ver, l’étend sur un lit en lui mettant des coussins sous la tête et sous les reins, et toute nue elle-même, elle se met à cheval à cru sur lui, s’embrochant sur le pivot naturel, c’est-à-dire sur son vit. Alors, elle fait comme le postillon sur un des chevaux des anciennes diligences de Lyon. S’appuyant un peu sur les épaules de son amant, elle s’avance en chevauchant et le vit se relève près du ventre de l’homme. Elle recule et le vit se renfonce dans son con jusqu’à la garde. Elle s’anime ; elle va de plus fort en plus fort, comme si la diligence parcourait un chemin raboteux. Ses yeux s’égarent, ses cheveux se dénouent. Elle jouit, elle jouit, mais elle va toujours ; elle va jusqu’à ce qu’elle soit tout à fait exténuée de décharge spermatique ; car il faut remarquer que l’homme, étendu sur ses coussins, ne pouvant pas bouger, bande de plus en plus, jusqu’à la fin, mais ne décharge pas. La femme tombe alors comme morte dans les bras de son amant, lequel, tout enflammé, finit de son côté comme il peut.
« Je serai bien aimable, je me mettrai toute nue, dit-elle insidieusement. — Passe ton chemin, répond le fidèle époux, ayant encore présente à la pensée l’image des charmes de sa jeune moitié. — Je te ferai le grand jeu ! — Non — Feuille de rose ! — Non. — Le tire-bouchon américain ? — Connu… tu m’ennuies. — Eh bien, tiens, tu me plais, viens, tu ne payeras pas et nous ferons la diligence de Lyon… »(Fantaisiste, I, 177.)
Dispensaire. Endroit spécial, à la préfecture de police, où sont obligées de se rendre une fois par semaine les filles en carte, afin d’y subir de la part des médecins qui s’y trouvent, une visite minutieuse de santé.
Divertir (Se). Baiser ferme et dru, ce qui est encore le moins trompeur de tous les plaisirs humains.
Il s’en allait, contre son gré, voir quelque fille pour se divertir, et, étant là, s’efforçait si fort sur elle qu’il en était allégé.Mililot.
Et cherche un ami jeune et beau,
Par qui tu sois mieux divertie.
Au lit le divertissement
Qui se donne entre deux courtines,
Tient un peu trop du sacrement.
Docteur (Le). Le vit, — qui sert en même temps de remède.
Vieilles, jeunes, laides, belles,
Toutes aiment le docteur,
Et toutes lui sont fidèles…
Toutes ? non, c’est une erreur :
On dit qu’il en est entr’elles,
Dans la crainte d’un malheur,
Qui se passent du docteur.
Doigt. Le membre viril, que nous insinuons si volontiers dans le dé de la femme.
Et moy d’un seul petit coup
J’ay gagné la chaude-pisse,
Et du doigt de quoy je pisse
On m’en a coupé le bout.
Il cherche le temps et le lieu
Pour mettre le doigt du milieu
Dans la bague de ta nature.
Sans y réfléchir j’enfonçai
Ce pauvre doigt jusqu’à la garde
Ma seringue, sans nul obstacle,
Peut seule opérer un miracle :
Pour guérir radicalement,
Prenez un doigt de lavement.
Ce passe-temps partout d’usage
Favorise plus d’un amant :
La fillette innocente et sage,
Par là s’engage très-souvent.
L’amour qui toujours nous partage
A soin que tout soit débrouillé,
Il dissipe plus d’un nuage
En conduisant le doigt mouillé.
Doigt de cour. Le médium de la main droite, qui sert à branler les femmes.
Savez-vous pourquoi nos belles
Sont si froides en amour ?
Ces dames se font entr’elles,
Par un ingénieux retour,
Ce qu’on nomme un doigt de cour.
Dondon. Femme facile, qui se laisse prendre le cul par le premier venu, et, au besoin, se laisse baiser par lui.
Toinette, fraîche dondon,
Chantait ainsi son martyre.
Don d’amour. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.
Oui, mais aussi nous gagnons quelque chose,
Dit la jeune Ève, et son souris propose
Le don d’amour.
Je ne fais que requérir,
Sans acquérir,
Le don d’amoureuse liesse.
Conclusion, que Renaud sur la place
Obtint le don d’amoureuse merci.
Donner dans l’œil à un homme ou à une femme. Donner envie à un homme de coucher avec une femme, ou à une femme de coucher avec un homme.
Il m’a dit que votre chienne de mine lui avait donné dans l’œil.
Donner du bon temps (Se). Passer sa jeunesse à baiser les filles, quand on est homme, et à se faire baiser par les hommes, quand on est fille. C’est le Aimons ! aimons ! de M. Alphonse de Lamartine.
Où qu’est le mal après tout ? On béquille, on s’amuse, on s’donne du bon temps, on oublie sa misère : c’est toujours ça d’ gagné.
Not’ vivandière
S’en donna tant,
Qu’il survint un enfant.
Se donner à crédit pendant qu’on est si belle,
Et pendant qu’on pourrait amasser des trésors,
Ma fille, proprement c’est là ce qu’on appelle
Faire folie de son corps.
Donner du contentement aux hommes. Savoir les faire jouir comme il faut, par des moyens que réprouve la morale et qu’autorise le bonheur.
Il dit qu’il me veut rendre une des plus habiles qui soient capables de donner du contentement aux hommes.Mililot.
Donner du mal. Communiquer la maladie vénérienne par le coït.
Elle est belle, ma Joséphine… et elle connaît son affaire !…
Mais, pas d’ bêtises, ô mon père ! elle vous donnerait du mal…Tisserand
Donner du mal (Se). Dans l’argot des filles publiques, c’est raccrocher fréquemment sur le trottoir, c’est monter souvent avec de nouveaux michés.
Mais, va, c’est égal,
Je m’ donnerai du mal,
Je veux c’ soir, bravant Saint-Lazare.
Labourer l’ persil.
Donner du plaisir. Faire jouir un homme à coups de cul, ou une femme à coups de queue.
Il faut de tous ces dons savoir bien se servir,
Savoir les employer à donner du plaisir
À ceux qui dans nos bras cherchent la jouissance.
Donner la sauce. Donner la vérole,
« .....Présent le plus funeste
Que puisse faire aux vits la colère céleste. »
Donner l’assaut. Baiser une femme, monter sur elle et entrer par la brèche que vous savez.
Dames, dansez, et que l'on se déporte,
Si m’en croyez, d’écouter à la porte,
S’il donnera l’assaut sur le minuit.
Donner l’aubaine. Baiser une femme, qui s'en trémousse beaucoup — de joie.
Aussi la dernière du bout,
Se pâmant, cria : Le roi fout !
Et chanta : Bon !
Le roi Salomon
M’en a donné l’aubaine !
Donner le picotin. Baiser une femme — qui mourrait d’inanition sans cette ration d’amour quotidien.
Un dimanche matin, il cuidait lui donner le picotin.(Moyen de parvenir.)
Donner le plaisir à une femme. Besogner du membre dans son vagin.
Témoin son père, qui a donné le plaisir à Marguerite, la servante que vous avez chassée.Mililot.
Donner sa rose. Offrir son pucelage sur l’autel du dieu Priape.
Ma fille, avant d’ céder ta rose,
Retiens bien ce précepte-là.
Donner un branle. Faire l’acte vénérien.
Mais quand quelqu’un lui donne un branle,
En l’absence de son cocu,
Vous diriez, comme elle se branle,
Qu’elle a des épines au cu.
Donner ou recevoir un clystère. Faire l’acte vénérien, — par allusion à la forme de la seringue que l’on introduit dans le cul. Aussi trouve-t-on dans les vieux auteurs, et notamment dans Rabelais, cette expression : Clystère barbarin dans le sens d’enculement. La seringue disparaît de jour en jour devant le clyso-pompe et autres irrigateurs : dans cinquante ans, nos petits-neveux ne sauront plus ce que c’est que de donner ou recevoir un clystère — barbarin ou non.
Donner un coup de cul. Se remuer sous l’homme, de façon à le faire jouir lorsque cela tarde trop.
En baisant, à propos donner un coup de cul.
Donzelle. Fille ou femme légère — comme chausson.
Tu veilleras à ce que la donzelle n’essaye pas de nous faire voir le tour.X. de Montépin.
Dos vert ou dos d’azur. Maquereau, souteneur de filles, parce que le scombre dont on a emprunté le nom pour flétrir ces sortes de gens a le dos d’un beau bleu métallique, changeant en vert irisé, et rayé de noir.
Écoute-moi, dos vert de ces putains sans nombre,
Ombre du grand Thomas qui de Priape est l’ombre.
Je ne suis pas un miché, je suis un dos d’azur.Lemercier de Neuville
Douce affaire. L’affaire de cœur, c’est-à-dire, du cul, douce à faire, en effet, bien que ses suites soient quelquefois amères. — Se donner, ou se coller une douce : se masturber.
Le portrait ravissant, l’image enchanteresse
Qu’en tout temps je me fais de ton con, de ta fesse,
De ta motte, des poils, blonds ou noirs, mais soyeux,
Qui viennent mollement frisotter auteur d’eux,
À mon organe cause une telle secousse,
Que j’ai beau tous les jours me coller une douce,
Dans mes rêves ton con m’agace et me poursuit,
Et me fait dans mes draps décharger chaque nuit…
Cette agitation me fatigue et me pèse :
Aussi, sans plus tarder, faut-il que je te baise.
Dresser. Venir en érection.
Enfin tant que nous sommes,
Combien de membres d’hommes
Nous avons fait dresser.
Drôlesse. Fille ou femme de mœurs plus que légères — qui souvent n’est pas drôle du tout, à moins qu’on ne considère comme drôleries les chansons ordurières qu’elle chante au dessert.
Mais tout n’est pas rose et billets de mille francs dans l’existence phosphorescente, fulgurante, abracadabrante de ces adorables drôlesses, qui portent leurs vingt ans sans le moindre corset.A. Delvau.
Dulcinée. Maîtresse ; femme entretenue ; fille publique.
Ma dulcinée est-elle venue ?Auguste Ricard.
Duo sans musique. L’acte vénérien, qu’on accomplit à deux sans faire aucun bruit, sans sonner un seul mot, en se contentant de soupirer.
Eau-de-vie. Le sperme. Équivoque facile à comprendre.
Il égoutta toute son eau-de-vie,
Puis se voulut restaurer de coulis.
Il lui faut de l’eau de vie
Pour la guérir, ce dit-on.
Je crois qu’elle avait envie
D’avoir de mon eau-de-vie.
Eau des carmes. Le sperme.
En dépit de mes larmes,
Négligeant mes appas,
Tu vends de l’eau des Carmes…
Mais… ne m’en offres pas !
Ébats. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.
Pour ses ébats il eut trois cents maîtresses,
Je n’en ai qu’une, hélas ! je ne l’ai plus.
Les filles sommeillaient encore,
Nul indice de leurs ébats.
C’est sur mon lit que s’ébat la friponne.
Ébaudir (S’). Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Je me veux ébaudir avec cette petite barbouillée.(La Comédie des Proverbes.)
Le preux Chandos à peine avait la joie
De s’ébaudir sur sa nouvelle proie.
C’est bon… je laisse une grosse heure entière
Mes deux paillards à l’aise s’ébaudir.
Écoutille (L’). La nature de la femme — dans l’argot des marins d’eau de mer et d’eau douce.
Allons, la garce, haut la quille !
Mon vit est crânement drissé ;
Ouvre moi-ta large écoutille,
Embarque-moi : je suis pressé.
Écraser des tomates. Avoir ses menstrues, dont la couleur est cousine germaine de celle de la pomme d’amour.
— Eh bien, va coucher avec Mélie… — Peux pas : elle écrase des tomates, depuis deux jours, que ça en est dégoûtant.Seigneurgens.
Écuelle. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Les femmes sont comme gueux, elles ne font que tendre leur écuelle.Brantôme.
Écume du plaisir (L’). Le sperme.
Le feu du plaisir s’allume ;
Du bonheur l’ardente écume
Dans ton manoir qui la hume
À gros bouillons rejaillit.
Effets de cul (Faire des). Remuer habilement les fesses en marchant devant les hommes, pour les allumer et s’en faire suivre.
Effets de pantalon (Faire des). Arranger avantageusement son paquet dans l’entre-jambe, à droite ou à gauche, de façon qu’il fasse saillie sur la perpendiculaire naturelle du corps et crève les yeux des femmes.
Effeuiller. Masturber en parlant de la femme.
Un joli doigt, qu’assouplit le désir,
En l’effeuillant y cherche le plaisir.
Effeuiller la couronne virginale. Prendre le pucelage de sa femme, la nuit des noces.
Et Pignouflard, demain, effeuille sa couronne virginale.
Éjaculer. Décharger son sperme, soit en baisant, soit en se masturbant.
Il y en a qu’on ne saurait faire taire et qui, quand ils éjaculent, en même temps ne peuvent s’empêcher de crier.Mililot.
Élixir… de long’vit. Le sperme, aimable essence qui ferait ressusciter… une morte.
Possédant une recette,
Je fis prendre à la fillette
Six fois de mon élixir.
— Ah ! Dieu ! que je suis contente,
S’écriait la patiente :
Encore, ou je vais mourir !
Elle est couverte d’ardoise. Sous-entendu : Les crapauds ne montent pas dessus. Se dit d’une femme trop belle ou trop bégueule pour qu’il n’y ait pas folie à vouloir la grimper comme une simple drôlesse.
Émanciper (S’). Aller avec une femme beaucoup plus loin que la bienséance ne le permet, mais beaucoup moins loin pourtant que ne le voudrait la femme — qui a, sur le bonheur, des idées diamétralement opposées à celles de la morale.
Lors, s’émancipant tout d’un coup, il me troussa la chemise tout autour et me découvrit le ventre et les fesses, se plaisant à les patiner.Mililot
Embrocher une femme. La baiser, se servir du membre viril comme d’une broche pour l’exposer au feu qui moult arde.
Une dame allant dans son coche
Aux champs avecque son amant,
Hors du faubourg il vous l’embroche.
Mais quand ce vient à l’embrocher,
Son outil ne peut se dresser.
Et de si près il s’approcha,
Qu’amoureusement l’embrocha.
Émile. Nom donné aux pédérastes que précédemment l’on appelait Tantes (V. ce mot). Les Émiles étaient en société, à Paris, en 1864. Leurs statuts ont été imprimés. La police, avertie de ces réunions y fit une descente et fit fermer un établissement de marchand de vins de la Barrière de l’École où ils se réunissaient. De hauts fonctionnaires furent compromis. Une chanson fut faite à cette occasion. Les patients s’habillaient en femme pour recevoir leur Émile. — Un dessinateur avait consenti à reproduire les poses lubriques de toutes ces scènes de sodomie.
Extrait d’une lettre du baron de Heeckeren, sénateur, saisie : « … Je ne pourrai venir à la réunion qu’à minuit, réservez-moi Dupanloup… »
— Duc de Mouchy. Jeune attaché d’ambassade, très connu pour ses goûts non-conformistes…, comme patient…. S’habille ordinairement en femme. — Général d’Herbillon (Émile), général de division et sénateur.
Étaient encore acteurs dans la pièce : — Duc de Valmy, secrétaire d’ambassade. — Davilliers (J.-P.-E.), chef du deuxième bureau, première division, ministère de la guerre. Lieutenant d’état-major. Proxénète et mignon. On faisait des cancans sur lui dans son bureau ; indigné de bruits qui ternissaient son honneur, il fut s’en plaindre à son protecteur, le général Castelnau, chef de sa division au ministère. Le général, qui ne voulait pas que son protégé eût la réputation d’une putain, lui promit de faire cesser les bruits qui couraient. Il pria le préfet de police de faire une enquête ; pour toute réponse, le préfet lui montra une photographie représentant son protégé dans l’exercice de ses fonctions.
Plusieurs dénonciations étaient arrivées à la préfecture de police ; la plus drôle est celle d’un propriétaire qui, voyant arriver une masse de soldats dans la maison folichonne, et apprenant qu’on y avait apporté des uniformes de préfets, de sénateur, d’évêques, crut à un complot et en écrivit à la préfecture.(La Sultane Rozréa, p. 21.)
Emmancher. Baiser, — la nature de la femme étant la manche où s’introduit le plus volontiers le petit bras, ou si l’on veut, le manche de l’homme.
Un bon garçon du village, très-bien emmanché.(Moyen de parvenir.)
N’est-il pas temps que je vous emmanche ?B. Desperriers.
Empêcher. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Et pendant que je suis avec l’un empêchée,
L’autre attend sans mot dire, et s’endort bien souvent.
Empoigner par le manche. Se dit de l’action par laquelle une femme énamourée s’empare avec autorité du membre de l’homme qui est avec elle, et se l’introduit avec empressement dans le vagin.
Je l’empoignai par le manche et le menai au pied du lit, où je me couchai à la renverse, l’attirant dessus moi : je m’enconnai moi-même son vit dans mon con jusques aux gardes.Mililot.
Emprunter un pain sur la fournée. Baiser une fille avant de l’avoir épousée.
Bien souvent, ils empruntent un pain sur la fournée.(Les Caquets de l’accouchée.)
En avoir dans le ventre. Être enceinte.
Enchanteresse. Fille galante qui fait oublier à l’homme ses devoirs en le promenant de jouissance en jouissance, en lui vidant la cervelle en même temps que les couilles et la bourse.
Il voulut nous faire voir les enchanteresses du lieu.Chapelle.
Enconner. Introduire le membre viril dans la nature de la femme.
Il va écouter tout doucement à la porte s’il n’y a personne, et, cela fait, il me fait signe du doigt que je ne bouge, et puis il s’en vient a moi et m’enconne brusquement par dessous les fesses.Mililot.
En voyant si belle fête,
Remue de cul et de tête,
Pour tâcher de désarçonner
Celui qui la veut enconner.
Faites grand bruit, vivez au large ;
Quand j’enconne et que je décharge,
Ai-je moins de plaisir que vous ?
J’avais encore bien de l’ouvrage avec huit sœurs, dont six, ou du moins cinq, étaient souverainement enconnables.(Anti-Justine.)
Encorner. Vieux mot signifiant tromper un mari.
La Louison dedans Paris
A plus encorné de maris
Que Sedan n’a fait d’arquebuses.
Enculé. Pédéraste passif, homme qui sert de maîtresse à un autre homme.
Un enculé lira les noms de tes victimes.
As-tu donc fréquenté Sodome
Ou Rome, bougre d’enculé !
Que tu parles de prendre un homme
Et, comme nous, d’être enfilé ?
Enculer. Introduire son membre dans le cul d’une femme, lorsqu’on est sodomite, — ou d’un homme, lorsqu’on est pédéraste.
… Tu venais un soir de m’enculer,
dit Pinolie à Pincecul, dans Serrefesse, parodie de Lucrèce.
Que les chiens sont heureux !
Dans leur humeur badine,
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entre eux :
Que les chiens sont heureux !
Godefroy, seigneur de Bouillon,
L’encula dans une patache
Qu’il rencontra d’occasion.
Enculer une femme. La baiser par derrière au lieu de la foutre par devant, se servir du moule à merde au lieu d’employer le moule à enfants.
Le Russe gamahuche et l’Italien encule.
Enculeur. Sodomite ou pédéraste, selon que sa pine s’adresse à un cul féminin ou à un cul masculin, ce qui, en somme, est toujours la même chose — et la même merde.
C’était comme un immense et splendide bazar
Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelles,
Maquereaux et putains, tous grouillaient pêle-mêle.
En découdre avec une femme. La baiser à couillons rabattus ; se fendre avec elle d’une demi-douzaine de coups, bonne mesure.
Il était seul pour lors ; la chanoinesse avec laquelle il en avait décousu la veille, n’était qu’une promeneuse aspirante, mais non encore aphrodite.(Les Aphrodites.)
Endosseur. Homme qui, ne craignant pas d’épouser une femme enceinte, se fait volontiers le gérant responsable, l’endosseur des œuvres d’autrui.
À l’égard de mademoiselle Raucoux, dont, Madame, vous avez bien voulu me proposer le mariage, au défaut de mademoiselle Dubois, c’est encore un effet bien neuf, qui doit nécessairement entrer dans le commerce et dont je ne me soucie pas d’être le premier tireur, ni même l’endosseur. Quand il aura circulé, nous verrons à qui il restera.(Lettre de l’acteur D’Auberval à la comtesse Dubarry, 30 avril 1773.)
Enfiler une femme — comme une perle, avec un bout de pine au lieu d’un bout de fil.
Voudrais-tu m’enfiler, mon petit homme ?Henry Monnier.
Si vous ne voulez pas vous laisser enfiler,
Par mon chien aussitôt je vous fais enculer,
Leste et gai, j’enfile, j’enfile, j’enfile.
C’est votre bonne fille
Qu’un infâme paillard honteusement enfile.
Je ne m’étonne plus s’il l’a si bien enfilée puisqu’elle est la perle des filles.(La Comédie des Proverbes.)
Votre beauté sans seconde
Vous fait de tous appeler
La perle unique du monde,
Il faut donc vous enfiler.
Enfonceur de portes ouvertes. Homme qui se vante d’avoir pris le pucelage d’une foule de femmes — violées trois ou quatre cents fois par d’autres que par lui.
Enfourner. Introduire son membre dans le vagin d’une femme, — véritable four à la chaleur duquel il ne tarde pas à se fondre.
Il résolut d’aller dans la maison pour enfourner la femme.D’Ouville
Et prends garde après
Comme on les enfourne.
Engaîner. Baiser, la nature de la femme servant de gaine au couteau de l’homme.
Si elle n’ouvre pas bien les cuisses, il est impossible qu’il la puisse bien engaîner.Mililot.
Puis Martin juche et lourdement engaîne.
De sorte que quand il voulut engaîner.(Moyen de parvenir.)
La belle crie, il pousse, à la fin il engaîne.
Engin. Le membre viril — qui est en effet l’instrument le plus ingénieux, le plus inventif (ingenium) qui soit au monde.
Premièrement, il faut que tu saches que cet engin avec quoi les garçons pissent s’appelle un vit.Mililot.
Ô con ! la nuit à peine a fini sa carrière
Où dix fois mon engin te donna le bonheur ;
Pourtant, tu veux encor que d’une tête altière
Il brave ta fureur.
Engrosser. Devenir enceinte par suite d’un coup tiré avec un homme de sperme prolifique. — Faire un enfant à une femme.
Il arriva à cette folle femme de se faire engrosser à un autre qu’à son mari.Brantôme.
Mais un plus grand malheur m’a-t-il jamais pu advenir ? engrosser une fille du premier coup.P. de Larivey.
Quelques-uns ayant engrossé des filles sont contraints de les épouser.Ch. Sorel.
Entendre le jeu, Entendre cela. Savoir faire l’amour.
J’entends cela peut-être mieux qu’elle.La Popelinière.
Il arrive bien souvent que le premier soir qu’une jeune pucelle couche avec un garçon qui entend le jeu dont elle est entièrement ignorante…Mililot.
En tenir. Bander pour une femme et avoir envie de la baiser ; être amoureuse d’un homme et chercher toutes les occasions de se faire baiser par lui.
Elle en tient pour toi, décidément, cette drôlesse.Cublize.
Entier. Un homme pourvu de testicules.
J’ai tout ce qu’exige saint Pierre,
Oui, de Cythère vieux routier,
Je suis entier.
Entonnoir. La nature de la femme, par laquelle on introduit le liquide précieux qui la féconde.
Ta pine n’est plus qu’une humble bibite
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.
Entredeux (L’) Le con, situé entre deux cuisses.
Colinette en son entredeux
Sentit un gros chose nerveux
Qui lui farfouillait le derrière.
Et dans son entredeux cache une bourbe molle,
Qui, trempée en sueur, servirait bien de colle.
Entrée des artistes. Le cul, par allusion à la porte par laquelle entrent les acteurs et qui est ordinairement derrière la façade du théâtre et à l’opposite de celle par laquelle entre le public.
Entrée en danse, en joute, en lice, en jouissance (L’). Entrer, par la porte des plaisirs, en possession de sa femme ou de sa maîtresse, avec circonstances, dépendances et tous les agréments y attachés.
L’abbesse aussi voulut entrer en danse.
Jusqu’à entrer en jouste dix ou douze fois par une nuit.Brantôme.
Il tardait à notre Jobelin d’entrer en lice.D’Ouville.
Il suffirait que tous deux tour à tour,
Sans dire mot, ils entrassent en lice.
Mais timidité retenait
Le céladon encor novice ;
Beaux discours sans entrer en lice.
Entrefesson (L’) ou l’Entrefessier. La petite vallée que forment les deux fesses.
Puis met la merde en peloton
Au milieu de l’entrefesson.
L’entrefessier d’un gros chanoine,
Les couilles du grand saint Antoine
Et de Cléopâtre le con.
Entrefrétiller (S’). Se rouler l’un et l’autre, l’homme et la femme, dans l’ardeur amoureuse, entre-croisant les cuisses, entrechoquant les ventres, échangeant des langues et provoquant des spasmes réciproques.
Voilà où se terminent tant de soupirs, tant de plaintes et tant de désirs, qui est de s’entre-frétiller.Mililot.
Entremetteur. Pseudonyme décent de maquereau.
Entremetteuse. Pseudonyme décent de maquerelle.
Entreprise. L’acte vénérien.
Quelle commodité, trop aimable marquise
Pour une amoureuse entreprise.
Entrer jusqu’aux gardes. Faire pénétrer son vit dans le con jusqu’aux couillons, qui restent les confidents, les gardes et les témoins de ce coup fourré… bien fourré.
… Revenons à ton luxurieux embrocheur. Abusa-t-il de ta complaisance ? Se piqua-t-il d’entrer là jusqu’à la garde, sans égard pour ton enfance délicate ?
Entreteneur. Le Jupiter de toute Danaé de la rue Bréda.
Tu pourrais, avec la Leroux, avoir à la fois quatre entreteneurs plus amoureux de toi.La Popelinière.
Entretenir une femme. Se charger de son existence, à la condition qu’elle se chargera de votre jouissance, et que vous aurez le droit de coucher avec elle — quand cela lui plaira.
Ils entretienn’ des gonzesses
Qui loge’ à la Patt’ de chat.
Entrouducuter (ou S’). Enculer, ou s’enculer mutuellement, entre pédérastes.
Que vont devenir nos talents,
Notre motte dodue
Puisque l’ nombre de nos chalands
Chaque jour diminue ?
À se chatouiller,
S’entrouducuter
Chacun ici s’exerce…
De ce maudit Coin
Vite, foutons l’ camp
Au diable le commerce.
En venir aux mains. Peloter une femme et se faire patiner par elle.
L’un dévorait une salade aux harengs, et l’autre s’entretenait avec la servante au cuir jaune, Fusia Caninia… Il lui dit quelques gracieusetés, et tous deux en venaient aux mains.Henri Heine.
Envoyer son enfant à la blanchisseuse. Au moment où l’homme va jouir, lui retirer prestement son engin du trou où il se délecte, et le forcer à répandre son sperme dans les draps.
Éplucher des lentilles. Branler une femme avec les cinq doigts de la main droite.
Tribade avec le cotillon,
Je sais éplucher des lentilles ;
Je sais faire le postillon
Aux garçons comme aux jeunes filles.
Éponge. Femme. Épouse ou maîtresse qui vous éponge, en manœuvrant au cul, le trop plein de vos couilles.
Éponge (Mettre une). Moyen qui donne aux amants la liberté de se livrer à tous les transports et au feu du plaisir, sans crainte de faire des enfants.
J’engageai donc ta bonne, depuis le jour où tu nous a découverts, à se munir, avant nos embrassements, d’une éponge fine, avec un cordon de soie délicat qui la traverse en entier et qui sert à la retirer. On imbibe cette éponge dans de l’eau mélangée de quelques gouttes d’eau-de-vie ; on l’introduit exactement à l’entrée de la matrice, afin de la boucher, et quand bien même les esprits subtils de la semence passeraient par les pores de l’éponge, la liqueur étrangère qui s’y trouve, mêlée avec eux, en détruit la puissance et la nature. On sait que l’air même suffit pour la rendre sans vertu. Dès lors, il est impossible que l’on fasse des enfants.Mirabeau.
Époques (Avoir son ou ses). Avoir ses menstrues.
Époux, Épouse. Amant, maîtresse.
Les femmes elles-mêmes appellent leurs amants : mon époux.Léo Lespès.
Et comme aisément on s’y blouse,
Si, quelquefois, vous entendiez
Ces mots : mon époux, mon épouse,
Traduisez net : Non mariés.
Épousez-moi, épousez-moi tout de suite ; je le veux, je l’ordonne.Souvet.
Bathilde fut très étonnée d’être épousée tout-à-fait.Pigault-Lebrun
Épuiser ses munitions. Baiser avec excès, dépenser tout son sperme au profit d’une seule femme, et n’en plus avoir pour les autres.
Pourquoi commettre cette imprudence de contenter ma femme, quand Urinette m’attendait ?… Cela s’appelle épuiser ses munitions.Lemercier de Neuville.
Épuiser un homme. Lui vider ses réservoirs à sperme par des branlages répétés, ou par des suçages réitérés, ou par des coups trop fréquemment tirés avec lui.
Elle épuise, elle tue, et n’en est que plus belle.
Mais on sait
Qu’en secret
Elle épuisait un nerveux récollet.
Érection. État satisfaisant du membre viril, — du verbe latin arrigere, dresser, relever.
Sa main douce, blanche et petite,
Avec un art extrême excite
L’érection
Escrime. Combat amoureux ; fouterie.
Depuis que’q’ temps j’ai l’estime
D’un sapeur pompier,
Qui m’ donn’ des leçons d’escrime
En particulier.
Percez-moi de tierce et de quarte ;
Songez que c’est pour notre bien,
Fendez-vous bien,
Et tâchez que votre coup parte
Dans le même instant que le mien.
Espèce. Coureuse, libertine ; terme de mépris des grandes dames à l’égard des petites dames.
Si vous connaissez des espèces pareilles, madame, je suis votre servante.La Popelinière.
Une dame de cour,
S’en étant emparée,
Fit languir plus d’un jour
La bourgeoise sevrée,
Disant : C’est bien, ma fille,
Pour ces espèces-la
Qu’est faite la béquille
Du père Barnaba.
Essayer un lit. Tirer un coup dessus.
Sur le lit que j’ai payé
Je ne sais ce qui se passe :
À peine l’ai-je essayé,
Que le bougre me le casse.
Essayer une femme. Coucher plusieurs fois avec elle pour s’assurer qu’elle baise bien, qu’elle aime vraiment l’homme.
Viens donc m’essayer prompt’ment,
Et si tu m’ trouv’s dign’ d’êtr’ ta femme,
Nous f’rons mettr’ dessus notre flamme
Pour quéqu’ sous d’ Saint-Sacrement.
Essuyer les spermes. Baiser une femme qui a été baisée déjà, plusieurs fois dans la journée ou dans la soirée, et n’a pas eu le temps de nouer sa ceinture entre l’amant d’un franc et celui de cent sous.
Il est des spermes qu’on n’essuie pas.Bataille.
Estomac (Avoir de l’). C’est-à-dire de la poitrine, avec de gros tétons. — On dit, en plaisantant, d’une femme qui a de gros tétons, qu’elle est poitrinaire.
Le parrain, vieux païen,
Lorgnant la double loupe,
De Suzon qui boit bien,
Remplit souvent la coupe ;
Et le vaurien, touche en servant la soupe,
D’un doigt fripon, l’estomac de Suzon.
Étalon. Beau fouteur, homme de qui les femmes, — même les plus bêtes — aiment les saillies.
Dans nos haras en Turquie,
Femme un peu jolie
Veut au gré de son envie,
Se voir bien servie,
L’être par onze ou douze étalons
Grands, gros, gras, beaux, blancs, noirs ou blonds.
J’ai un étalon d’ordinaire, et encore d’autres amoureux.P. de Larivey.
Éteignoir. La nature de la femme, où vient en effet s’éteindre, en fondant, la chandelle de l’homme.
La chandelle était trop petite,
Ou l’éteignoir était trop grand.
Nous allâmes rire chez moi de cette tragi-comédie et éteindre dans nos voluptueux ébats, les feux dont ce spectacle lascif venait de nous embraser.(Félicia.)
Il avait éteint sa chandelle par deux fois.Noel du Fail.
Étendard d’amour (L’). Le membre viril, qui conduit les femmes à la victoire et au bonheur.
Parfois, chez le polisson,
D’amour l’étendard se hausse.
Étendre sur le dos (S’). Se mettre en posture pour recevoir l’assaut de l’homme.
Elle s’étend de nouveau sur le dos et il se met en devoir de la baiser.Lemercier de Neuville.
Être (Y). Sous-entendu : entré dans le con d’une femme.
J’entre aisément à cette fois-ci. — Vous y êtes assurément — Oui, parbleu ! tout y est.La Popelinière.
Être allumé. Avoir envie de baiser.
Aussi remarque-t-on de même le monarque allumé la suivre à pas précipités.La Popelinière.
Être à poil. Être nue devant l’homme, ou nu devant la femme.
Je n’ bande jamais bien d’vant une gonzesse qu’est tout à poil.Lemercier de Neuville.
Être avec une femme. Être son amant ; vivre en concubinage avec elle.
Être avec un Anglais, c’était pour les femmes une fortune.Auguste Villemot.
Être bien aimable. Phrase polie qui signifie : être bien cochonne, et qu’emploient volontiers les filles de la rue pour engager les passants à entrer dans le bordel où elles exercent et à y dépenser leur blanc.
Dites donc, bel homme, voulez-vous monter chez moi ? J’suis ben aimable ; v’nez, vous en serez pas fâché.Henry Monnier.
Être bien emmanché. Avoir un membre de conséquence, capable de contenter les femmes les plus difficiles.
Être bien né. Avoir un nez gros ou long, ce qui est de bon augure, — selon les dames, — qui s’en rapportent au dicton : Gros nez, gros vit.
Être de la haute. Appartenir au dessus du panier de la galanterie, être dame aux camélias et non simple gourgandine, se faire payer cinq cents francs et non cent sous.
Il y a lorette et lorette : Mademoiselle de Saint-Pharamond était de la haute.Paul Féval.
Être de la manchette. Préférer le cul au con. — L’ordre de la manchette a précédé celui de la rosette… affaire de mode.
Et mille gens m’ont dit qu’il n’aimait pas le con ;
Au contraire, on m’a dit qu’il est de la manchette,
Et que faisant semblait de le mettre en levrette,
Le drôle en vous parlant toujours du grand chemin,
Comme s’il se trompait, enfilait le voisin.
Être de la nature des poireaux, la tête blanche et la queue verte. Se dit d’un vieillard qui bande encore pour le beau sexe et n’a de neige que sur la tête.
Être échaudé. Gagner la vérole ou la chaude-pisse.
Être en état, Être ferme. Être en érection ; avoir ce qu’il faut, dans son pantalon, pour contenter une femme exigeante.
Je veux voir si vous êtes en état… Oui, vous êtes en état ! cochon !… Il est plus fort que tout à l’heure… et dur ! on dirait du fer !H. Monnier
Soyez ferme, ne pliez plus,
Conservez toujours le dessus,
Évitez la paresse,
— Eh bien ?
Et surtout la mollesse ;
Vous m’entendez bien.
Être en queue. Être en disposition de jouer de la queue avec avantage.
Il y a des jours où l’on est plus en queue que d’autres, où l’on baiserait volontiers toutes les femmes, si elles n’avaient, à elles toutes, qu’un con.A. François.
Être enrhumé de la queue. Avoir une chaude-pisse, un écoulement gonorrhéique.
Être en rut. Avoir des démangeaisons de baiser, qu’on soit femme ou homme ; avoir une ardeur furibonde :
… Cinq ans mit tout le peuple en rut !
dit Auguste Barbier dans sa rude langue, à propos de la révolution de 1789.
Être heureux. Jouir en baisant ou en se masturbant, au moment où le sperme part sous l’action du frottement.
Tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets : le roi Louis-Philippe n’aura jamais été aussi heureux que tu vas l’être.Lemercier de Neuville
La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande ;
Mais il ne se plaint pas : il est heureux… il bande !
Être inscrite. Avoir sa carte de prostituée, délivrée par la préfecture de police.
J’avais un enfant, un garçon, il est mort… J’crois ben, j’nourrissais : l’idée de m’savoir inscrite, ça m’avait tourné mon lait.Henry Monnier.
Être le plus heureux des hommes. Ad summam voluptatem pervenire.
Être neuf ou neuve, ou novice. Ne rien connaître de la rocambole de l’amour. N’avoir pas encore servi sur la femme ou sous l’homme ; avoir son pucelage — ou l’avoir perdu depuis peu !
Il est fort neuf, à la vérité, peu au fait du service des bains ; j’ose cependant me flatter qu’il contenterait madame.(Les Aphrodites.)
Être ou n’être pas en train de faire quelque chose. Avoir ou n’avoir pas envie de baiser ; se sentir ou ne pas se sentir en queue.
Dis donc, chéri, pisq’t’es t’en train de rien faire, moi non plus, si nous tâchions d’ pioncer un peu !Henry Monnier.
Étrenne (Avoir ou n’en pas avoir l’). Avoir le pucelage d’une fille ou d’un garçon — par devant, par derrière — ou des deux côtés.
J’ai ri de bon cœur, — d’un garçon d’honneur
À la figure éveillée.
Au premier signal — on ouvre le bal,
Sans trouver la mariée.
Notre égrillard — d’un air gaillard — l’amène ;
L’époux prétend — danser et prend — sa reine.
Va, dit le malin — au mari bénin,
Tu n’en auras — pas l’étrenne.
Étrenner. Faire un miché ; raccrocher un homme dans la rue.
Voilà mon tour de bitume arrivé… Il faut qu’on m’étrenne !Lemercier de Neuville
Être prêt. Bander suffisamment pour faire le voyage à Cythère.
À quoi bon, puisque tu n’es pas prêt ? — Oh ! tes caresses vont me ranimer !Lemercier de Neuville
Être vainqueur. Faire l’acte vénérien.
Lise d’un œil mourant et tendre
De Colin invite l’ardeur
Et sans songer à se défendre,
Souffre qu’il soit trois fois vainqueur.
Étui. La nature de la femme, — dans laquelle l’homme fourre sa grosse aiguille.
Elle ne voulut oncques que le marié le mît en son étui.B. Desperriers.
— Se dit aussi du membre viril, à cause de sa forme :
Vous qui, pour charmer vos ennuis,
Empoignez… des aiguilles,
Venez, je fournis des étuis
Qui vont à tout’s les filles…
Eunuque. Homme à qui l’on a enlevé les attributs de la virilité, pour qu’il puisse garder impunément au sérail. Mais tous les eunuques ne sont pas gardiens de harems.
Excès. Abus des plaisirs.
Les excès… — Je n’en connais point, Madame ; on n’a jamais assez de plaisir. — Je ne suis pas de cet avis. On peut en avoir trop et perdre par là le charme du désir, plus précieux que le plaisir lui-même.A. de Nerciat. (Le Diable au corps.)
Exercer une fille. La baiser, pour lui apprendre le métier de fouteuse.
Exercice. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.
La dame avait fait provision pour l’exercice du cas.(Moyen de parvenir.)
Trois femmes un jour disputaient
Quels, en l’amoureux exercice,
Les meilleurs instruments étaient
Pour savourer plus de délice.
Nous avons passé tout le jour
Dans cet exercice d’amour.
Nous employâmes plusieurs heures dans ce doux exercice.Louvet
Elle se trouva un peu gênée dans sa marche, mais elle l’attribua aux exercices un peu répétés de la nuit.Pigault-Lebrun
Exhiber ses pièces. Présenter son membre à la putain que l’on veut baiser et qui, elle, veut auparavant s’assurer que l’engin qui va besogner est sain et propre au service.
Exhibe tes pièces, mon petit chat.J. Le Vallois.
Expédier. Faire jouir rapidement, en quelques coups de cul.
Les beaux pères n’expédiaient
Que les fringantes et les belles.
Exploits. Non ceux de Mars, dont nous ne nous occupons pas, mais ceux de l’amour. — C’est le nombre de fois que l’on a obtenu dans la même nuit ou journée les faveurs d’une femme.
Mais six exploits mirent bas le gendarme.
L’on courut voir avec une lumière, s’il ne lui était point arrivé quelque malheur, et on le trouva tombé sur le carme qui exploitait la nourrice au pied d’un escalier.(Le Compère Mathieu.)
Tant bien exploite autour de la donzelle
Qu’il en naquit une fille si belle.
Un cordelier exploitait gente nonne,
Qui paraissait du cas se soucier.
Et s’exploitant de grand courage,
Ah ! que je fais là de cocus !
Façon à une femme (Faire une). La baiser, la remuer du tranchant de la pine, comme le laboureur remue la terre du tranchant de sa charrue — pour la rendre féconde.
Oui, je connais ça : c’est madame
Qui prend son p’tit air polisson
Elle a besoin, la chère femme,
D’une façon de ma façon.
Façonner une femme. La baiser, lui faire une ou plusieurs façons, selon que l’on est bon ou mauvais laboureur.
Quand dans mes bras
Je tiens une nonne,
Je la façonne
Mieux que personne.
Faire (Le). Faire l’amour — façon bégueule de parler d’une chose toute naturelle.
Le faire, ma mie, c’est décharger.Henry Monnier.
Sexe charmant à qui l’on fait
Ce qu’il est si joli de faire,
Je voudrais vous avoir au fait
Pour vous montrer mon savoir-faire ;
Car avec vous quand on le fait,
On a tant de plaisir à faire,
Qu’on voudrait ne pas l’avoir fait
Pour pouvoir encor vous le faire.
Faire ça ou cela. Faire l’acte vénérien, — le péché dont on n’ose pas prononcer le nom et auquel on fait sans cesse allusion. Cela, c’est l’amour.
Que moyennant vingt écus à la rose
Je fis cela, que chacun bien suppose.
Veux-tu donc me faire cela ?
Promptement me coucherai là.
Je crois bien qu’ils firent cela,
Puisque les amours qui les virent
Me dirent que le lit branla.
C’est que les grandes dames font ça par poids et mesures, et que, nous autres, c’est cul par-dessus tête.La Popelinière
Tout le monde à peu près, putain et femme honnête,
Ministre ou chiffonier, marquise ou bien grisette,
Dit : faire ça.
Ah ! maman, maman, que c’est bon !… Comme tu fais bien ça, mon chéri.Henry Monnier
Ça n’t’empechera pas de me faire ça, n’est ce pas ? — Aux p’tits oignons, mon infante !Lemercier de Neuville
Faire compter les solives à une femme. La renverser sur le dos et la baiser vivement, — acte pendant lequel, tout en jouissant, elle regarde au plafond et non ailleurs.
Faire chou blanc. Rater une femme.
Faire dégraisser (Se). Faire l’acte vénérien. Les bons coqs sont maigres, en effet.
Faire de l’œil. Provoquer un passant, par un coup d’œil, à monter tirer un coup de cul.
Aussi, je le dis sans orgueil,
Le beau sexe me fait de l’œil.
Faire descendre le Polonais. Expression usitée dans les bordels, lorsque les hôtes momentanés, les michés, font trop de vacarme : au lieu de menacer les perturbateurs d’aller chercher la garde, on les menace de faire descendre le Polonais — qui n’est autre, souvent, qu’un pauvre diable sans feu ni lieu recueilli par charité et logé dans les combles de la maison, — et les perturbateurs se taisent, effrayés par cette mystérieuse menace, — par cette épée de Damoclès.
Faire des manières, des simagrées. Hésiter à prendre le cœur — et le membre — d’un homme ; refuser son bonheur.
Ça fait des manières, et ça a dansé dans les chœurs.Gavarni.
Et comme elle se vantait d’être pucelle, elle croyait devoir encore faire quelques petites simagrées avant que de se rendre.Boursault.
Faire durer le plaisir. Branler savamment un homme, et, au moment où l’on devine, à ses yeux tournés et à ses spasmes, que le sperme monte dans la colonne et qu’il va se jeter par-dessus le parapet, poser le doigt sur l’ouverture et ne le laisser s’échapper que par petits filets.
Faire en levrette (Le). Baiser une femme par derrière, cul contre ventre au lieu de ventre contre ventre, à la façon des chiens et non à la façon des bons chrétiens. — Voir aussi foutre en levrette.
Des baisers il vint aux attouchements et des attouchements à me mettre le vit au con, et me le fit encore une fois en lévrier, le con derrière.Mililot
Pour ne pas voir sa défaite,
Et se cacher au vainqueur,
Elle voulut qu’en levrette
Je lui fisse cet honneur.
J’ai, lui dit-il, avec un tendre objet
Depuis longtemps une intrigue secrète ;
Ce n’est là tout ; item je suis sujet…
— À quoi ? voyons. — À le faire en levrette.
Faire la carpe. S’évanouir sous l’homme, dans l’excès de la jouissance qu’il procure au moment de l’introït. Voir faire l’œil de carpe.
Faire l’amour. Accomplir le plus impérieux des devoirs et le plus sacré des besoins physiques et intellectuels.
Ferons-nous l’amour, cette nuit ?Ch. Sorel.
Si tu veux, nous allons faire l’amour… c’est meilleur… Ôte ton pantalon.Lemercier de Neuville.
Il faut s’aimer toujours
Et ne s’épouser guère ;
Il faut faire l’amour
Sans curé ni notaire.
Faire la retape. Aller se promener sur les boulevards, pour y raccrocher des hommes et les amener baiser au bordel.
Faire la vie. Mener une vie débauchée, coucher tous les jours avec un nouvel amant lorsqu’on est femme, avec une nouvelle maîtresse lorsqu’on est homme.
Faire le boulevard. Se promener sur le boulevard des Italiens, ou sur le boulevard Montmartre, à l’heure où les hommes abondent, pour en raccrocher un ou plusieurs. — Se dit des lorettes, dans l’intervalle d’un entreteneur à l’autre.
Faire le chapeau du commissaire. Faire jouir un homme en lui suçant la pine et, en même temps, en lui pelotant doucement les couilles.
Tu me f’ras l’chapeau du commissaire ?Lemercier de Neuville.
En même temps elle peut faire
Aussi chapeau du commissaire.
Ce doux jeux qu’inventa l’amour
Est aussi simple que bonjour !
Tant que sa petite menotte
Avec adresse vous pelote,
Sa bouche vous suce le dard
Pour en obtenir le nectar…
Faire le cas. Se masturber.
Lorsque j’y pense, et même encore ici
Je fais le cas. — Pardieu, lui dit le moine,
Je le crois bien, car je le fais aussi.
Faire le con cocu. Enculer une femme — ou un homme.
Il déconne et s’adresse au cul,
Puis zeste !… il fait le con cocu,
En bravant merde et foire.
Faire le dessus. Se placer dessus dans le duo amoureux, avec la femme dessous. Quelquefois, c’est la femme qui fait le dessus et l’homme le dessous. Voir la Diligence de Lyon.
Mais cette fille trop pensante
Qu’amour d’innover consumait,
Prit le dessus, tant elle aimait
La philosophie agissante
Faire l’homme.
Parfois la femme aussi veut faire l’homme ;
C’est un plaisir que l’on renomme !
Elle monte à cheval sur vous
Pour tirer ses deux ou trois coups.
Sa motte agit sur votre ventre ;
Plus elle pousse, mieux ça rentre ;
Et son foutre mouillant les draps,
Elle se pâme entre vos bras.
Faire le métier. Sous-entendu de putain.
Qu’ils sont jolis tes tétons ! qu’ils sont ronds et fermes ! je vois bien qu’il n’y a pas longtemps que tu fais le métier.La Popelinière.
Faire le serrurier. Frotter longtemps son membre contre les parois du vagin d’une femme sans parvenir à éjaculer. Voir limer.
Faire le saut. Se dit d’une femme que l’insistance passionnée d’un homme oblige à se laisser baiser par lui.
De ces brebis à peine la première
A fait le saut, qu’il suit une autre sœur.
Faire le trottoir. Se promener, décolletée, dans les rues, à la nuit tombante, en remuant habilement les fesses, pour allumer les hommes et les engager à venir au bordel voisin.
Mon cher, j’descends dans la rue ; a y était qui f’sait l’trottoir.Henry Monnier.
Commèr’ vaut compère
Il fait le mouchoir,
Elle le trottoir.
Faire l’œil de carpe. Jouer de la prunelle d’un air langoureux, pour allumer, soit les hommes quand on est femme, soit les femmes quand on est homme.
Un petit coup d’épée à porter en écharpe,
De quoi traîner la jambe et faire l’œil de carpe.
Faire mettre (Se le). Sous-entendu : le membre viril dans le vagin ou dans le cul.
Le Florentin lui dit :
Ne m’en fais pas reproche,
Car dans une bamboche
Tu te l’ fais mettre aussi.
Faire minon-minette. Branler une femme avec la langue.
— Comment, ma mie, ça s’appelle quand on branle avec sa langue ? — Faire minon-minette.Henry Monnier.
Elle vous fait minette
Et puis avale tout.
Faire mouiller la fesse (Se). Se faire baiser, — parce que dans l’averse de sperme qui tombe tout à coup sur elle, la femme n’a pas le temps d’ouvrir son parapluie et de préserver son ventre et ses fesses de l’inondation.
Par un député ce mac
A fait repasser sa nièce,
Qui s’est fait mouiller la fesse
Pour un bureau de tabac.
Faire pan pan. Baiser une femme, imiter avec la queue dans le vagin le bruit sourd du marteau de cordonnier frappant pour l’assouplir sur un morceau de cuir.
Si du paon dépend
Mon plaisir, c’est qu’un paon,
Cet animal pimpant,
À Vénus fit pan pan !J. du Boys.
Faire plaisir. Faire jouir, soit en branlant, soit en baisant une personne.
Ah ! petite bougresse ! que tu me fais de plaisir !… Ahi ! ahi ! je décharge ! je décharge !…La Popelinière.
C’est un homme qui trop s’ingère
À faire plaisir aux femmes.
S’ils font plaisir à nos commères,
Ils aiment ainsi les maris.
Faire postillon. Introduire son doigt dans le cul d’un homme, lorsqu’il vous baise, afin de le faire jouir plus vite.
Avec mon nez, bien qu’il soit long,
Je ne puis me fair’ postillon.
Et voilà ce qui me chagrine :
Avant ma mort j’aurais voulu
Foutre mon nez dans l’ trou d’ mon cul.
— Rendre le même service à la femme, lorsqu’elle fait le dessus et vous le dessous, dans le duo vénérien.
L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon,
Ou la glisse en dessous et lui branle le con.
Faire prier (Se). Se dit d’une femme qui refuse, ou fait semblant de refuser l’offre qu’un homme lui fait de son membre, — ce qui est refuser son bonheur.
Dans le siècle où les dames
Ne se font pas prier,
Avoir toutes les femmes
Afin de varier.
Faire ramasser (Se). Se faire arrêter par les agents de police pour avoir excité les passants à la débauche, après onze heures du soir.
Si bien qu’eune nuit, c’était hors barrière, on m’ramasse. De là, au dépôt… Quand j’ai sorti, j’étais putain…Henry Monnier.
Faire relâche. Se refuser à toute conjonction, par maladie mensuelle ou par fantaisie pure, — ce qui est assez rare, qui a bu voulant toujours boire.
Il faut que tous les mois l’artiste se repose…
Une affiche à la porte, affiche de couleur,
Sur laquelle en travers, une bande s’attache,
Avertit le public qu’ici l’on fait relâche.
Faire remplir (Se). Se faire faire un enfant.
L’un me remplit, l’autre me bourre…
Que puis-je désirer de plus ?
Faire river son clou. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
La petite savequière
Qui demeure en ce carquié,
Va faire river son clou
Tous les dimanches à Saint-Cloud.
Faire sa merde. Faire des façons, des cérémonies — en parlant d’une femme qui ne veut pas être baisée.
Mais tu ne l’aimes pas. Avec moi tu veux faire
Ta merde, voilà tout……
Faire sa poire. Faire des façons, — en parlant d’une femme qui hésite à se laisser baiser.
Faire sa Sophie. Se dit de toute femme qui fait la sage quand il ne le faut pas.
À quoi ça m’aurait avancé de faire ma Sophie ?Charles Monselet.
Faire sa toilette. Se laver après le coït, le cul lorsqu’on est femme, la queue quand on est homme, pour éviter les dangers qui résulteraient infailliblement d’une accumulation de sperme — et par amour de propreté, lorsqu’on s’est habitué des l’enfance à être propre.
N’entre pas, mon chéri ; attends que j’aie fini ma toilette.Lemercier de Neuville.
Faire sauter le bouchon. Branler un homme, ou baiser avec lui, — ce qui, naturellement, provoque l’éjaculation du sperme.
Il se sent déjà des velléités pour cette friponne de Célestine, dont il est voisin, et qui joue avec lui de la prunelle à faire sauter le bouchon.A. de Nerciat.
Vous êtes gai comme un sermon,
L’abbé, le diable vous conseille ;
Faites sauter votre bouchon
Sans ma bouteille.
Faire ses petites affaires. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Ils se firent allumer du feu dans une chambre où ils firent leurs petites affaires.Tallemant des Réaux.
Faire soixante-neuf. Gamahucher une femme pendant qu’elle vous suce la pine, — ce qui ne peut se faire qu’en intervertissant mutuellement la position ordinaire au coït, c’est-à-dire en faisant d’un 6 un 9 et d’un 9 un 6 : 69.
Soixante-neuf et son vit se redresse !
Soixante-neuf ferait bander un mort !
Faire son devoir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Et si l’époux avait fait son devoir.
Il y vint tout apprêté en chemise pour faire son devoir.Brantôme.
Quand le mari fut couché et qu’il eut fait son devoir.Tallemant des Réaux.
Faire son étroite. Faire la dégoûtée, en parlant d’une femme à qui un homme propose de la baiser.
… Homme de qui la femme…
Fait l’étroite avec lui, même lorsqu’elle est large.
Faire son Joseph. Résister aux avances d’une femme, comme le fils aîné de Jacob à madame Putiphar.
Faire son Palais-Royal. Se promener dans les galeries du Palais-Royal pour y raccrocher des hommes, — ce qui avait lieu surtout lorsque le Palais-Royal était un immense bordel où se donnaient rendez-vous, pour jouir, les membres virils des cinq parties du monde.
De tous les points de Paris, une fille de joie accourait faire son Palais-Royal.H. de Balzac.
Faire tête-bêche. Se placer mutuellement de façon que la pine de l’homme soit à la hauteur de la bouche de la femme qui la suce, et que le con de la femme soit à la hauteur de la langue de l’homme qui s’y introduit. De même, naturellement, entre tribades qui veulent jouir ensemble.
À leurs côtés j’entends
Des cris intermittents ;
Géraudon et Tautin
Font tête-bêche un repas clandestin.
Mais, parfois, quand il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.
Faire tout. Ce qu’une fille qui raccroche un homme dans la rue lui promet de faire quand ils seront seuls dans une chambre du bordel ; cela consiste à se mettre nue, à le branler, à le sucer, etc., etc.
J’te collerai cent sous… Mais tu m’f’ras tout !Lemercier de Neuville.
Faire trève du cul. S’arrêter dans l’acte vénérien.
Pourquoi fais-tu, dit la garce affolée,
Trève du cul ?
La garce après maintes secousses,
Lui dit : Faisons trève du cu.
Faire une cavalcade. La femme sur le dos et le vit dans le con, l’homme, au lieu de rester entre les cuisses de la dame, les serre l’une contre l’autre afin de jouir davantage et passe ses genoux par-dessus elle, comme s’il allait à cheval.
Ça fait des manières, un porte-maillot comme ça !… et qui en a vu des cavalcades !Gavarni.
Faire une conquête. Débaucher une femme, une fille ; l’emmener coucher.
Faire une fausse couche. Éjaculer en dormant, soit parce qu’on est couché sur le dos et que cette position vous met toujours en érection, soit parce qu’on a un songe libertin dans lequel on croit foutre réellement une femme.
… Je bandais, et si fort, sur ma couche étendue,
Que j’en fis une fausse…
Faire une femme. Distinguer parmi la foule, au bal ou au théâtre, une femme quelconque, qui vous porte à la peau, et l’emmener coucher.
En attendant, il a fait une femme superbe, dit un autre en voyant Rodolphe s’enfuir avec la danseuse.Henry Murger.
— On dit aussi dans le même sens : Lever une femme.
Faire une fin. Se marier. — Après avoir bien vécu, bien fait la noce, devenir épicier, maître de bordel et… cocu, comme X, Y et Z, que tout le monde connaît. — Ces dames font également une fin.
Quoique l’état ne manque pas
D’appas,
Foi de Margot, si ça ne reprend pas
Je m’expatrie,
Ou bien je me marie ;
Il faut enfin
Que je fasse une fin.
Faire une grosse dépense. Faire de suite un grand nombre de fois l’acte vénérien.
Le duc de Saux avait fait la nuit une grosse dépense avec Louise d’Arquien, fameuse courtisane.(La France galante.)
Faire une pince au bonnet de grenadier. Se dit des femmes qui, lorsqu’on les baise, se placent de façon à rendre l’introduction du membre moins facile et à faire supposer — aux imbéciles — qu’elles sont étroites.
V’là pourtant qu’un jeune vélite,
Malgré sa taille tout’ petite,
Un soir voulut en essayer.
À ses désirs je m’ prête
Mais je n’ perds pas la tête :
Pour qu’il n’y entr’ pas tout entier,
Je fis un’ pince — au bonnet d’ guernadier.
Faire un homme. Jeter son hameçon dans une foule masculine, au Casino ou ailleurs, et le retirer avec un goujon au bout.
Les lorettes ne vont pas dans les réunions publiques pour autre chose que pour faire des hommes.Seigneurgens.
Faire venir l’eau à la bouche. Donner soif de fouterie à une vierge où à un puceau, en faisant devant eux un tableau éloquent des béatitudes amoureuses.
Elle lui sait si bien représenter les douceurs de l’amour, avec des instructions et des naïvetés si plaisantes, qu’elle lui en fait venir l’eau à la bouche.Mililot
Faire venir le foutre à la bouche. Mettre une femme ou un homme en appétit d’amour, en patinant l’une ou en polissonnant avec l’autre.
T’es bien monté… mâtin ! Ça vous fait venir la foutre à la bouche.Lemercier de Neuville.
Faire vit qui dure. Être avare de son sperme, ne le dépenser qu’à bon escient, avec sa propre femme ou avec celles des autres, mais sans furie, sans extravagance, en homme qui tient à jouir jusqu’aux confins extrêmes de l’âge mûr.
Puis sentant le bouillon monter
Et voulant fair’ vit qui dure,
Je me retrouve en posture,
Un’ chandelle où vous savez.
Faire voir la feuille à l’envers. Baiser une femme dans les bois, parce qu’étant sur le dos et levant les yeux au ciel elle ne peut apercevoir que le dessous des feuilles d’arbre.
Bientôt, par un doux badinage,
Il la jette sur le gazon,
— Ne fais pas, dit-il, la sauvage,
Jouis de la belle saison…
Ne faut-il pas, dans le bel âge
Voir un peu la feuille à l’envers ?
Faire voir la lune. Montrer son cul.
Parlez-moi d’une planète
Qu’on examine à l’œil nu.
Chaque soir, me dit ma brune,
Si tu veux être discret,
Je te ferai voir la lune
À dada sur mon bidet.
Faire zague zague. Branler un homme.
Comtesse, empoigne-le par le milieu… Là ! là !… à merveille ! Promène ta main d’un bout à l’autre, et serre-le-moi fort, de peur qu’il n’échappe… Fais zague zague… Ah !…La Popelinière.
Faire zizi-panpan. Faire l’acte vénérien — si plein d’onomatopées.
Près d’Ève, Satan déguisé,
Avec deux mots fit sa conquête ;
En les prononçant, le rusé
Brandillait la queue et la tête.
Voici les deux mots du serpent :
Zizi, panpan.
Fait (Le). L’acte vénérien.
Un mari goguelu,
Trouva sa femme sur le fait.
Cela ne plut pas au valet,
Qui, les ayant pris sur le fait,
Vendiqua son bien de couchette.
Faraud. Amant de cœur ; maquereau.
Monsieur, il faut vous déclarer
Que c’est une femme effrontée
Qui fit assassiner son homme
Par son faraud…
dit l’auteur de la chanson sur le supplice de la Lescombat.
Farceuse. Gourgandine, femme dont, le métier est de faire des farces aux hommes, c’est-à-dire de prendre leur argent et leur queue, et de se foutre d’eux après en avoir été foutue.
Farcy (La). Nom d’une maîtresse de bordel très-connue à Paris, et qui n’a dans son troupeau que de très belles putains.
Je vous aime ainsi, divine salope
La Farcy n’a pas de telles Vénus.
Farfadet. Nom qu’on donnait au xviiie siècle à une variété de maquereaux ; témoin ce passage du Colporteur de Chevrier : « Croirait-on que quand ce guerluchon ne suffit pas, il est dupé lui-même par une troisième espèce appelée farfadet ? » Voir Milord Pot-au-feu.
Farfouiller une femme. La baiser, ou quelquefois la peloter seulement.
Il était las de baiser, manier, fouiller et farfouiller.Mililot.
Comme celle qui disait que Claude lui avait farfouillé dans son cul de devant.(Moyen de parvenir.)
Faux pas (Faire un). Badiner imprudemment avec un homme, et, au moment où l’on y pense le moins, glisser et tomber, le vagin entr’ouvert, sur sa pine en arrêt.
Je fuis… Ciel ! j’ai fait un faux pas !
Ah ! le juif en profite !
Comment me dérober des bras
De ce chien de lévite ?
L’abbé, de grâce ! holà ! holà !
La chose est monstrueuse !
Ah ! malgré moi, que sens-je là ?
Je suis vertueuse !
Faveurs d’une femme (Obtenir les). Être reçu à cuisses ouvertes par elle.
Après cela, on peut bien juger que la dame ne fut pas longtemps sans donner ses dernières faveurs au cavalier.Bussy-Rabutin.
Ah ! bien, dit-il, n’est-ce donc qu’avec moi
Que vous avez la fureur d’être sage ?
Et vos faveurs seront le seul partage
De l’étourdi qui ravit votre foi ?
Apprenez qu’en amour, bien souvent le divorce
Naît de la dernière faveur.
Me faudra-t-il, pour complaire à l’usage,
Du seul devoir attendre les faveurs,
Qui de l’amour doivent être le gage.
Céphise est lubrique à la rage.
Et favorise chaque nuit
Gnaton, en qui le sexe est à moitié détruit.
Judith me fait horreur ;
Je renonce à l’honneur
D’obtenir ses faveurs.
Favori. Amant, greluchon ; maquereau, le mâle de toute sultane favorite.
Et les maris, de même
Qu’ messieurs les favoris,
Y sont pris.
Féminiser. Ôter la virginité.
Allons, Priape, allons, il faut enfin
Féminiser ces onze mille vierges,
Pour qui Cologne a brûlé tant de cierges.
Femme chaste. Le merle blanc du sexe féminin. Casta, quia nemo rogavit, parbleu !
Femme chaude. Femme ayant les foies chauds, femme qui aime l’homme et jouit avec lui, quel qu’il soit, goujat ou roi, homme de peine ou de lettres, pourvu qu’il soit bon fouteur. — Femme qui bande et voudrait être baisée. Cela se dit, à propos du sexe auquel nous devons le jour — et la vérole, — comme à propos des chiennes, auxquelles nous devons des puces ; avec cette différence, cependant, — toute en faveur de la race canine, — que les chiennes, une fois qu’elles ne sont plus en chaleur, ne se laissent plus grimper par les mâles, et que les femmes se font baiser en toute saison.
Femme étroite. Femme dont le vagin a l’étroitesse convenable et désirable pour retenir prisonnier le membre viril qui s’y est aventuré, jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu.
Le lit est imprégné de cette sueur moite
Qui fait toujours trouver large la plus étroite.Louis Protat.
Femme facile. Femme qui accueille volontiers les propositions libertines des hommes.
Femme froide. Qui, en apparence, n’éprouve pas de plaisir dans la conjonction amoureuse et fait jouir les hommes sans paraître jouir elle-même.
Mais comme elle est naturellement froide, apparemment que le jeune seigneur n’y trouva pas son compte, car Mme Copen ne le revit plus.La Popelinière.
Femme galante. Femme dont le métier est de faire jouir les hommes — qui en ont les moyens.
Femme honnête. Femme mariée, — selon toutes les femmes mariées.
La femme honnête la plus folle,
Aujourd’hui, le fait est certain,
N’a plus que six fois la vérole,
Je ne veux plus être catin.E. Debraux.
Es-tu lass’ d’amourette? Enfin, dis-moi, veux-tu, Pour dev’nir femme honnête, Épouser un cocu ?
Encore un coup d’ cu, Jeannette !E. Debraux.
Femme inconséquente. Façon polie de dire qu’elle est putain.
Lorsque, dans le monde, une jeune dame n’a pas très bien su étendre le voile par lequel une femme honnête ouvre sa conduite, là où nos aïeux auraient rudement tout expliqué par un seul mot, vous, comme une foule de belles dames à réticences, vous vous contentez de dire : — Ah ! oui, elle est fort aimable, mais… — Mais quoi ? — Mais elle est souvent bien inconséquente.H. de Balzac.
Femme laborieuse. Femme qui ne refuse jamais de conduire un miché au bonheur.
Ah ! monsieur, me dit cet homme avec des larmes d’admiration dans la voix, à quelque heure
de la nuit qu’on frappe, si nous sommes couchés, elle se lève sans rechigner, va ouvrir au monsieur, reste avec lui le temps qu’il faut et remonte se coucher jusqu’à ce qu’un nouveau coup de sonnette la fasse relever et redescendre : c’est une femme bien laborieuse !A. François.
Femme large. Femme dont le vagin est d’une laxité à faire croire au membre imprudent qui s’y aventure qu’il entre dans une motte de beurre. — Voir Femme étroite.
Femme lascive. Qui possède, dans ses regards, dans ses gestes, dans ses mouvements, dans ses paroles, l’art d’allumer les désirs des hommes. — On dit aussi, mais moins fréquemment, Homme lascifqq, parce que la lasciveté est l’apanage spécial de la femme.
Si ces jeunes gens s’offrent à vous, ne les refusez pas : ils sont si beaux, si vifs et si lascifs.La Popelinière.
Femme légère comme chausson. Extrêmement putain. — L’expression, très spirituelle et décente, a été employée pour la première fois par M. Aurélien Scholl dans un de ses échos du Figaro.
Femme lubrique. Savante en l’art d’aimer — et de faire jouir les hommes.
Voici ce qu’il y avait : Minois de fantaisie ; joli corps, créature lubrique.La Popelinière.
Femmelette. Femme chétive, douillette, délicate, qui a des goûts futiles, etc…!
Que le bout du médium fait tomber en faiblesse,
Qu’un vit fait passer au carmin…
Elle ne jouait que l’ombre, le trictrac et les échecs, parce qu’ils sont savants et sérieux ; tous les autres (jeux) étaient au-dessous d’elle, et ne pouvaient amuser que des femmelettes…A. de Nerciat.
Femme sage. Femme honnête, selon toutes les femmes mariées — qui sont plus ou moins sages.
Il était une dame
Fraîche, ayant des couleurs
Et des mœurs ;
Elle était sage-femme
Et femme sage autant
Qu’à présent
On l’est, Dieu merci !…
Fendasse. La nature de la femme — à soldats.
Le plus vieux trou ; la plus sale fendasse,
Rien n’échappait à son vit furieux.(Parnasse satyrique.)
Fente. La nature de la femme, destinée à être fendue.
Rien ne fut soustrait à mes regards… Lucette, couchée sur lui, les fesses en l’air, les jambes écartées, me laissait apercevoir toute l’ouverture de sa fente, entre deux petites éminences grasses et rebondies.Mirabeau.
Toutes filles, en cas pareil,
Désireraient à leur réveil
Qu’un tel que moi leur fît de rente
Un bon vit pour boucher leur fente.(Cabinet satyrique.)
Et puis après il se vante
D’avoir bouché votre fente.Gautier-Garguille.
Pontgibaut se vante
D’avoir vu la fente
De la comtesse d’Alaïs.
Ferme de rognons (Être). Être solide au combat amoureux ; faire durer longtemps l’affaire, comme l’Ascylte du Satyricon, dont le membre était si bien bâti.
Fesses (Les). Les deux hémisphères qui jouent un si grand rôle dans la comédie à deux personnages intitulée : La Fouterie. Ce sont les tétons du derrière, comme les tétons sont les fesses du devant.
Et puis me tournant par derrière, il contemplait tantôt mes épaules, tantôt mes deux fesses. Mililot.
Langues de chatte et langues de serpent,
Dans un monceau de tétons et de fesses,
Vont se croiser, et derrière, et devant.
Fessier (Le). Le cul, qui porte des fesses comme le pommier des pommes.
Tu es si fraîche que tu as sans doute le corps fort beau, et surtout le fessier.La Popelinière.
Dans le sapin je plongeai mon regard
Et j’aperçus un fessier magnifique
Qu’il me semblait avoir vu quelque part.
Festoyer. Faire l’acte vénérien.
Il s’efforçait de trouver manière de la festoyer, comme il avait fait avant que monseigneur fût son mari.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Il ajoutait que, même à la sourdine,
Plus d’un damné festoyait Proserpine.
Un cordelier faisait l’œuvre de chair,
Et s’ébattait, en festoyant sa mie.
Fête (la), fêter. Faire l’acte vénérien.
Elle n’eut dit ces mots entre ses dents
Que le galant recommence la fête.
Je fêtai son milieu,
Nom de Dieu !
Trois fois avant qu’ je n’en sorte
Fêter la Saint-Priape. Faire l’acte vénérien, qui est faire une œuvre pie.
Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape.
Fétu. Le membre viril.
De son fétu neuf pouces sont l’aunage.
Feu au cul (Avoir le). Être ardent aux exercices vénériens.
C’est plus d’un coup par heure ; il avait donc le feu au cul ?Mililot.
Feu de paille. Fouterie de pauvre ou de poëte, qui commence en flambant de façon à faire espérer vingt coups, et qui s’éteint net après le premier.
Fiasco. Insuccès amoureux. — Faire fiasco. Ne pas pouvoir bander au moment où il le faut.
Fignard. Le cul (inusité).
Il écouta la vieille et lui laissa tout dire,
Pencha son front rêveur ; puis, avec un sourire,
Lui foutit sa botte au fignard.
Figue. La nature de la femme, qui est de la nature de ce fruit, un peu plissée, un peu molle, — et savoureuse comme lui. — Les Italiens ne jurent que par là : Per la fica ! disent-ils.
De ton figuier mange le fruit,
Et ne va pas durant la nuit
Du voisin grignotter la figue.
Fille. Mot injurieux pour désigner une femme qui fait métier et marchandise de l’amour.
Le mot fille signifie, ad libitum, ce qu’il y a de
plus pur, ce qu’il y a de plus doux, ce qu’il y a de plus bas, ce qu’il y a de plus vil dans le sexe féminin. — Il est sage et timide comme une fille. — Il aime tendrement sa fille. — En quittant l’auberge, il a donné quelque chose à la fille. — Il a eu l’imprudence de se montrer au spectacle avec une fille.E. Jouy.
Prenez les intérêts des filles de Cypris,
Et ne permettez pas qu’on en fasse mépris.
Le ramage des filles est cent fois préférable à l’argot des boursiers.A. Delvau.
Nos ingénues à sentiments,
En fait d’amants,
Ruin’nt plus d’jeun’s gens
En quinze jours, qu’une fille en douze ans.
Fille à parties. « Prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes. Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste : rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s’arrête à la porte d’une maison ordinairement de belle apparence ; là, elle attend son monsieur, elle s’explique ouvertement avec lui ; et, s’il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l’on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison. »Béraud.
Fille d’amour. Fille de bordel, qui fait de l’amour un métier et de son cul une marchandise.
J’apprends qu’tu veux, monsieur d’Belleyme,
Numéroter les fill’s d’amour.
Fille de joie. Femme qui exerce un triste métier, celui qui consiste à être à la disposition du premier venu.
D’une fille de joie
Il fut enfin la proie.
Le major l’avait fait mener au refuge où on enferme les filles de joie.D’Ouville.
Soupant, couchant chez des filles de joie.
Mais ce refrain banal rarement apitoie,
Hormis l’adolescent, qui ne peut croire au mal
Et cherche encor l’amour dans la fille de joie,
Ignorant que la rouille a rongé le métal.
Fille de marbre, fille de plâtre. Fille galante, dont le cœur est plus dur que les tétons.
C’est à Paris que les filles de marbre apprennent péniblement le métier qui les fait riches en une heure.Jules Janin.
Fille publique. Femme qui livre son corps au premier passant venu, moyennant un salaire qui varie suivant les quartiers dans lesquels elle exerce.
La première ordonnance concernait les filles publiques et imposait à ces malheureuses des heures de sortie et d’autres mesures que la décence publique réclamait depuis longtemps.H. Raisson.
Renonçant pour toujours à la fille publique,
Vous seule auriez eu part aux faveurs de mon vit.
Fille soumise. Fille ou femme à laquelle la préfecture de police impose une carte, dans l’intérêt de la santé publique — que compromettent tant les coureuses insoumises.
Flageolet. Le membre viril, dont les femmes savent si bien jouer et jouir, et dont elles se gardent bien de boucher la patte d’où sort cette précieuse musique qui leur chatouille si agréablement le vagin.
Elle n’est pas musicienne,
Mais elle est foll’ du flageolet
Et veux que chaqu’ jour de la s’maine
Je fredonne au moins un couplet.
Je voudrais, ma belle brunette,
Voyant votre sein rondelet,
Jouer dessus de l’épinette
Et au-dessous du flageolet.
Si tu veux danser, dispose
Du flageolet que voilà.
Fleur. Pucelage, — que la femme est censée donner à son époux la première nuit des noces.
Qu’au dernier cri de douleur,
Je suis maître de la fleur
Qui pour moi seul est éclose,
Je suppose,
Je suppose,
Irma, je suppose.
Cessez donc de pleurer un sort digne d’envie,
Et ne regrettez plus la plus belle des fleurs ;
Si ne la garder pas, c’est faire une folie,
On goûte en la perdant mille et mille douceurs.
Te laisser vierge, c’est te faire sentir de la façon la plus cruelle que ta fleur ne vaut pas la peine qu’on se donnerait pour la cueillir.Louvet.
Il est bon de garder sa fleur,
Mais pour l’avoir perdue, il ne faut pas se pendre.
Cette fleur, qui avait été réservée pour le beau prince de Massa-Carrera, me fut ravie par le capitaine corsaire.Voltaire.
Pour eux ne brille cette fleur,
Qu’amour, diligent moissonneur,
Sait recueillir avant la fête
Que le tardif hymen s’apprête.
Fleur d’oranger. Fleurs blanches qu’une fille porte sur la tête le jour de son mariage, pour dire à tout le monde : je n’ai pas encore été baisée ; j’ai toujours gardé ma fleur et mon fruit… défendu. — Laissons passer et disons avec Commerson :
Le bouquet de fleurs d’oranger est le cynisme de la vertu.
Fleurettes. Petites fleurs du langage amoureux, douceurs que les galants débitent aux jeunes personnes qui y prêtent volontiers l’oreille, — faute de prêter autre chose — à quelque chose de mieux. On dit aussi : Conter fleurettes, pour : parler d’amour.
Je ne cessais de me retracer mon gentil Belval, allant au fait, et commençant par où les autres me semblaient ne devoir finir d’un siècle. Aussi, leurs fleurettes n’étaient-elles honorées d’aucune attention.Félicia
Des abbés coquets sont venus ;
Ils m’offraient pour me plaire
Des fleurettes au lieu d’écus,
Je les envoyai faire… vois-tu…
Fleur du mal. Tribade — qui se fait respirer par une autre femme, qu’elle respire à son tour. — L’expression date de 1856, époque de la publication du livre de poésies de M. Charles Baudelaire, dans lequel les gougnottes sont chantées sur le mode ionien.
Fleurons de Vénus. Accidents vénériens qui forment sur le front du malade une sorte d’auréole.
Les fleurons de Vénus te servent d’auréole ;
Comme un vase trop plein tu répands la vérole
Sur tout un peuple frémissant.
Fleurs blanches. Nom que, par corruption, on donne à un écoulement blanchâtre particulier aux femmes blondes, lymphatiques, chlorotiques, mal nourries, — parisiennes, en un mot. Mulierum vulvæ fluores, stillationes morbosæ, d’où, conséquemment, on devrait dire : flueurs blanches, du verbe latin fluere, couler.
La marquise a bien des appas,
Ses traits sont vifs, ses grâces franches,
Et les fleurs naissent sous ses pas ;
Mais, hélas ! ce sont des fleurs blanches.
Folichon, Folichonne, Folichonneuse, Folichonnette, Folichonner, Folichonnades, Folichonneries. Rieurs, bons vivants, folâtreries, gaillardises.
Mariette était si folichonne,
Qu’elle embrassait les cuisiniers.
Je fus épris comme un toqué d’une aimable folichonnette.J. Kelm.
Une folichonneuse,
Cancane et me plaît mieux.
Folichons et folichonnettes,
Rigolons et folichonnons.
M. M…, pour avoir lu des livres entachés de folichonnerie, copiera cent versets de la Bible.Ch. Joliet.
Fondement (Le). Les parties sexuelles, dont le fondement n’est cependant qu’une partie.
Craignez, craignez fort la vérole !
Il faut garder son fondement
Propre, avec tout son fourniment,
Pour suivre les cours de l’école.
Fontaine. La nature de la femme, où s’abreuve l’humanité — altérée de jouissance.
Le vin est inventé pour vous :
Il fait rejaillir la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.
Nous fûmes aussitôt tous les trois près d’elle lui faire les caresses qu’elle montrait désirer ; à peine avions-nous posé nos mains sur ses fesses, qu’après deux ou trois mouvements de reins, nous l’aperçûmes tourner de l’œil, et nous vîmes couler la fontaine du plaisir.Mirabeau.
— On le dit aussi d’une femme qui a des flueurs ou un écoulement vénérien. De là le surnom d’une célèbre habituée de bals, Clara Fontaine :
Coule, coule toujours,
Fontaine des amours.
Forcer la barricade. Déchirer la membrane de l’hymen d’une vierge en la dépucelant, la baïonnette en avant.
Il poussa et m’entr’ouvrit avec plus de facilité que devant, et fit tant à la fin, se remuant de cul et de tête, qu’il força la barricade.Mililot.
Forcer une femme. La baiser malgré elle.
Je vous ai forcée, je vous ai violée ; mais je n’ai pu faire autrement, et je vous en demande pardon.La Popelinière.
Forêt humide (La). La motte de la femme, qu’arrosent si fréquemment la sueur, l’urine, les menstrues, le sperme, les ablutions, etc.
Notre morpion se hâta
De gagner la forêt humide
Qui devant lui se présenta.
Fornicateur. Homme qui se plaît à commettre le doux péché de fornication.
Grand gesticulateur,
Hardi fornicateur,
Et dont l’incontinence
S’attaque à l’honneur
De ma sœur.
Un jeune capucin,
Qui fornique et qui prie,
Allait passer sa vie
Dans un couvent lointain.
Notre grand’maman Ève elle-même n’a-t-elle pas commencé à mettre la fornication en honneur ?Pigault-Lebrun.
Puis la virant, preste sur la croupière,
Se huche. Hélas ! quel taon vous a piqué ?
Serrant le cul, s’écria la commère ;
Par là jamais nous n’avons forniqué.
Fouailler une femme. La baiser, se servir avec elle du fouet qui cingle si bien.
Elles savent donc qu’il y a des moines qui fouaillent.(Moyen de parvenir.)
La fille de taverne, dit Auguste Barbier,
… N’a d’amour chaud et libertin
Que pour l’homme hardi qui la bat et la fouaille
Depuis le soir jusqu’au matin.
Fouailleur. Coureur de filles, bordelier. — « Un T de plus dans ce mot, et on a son étymologie, » dit l’auteur des Excentricités du langage, M. Lorédan Larchey.
Fouetter un homme, afin d’amener l’érection de son membre.
Si son vit impuissant n’a pas encor bandé…
On saisit le bouquet de verges à deux mains.
On fustige le vieux sur la chûte des reins :
La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande,
Mais il ne se plaint pas, il est heureux… il bande !
Fouler. Faire l’acte vénérien.
Ne foulez point son mausolée,
La pauvre fut assez foulée
Durant le temps qu’elle a vécu.
Four. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Avec sa pâte qui fut levée aussitôt que le four fut chaud.(Moyen de parvenir.)
S’il vous plaist nous prester vos fours,
Nous sommes à vostre service.
Il est défendu par nos loix
De travailler dans un four large.
Fourbir une femme. La baiser, frotter de la queue les parois de son vagin pour les dérouiller, — ce qui la rend non-seulement polie, mais très-contente.
Comme s’il fallait que je lui donnasse du salaire pour avoir fourbi cette gaupe.Ch. Sorel.
Puis vous fourbit l’agréable femelle
Qui l’occupait.
Fourgonner une femme. La baiser, en introduisant dans son petit foyer la pine en guise de poker.
Fournir sa carrière. Achever de jouir en baisant.
Tu aurais été ravie en extase en voyant seulement comme il se tourmentait sur moi dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière.Mililot.
Fourrager. Patiner une femme ; essayer d’introduire son membre dans son aimable hiatus.
Eh bien ! eh bien ! ou vas-tu comme ça ?… Qu’est-ce que tu fourrages là-dedans ?H. Monnier.
Fourrer (Le). Introduire le membre viril dans la nature de la femme.
Je me le figure toujours tel que s’il me le fourrait dedans le con avec force et qu’il eût de la peine à entrer.Mililot.
Fouterie. Action de foutre une femme, ou d’être foutue par un homme, — du verbe futuo, qui a la même signification.
Ceux-là qui sont bien fournis d’instruments à fouterie et qui sont propres à donner un plaisir partout.Mililot.
Tu brûlais pour moi d’un amour immense
Dans des vers fort beaux — que je n’ai pas lus ;
Notre fouterie à peine commence,
Et déjà, mon cher, tu ne bandes plus !
Fouterie de pauvre. Pauvre fouterie ; mauvais coup.
Fouteur. Homme qui satisfait les femmes, au lit ou en fiacre, à pied ou à cheval.
Veuve de son fouteur, la gloire,
La nuit, dans son con souverain,
Enfonce — tirage illusoire ! —
Ce grand godemichet d’airain !
Et mandons à tous nos fouteurs,
Fussent-ils un peu plus à l’aise,
De prendre au con seul leurs ébats.
Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que tu me chausses comme jamais en effet je n’ai été chaussée.Lemercier de Neuville.
Fouteuse. Femme qui aime à être baisée, ou qui met son art à bien faire jouir les hommes qui la baisent.
Tu es une belle fouteuse, ma mie.La Popelinière.
Car on peut devenir une bonne fouteuse,
Mais on ne devient pas, il faut naître branleuse.
Homme goulu, femme fouteuse
Ne désirent rien de petit.
Foutimasser. Baiser dans un grand con, avec un vit trop petit, ou ne pas assez bander : en somme, ne faire rien qui vaille.
Ton vit plus froid que glace
Reste molasse,
Il foutimasse ;
Quel bougre d’engin !
Un ribaud, quelquefois, trop plein de son objet,
Fatigue, échauffe en vain un aimable sujet ;
Sans cesse auprès de lui, le paillard foutimasse
Et sur ses nudités sa main passe et repasse.
Loin ces foutimaceurs qui gastent le métier…
Ne foutimacez plus les oreilles des dames.
Foutoir. Nom que les libertins donnent au boudoir, lieu où il ne s’agit pas de bouder, en effet, mais bien de foutre. — (V. Boudoir.)
Foutre (Le). Le sperme de l’homme et de la femme, la semence que celui-ci jette, à couillons rabattus, dans le champ de celle-là où poussent, au bout de neuf mois, des enfants mâles ou femelles.
Ensuite de cela, il me monte dessus, et en me faisant entrer son gros vit bandé au con, il me chevauche jusqu’à ce que son foutre me coule au fond de la matrice.Mililot
Ah ! la belle heure, quand j’y pense !
On mettrait une frotte à flot
Avec le foutre qu’on dépense
Tant que résonne son grelot.
Foutre. Interjection témoignant le mépris que l’on fait d’une chose.
Foutre des neuf garces du Pinde,
Foutre de l’amant de Daphné…
Foutre. Le mot le plus énergique du langage érotique. Il signifie :
Jouir ! — dépenser son sperme, n’importe de quelle façon, — en foutant.
Il y a fouteurs et fouteurs, comme il y a fagots et cotterets. Ainsi :
On fout à couillons-rabattus, comme un Dieu, comme un roi, comme un prince, — ou comme un âne débâté.
On fout comme un daim, comme un épicier, comme un maçon, comme un pigeon.
On fout en main, en bouche, en aisselle, en con, en cul, en tétons, en cuisses.
On fout à la paresseuse, en levrette, à la florentine, à culs-nus, à la dragonne, en cygne, etc.
On fout sa maîtresse, sa tante, sa cousine, sa femme, sa belle-sœur, sa belle-mère, sa bonne, sa portière, sa voisine, et — quelquefois son voisin.
Le roi fout la reine — ou son page,
Le vieillard fout sa bonne — un peu,
Et le pauvre fout — ce qu’il peut.
Mon Alix en fait tant de cas,
Qu’elle me promet des ducats,
Beaucoup plus que je ne souhaite
Si dix fois la nuit je la fous.
Foutre, comme verbe passif, signifie être perdu.
Philis, tout est foutu, je meurs de la vérole,
Elle exerce sur moi sa dernière rigueur.
Foutre, comme verbe réfléchi, signifie se moquer.
Eh bien ! dit-elle, quitte ou double,
Va toujours ton train, je m’en fous.
Quoique plus gueux qu’un rat d’église,
Pourvu que mes couillons soient chauds,
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.
Foutre à couillons rabattus. Avec énergie, comme toutes les femmes voudraient être foutues, — même, et surtout, celles qui ont le plus l’air de cracher sur le jus divin.
Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Foutre à la paresseuse. Baiser une femme le plus commodément possible ; quelquefois l’homme se met derrière la femme, laquelle replie un peu ses cuisses en avant. Plus généralement ils se placent en face l’un de l’autre et la femme lève la cuisse et passe la jambe sur la hanche de son fouteur ; les deux amants se trouvent alors collés l’un à l’autre depuis la poitrine jusqu’aux parties sexuelles, la pine dans le vagin : on pousse sans effort, et on jouit sans s’en apercevoir, en s’endormant même, si l’on est trop fatigué des coups précédemment tirés.
Celui dont la pine est mollasse, filandreuse
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.
Foutre comme un âne débâté. Baiser avec énergie, sans se soucier d’autre chose que de bien jouir, — à la façon du héros de Lucius.
Vilains hypocrites… foutez comme des ânes débâtés ; mais permettez-moi de dire foutre.Diderot.
Foutre en aisselle. Décharger sous l’aisselle d’une femme au lieu de lui décharger dans le con : c’est aussi agréable pour l’homme — et moins dangereux pour la femme.
Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle…
À cet instant de la querelle,
Un vit, qui bandait dur et fort,
S’avisa de foutre en aisselle :
Cet argument les mit d’accord
Foutre en artilleur. Vous faites coucher la demoiselle sur le bord du lit, et debout devant elle, vous prenez ses jambes de chaque main, les écartez et les placez sur vos épaules, comme des leviers servant à manœuvrer une pièce de canon sur un affût. Vous fourrez votre écouvillon dans la gueule béante de son canon ; il y entrera tout entier, et même un peu les testicules.
Foutre en con. Baiser bourgeoisement, comme baisaient Adam et Ève, les ignorants, bouche contre bouche et ventre contre ventre.
Le con est fort bonne personne ;
Je ne dis pas qu’on l’abandonne
Eh ! non, non, non !
Foutons en con !
Foutre en cuisses. Décharger entre les cuisses d’une femme qui ne tient pas à faire d’enfant, mais qui tient à faire plaisir à un homme.
On fout en con, en cul, en cuisses.
Foutre en cul. Sodomiser.
Mais le cul n’est-il pas bonhomme ?
Eh quoi ! ne le fout-on qu’à Rome ?
Foutons en cul, foutons en con !
Un peu de bougrerie
Est dans la vie
Quelquefois de saison.
Foutre en espalier. Posture usitée seulement chez les écoliers ou chez les gens de service qui se rencontrent dans des endroits sans meubles et veulent foutre cependant à la hâte et tant bien que mal en appuyant la femme contre un mur. Un brave évêque vit un jour son valet de chambre baiser une fille en espalier : « Imbécile, lui dit-il, tu ménages les matelas. Eh bien ! c’est à ce beau métier que j’ai gagné la goutte. »
Foutre en levrette. Jouir d’une femme en se plaçant derrière elle, more canino, posture des plus estimées de la foutronomie, et l’une des plus agréables pour le fouteur. Soit à genoux, soit appuyée sur une fenêtre ou une table, soit couchée à plat ventre sur le lit ou sur le gazon, la femme vous présente ses fesses, vous pénétrez dans son con sans perdre un seul centimètre ; vous vous y trouvez très-serré et vous lui donnez quelques bons coups de cul. Malheureusement cela vous fait jouir tout de suite, et l’opération ne dure jamais assez longtemps au gré de la dame.
En levrette est encore un moyen fort joli
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli :
C’est pour faire un enfant une bonne recette
Qui fut, dit-on, donnée à Marie-Antoinette.
Elle a l’étrange goût
Qu’on la foute en levrette.
Foutre en main. Se faire branler.
Tout est fantaisie ou caprices
Chez le bizarre genre humain
On fout en con, en cul, en cuisses,
Au besoin même dans la main.
Foutre en tétons. Décharger sur la gorge d’une femme qui, au préalable, a ramené ses deux tétons vers le milieu de sa poitrine, de manière à presser, aussi doucement qu’avec les lèvres de son con la pine qu’elle a mission de faire jouir. Cette façon d’aller au bonheur, comme toutes les autres artificielles, n’a de charmes que pour celui qui fout et non pour celle qui est foutue.
Celui-ci fout en cul, celui-là en aisselle,
Un troisième en tétons…
Foutre par l’oreille. Faire répandre à quelqu’un les pleurs du désir, soit en lui lisant, soit en lui récitant des vers lubriques. L’expression est du poëte Maynard.
Gardez-vous de lire ces vers :
Ils foutent les gens par l’oreille.
Foutue (Être bien ou mal). Bonheur, ou malheur.
Non, tu n’es que foutue, et tu l’es bien.La Popelinière.
J’ l’y donne un croc-en-jambe,
All’ tombe sur son cu,
Puis ell’ devint si tendre
Qu’ ça fut autant d’ foutu.
Fraise. Le bout des tétons d’une femme, à cause de sa couleur.
Fressure. Le siège des désirs amoureux, la nature de la femme.
De ma fressure
Dame luxure
Jà s’emparait.
Fricarelle (La). Le Lesbicus amor, qui tend de plus en plus à faire des ravages parmi les Parisiennes.
Je te verrai…
Poursuivant les Saphos à l’œil cave, au teint noir,
Ivre de fricarelle, et ne pouvant avoir
L’attouchement d’une tribade
Fringuer, Fringasser une femme. La baiser.
Volontiers je vous fringasse,
Madame, si j’osasse,
Fringue, valet, hardiment ;
Mon mary est à Rouen.
Car s’il a prêté son levain,
On fringue votre chambrière.
Quand Polidor fringua la dame putassière,
De qui le nom fameux s’appelle Sarprisi.
Fromage. Sperme de l’homme ou de la femme ; caséum produit par les parties basses, ayant l’aspect du caséum produit par les parties hautes. D’où, à propos d’une fille qui s’est laissé dépuceler, l’expression proverbiale : laisser aller son chat au fromage.
Frotter le lard (Se), faire l’acte copulatif, qui consiste en effet dans le frottement des chairs de ces deux cochons qui s’appellent deux amants.
Toutes les fois qu’on t’a frottée,
Tu ne me l’es pas venu dire.
Jean, ce frotteur invaincu,
Un soir dans une taverne
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cu.
Joyeusement se frottant leur lard.Rabelais.
Quand tu voudras, je frotterai ma coine contre ton lard.(La Comédie des Proverbes.)
Fureur d’amour. La voluptueuse démence que ressentent mutuellement un homme et une femme dans l’accouplement.
Autrement il faudrait dire : ce qui n’a point de
nom, un membre viril, le membre génital, et autres telles expressions sottes et longues, que la fureur d’amour ne donne point le temps de prononcer.
Fureur utérine.
Outre le terme de nymphomanie que nous adoptons pour exprimer cette maladie, on lui donne encore différentes dénominations. Moschio, médecin grec, l’appelle satyriasis, d’autres métromanie, d’autres érotomanie, qui signifie manie d’amour ; mais tous ces noms étant arbitraires, nous nous en tiendrons à celui de nymphomanie, toutes les fois qu’il sera question de la fureur utérine.Dr de Bienville.
Voir Nymphomanie.
Fuseau. Le vit, qui pour celles qui ont de l’haleine sert à enfiler.
Le fuseau dont filait Hercule,
Noir et tortu…
Prends ce fuseau, ma tendre amie.
— Il est si gros, quelle folie !
À peine tient-il dans mes doigts ;
Mon lin va se rompre vingt fois,
Ah ! mon Dieu, que dira ma mère !
Elle est si sévère !
Finissez donc, mon cher Lucas,
De grâce, ne m’enfilez pas !
Gabahoter. Gamahucher une femme.
Et s’il ne me suffit pas de gabahoter,
Je greluchonne alors aussi, sans hésiter.
Galant. Amant — d’une galanterie douteuse, souvent.
Elle a quatre galants,
Et de la préférence
Les flatte en même temps.
Galanterie. Maladie vénérienne.
Sur la fin de la quatrième année, je m’aperçus que la supérieure m’avait communiqué ce qu’on appelle une galanterie.Du Laurens.
Je suis un malheureux qui ne mérite pas
De posséder sitôt de si charmants appas.
Je suis dans un état…
— Achevez, je vous prie :
Auriez-vous attrapé quelque galanterie ?
Galipoter le fondement. Besogner dans le derrière au lieu de besogner dans le devant, faire acte de bougre au lieu de faire acte d’honnête homme.
Maint’nant que j’ t’ai, sacré’ vessie,
Galipoté le fondement,
J’te préviens qu’ j’ai z’une avarie
Qui me rong’ tout le tour du gland.
Gamahuché (Être). Se dit de l’un comme de l’autre sexe, la langue étant à la disposition de tous les deux.
Un vit, sur la place Vendôme,
Gamahuché par l’aquilon.
Gamahucher le canal. Sucer un homme, aspirer la moëlle qui coule dans son canal de l’urètre.
Si, comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.
Gamahucher une femme. La faire jouir en jouant de la langue dans son con, au lieu d’y jouer de la pine. Un métier de chien !
Celle-là, sur son lit nonchalamment couchée,
Par un vieux Cupidon était gamahuchée.
Gamin (Faire le). Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sus le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur le glorieux priape façonné par elle, — pour elle. — Alors : Hue ! dada !… notre gamin allant au trot, puis au galop : patatrot, patatrot ! — comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père, — se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture. — C’est du nanan ! — Voir le Tirebouchon américain.
Gandin. Imbécile bien mis qui paie les filles pour qu’elles se moquent de lui avec leurs amants de cœur.
Il reste une consolation aux gandins qui grappillent dans les vignes amoureuses après ces maraudeurs de la première heure, c’est de se dire :
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
Nous soupions au sortir du bal. Quelques gandins,
Portant des favoris découpés en jardin,
Faisaient assaut d’esprit avec des femmes rousses.Th. de Banville.
Gants. Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui — si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buena mancia des Italiens — à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras.
Leurs vêtements sont élégants,
Mais toujours quelque chose y cloche :
Dans leur bourse elles ont leurs gants,
Et leur corset est dans leur poche.
Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants.(La France galante.)
Mainte fille a perdu ses gants.
Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants.Voisenon.
Ganymède. Ce que l’on nommait anciennement un giton et que les Parisiens appellent une tante.
Garce. Mot qui, dans le vieux langage, a signifié fille pucelle, et qui, dans le langage moderne, signifie — tout le contraire.
Car il n’affiert à garces diffamées,
User des droits de vierges bien famées.
Allons, la garce, haut la quille !
Mon vit est crânement drissé.
Garde nationale (Être de la). Avoir des habitudes pédérastiques.
Il s’approche, je crois qu’il en veut à ma montre que je m’empresse de préserver ; il s’approche davantage, avance sournoisement la main vers l’objet chéri des dames : je vis qu’il était de la garde nationale, et alors…J. Le Vallois.
Gars à poil. Homme qui a des couilles au cul et passe pour un rude jouteur.
… Mon aîné ?… c’est un gars à poil, et qui vous a une vraie pine de famille. Il foutra votre femme, vos deux filles, et vous enculera par-dessus le marché, histoire de dire qu’il a mis un pied chez vous.(Les Deux Beaux-Pères.)
Gaupe. Fille légère — comme chausson.
Gazon de la femme. Les poils de sa motte.
Nature t’a fourni un corsage bien fait,
Mais un con refrogné, dont l’ouverture ronde
Assise est platement et sans aucun gazon.Théophile
Mais nos peintres, tondant leurs toiles
Comme des marbres de Paros,
Fauchent sur les beaux corps sans voiles
Le gazon où s’assied Éros.
Gendarme. Concubine ou femme légitime qui, toujours pendue au bras de son homme, ou sur ses talons, le suit partout — et quand même.
Géniteur. Homme qui ne peut baiser une femme sans lui faire un enfant, — genitor.
Génitoires. Les couilles, qui contiennent la liqueur de la génération.
Mes doigts, légèrement promenés sur les fesses, les cuisses et les génitoires de l’Adonis, paraissaient lui faire grand plaisir. — Oh ! oui, comme cela, chatouille, mon petit ange, chatouille-les bien !…A. de Nerciat.
Et le montrait, voyant tout chacun ses génitoires.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Un roi dans les grecques histoires,
Sachant des siens la trahison,
Voulut, pour en tirer raison,
Qu’on leur coupât les génitoires.
Gentille (Être bien). Bien arranger un homme, le faire jouir à gogo.
Joli garçon, viens avec moi, tu ne t’en repentiras pas… je serai bien gentille…Lemercier de Neuville.
Gentille au dodo (Être bien). Promesse que vous fait une fille en vous raccrochant ; cela consiste à vous faire jouir comme jamais vous n’avez joui avec aucune femme, soit en vous suçant, soit en vous branlant, soit en se laissant enculer par vous, soit en vous faisant postillon pendant que vous la foutez, — et tout cela pour arriver à vous faire tirer un pauvre petit coup de deux liards qui ne vous remue pas autant que le premier baiser de votre première bonne amie.
Giberne. Le fessier, d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis ?Charles Monselet.
Gibier d’amour. Jolie fille que l’on chasse — pour mieux la tenir et la posséder.
Vrai gibier d’amour, Colette,
Par moi fut prise au collet.
Gibier de bordel. Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle, — ce qui la conduira fatalement au bordel.
Gibier de Saint-Lazare. Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison.
Gigolette. Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois — pourri — dont on fait les putains.
La gigolette est une adolescente, une muliérocule… qui tient le milieu entre la grisette et la gandine, — moitié ouvrière et moitié fille.A. Delvau.
Gigolo. Le mâle de la gigolette — comme le pierrot est celui de pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle.
Le gigolo est un adolescent, un petit homme… qui tient le milieu entre Chérubin et Don Juan, — moitié nigaud et moitié greluchon.A. Delvau.
Gigots sans manche. Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre.
De Montrouge un noir habitant
Repoussant la jeune Glycère
Qui veut le conduire à Cythère,
Lui dit : à Sodome on m’attend.
Vous avez la peau fine et blanche ;
Mais un certain défaut vous nuit :
Apprenez qu’un gigot sans manche
À notre four n’a jamais cuit.
Gigotter. Remuer, saccader, osciller et jouer des reins ; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses. — Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie :
J’aime le lapin ; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût : je prends mon plat de chat, mon lapin et elle son gigot. — Quand je lapine ; ma femme gigotte.
Gimblette (Faire la). Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires : — se masturber. — Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite patisserie appelée ainsi).
Giton. Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré — qui avait lu le Satyricon de Pétrone ; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes — du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe.
Pour dérouter mon amant
Du gout qui l’attache
De son giton prudemment
Je prends quelquefois la tâche,
Quoiqu’il soit bien dur au con
Qu’on foute son compagnon
Jusque sous sa moustache !
Glaire. Sperme qui sort du membre viril, et qui ressemble, en effet, à une spermosité crachée par le trou de la pine. — On dit aussi : Pousser son glaire, pour introduire son membre dans la nature de la femme.
Gland. La partie supérieure du membre viril, — ainsi nommée à cause de son exacte ressemblance avec le fruit du chêne et du hêtre. On prend souvent cette partie du membre pour le membre lui-même.
Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.
Globes (Les). Les tétons, sur lesquels les lèvres voyagent sans se lasser ; — quelquefois les fesses ou les testicule.
Et sa gorge charmante, au lieu d’être enfermée
Dans un affreux corset qui l’aurait déformée,
Montrant à découvert ses deux globes polis,
Se tenait d’elle-même et sans faire aucuns plis.
Lequel montrait deux globes faits au tour,
Qu’on aurait pris pour ceux du tendre amour.
Deux petits globes au dessous,
Pour fortifier le mystère,
Donnent le contrepoids aux coups,
Et rendent le jeu moins austère.
Gober le merlan. Sucer un homme jusqu’à l’éjaculation inclusivement, et boire le sperme qui sort de son membre frémissant, — par allusion au merlan roulé dans la farine et à sa forme allongée.
Gober un homme. Avoir envie de coucher avec lui.
Mon cher Arthur, Emma te gobe.A. François.
Godemichet. Phallus de cuir ou de velours avec ou sans ressorts, que les femmes libertines ou pusillanimes substituent au véritable phallus de chair et d’os que la prévoyante nature nous a soudé à tous au bas du ventre pour nous reproduire, et surtout pour jouir. — Ce mot vient du latin : Gaude mihi, fais-moi plaisir. Cet engin, aussi singulier qu’ingénieux, — le rival sérieux de l’homme, dont la vigueur est malheureusement limitée, — cet engin est en usage depuis que le monde est monde, c’est-à-dire livré à la corruption. Les dames romaines s’en servaient bien avant les dames françaises, comme l’indique le Satyricon, où l’on voit le pauvre Encolpe-Polyænos étrangement arrangé par Œnathée, la vieille prêtresse. — Une autre preuve, c’est le passage suivant de l’Escole des Filles, où Suzanne la délurée dit à Fanchon, à peine déniaisée par son ami Robinet :
J’ai leu dans un livre l’histoire d’une fille de roy, qui se servoit d’une plaisante invention, au défaut du véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin, qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de cette statue et les trémoussoit vers elle ; et quand ce venoit à descharger elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup.
Les anciens écrivains gaillards avaient donc raison d’écrire gaudemichi — qui se rapproche plus étymologiquement de gaude mihi que godemichet.
L’une se trouva saisie et accommodée d’un gros godemichet entre les jambes, si gentiment attaché avec de petites bandelettes autour du corps, qu’il semblait un membre naturel.Brantôme.
Il ne reste plus rien du bien de mon partage
Qu’un seul godemichi, c’est tout mon héritage.
Et feignant de prier en fermant son volet,
Pour un godemichet quitte son chapelet.
Godiche (Être ou n’être pas). Se laisser ou ne pas se laisser facilement duper par les femmes, ces éternelles monteuses de coups.
Ça me rappellera… le temps où j’étais si godiche avec le sexe, où les femmes m’allumaient si facilement.Lemercier de Neuville
Godiller ou Gaudiller. Jouir en baisant. — Cette expression a passé du dictionnaire des matelots dans celui des Parisiens, gens amphibies, moitié canotiers et moitié autre chose. Godiller, pour un homme de mer, c’est se servir d’un aviron appelé godille ou goudille, qui, placé dans une entaille arrondie sur l’arrière d’une embarcation, lui sert à la diriger.
Puissé-je, en passant l’onde
Du fleuve au roi cornu,
Godiller ferme et dru,
Et cramper dans le cul
De ma blonde.
Godiller (Faire). Faire jouir une femme ou un homme. — Éprouver un accès de priapisme ; bander.
Je veux qu’on me paie pour me faire godiller, moi !Lemercier de Neuville
Gogotte. Le membre viril, lorsqu’il manque de virilité ; vit d’enfant.
Tirez parti de ces tristes gogottes,
Vous en viendrez à pisser dans vos bottes.
Gonfler (Faire) son andouille. Se masturber.
Ça m’ trifouille,
Ça m’ gargouille,
Ça fait gonfler mon andouille.
Gonzesse. Fille ou femme de mœurs beaucoup trop légères ; fille publique même.
Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses…Lemercier de Neuville.
Ils entretienn’nt des gonzesses
Qui loge’ à la Patt’ de Chat.Guichardet.
Gorge (Avoir de la). Posséder de plantureux tétons, — la seule richesse dont les femmes soient fières : c’est comme si elles avaient pignon sur rue.
Dis donc, a-t-elle autant de gorge que moi, ta madame !H. Monnier.
Je suis sûre qu’elle ne se tient pas comme la mienne, sa gorge.H. Monnier.
À voir sa gorge toute nue
Son corps tout du long étendu,
L’on jugeait qu’elle avait perdu
Sa pudeur et sa retenue.
Ma gorge se tient mieux qu’un militaire,
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.
Gothon. Abréviation de Margoton, qui signifie fille de mauvaise vie.
Gouapeuse. Petite drôlesse qui préfère la rue à l’atelier, le vagabondage au travail, et qui s’amuse avec les quéquettes des polissons de son âge en attendant l’occasion d’amuser les pines des messieurs plus âgés.
Gouffre secret. Grand et vieux con. — Engouffrez-vous, messieurs, voilà l’ plaisir !
Ces femmes aident autant qu’elles peuvent à la méprise par les toilettes préparatoires : … elles
compriment leurs tétons mollasses et pendants, elles réparent par des lotions astringentes les hiatus trop énormes de leurs gouffres secrets.
Gougnotte. « Fille ou femme qui abuse des personnes de son sexe », dit M. Francisque Michel — qui, par pudeur, manque de clarté ; la gougnotte est une fille qui ne jouit qu’avec les filles, qu’elle gamahuche ou qui la branlent ; une gougnotte préfère Sapho à Phaon, le clitoris de sa voisine à la pine de son voisin.
Gouine. Nom qu’on donne à toute fille ou femme de mœurs trop légères, et que le Pornographe fait venir de l’anglais queen, reine — de l’immoralité ; mais qui vient plutôt de Nelly Gwinn, célèbre actrice anglaise qui avait commencé par être bouquetière, et qui, d’amant en amant, est devenue la maitresse favorite de Charles II.
Goujon. Le membre viril, — qui frétille dans le con de la femme comme poisson dans l’eau.
Mais surtout prenez ce goujon,
Et mettez-le dans la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.
Goupillon (Le). Le membre viril — avec lequel on asperge de sperme les femmes, heureuses d’être ainsi aspergées.
En priant pour la sainte Vierge,
Vous prîtes votre goupillon,
Et le tenant droit comme un cierge,
Il semblait que le cotillon
Vous donnât certain aiguillon.
Gourdes (Les). Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur.
Le troupier : mes roustons ; le cocher : mes roupettes ;
Le marchand de coco : des gourdes ; les grisettes :
Des machines…
Gourgandine. Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou pékin, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de jaune.
Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines.A. Delvau.
Gourgandiner. Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent.
Gourmande. Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela.
Goûter les plaisirs, les ébats, les joies, etc. Baiser, ce qui est la félicité suprême.
Mais qu’importe, si l’on goûte
Le doux plaisir de la chair ?
Qu’importe, pourvu qu’on foute ?
Cela vous paraît-il clair ?
Eh bien ! mon petit cœur, eh bien ! ma mignonnette,
Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour
Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour.
Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit.Bonaventure Desperriers.
Goût particulier. La pédérastie ou le gougnottisme, selon le sexe ; ainsi nommé parce que c’est un goût presque général chez les filles galantes de Paris.
Ne croyez pas que je contracte
Ce goût, déjà trop répandu ;
C’est bon pour amuser l’entr’acte
Quand le grand acteur est rendu.
Goût pour quelqu’un (Avoir du). Avoir envie de coucher avec telle femme plutôt qu’avec telle autre lorsqu’on est homme, ou avec tel homme plutôt qu’avec tel autre lorsqu’on est femme.
Elle en tombera à la renverse si elle a autant de goût pour moi que vous le dites.La Popelinière.
Dit-on à présent : Je vous aime ?
Non, l’on dit : j’ai du goût pour vous.
Goûts contre nature (Avoir des). Être pédéraste, si l’on est homme, — ou gougnotte, si l’on est femme.
On ne le lui met plus !… On le lui a donc déjà mis ? L’homme que j’ai honoré de mes faveurs aurait donc des goûts contre nature ?Jean du boys.
Goûts lubriques (Avoir des). Être très corrompu en amour.
On l’accusa d’avoir des goûts lubriques,
Dont le récit fait dresser les cheveux ;
De dédaigner les amours platoniques
Et de boucher des trous incestueux.
Goutte. Employé dans un sens obscène pour désigner le sperme.
Elle sucerait bien la goutte
De quelque gros vit raboulé,
Mais je veux qu’un goujat la foute
Avec un concombre pelé.
Goutte militaire. Sécrétion gonorrhéique qui vient chaque matin au bout du membre viril qui a été à la guerre amoureuse et qui y a été blessé — sans daigner se guérir.
Graisser le vagin (Se). Se faire baiser, s’oindre le con de sperme.
C’était ma femme au retour d’un voyage,
Et qui devait n’arriver que demain ;
Elle venait consoler mon veuvage,
Et pour cela se graissait le vagin.
Graisser sa punaise. Baiser sa maîtresse.
Je lui en veux : il a graissé ma punaise.A. pothey.
Grandes lèvres. Orifice du vagin de la femme ; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle.
Grande confrérie. Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse.
Quand Joseph épousa Marie,
Le grand-prêtre lui dit : Mon vieux,
Te voilà de la confrérie
Des époux et des… bienheureux !
Que près du lit de ta poulette
Vienne un ange avec un moineau…
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.
Grand jeu (Le). Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés.
J’veux que mes cinq sens soient satisfaits : c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi ! Le toucher ? tu m’as branlé. L’odorat ? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue ? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne me manque plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût.Lemercier de Neuville.
Grange (la). Le con.
Un jour ma Jeannette
Me dit : Robinet
Ma grange est bien nette,
Mets-y ton boquet.
Gratte-cul. Femme qui n’est plus bonne au service amoureux.
Dans c’ siècle-ci, plus d’un mauvais sujet
Change en gratte-cul la rose la plus belle.
Gratter dans la main. Déclaration muette. Sorte de pantomime, qui se joue discrètement dans le monde des filles. — Qu’un homme désire une femme ou… vice-versa, il lui suffit, profitant de la poignée de main d’adieu, de gratter légèrement du médium la paume de la main qu’il presse. Si la réponse a lieu de la même manière, l’affaire est dans le sac, — demande et réponse affranchie.
Gratter son devant. Se masturber.
Si j’eusse pensé que ma fille eût été si vite en besogne, je lui eusse laissé gratter son devant jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans.(Les Caquets de l’accouchée.)
Gravelures. Obscénités dites ou chantées, comme il s’en dit et chante — principalement dans les réunions bourgeoises, chez les gens honnêtes, devant les grands parents et les petites filles.
Si j’ n’ons point d’gravelures,
C’n’est point, sur notre honneur,
Par pudeur.
Gravonner. Patiner les testicules de l’homme pendant qu’il baise.
Afin que la femme pût lui toucher, mettre la main dessus, gravonner pendant le temps de la conjonction.Mililot.
Greffer un tendron. Prendre une jeune fille pour un arbre, la grimper et lui faire un enfant.
Lorsque la charmille pousse,
D’une main légère et douce
Je lui donne une façon ;
Souvent je plante et je sème,
Mais, mon plaisir est extrême,
Lorsque je greffe un tendron.
Greluchon. Homme qui tient le milieu entre l’amant de cœur et le monsieur, entre celui qui paie et celui qui est payé.
Greluchonner. Synonyme de Paillassonner. Appliqué à un homme, signifierait : foire le greluchon. — Ce verbe s’applique plus logiquement à une femme galante, qui, lorsqu’elle ne travaille pas avec le miché sérieux, s’amuse avec un ami : elle greluchonne.
Grigou. Signifiait autrefois : lépreux, vieux grec. — Aujourd’hui, ce mot veut, dire : époux vieux, laid, avare et jaloux : — Othello et Bartholo réunis.
Il était un femme,
Femme d’un vieux grigou,
Toujours fermant porte et verrou.
Quand il allait en ville,
Pour plus de sûreté,
Il emportait la clé.
Grimper. Baiser une femme, monter sur la cavale qui doit conduire au bonheur.
Neptune au fond des eaux y grimpe
Nymphes, sirènes et tritons.
Tu t’es laissé grimper avant que… j’t’aie donné tes gants.Lemercier de Neuville
Les uns vont au bordel. Les autres
Grimpent les femmes des voisins,
Et de Priape heureux apôtres,
Vendangent les divins raisins.
Grivois. Libertin en paroles ou en actions ; peloteur et, conséquemment, fouteur.
Mon grivois ne voit pas plus tôt un cotillon mettre un pied dans sa chambre que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche.A. de Nerciat.
Gros lot. (Avoir, donner ou gagner le). Avoir, donner la vérole, — le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour.
Gros numéro. Bordel.
Grue. Fille entretenue, parce que les filles de cette espèce sont souvent plus bêtes que belles — ce qui fait qu’on ne s’explique pas les folies que les gandins font pour elles.
Dans certains théâtres, on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes ; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels ; cette première catégorie de grues s’appelle les maquillées.Joachim Duflot.
Guenilles (Les). Les testicules de l’homme, que dédaignent les femmes — qui ne peuvent plus s’en servir.
Guenippe. Femme de mauvaise vie ; guenon.
Mais présentement que l’on grippe,
Et Lise, et toute autre guenippe.
Sus donc, gentilles guenippes,
Prenez vos plus belles nippes,
Sans vos attiffets laisser…
Et vous faites enchâsser.
Guenon. Femme de mauvaise vie, qui se trousse et écarte les jambes au profit du premier orang-outang venu.
Le temps où les femmes m’allumaient si facilement que la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.Lemercier de Neuville
Guenuche. Variété de guenon.
Elle est sèche comme une criche,
Mal faite comme une guenuche,
Éloquente comme un Gascon, etc.
Gueuse. Femme de mœurs beaucoup trop légères, qui n’est pas la femelle du gueux, — au contraire.
Quand d’un air tout de franchise
Une gueuse m’aborda
Guigner les vits. Porter souvent des regards à l’endroit du pantalon où se trahit le mieux le sexe de l’homme et par lequel on sait ainsi ce qu’il pense — des femmes présentes.
J’ai des cheveux roux comme des carottes,
Des yeux de faunesse, émerillonés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.
Guignes. Les testicules — à cause de leur forme.
Ma cousine… empoigne-le bien fort… Tu sais si bien frotter, frotte-moi de l’autre main mes guignes.La Popelinière.
Guigui. Le membre viril.
Ah ! petit coquin ! tu t’en vas… tu me quittes… ta pauvre guigui n’a ni force ni vertu.La Popelinière.
Guiguitte. Priape enfant. Guilledou. Vieux mot hors d’usage signifiant un mauvais lieu.
Je suis bien fait, car j’ai des cornes,
Puisque tu cours le guilledou.
Car Pallas, bien que la déesse
Du bons sens et de la sagesse,
Courait partout le guilledou.
Habitavit (L’). Le Pantalon, dans lequel habite le vit.
Harponner une femme. La baiser militairement, sans s’arrêter aux bagatelles de la porte, pelotage, langues fourrées, branlage du bouton, etc., — comme fait un pandour qui viole une béguine. — On dit aussi : Se harponner.
Ma gorge, par exemple, tu n’as pas eu le loisir d’y faire attention : nous venons de nous harponner si brusquement.A. de Nerciat.
Haute-Bicherie (La). Les plus élégantes et les plus coureuses parisiennes, reines d’un jour — et surtout d’une nuit — qui ne font que paraître et disparaître sur le boulevard, leur champ de bataille.
Ce salon — qui n’est pas autre chose qu’un marché — est hanté par la Haute-Bicherie parisienne :
musardines, précatelanières, biches, lorettes, filles de marbre et autres gourgandines élégantes qui viennent là exactement comme nous allons à la Bourse, pour y faire leurs petites affaires.A. Delvau.
Hercule (Un). Fouteur capable d’accomplir les douze travaux… ou même un peu moins, ce qui n’est déjà pas mal.
Tu possèdes un hercule, ma chère Tullie ; que les autres hommes lui ressemblent peu !(Meursius français.)
Hérisson. La nature de la femme, — à cause des broussailles qui en obstruent l’entrée et auxquelles s’égratigne quelquefois le membre viril.
Heure du berger (L’). Le moment où l’homme baise la femme pour laquelle il bandait depuis plus ou moins de temps.
Lorsque le temps que l’amour donne
N’est pas employé prudemment,
Ce dieu pardonne rarement :
Amant, l’heure du berger sonne,
Mais ne sonne qu’un moment.
Hiatus (Le). La nature de la femme — qui, en effet, bâille toujours. Il peut se faire que les hiatus ne soient point tolérés dans les vers ; mais, dans les draps, ils sont très-estimés.
Hirondelle. Jeune fille encore pucelle, qui annonce le printemps de l’amour comme l’aronde le printemps de l’année.
Histoire. Le membre viril — que la femme se plaît à étudier avec son ventre ; — quelquefois le con.
Allons, pas tant de façons, montre-moi ton histoire.Lemercier de Neuville
Madame, lui dit-il, je ne peins que l’histoire
— Eh ! quoi, mon cher monsieur, n’est-ce donc que cela ?
Peignez toujours… le reste, un autre le peindra.
Homme à femmes. Grand fouteur, après lequel courent toutes les femmes, et qui court lui-même après toutes.
Un homme aimable, un homme à femmes,
S’il veut être l’homme du jour,
S’il veut avoir toutes nos dames,
Ne doit jamais avoir d’amour.
Homme ardent, femme ardente. Homme amoureux, femme amoureuse, aimant à baiser. C’est l’ardens d’Ovide.
Homme à ressorts. Godemichet, qui rend mieux que l’homme sous la volonté de la femme qui veut jouir et qui le trouve toujours prêt.
Nos mirliflors
Vaudraient-ils cet homme à ressorts ?
Horreurs (Chanter des) Chanter de couplets gaillards, à double sens, pleins d’équivoques, obscènes, comme se plaisent à en chanter les bourgeois lorsqu’ils sont en famille.
S’il a chanté ! j’crois ben… Des horreurs, ma vieille qu’il a chantées.Henry Monnier.
Horreurs (Dire des). Être libre en paroles ; tenir des discours d’une grande lubricité, — pour pousser à l’accomplissement de l’acte vénérien. — Faire des horreurs. Se porter à des voies de fait agréables envers les femmes, leur prendre le cul, les tétons et le reste. — Horreurs est une antiphrase comme Euménides, — mais dans le sens contraire.
Qu’une femme devait et dire et savoir faire
Toutes les saletés et toutes les horreurs ;
Que cela ranimait le chibre des fouteurs.
Houris. Le pavé du Paradis de Mahomet, — sur lequel les vrais croyants espèrent se rouler éternellement un jour ou l’autre.
Des houris, toujours belles,
Qu’on satisfera bien,
Et qui, toujours pucelles,
N’arrêteront sur rien.
Huile. Le sperme, qui est l’huile essentielle de l’amour.
Qu’après d’une douce huile je graisse le dedans,
Lorsque je la tiendrai sur le dos étendue.
Huître. Le con qui sent la marée, s’ouvre et se referme sur le doigt du pêcheur ; sa morsure, quoique douce, est parfois venimeuse.
D’une huître qui te plaira fort,
Je vais te montrer les coquilles
Humide radical (L’). Le sperme. L’expression a été employée pour la première fois par Casanova de Seingalt.
Elle ne voulait pas, disait-elle, que, répétant tous les jours et à tous moments d’épuisantes tribaderies, j’émoussasse l’aiguillon de la volupté et tarisse ce précieux humide radical si nécessaire à ma croissance.A. de Nerciat.
Idées (Avoir, donner des). Avoir, donner des envies de baiser.
Ces formes en tout sens trop longtemps regardées,
Dans son crâne embrasé font germer des idées.
Ignominie. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Et vous cachez en vain, belle Marie,
Ce que vos saints nomment l’ignominie.
Il est midi. Se dit d’un homme qui bande violemment, dont l’aiguille est tout à fait en l’air. — Il est six heures et demie se dit d’un homme qui ne peut plus bander et dont le membre, flasque, incline piteusement vers la terre.
Impuissance. Impossibilité où se trouve un homme de bander, soit par suite de maladies, soit pour s’être trop masturbé dans sa jeunesse, soit par un vice de conformation quelconque. C’est ce qui arrive à Encolpe (dans le Satyricon) lorsque, étendu sur l’herbe, dans les bras de l’aimable libertine Circé, et au moment où il lui entr’ouvre les cuisses pour introduire son braquemart, d’ordinaire plus gaillard, il est trahi par une faiblesse subite et trompe l’attente de la belle courtisane à qui le cul démange d’impatience. Un auteur moderne, qui s’est probablement rappelé ce passage de Pétrone, fait dire, à un poëte qui ne bande pas, par une fille qui bande fort :
Est-ce du mépris ou de l’impuissance ?
Es-tu pédéraste ou castrat, voyons ?
Un pareil état m’excite et m’offense :
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons !
Impuissant (Être). Ne pas ou ne plus pouvoir bander en l’honneur du sexe auquel nous devons la suprême jouissance — et la plus horrible maladie.
Fi de l’amour banal
Que l’homme ivre ou brutal
Nous donne en grimaçant
Quand, par hasard, il n’est pas impuissant !
Impure. À la fin du xviiie siècle, on donnait ce nom aux filles entretenues qui aimaient à se pavaner en public. Le mot est encore dans la circulation.
C’est une impure
Presque aussi sûre
Que ces belles
Demoiselles
Là !
Indécences (Dire ou faire des). Tenir des propos gaillards, avoir la parole leste et même ordurière. — Baiser avec des raffinements ignorés des simples mortels, en levrette, à la paresseuse, en cuisses, en tétons, etc.
Infante. Maîtresse, femme aimée, — les infantes, filles puînées des rois d’Espagne et de Portugal, étant supposées belles.
Qu’en dites-vous, amies, qu’en dites vous, infantes,
Dont les trous sadinets vivent bien de leurs rentes ?
Aux petits oignons, mon infante !Lemercier de Neuville.
Instruite (Être bien). Connaître à fond les divers moyens de faire jouir les hommes et de se foutre d’eux — tout en se laissant foutre par eux.
Je connais sur tout cela des femmes bien instruites.La Popelinière.
Elle de se coucher, et lui de vous l’instruire.Vadé.
Un jour elle trompa la vigilance de nos gouvernantes, et nous nous instruisîmes.Diderot.
Instrument. Le membre viril, ou la nature de la femme.
Jamais pire homme je ne vis
Et je crains bien votre instrument.
Là soudain sans attendre plus
Je lui happe son instrument,
Et je lui lave doucement.
Et ci a l’instrument grand et gros, de la longueur du bras. (Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Touche du moins, mignonne frétillarde,
Sur l’instrument le plus doux en amour.
Il lui dit qu’il savait jouer d’un autre instrument qui ravissait bien davantage.Ch. Sorel.
Et puis pensez que l’instrument
Il faudra bien que l’on me prête.
D’une on dit qu’elle ayme Hutin,
Et a l’instrument compassé
Comme un houseau de biscaïen,
Quand a le ventre deslacé.
Monsieur l’official condamna la pauvre fille à prêter son beau et joli instrument à son mari.Bonaventure Desperriers.
Interroger le pantalon d’un homme. Porter les yeux sur son paquet, pour savoir ce qu’il pense, s’il est en état de baiser ou non.
Urinette, qui a interrogé son pantalon : À quoi bon, puisque tu n’es pas prêt ? Lemercier de Neuville.
Jacqueline. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes — devenues filles.
Le banquier Kocke, chez qui toi et ta jacqueline vous passez les beaux jours de l’été.Camille Desmoulins.
Jacques ou Jacquot. Le membre viril.
Il est hercule ou peu s’en faut,
Il faut que tout lui cède ;
Il sait démontrer comme il faut
L’amoureux intermède ;
Quand il se prépare à l’assaut
Faut voir comme il est raide,
Jacquot,
Faut voir comme il est raide !
… Il est nommé pine par la lorette ;
Un chose, ou bien cela, par une femme honnête ;
Jacques par le farceur…
Jambe. La pine, qu’on appelle aussi la troisième jambe.
Ah ! Monsieur, que vous avez une belle jambe ! — Laquelle donc, madame ?… répliquait Arnal, en donnant à entendre qu’il ne s’agissait ni de la droite, ni de la gauche.
Jambons. Les cuisses d’une femme.
Elle a le cœur si bon, qu’en mille occasions,
Pour avoir une andouille, elle offre deux jambons.
Jardin. La nature de la femme, que l’homme est chargé d’entretenir, de sarcler, de bêcher, de ratisser, et de planter — d’enfants.
Au demeurant il n’y a homme qui mieux dresse et accoutre un jardin que moi.Noel du Fail.
Quand, se ruant tout en courroux,
Le fleuve aux ondes spermatiques,
D’Armide inondait le jardin.
Jean, Jeannot, Janin. Expressions désignant un mari trompé.
Chez nous le mâle est Jean, la femelle Catin :
C’est l’usage de la famille.
Il est Janin sans qu’il le sache.Ch. Sorel.
Janot est le vrai nom d’un sot.
Jean Chouart. Le membre viril : appelé le pénil selon Lignac, la braguette selon Rabelais, Marot et autres poëtes anciens ; la verge, dans l’idiôme des nourrices et des parleurs timbrés ; le bracquemart dans Robbé, Rousseau et Grécourt ; Jean Chouart dans d’autres, etc., etc.
Jeanneton. Synonyme de Goton. Fille de la petite vertu, servante ou grisette, qui se laisse prendre volontiers le cu par les rouliers ou par les étudiants.
Partout on vous rencontre avec des Jeannetons.
Jeter le mouchoir. Choisir une fille, au bordel ou au bal et l’emmener coucher avec soi ; ou, si l’on est femme, faire comprendre à un homme qu’on bande pour lui et qu’on voudrait bien se le payer.
Jetez vous-même le mouchoir
Ou bien au sort il faudra voir
Dans le dortoir,
Qui pourra vous écheoir.
Jeu (Le). Celui que presque tous les hommes et presque toutes les femmes savent jouer et aiment à jouer — quoique souvent il ne vaille pas la chandelle qu’on use en son honneur par les deux bouts.
J’en jurerais, Colette apprit un jeu
Qui, comme on sait, lasse plus qu’il n’ennuie.
Il était une fillette
Coincte et joliette
Qui voulait savoir le jeu d’amour.
Vous et monsieur, qui, dans le même endroit,
Jouiez tous deux au doux jeu d’amourette.
Le jeu te plait, petite ? Alors, nous allons recommencer.A. François
Adieu, conquêtes,
Joyeuses fêtes,
Où le Champagne au lansquenet s’unit ;
Belles soirées,
Nuits adorées.
Qu’un jeu commence et qu’un autre finit.
Jeu renouvelé des Grecs. La pédérastie, qui était le vice de Socrate ; ou le gougnottisme, qui était le vice de Sapho.
Socrate et Sapho la Lesbienne
Ont eu des goûts assez suspects :
Tous les jours en France on ramène
Leurs jeux renouvelés des Grecs.
Jeux innocents. Ainsi nommés par antiphrase sans doute, puisque ce sont les jeux les plus libertins que l’on connaisse, le jeune homme pinçant le cul à la jeune fille, ou la jeune fille
faisant une langue avec le jeune homme, devant les grands parents assemblés — qui n’y voient que du feu.
Pour ces jeux innocents, source de tant de fièvres,
Qui troublent les jeunes sens,
Un monsieur a baisé, devant les grands parents,
Tout en baisant la joue, un peu le coin des lèvres.
On a rougi cent fois…
Jouer au trou-madame. Faire la chosette.
Il est très-dangereux de jouer au trou-madame avec elle.Tabarin.
Jouer aux quilles. Faire l’acte vénérien.
La tienne joue bien aux quilles. Brantôme.
Que l’un sur l’autre ils tombèrent
En jouant au beau jeu de quilles.
Bon compagnon et beau joueur de quilles.
Jouer des mains. Peloter les tétons et le cul d’une femme — qui ne hait pas ce jeu, même lorsqu’elle en a le plus l’air offensé.
Je me souviens… qu’il hasarda sur cela des manières et des tons de polissonneries, qu’il s’exposait déjà à jouer des mains.La Popelinière
Jouer des reins. Faire l’acte vénérien.
L’étudiant jouant avec vigueur des reins…H. Monnier
Jouer du croupion, ou du cul. Jouer des fesses, faire l’acte vénérien.
Et en même temps, lui, de jouer du croupion.(Les Aphrodites.)
Ne jouez plus du cul, ma tante,
Ni moi aux dés, je le promets.
Le vieux Jaquet dans une étable,
Voyant Lise jouer du cu
Avec un valet à gros rable,
En va faire plainte au cocu.
Jouer du mirliton. Baiser une femme.
En jouant du mirlitir,
En jouant du mirliton.
Jouer du napoléon. Faire sonner son gousset en passant devant une femme que l’on suppose aimer cette musique-là.
Jouer du serre-croupière. Faire l’acte vénérien.
Joueuse de flûte. Fille ou femme entretenue, qui joue de la flûte avec les queues de ses contemporains.
Lorettes, cocottes et autres aimables joueuses de flûte, corruptrices de la jeunesse.Ch. Coligny.
Jouir. Arriver au summum du plaisir par l’éjaculation spermatique. Jouir d’une femme, la faire jouir.
As-tu de l’abbesse
À la fin joui ?
Dans peu de temps d’ici vous verrez un paillard
Qui viendra pour jouir de son beau corps gaillard.
Entre ses bras l’heureux Adam la presse,
Brûle, jouit, et dans sa folle ivresse
Il répétait : perdre ainsi c’est gagner.
Ah ! comme je jouis, mon Dieu ! comme je… jouis !… Ça me va dans la plante des cheveux. H. Monnier
Il est une heure dans l’année
Où tout ce qui vit veut jouir,
Où la vierge et la graminée
Ressentent le même désir.
Je possède l’art du casse-noisette
Qui ferait jouir un nœud de granit.
Mais, pour faire jouir, j’ai d’ailleurs un moyen
Qui jusques à ce jour m’a réussi très-bien.
Tellement que s’ils voient passer quelqu’une dont ils aient déjà joui, ils ne disent pas simplement : J’ai baisé une telle, mais bien : J’ai foutu une telle, je l’ai chevauchée.Mililot.
Pas sans moi ! pas sans moi !… Ensemble !… joui… jouissons… ensemble… bien ensemble !…H. Monnier.
Jouissance. L’acte vénérien, et ce qu’on y éprouve, qui n’a pas son analogue dans les autres plaisirs humains.
Et regardant la jouissance
Comme un pas dangereux qu’il nous faut éviter.
Soudain par leur vive jeunesse
Vers la jouissance emportés,
Tous deux des molles voluptés
Boivent la coupe enchanteresse.
… Il faut de tous ces dons savoir bien se servir,
Savoir les employer à donner du plaisir
À ceux qui dans vos bras cherchent la jouissance.
Jouisseuse. Femme qui aime l’homme et qui, au lit, y va bon jeu bon argent, donnant autant de coups de cul qu’elle reçoit de coups de queue.
Ce n’est pas une bégueule, c’est une vraie jouisseuse.Lemercier
Joujou. Celui de l’homme est son vit.
Vive ce beau joujou
Bijou
Que la tendresse
Dresse…
Celui de la femme est son con.
Ah ! permets que je pose
Le petit bout
De ma langue amoureuse
Qui serait bien heureuse
Dans ton joujou
Quand je n’aurais pas su d’avance que mon orifice était fait pour être pénétré, la nature et notre position m’auraient à l’instant révélé que nos deux joujoux étaient faits l’un pour l’autre. (Mon Noviciat.)
Joyau. Signifie : 1º Le membre viril.
Vous ne vous enfuyez de ce joyau qu’on vous fait voir, que parce qu’aussi bien il est trop loin de vous. Ch. Sorel.
Je jouissais d’autant plus délicieusement, que j’avais longtemps langui après la possession du joyau qui était tout entier dans mon étui. (Mémoires de miss Fanny.)
2º La nature de la femme.
Ce tablier couvre leur joyau, dont les Hottentots sont idolâtres. Voltaire.
Voyez fille qui dans un songe
Se fait un mari d’un amant ;
En dormant, la main qu’elle allonge
Cherche du doigt le sacrement ;
Mais faute de mieux, la pauvrette
Glisse le sien dans le joyau.
3º La virginité.
Pour demander à ce peuple méchant
Le beau joyau, que vous estimez tant.
Madame Brown me gardait toujours jusqu’à l’arrivée d’un seigneur avec qui elle devait trafiquer de ce joyau frivole qu’on prise tant et que j’aurais
donné pour rien au premier crocheteur qui aurait voulu m’en débarrasser.(Mémoires de miss Fanny.)
Jus de couillon. Le sperme, le nec plus ultra des jus.
Vous qui, du haut de ce balcon,
Riez de ma misère,
S’il pleuvait du jus de couillon,
On vous verrait sous la gouttière.
Lorsque Molière fait dire à Elmire :
Aucun jus, en ce jour, ne saurait me charmer…
il a la même idée que Piron, seulement il s’exprime d’une façon plus honnête.
Laboureur (Le). Le membre viril, qui est chargé de défricher les vagins vierges avec le soc de sa petite charrue, et de féconder les vagins stériles en déchargeant dedans.
Combien pourtant que bien faible me semble
Pour labourer à deux terres ensemble.
Quoi faisant, j’appliquerai dorénavant mes dix mille écus à une terre que je labourerai tout seul. (La France galante.)
Les autres enflaient en longueur par le manche que l’on nomme le laboureur de nature.Rabelais
Un demi-pied de la ressemblance du laboureur de nature.
Lâcher. Quitter une femme dont on est l’amant, ou un homme dont on est la maîtresse.
Après ? Milie veut te lâcher. Ch. Monselet.
— On dit aussi, dans le même sens : lâcher d’un cran. ngng
Laisser aller son chat au fromage. Se laisser foutre par un homme.
Dites-moy, et ne mentez point,
Vous êtes-vous laissée aller ?
La fille a laissé aller le chat au fromage si souvent que l’on s’est aperçu qu’il fallait rélargir sa robe.(Variétés hist. et littér.)
Laisser faire (Se). Consentir, quand on est femme et un peu amoureuse, à ce qu’un homme qui bande raide vous trousse, vous écarte les cuisses et vous baise.
Qui ne voulant perdre son temps,
Et craignant de mourir pucelle,
Se le laissa faire à dix ans.
Après, elle lui laissa tout faire.Tallemant des Réaux.
Chevaucher simplement une femme qui se laisse faire et que la honte ou la froideur empêchent de passer outre dans la recherche du plaisir, c’est une satisfaction commune.Mililot.
Lance (La). Le membre viril, avec lequel on blesse agréablement les femmes, qui, toutes, adorent les lanciers. Une belle arme, la lance ! De beaux hommes, les lanciers !
Il dit qu’il était aussi bien fourni de lance que la femme de cul.Bonaventure Desperriers.
Et m’ayant montré sa lance, qui était droite, il me prit à force de corps et me coucha à la renverse sur le lit.Mililot.
Langues (Faire une ou des). Introduire plus ou moins profondément sa langue dans la bouche d’une femme lorsqu’on est homme, d’un homme lorsqu’on est femme, ce qui donne un avant-goût du plaisir que l’on va goûter tout à l’heure en foutant. On dit aussi : faire langue fourrée.
Il lui fait une langue prolongée.H. Monnier.
Puis, lorsqu’on a dormi, l’haleine est si mauvaise,
Que, pour faire une langue, on n’est pas à son aise.
Langue exercée. Qui possède à fond la science du gamahuchage, soit pour femmes, soit pour hommes.
Dis à Sophie, à la langue exercée,
De démontrer sur Édile Reynier
Comment on fait l’amour au gynécée
Et sur quel rhythme il le faut pratiquer.
Lanla landerirette. Refrain de couplets qui sert a gazer les gros mots. Il représente tantôt le vit, tantôt le con, etc., etc.
Auprès de sa jeune épouse,
Un mari peu complaisant
Dans une fureur jalouse
S’écria : Rien n’est plus grand
Que ton lanla landerirette,
Que ton lanla landerira
À ce reproche, la femme
De ce mari peu galant
Répondit : Vilain infâme,
Que n’en puis-je dire autant
De ton lanla landerirette,
De ton lanla landerira.
Lanterne. La nature de la femme, dans laquelle l’homme met sa chandelle — sans la moucher.
Margot s’endormit sur un lit
Une nuit toute découverte,
Robin, sans dire mot, saillit,
Il trouva sa lanterne ouverte.
Larcins. Petits vols amoureux, commis lestement et adroitement : ravir des baisers à une fille, lui prendre les tétons, le cul, les cuisses, etc., etc., sont des larcins qui sont répréhensibles, — selon l’humeur et le tempérament de la victime.
L’autre jour, au fond d’un jardin,
Il vous aperçut endormie :
Il vous fit plus d’un doux larcin…
Vous étiez donc bien assoupie ?…
Si vous dormez comme cela,
Dites votre mea culpa.
Lard. Le membre viril, — que grignottent si volontiers ces charmantes souris qu’ont appelle les femmes. Voyez : Couenne, chair, viande.
Gentils galants de rond bonnet,
Aimant le sexe féminin
Gardez si l’atelier est net,
Avant de larder le connin.
Largue. Femme, maîtresse, dans l’argot des voleurs, des voyous et des bohêmes.
Toi non plus, tu ne m’as pas l’air d’une largue ordinaire.Lemercier de Neuville
Les largues nous pompent le nœud.Dumoulin-Darcy.
Lasciveté. Prédisposition à l’amour ; art des courtisanes pour exciter les désirs des hommes.
Si la présence de l’empereur seul ne suffit pas pour les exciter, elles puisent dans leur lasciveté même un aimant mutuel.La Popelinière.
Cette lasciveté de formes se reflète
Dans son justement bizarre et singulier.
Latrine. Femme galante usée et sale, et qui continue à baiser, parce qu’il y a des gens qui ne sont pas difficiles.
Pourtant on fout cette latrine !
Ne vaudrait-il pas mieux cent fois
Moucher la morve de sa pine
Dans le mouchoir de ses cinq doigts ?
Lavabo. Cuvette spécialement destinée aux soins de propreté, qu’exige la fréquente dépense de sperme.
Tu m’as ému, Scapin… Ton discours est fort beau…
Je t’amène ma fille : achète un lavabo.
Laver (Se). Faire les ablutions de prudence autant que de propreté, après le coït — qui a naturellement pollué les parties sexuelles. — C’est la grande affaire des putains, qui dépensent en un soir plus d’eau que les ivrognes n’en boivent dans toute leur vie. C’était aussi la grande affaire des Romains post rem veneream ; ils se lavaient presque religieusement, quasi religiose. Martial en témoigne assez. — Pourquoi les femmes honnêtes n’imitent-elles pas les filles publiques, et les bourgeois les Romains ?
Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
À double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme
Et de se laver le cul.
Lavette. Le membre viril — peu viril.
Mais c’ machin s’ change en lavette,
Grâce au pouvoir d’ la vertu,
Et j’ m’en tire quitte et nette
Avec un peu d’colle au cul
Le et quelquefois aussi La. (Sous-entendu vit ou pine.)
Le voilà qui se durcit vraiment… qui se roidit… Attends, que je me renverse tout à fait pour que nous le fassions entrer quelque part. La Popelinière.
Il dit qu’il voulait qu’on le lui coupât, qu’il ne faisait son devoir. (La France galante.)
Leche-cul. Petit chien havanais, King’s-Charles, épagneul, ou de n’importe quelle autre race, qu’affectionnent volontiers les filles pour en être gamahuchées, — Voir Gimblette.
Lesbienne. Femme qui préfère Sapho à Phaon, le clitoris à la pine ; Parisienne qui semble née à Lesbos, « terre des nuits chaudes et langoureuses. »
Elle aime tout les rats,
Et voudrait, la Lesbienne,
Qu’à sa langue de chienne
Elles livrent leurs chats.
Lever le croupion ou le cul. Se remuer sous l’homme, dans l’acte copulatif.
C’est plaisir de la voir lever le croupion à chaque coup de queue.Seigneurgens.
Elle levait toujours le cul de peur d’user les draps.Tabarin.
Blaise hausse la bouteille,
Et Margot lève le cul.
Je n’aime point ces demoiselles
Qui lèvent par trop le devant.
Lever à jeûn (Se). Se lever sans avoir fait l’acte copulatif, même une pauvre petite fois.
Souvent je me levais à jeûn
D’avec ce sacrilège ;
Et jamais le défunt
N’en fit qu’un :
Le bel époux de neige !
Lever le siège. Débander après avoir bandé devant une femme qui fait trop de façons pour se laisser baiser.
Une trop longue défense a souvent fait lever le siège d’une place qui voulait se rendre : il arrive des accidents.Collé.
Lever une femme, ou seulement Lever. Dire des galanteries à une femme, au bal ou dans la rue, et l’emmener coucher avec soi pour en faire.
J’irai ce soir à Bullier, si je ne lève rien…Lynol.
Lever un homme. S’arranger de façon, lorsqu’on est femme, à attirer, dans un bal ou sur le boulevard, par ses œillades ou ses effets de croupe, l’attention et les désirs d’un homme qui, ainsi allumé, suit, monte, paie et baise.
Ces filles ne vont au Casino que pour lever des hommes ou se faire lever par eux. A. François.
Tiens ! Xavier qui vient d’être levé par Henriette.Monselet.
On dit aussi dans le même sens : Faire un homme.
Libertin. Homme qui prend volontiers des libertés avec les femmes, — des libertés et le cul.
Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’mal à satisfaire.
Libertinage. Talent particulier, science particulière pour faire jouir les femmes quand on est homme, et les hommes quand on est femme.
Sais-tu que tu es d’un libertinage affreux, et que je ne veux point, moi, suivre ton exemple ?La Popelinière.
Libertine. Femme qui connaît à merveille les secrets du métier d’amour.
J’ai vu, jeunes Français, ignobles libertines,
Vos mères, belles d’impudeur,
Aux baisers du Cosaque étaler leurs poitrines
Et s’enivrer de son odeur.
Limace. Membre viril — qui n’est pas viril ; par exemple, celui des vieillards, qui ne sait plus relever fièrement la tête au premier appel d’une femme, et aspire honteusement à la tombe, comme le nez du père Aubry.
Bien qu’en toi sa limace ait été dégorgée,
Pour toi je bande encore…
Limer. Rester longtemps sur une femme sans arriver à l’éjaculation.
L’étudiant limant encore, pour l’acquit de sa conscience, car il ne bande plus aussi raide. H. Monnier.
Mais sans folle ivresse,
Il ne fait rien
Qu’il ne lime sans cesse.
Liqueur. Le sperme, qu’on pourrait mettre en bouteille sous le nom de Crème de cocus, car c’est avec cela qu’on les fait.
En moins de six coups de cul, je me vis arrosée largement de la liqueur amoureuse. Mililot.
Jà trente ans limitent mon âge
Sans avoir goûté la liqueur
Dont le petit archer vainqueur
Charme des filles la tristesse.
L’autre jour, épanchant cette ligueur divine,
Dont nos plaisirs et nous, tirons notre origine.
Le paillard darde au fond sa bénigne liqueur.
Liqueur séminale. Le sperme, qui est la semence fécondante par excellence, « liqueur blanche et épaisse comme bouillie, que les amants rendent tous deux l’un dans l’autre, avec un délice qui ne se peut exprimer. »
Livrer (Se). Ouvrir son cœur, ses cuisses, son cul — et par conséquent le paradis — à un homme.
Elle est réduite aujourd’hui à se livrer au petit Dupré.(La France galante.)
Je hais cette Laïs qui trop facilement
Se livre aux premiers mots d’un galant qui la presse.
Elle a donc fait le serment de ne se livrer, selon la nature, qu’à des nobles.A. de Nerciat
Livres libres, obscènes, orduriers, malsains. Ouvrages où l’on parle sans vergogne, comme dans celui-ci, des parties naturelles des deux sexes et de leurs fonctions ; de cons, de vits, de culs, de fouterie, de gamahucherie, etc. Ils sont abominés par les personnes honnêtes qui ne foutent que dans l’obscurité la plus complète et en faisant passer leur vit par un trou de la chemise de leur dame, et qui enseignent à la jeunesse que les enfants se trouvent naturellement sous des feuilles de chou.
Un livre incendiaire a rallumé tous les feux que mon austérité commençait d’assoupir.(Mon noviciat.)
Long comme un jour sans pine. Phrase ad usum prostibuli, parce que dans un bordel, où l’amour est la seule occupation des femmes, la journée paraît longue lorsqu’il ne vient pas de michés.
Long nez, longue pine. Proverbe français qui ment — comme tous les proverbes. S’il ne mentait pas, il faudrait mettre l’acteur Hyacinthe dans une niche et l’adorer.
Lorette. Femme entretenue par Monseigneur Tout-le-monde, et qui habite volontiers dans les environs de l’église de Notre-Dame-de-Lorette. D’où son nom, qui lui a été donné par Nestor Roqueplan.
Je suis coquette,
Je suis lorette
Reine du jour, reine sans feu ni lieu !
Eh bien ! j’espère
Quitter la terre
En mon Hotel… Peut-être en l’Hôtel-Dieu
Loup (Connaître le). De vue seulement. Avoir été baisée dans une forêt quelconque, ou sur le bord d’un bois… de lit.
Ignorant le masculin,
La novice, humble nonnette,
Destine à l’enfant divin
Certaine fente coquette,
Or, la sœur Marton qui connut le loup,
Dit : Vous vous trompez, mais du tout au tout,
À Jésus, faut une quéquette.
Loupeuse. Gourgandine chaude comme une louve, et aimant à courir après les hommes.
Louve. Femme débauchée et hystérique.
Par la mort bieu, vous dites vrai ; saint Antoine arde la louve.(Les Cents Nouvelles nouvelles.)
Car à toute heure on vous trouve
Faisant la chatte ou la louve,
En public ou à l’écart.
En outre tu es un adultère qui as souillé mon lit avec cette louve.Ch. Sorel.
Lubricité. Ardeur amoureuse, paillardise.
Son œil blanchit et s’illumine,
Et son flanc plein de volupté
Surpasse en ardeur Messaline
Et l’antique lubricité.
Toutes se font une joie d’enfant de se voir mettre leurs fesses à nud, d’en montrer la blancheur et le contour, et de recevoir dessus de fines atteintes de verges de myrte, de la part d’une main flatteuse et légère, parce que ce badinage les aiguillonne et qu’il sert, en effet, à irriter la lubricité.La Popelinière.
Lucrèce (Faire la). Faire la chaste, comme l’épouse de Collatin, devant tous les Sextus généralement quelconques, — et finir par ouvrir ses cuisses comme elle devant l’impertinent engin du fils de Tarquin le Superbe.
Le plaisir de se venger d’une femme qui avait fait la Lucrèce.Saint-Evremond.
Mais malgré son air virginal,
Sachez que la bougresse
À mon vit donna certain mal
Qui lui fit faire l’S…
Ah ! il m’en souviendra,
Larira,
D’avoir aimé une Lucrèce.
Lupanar. Bordel. Mot solide… bâti par les Romains ; on s’en sert encore.
J’ai rêvé que j’étais au fond d’un lupanar ;
C’était comme un immense et splendide bazar
Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelle,
Maquereaux et putains se ruaient pêle-mêle.
Je suis roublard
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.
Luxure. Un des sept péchés capitaux, dont le libertinage humain a fait un péché véniel — ou plutôt vénériel, dirait Commerson.
Ne parlons plus des pompes et des fêtes du plus grand des empereurs : réfléchissons combien il est plus grand dans ses luxures. La Popelinière.
Mac. Abréviation de maquereau.
Ça me f’ra p’t’être rigoler un brin, de changer d’rôle, et de mac devenir miché. Lemercier de Neuville.
Après tout, ce n’est pas si bête
D’avoir fait quatre cents binettes
D’homm’s de lettr’s, de peintr’s et de mac ?
Maca. Maquerelle, entremetteuse, femme vieillie dans le vice.
Machin ou Machine. La nature de la femme, le membre viril, — dans le langage des gens pudibonds qui n’osent pas appeler les choses par leur nom.
Que mettras-tu dans mon con, en m’enfilant ? — Mon machin.H. Monnier.
Fiez-vous à ma cuisine,
Célibataires blasés,
Pour remonter la machine
Et flatter vos goûts usés.
Secrets appas, embonpoint et peau fine,
Fermes tétons et semblables ressorts,
Eurent bientôt fait jouer la machine.
Mais finis donc, imbécile !
Sacré nom de Dieu d’gredin !
Si tu n’ me laiss’s pas tranquille,
J’ vas pisser sur ton machin.
Macrotin. Apprenti maquereau ; voyou qui se fait la main avec les petites gourgandines dont il vide les poches sans le moindre scrupule, en attendant qu’il puisse exercer sur une plus grande échelle, avec de plus grandes filles.
Oui, c’est un métier commode
Et qui devient à la mode :
Mac, macrotin…
Vive le macrotin !
Madame. Nom que les filles d’un bordel donnent à leur abbesse, pour laquelle elles ont le respect qu’elles n’auront jamais pour la vertu.
Ce sont nos petits bénéfices, à nous, pauvres filles… Madame nous prend tout et ne nous donne rien.Lemercier de Neuville.
Madame Manicon. Surnom que le populaire donne volontiers aux sages-femmes, — on devine pourquoi.
Magasin de blanc. Bordel — où l’on dépose en effet des quantités considérables de sperme.
Main experte (Avoir la). Savoir bien branler les hommes, chose difficile, en effet, et pour laquelle toute femme galante doit faire un apprentissage fort long et très minutieux, — manutieux, dirait Commerson.
J’ai les deux mains expertes,
Entrez dans mon boudoir.
Main légère (Avoir la). Se dit d’une femme versée dans l’art de la volupté, qui branle un homme avec une telle dextérité qu’il jouit sans savoir à quoi attribuer sa jouissance, à une bouche ou à une main.
Maison à gros numéros. C’est le Lupanar des anciens et le Bordel des modernes. Sur le premier étaient peintes les armes parlantes du dieu de Lampsaque — une pine gigantesque et ses deux agréments. Sur le second sont peints d’énormes numéros qui engage les passants libertins à y entrer.
C’est l’infecte maison où l’effroi se promène,
L’auberge dont l’enseigne est un gros numéro.
Maison à parties ou de passe. Maison particulière, d’apparence honnête, où les filles libres viennent tirer leurs coups avec les michés qu’elles ont levés en route.
Maison de tolérance. Bordel, que non-seulement la préfecture de police tolère, mais encore qu’elle autorise pour la satisfaction des besoins du public célibataire — et surtout marié.
Maître-autel. Le mont de Vénus, universel objet d’adoration de la part des fidèles qui y voient resplendir leur Dieu — ou plutôt leur déesse.
Elle est belle, ma Joséphine ! elle a un chouette maître-autel !… un riche tabernacle !… Tisserand.
Maîtresse. Fille ou femme dont on est le maître, — quand on n’en est pas l’esclave battu, cocu et content ; épouse illégitime à laquelle on est plus fidèle qu’à l’épouse légitime, et qui se moque de vous tout autant que celle-ci ; la femelle du marlou.
Le maître de quelques-unes, c’est leur mari, espérons-le, pour l’honneur de la morale ; le maître d’un plus grand nombre, c’est leur caprice ; le maître de toutes, c’est leur luxe… Quant à l’amant, il n’en saurait être question ici… D’ailleurs, quand une femme a un amant, elle est sa maîtresse : ce n’est donc pas lui qui en est le maître.H. de Pène
Pour la femme, soyez bon !
Prouvez-lui votre tendresse !
C’est ce bougre de Léon
Qu’est l’amant de ma maîtresse.
Et moi, nom d’un… quoi que j’ possède ?… Un pantalon, qu’le commissaire m’a déjà fait dire qu’on voyait c’que j’portais ; des gilets, j’en manque, j’en ai jamais évu avec toi : des bottes qui r’niflent, quand j’ marche pas sus ses tiges… Et j’ai une maîtresse !H. Monnier.
Maladie (La). C’est celle qui n’a pas besoin de nom — quoiqu’elle en ait un — pour être sue de ceux qui lisent les affiches dés Charles-Albert, des Giraudeau de Saint-Gervais, des Ollivier, et autres Fontanaroses modernes. C’est celle que Pline appelait morbus sonticus, et Celse major morbus !
Le soir, ils vent voir des gueuses
Qu’ils baisent dessus leurs lits.
Pour leurs femm’s (les malheureuses !)
Ils y donn’nt la maladie.
Mâle (Le). L’homme.
Je prèfère en amour une certaine pose :
Le mâle sur le dos, sous la femme est placé.
Mamelles. Les tétons.
Ô contours veloutés, mamelles féminines ! Cantel.
Hélas ! qui pourrait voir sans rougir des femmes et des jeunes filles entièrement découvertes, étaler sans honte, jusque dans la maison du Seigneur, leurs mamelles toutes nues… Dans le principe du moins, ces mondaines ont commencé par échancrer le bord et le dehors de leurs habits. Puis, cette échancrure a gagné jusqu’à la chemise, que dis-je ? jusqu’à la chair toute nue. À la fin, elles ont tellement rongé et échancré le derrière et le devant de leurs habits, que les épaules et les tétons en sont demeurés tout-à-fait nus.(Discours sur la nudité des mamelles.)
Manche (Le). Le vit, que la femme empoigne quand elle désire en être cognée.
Je l’empoignai par le manche et le menai au pied du lit, où je me couchai à la renverse, l’attirant dessus moi : je m’enconnai moi-même son vit dans mon con jusque aux gardes.Mililot.
Mais, belles, sachez qu’un beau manche
Réchauffe aussi bien qu’un manchon.
Manchon de la femme. Les poils qui constituent sa motte, assez fournie pour tenir lieu de manchon.
Et la tribune de Florence
Au cant choqué montre Vénus
Baignant avec indifférence
Dans son manchon ses doigts menus.
Je n’ prêt’ pas mon manchon
Mignon,
Je n’ prêt’ pas mon manchon.
Manger l’anguille sans la sauce. Retirer vivement la pine d’un homme au moment où il va décharger, afin de n’avoir pas d’enfant de lui, — la sauce de cette anguille étant fort agréable, mais aussi pleine d’inconvénients.
Prenez donc des précautions !
Sans la sauce mangez l’anguille !
Beau moyen et bien éprouvé :
J’en suis pour un enfant trouvé.
Mangeur de blanc. Souteneur de filles, maquereau qui vit du — sperme dépensé par les autres hommes, avec de l’argent, au profit de sa maîtresse, etc.
Mangeons du blanc ! mangeons du blanc !
Ça vaut mieux que manger du flan !
Mangeons du blanc jusqu’à l’aurore,
Et que Phœbus nous trouve encore
Mangeant du blanc !
Je voulais tâter du métier de miché, mais je vois que celui de mangeur de blanc est encore le meilleur.Lemercier de Neuville.
Manger de la chair crue. Faire l’acte vénérien.
Si elles savaient ce que c’était de manger de la chair crue la nuit. Marguerite de Navarre.
Manger le fruit d’une femme. Gamahucher une femme, enceinte peut-être.
Prends garde !… Tu vas manger mon fruit.Jean du Boys.
Jean, rentrant chez lui, à l’improviste, trouve Pierre, son voisin, la tête entre les cuisses de sa femme, et bien en train de la gamahucher. — Fouchtra ! s’écrie-t-il, cha m’étonne plus, chi je n’ai pas d’enfant ; j’en fais tous les jours, et Pierre me les mange !
Manier. Peloter une femme — ou un homme.
Mais, Monsieur, vous, baisez mes fesses à tout moment ; vous me maniez partout ! La Popelinière.
On ne peut donc sans scandale manier un peu les breloques du monde ? — Sacrebleu ! quelles breloques ! c’est bien aussi la montre, ma foi.A. de Nerciat. (Les Aphrodites.)
Ma bonne, disait Rosette, il veut toujours me faire manier sa sottise et prendre la mienne.La Popelinière.
C’est des marlous, n’y prends pas garde ;
Viens, que j’ te magne ton outil.H. Monnier.
Manière. Se dit du faire particulier aux femmes galantes qui, souvent, ont autant de manières que les plus illustres artistes, — première manière, seconde manière, etc.
Changer de sesque, c’est fort mal
Quand on n’est plus dans l’ carnaval ;
P’t-être aussi qu’ vous changez d’ manière
Et qu’aux femmes vous voulez plaire ;
Ce s’rait deux bons goûts à la fois,
J’ vous crois fait’ pour en avoir trois.
Manœuvrer du cul. Remuer des fesses quand on est sous l’homme, soit pour l’aider à décharger, soit parce que la jouissance arrache à la femme d’involontaires et lascives torsions de croupe.
Fait l’étroite pour lui, même quand elle est large,
Et manœuvrant du cul, jouit quand il décharge.
Manquer à ses devoirs. Faire son mari cocu — ce qui est le seul devoir auquel les femmes ne manquent jamais.
Si vous aviez un peu de vertu dans l’âme, vous sentiriez aussi ce qu’il en coûte à une femme bien née pour manquer à ses devoirs et faire un pas comme celui-ci.La Popelinière.
Manquer de respect à une femme. La violer — de son propre consentement, mais à fond de train, pour se faire pardonner l’irrévérence de cette action.
À l’encontre d’un talon rouge qui avait manqué de respect à une intendante, mais qui n’a pu achever de lui en manquer entièrement.Collé.
Manquer de voix. Chanter un air à une femme, avec la queue, et s’en tenir là, volontairement ou involontairement. Baiser mollement.
Quand des voix qu’il me dût
Vint l’éclat dont il brûle,
Avec moi que de fois
Il a manqué de voix.
Manuéliser (Se). Se masturber.
C’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser.Mercier de Compiègne.
Du bon Guillot le vit se roidissait,
Et le poignait si fort concupiscence,
Que dans un coin se manuélisait.
Maquereau. Défenseur de beautés faciles qui le payent ; entremetteur.
Le roi fit choix au conseiller Bonneau,
Confident sûr et très bon Tourangeau.
Il eut l’emploi, qui certes n’est pas mince,
Et qu’à la cour tout se peint en beau,
Nous appelons être l’ami du prince ;
Mais qu’à la ville, et surtout en province,
Les gens grossiers ont nommé maquereau.
Maquerelle. Grosse dame qui se charge de procurer de l’ouvrage aux petites dames, et qui pousse parfois la complaisance jusqu’à les aller chercher dans leur famille.
Le troisième privilège des châtrés, c’est qu’ils sont fort renommés en leur fidélité en fait de maquerellage.(Variétés hist. et littér.)
Tenant par acte misérable
Le maquerellage honorable.
Tant qu’elle conta sa querelle
À une vieille maquerelle.
Et puis dites que les moustiers
Ne servent point aux amoureux,
Bonne maquerelle pour eux
Est ombre de dévotion.
Aussi n’épargne-t-il pas les mères qui sont maquerelles de leurs propres filles.H. Estienne.
Car l’honneur d’une femme souffre beaucoup quand elle est vue avec une maquerelle.P. de Larivet.
Maquignon. Un monsieur qui fait la traite des blanches, — le mango antique.
Maquillage. Tricherie féminine qui consiste à dissimuler, à l’aide de pâtes, de cosmétiques et d’onguents, les ravages que le temps apporte au visage le plus frais.
Celle-ci, une fois entrée, relève la mèche de la lampe posée sur la cheminée, mais pas trop cependant, afin de ne pas trahir son maquillage.Lemercier de Neuville.
Et ce qui prouve que ce n’est pas là une mode nouvelle, c’est que je trouve dans un poëte du xiiie siècle, Gaultier de Coinsy, les vers suivants :
Telle se fait moult resgarder
Par s’en blanchir, par s’en farder,
Que plus est laide et plus est blesme
Que peschiez mortelx en caresme.
Marchandise. La nature de l’homme et celle de la femme, qui, toutes deux, mais la dernière surtout, sont un objet de commerce.
J’ouvre boutique, et faite plus savante,
Vous mets si bien ma marchandise en vente,
Subitement affinant les plus fins,
Qu’en peu de temps fameuse je devins.
Je veux une Phillis entre l’haut et le bas,
Qui ne fasse pas trop valoir sa marchandise.
Voyons, montre-moi ta marchandise, mon petit couillon chéri.J. le Vallois.
Marcheuse. Femme qui a été fille et qui, ne l’étant plus, est chargée de conduire dans les chemins du vice celles qui le sont encore. « Ses fonctions sont d’appeler les passants à voix basse, de les engager à monter dans le bordel où, d’après ses annonces banales, ils doivent trouver un choix exquis de jeunes personnes. Dans la maison de tolérance de première ligne, il y a ordinairement plusieurs marcheuses dont l’emploi principal est de promener les filles d’amour sur les boulevards et dans les passages.
Margot, margoton. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes — devenues filles.
Priape dérogea, Vénus fit la Catin.
Cette contagion infecta les provinces,
Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes.
La plus mauvaise garce eut ses adulateurs,
Et jusqu’à ta Margot, tout trouva des fouteurs.
Villon sut le premier dans ces siècles grossiers
Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers,
Redonner le mouchoir aux filles de bon ton,
Et laisser la province enfiler Margoton.
Nous le tenons : nous savons où demeure sa margot.Eugène Sue.
J’ai peu d’estime pour l’argot ;
Mais au besoin, je le tolère.
Si je rencontre une margot,
Je la regarde sans colère.
Mariage. Collage légitime de l’homme et de la femme, qui a le vit pour trait d’union, plus les enfants qui peuvent résulter dudit collage. Selon Balzac :
Le mariage est une association de mauvaise humeur, pendant le jour, et de mauvaise odeur pendant la huit.
Mari malheureux. Mari, peut-être cossu, — mais à coup sûr, cocu — sans cédille.
Marlou. Variété de maquereau, d’homme sans préjugés, qui non-seulement consent à recevoir de l’argent des filles galantes, mais encore en exige d’elles le poing sur la gorge et le pied dans le cul.
La plus sublime de ces positions, c’est celle du marlou.Frédéric Soulié.
C’est des marlous, n’y prends pas garde. H. Monnier.
Marmite. Putain, — la femelle naturelle du maquereau, à qui elle fournit de quoi manger, boire et rigoler avec ou sans elle.
Tu es un crâne fouteur… et… si tu y consens, ce n’est pas toi qui me donneras de la braise, c’est moi qui serai ta marmite. Lemercier de Neuville
Marmotte. Le con, — qui ne dort jamais. — Allusion au poil d’une motte bien garnie.
Un soir, ma sœur me dit : Si nous étions dans le même lit,
tu pourrais faire entrer ta petite broquette qui est toujours raide dans la bouche de ma petite marmotte que tu aimes tant à sucer.(Anti-Justine.)
Marque de la vaisselle. Le membre viril, — avec lequel nous poinçonnons à notre chiffre le vagin des femmes, qui cependant n’a pas besoin de cela pour être trouvé de bon aloi et pour circuler de main en main.
Marrons. Les testicules.
… Tire de sa poche une longue ficelle, lui lie les deux marrons que vous savez.(Nouvelles de Grazzini.)
Dam’ Putiphar, sans médire,
Les aimait, je crois, assez ;
Pourtant Joseph, on doit l’ dire,
N’avait qu’ des marrons glacés.
Marrons, marrons,
Bien pleins et bien ronds,
Tout le monde en voudra,
Ils brûl’nt, ces gros-là !
Masturbation. Pseudonyme honnête de Branlage.
Qu’enfin, tous les soldats sans reproduction,
N’aient plus qu’un seul recours : la masturbation.
Masturber (Se). Se livrer à l’onanisme, aux plaisirs solitaires.
De mes cinq doigts je fais une pucelle :
Masturbons-nous, c’est le plaisir des dieux.
Matou. Le mâle de la femme, cette chatte amoureuse.
Allons, mon gros matou, grimpe-moi d’autor et d’achar !De Neuville.
Mauvais lieu. Endroit où l’on pelote les femmes, même où on les baise ; bordel.
Pour amener sa Lucrèce
À souffrir ce petit jeu,
Le bonhomme sans finesse,
Met la scène en mauvais lieu.
Meilleure chose du monde (La). La fouterie, qui est le plaisir des dieux et des déesses, des hommes et des femmes, — l’excelsior de toutes les jouissances connues.
Comment, si c’est quelque chose de bon ! C’est la meilleure chose du monde !Mililot.
Membre (Le). Sous-entendu viril. Le grand outil générateur, que nous faisons travailler comme un cheval et que les femmes adorent comme un dieu.
Jouis-tu, cochon ? Ah ! le beau membre !Lemercier de Neuville.
On voit, sous les feuilles de vignes
Que leur impose la pudeur,
S’agiter de gros membres dignes
D’admiration — ou d’horreur.
Monseigneur le vit, ou madame la pine. Outre ces deux noms, ce noble personnage, qui veut chaque jour être fêté, possède plus de prénoms qu’il n’en faudrait pour refaire le calendrier… républicain. Je cite les principaux.
L’acteur, l’affaire, les agréments naturels, l’aiguille, l’aiguillon, l’aiguillette, l’andouille, l’arbalète, l’ardillon, l’aspergès, l’asticot, la baguette, le balancier, le bâton à un bout, le bâton de sucre de pomme, le bâton pastoral, le battant de cloche, la béquille du père Barnaba, le berlingot, la bibite, le bidet, le bijou, le bistouri, la bite, le bogue, le bonhomme, le bouchon, le boudin blanc, le bougeoir, la bougie, le bout de viande, le boute-feu, le boute-joie, la boutique, le boyau, la braguette, le bracquemard, le bras, la briche, la broche, la broque, la burette, le canon à pisser, la carotte, le cas, le carafon d’orgeat, le caveçon, cela, ce qu’on porte, la chair, le chalumeau, le champignon, la chandelle, la chanterelle, la charrue, la chenille, la cheville d’Adam, la cheville ouvrière, le chibre, le chiffe, le Chinois, le chose, le cierge, la cigarette, la clé, le clou, la cognée, le cognoir, le coin, la colonne, le compagnon fidèle, la corde sensible, le cordon de saint François, le cornichon, la couenne, la courte, le criquet, le dard, le dardillon, le degré de longitude, le devant, le doigt du milieu, le doigt qui n’a pas d’ongle, dom ou frère Frappart, le dressoir, le drôle, l’écouvillon, l’engin, l’épée, l’étendard d’amour, le fils, le flacon d’eau-de-vie, le flageolet, la flèche, la flûte à un trou, le fourrier de nature, la gogotte, la grosse corde, le goujon, le goupillon, la guigui, la guiguitte, la haire, le hanneton, l’herbe qui croît dans la main, l’histoire, le honteux, Jacques, la jambe, Jean Jeudi, Jean Chouart, la laboureur de nature, la lance, la lancette, le lard, la lavette, la limace, le machin, le Mahomet, le manche du gigot, la marchandise, le mirliton, le mistigri, le moineau, le morceau, la navette, le nerf, le nœud, l’obélisque, le onzième doigt, l’os à moëlle, l’outil, l’ouvrier de nature, le paf, le panais, le pénis, le pendiloche, le perroquet, la petite flûte, le petit frère, le petit voltigeur, la pierre a casser les œufs, la pierre de touche, le pieu, le pignon, le pis, la pissottière, le poinçon, la pointe, le poireau, la potence, le poupignon, Priape, la quéquette, la queue, le robinet de l’âme, Rubis-Cabochon, la sangsue, saint Agathon, saint Pierre, le salsifis, la sentinelle, la seringue, le sifflet, le sous-préfet, le sucre d’orge, le trépignoir, la triquebille, la troisième jambe, le tube, la verge, la viande crue, etc. etc.
Menesse. Femelle de l’homme en général — et, en particulier, de l’homme sans préjugés qu’on appelle maquereau.
En ai-je t’y reçu, de l’argent des menesses ! Oh ! là là !…Lemercier de Neuville.
Menin. Fouteur, — garçon d’honneur qui doit partager vos jeux — et vos joies, Mesdames. — Ce mot vient de l’espagnol menino, jeune page.
La petite comtesse, à côté du prélat, lui serrait de temps en temps la main par-dessous la nappe, pour lui faire comprendre combien elle le préférait pour menin à son peu naturel ami.(Le Diable au corps.)
Mensonge cotonneux. Tétons d’ouate que les femmes maigres substituent aux tétons de chair qu’elles n’ont pas.
Il dévoilera les mensonges cotonneux de madame.Théophile Gautier.
Mentule. Mot purement latin (mentula) signifiant le membre viril.
En tirant sa mentule eu l’air, les compissa.Rabelais.
On voyait une fourbe de filles qui semblait tirer à qui mieux mieux une mentule grosse et longue à proportion.(Le Synode nocturne des tribades.)
Je n’eusse, hélas ! enduré tant de maux
Comme j’ai fait, qui or comme animaux
Rongent le frein de ma triste mentule.
Mère abbesse. Maîtresse d’un couvent de s’offre-à-tous : — Maquerelle.
Sortez vite et rentrez souvent,
Le jour baisse,
Servez votre abbesse ;
Mes filles, malgré pluie ou vent,
En avant, pour l’honneur du couvent.
Mère d’actrice. Vieille femme que louent les jeunes femmes de théâtre pour éloigner d’elles les galants — qui ne sont pas assez riches.
Messaline (Valérie). Impératrice romaine, deuxième femme de Claude. Célèbre par son impudicité et ses étonnantes débauches : la plus fameuse putain de son temps. Après avoir souillé la couche impériale, en y recevant des amants de toutes les conditions, elle osa, du vivant de son époux, épouser publiquement Silius, jeune homme qu’elle aimait éperduement. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec tous ses complices, l’an 48 de J.-C. Juvénal, dans ses Satires, s’exprime ainsi, au sujet de cette grande impure :
Quand de Claude assoupi la nuit ferme les yeux,
D’un obscur vêtement sa femme enveloppée,
Seule, avec une esclave, et dans l’ombre échappée,
Préfère à ce palais tout plein de ses aïeux,
Des plus viles Phrynés le repaire odieux.
Pour y mieux avilir le nom qu’elle profane,
Elle emprunte à dessein un nom de courtisane :
Son nom est Lisisca ; ces exécrables murs,
La lampe suspendue à ces dômes obscurs,
Des plus affreux plaisirs la trace encor récente,
Rien ne peut réprimer l’ardeur qui la tourmente.
Un lit dur et grossier charme plus ses regards
Que l’oreiller de pourpre où dorment les Césars.
Tous ceux que dans cet antre appelle la nuit sombre,
Du regard les invite et n’en craint pas le nombre.
Son sein nu, haletant, qu’attache un réseau d’or,
Les défie, en triomphe, et les défie encor.
C’est là que, dévouée à d’infâmes caresses,
Des muletiers de Rome épuisant tes tendresses,
Noble Britannicus, sur un lit effronté,
L’aurore enfin paraît, et sa mine adultère
Des faveurs de la nuit réclame le salaire.
Elle quitte à regret cet immonde parvis.
Ses sens sont fatigués et non pas assouvis.
Elle rentre au palais, hideuse, échevelée.
Elle rentre, et l’odeur autour d’elle exhalée
Va, sous le dais sacré du lit des empereurs,
Révéler de la nuit les lubriques fureurs.
Messire Luc. Le cul, — par anagramme. (Voir aussi noc et tiv.)
Métier (Le). L’acte vénérien.
Cousin, c’est pardieu la plus belle
Et qui entend mieux le métier,
Que femme qui soit au quartier.
Le métier d’amour en effet
Est une assez plaisante affaire ;
Ce métier-là plus on le fait,
Et moins on est propre à le faire.
Et dans cet amoureux métier,
De maître il devient écolier.
Mettre (Le). Introduire son membre dans la nature d’une femme.
Réveille-toi, petite gueuse ; je veux te le mettre encore une fois au moins.La popeliniere.
Notre héros se forma vite…
Le mit-il, ou le lui mit-on ?
N’y eut pas d’affront.
Adam voulut le mettre :
Ève le sentit mettre.
Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.
Mettre au fait (Se). Se déniaiser, s’habituer à l’homme en jouant des reins avec lui.
Tu as bien tort ; si tu ne te mets pas au fait, ton mari te prendra pour une bête. La Popelinière.
Mettre dans les fesses (Se le faire). Se faire enfiler.
L’ dimanche, au sortir de la messe,
Elles dis’t toutes, mais en vain :
Nicolas, mets-moi dans la fesse
C’ qu’est dans ton pantalon d’ nankin.
Mettre en œuvre. Faire l’acte vénérien.
Elle manda secrètement le fils d’un cordonnier, son voisin, et le fit venir en l’étable des chevaux de son père, et le mint en œuvre comme les autres.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Et à la vérité, on en met de bien pires en œuvre.T. Des Accords.
Et en disant cela, il la mit en œuvre.D’Ouville.
Mettre en appétit. Exciter l’ardeur vénérienne.
Chevaucher trois ou quatre coups ne fait que mettre en appétit ; il faut continuer tant qu’il y en a, pour nous donner du passe-temps.Mililot.
Il n’est rien qu’une femme trouve plus mauvais que quand l’homme la met en appétit, sans la contenter.Bonaventure Desperriers.
Mettre le foutre à la bouche de quelqu’un. L’exciter à la fouterie par des discours libertins, par des images obscènes, ou par des attouchements polissons.
Ingrat ! tu m’as mis le foutre à la bouche !
J’allais presque entrer dans le paradis !
Mettre sous le linge (Se). Se glisser entre deux draps pour y faire l’amour.
Je n’ai pas été plutôt arrivé qu’elle m’a sauté au cou avec ardeur, et que, s’apercevant que je bandais, et raide, elle s’est mise immédiatement sous le linge, ou nous avons joué des reins avec enthousiasme.J. le Vallois.
Mettre sur le dos (Se). Se placer pour être baisée, afin de faire avec un homme la bête à deux dos.
Sur le dos nonchalamment
Vous recevez votre amant ;
Pas le moindre mouvement,
Autant, ma foi,
Sentir sa femme auprès de soi.
Mettre une femme à mal. La baiser, — ce dont elle se trouve ordinairement très-bien.
Il avait mis à mal toutes les femmes qu’il avait entreprises.Richelet.
Mettre une femme dans la circulation. La forcer — après l’avoir frappée à son effigie — à avoir tout le monde pour amant. Séduire une jeune fille, lui faire un enfant, et l’abandonner, c’est la jeter dans la circulation.
Mettre un homme en état. Le préparer, par un pelotage savant, à l’accomplissement de son devoir d’homme.
C’est dans ce moment-là, pour le mettre en état
Et pouvoir arriver à quelque résultat,
Qu’il faut de son métier connaître les roueries
Et n’être pas novice en polissonneries.
Miché. Homme galant forcé d’acheter ce que les femmes galantes donnent pour rien à leurs amants de cœur.
Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses et d’autant de michés.Lemercier de Neuville.
Surtout selon l’argent donné par le miché.
Miché de carton. Honnête homme qui achète de l’amour en marchandant, ce qui le fait mépriser des amoureuses.
Les Valaques ont près des femmes une grande réputation de mauvaise foi… Aussi elles les évitent et les ont placés au premier rang des michés de carton.Vermorel.
Miché sérieux. Homme qui ne regarde pas à la dépense avec la femme qui l’a levé à Mabille ou sur le boulevard, et dont il devient souvent le Monsieur.
Fichtre ! C’est un miché sérieux !Lemercier de Neuville.
Mignon. Jeune pédéraste… passif. — Apollon à belles fesses. — L’histoire faisant mention des pages de Henri iii, qui étaient non-seulement ses favoris, mais encore ses mignons, ne laisse pas de doute sur l’emploi qu’ils avaient auprès de leur maître.
Ce qu’il est le plus naturel de faire à la femme est précisément ce dont elle se soucie le moins ; … tantôt elle veut qu’on la traite comma un mignon… tantôt, etc.A. de Nerciat.
Petit fils, petit mignon,
Mâle ou femelle, je sais ton nom.
Et j’abandonne au vicaire de Dieu
Ses trois clés d’or, ses fulminantes bulles,
Son Vatican, son cardinal neveu,
Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules.
Mignonne. Nom que l’on donnait au xviie siècle à l’époque de leur apparition, à toutes les femmes entretenues.
Les riches seigneurs et les financiers ne se faisaient pas faute d’entretenir plusieurs mignonnes à la fois dans différents quartiers de la ville, ou même de les réunir ensemble comme dans un sérail.P. Dufour.
Il me faut donc chercher quelque jeune mignonne,
Que, pour fille de chambre, en gaussant je lui donne.
Mijaurée. Fille ou femme qui, devant l’homme, affiche des prétentions par des manières affectées et ridicules qui nous font… pisser. — Oh ! la ! la !
Ne va pas avec moi faire la mijaurée.
Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.
Milieu. Le con, par devant ; — le cul, par derrière. — Il n’y a pas de milieu, nom de Dieu !
Ce n’était que l’enjeu, nom de Dieu !
Pour luron de ma sorte.
Je fêtai son milieu ! nom de Dieu !
Trois fois avant que j’sorte, nom de Dieu !
J’ fous l’ quatrième à la porte, nom de Dieu !…
J’ fous l’ quatrième à la porte.
Le doux milieu demandait à sa dame,
Pour y trouver un repos bienheureux.
Et la pauvrette s’est donnée
D’un vit par le milieu du corps.
Milord. L’entreteneur — anglais ou toulousain — d’une femme galante.
Le notaire est son milord.H. de Balzac.
J’allons fair’ sauter les sacoches
De ce bon mossieu, son milord.
Une demoiselle entretenue ne se contente pas de son seul entreteneur appelé ordinairement Mylord Pot-au-feu. Elle a un amant en titre, qui ne paye que les chiffons ; un Guerluchon, c’est un amant qu’elle paye ; un Farfadet, c’est un complaisant ; et un Qu’importe, est une personne qui vient de tems en tems, qui est sans conséquence, et paye au besoin les petites dettes criardes.(Correspondance d’Eulalie, I, 132.)
Minette. Gamahuchage de la femme par l’homme, et quelquefois de l’homme par la femme, — au moyen de la langue, qui a l’air de laper le sperme comme les chats lapent le lait.
Allons, ma fille, une minette, pour que je bande.J. le Vallois.
Le bougre lui fait minette.
Elle a l’étrange goût
Qu’on la foute en levrette,
Elle vous fait minette
Et puis avale tout.
Et maintenant, mon agneau… fais-moi une minette distinguée, digne du coup que nous allons tirer ensemble.Lemercier de Neuville.
Minon-minette. (Faire). Se gamahucher mutuellement, homme et femme ; faire tête-bêche.
Minotauriser un homme. Le faire cocu, — allusion aux cornes du Minotaure de l’île de Crête.
Quand une femme est inconséquente, le mari doit être, selon moi, minotaurisé. H. de Balzac.
Mirliton. Un des nombreux synonymes des mots : vit, pine et con, — très usité dans les chansons et les poésies légères.
Je ne connais sur la terre
Que deux séduisants objets :
Ce vin qui remplit mon verre
Et d’un tendron jeune et frais,
L’étroit mirliton, etc.
Le cynique Diogène
Blâmait toujours le plaisir,
Et lui-même, dans Athènes,
Il empoignait pour jouir
Son vieux mirliton, etc.
Vos mirlitons, mesdames, à présent,
Sont grands trois fois plus qu’ils ne devraient être.
Mais où placer un Amphion
Qui n’a qu’un petit mirliton ?
Miroir à putains. Beau garçon, souvent trop beau pour rien faire, dont toutes les filles raffolent et qu’elles payent l’une après l’autre — et même quelquefois ensemble.
Miroir aux alouettes. Pièce d’or que l’on fait briller dans un bal et sur laquelle les drôlesses tombent toutes rôties — par le désir.
Moineau. Le membre viril — que les femmes, ces charmants oiseleurs, prennent si facilement à la glu de leur con.
Ouvre… ouvre tes cuisses, prends mon moineau, mets-le en cage.La Popelinière.
Moineau de Lesbie (Le). Le membre viril — qui est le moineau affectionné de toutes les femmes, excepté des Lesbiennes.
Moitié. Épouse légitime, avec qui l’on ne fait qu’un, grâce au nœud qui sert de trait d’union.
Péters, dis-moi, par amitié,
Pourquoi que l’usage réclame
Qu’à Paris on nomme moitié
Ce qu’au village on nomme femme ?
— C’est que Paris est un pays
Où se prodiguent tant les dames,
Que là, les trois quarts des maris
N’ont que la moitié de leurs femmes.
Moniche (La) ou Monique. La motte, — avec toutes ses circonstances et dépendances.
Lorsque Vénus vint au monde,
Elle avait la motte blonde,
Les tétons bien relevés
Et les poils du cul frisés.
En voyant cette moniche,
Le grand Jupin s’écria :
Heureux celui qui se niche
Dans un con comm’ celui-là.
Après cela, c’est son tour de fêter toutes ces petites moniches. (Aphrodites.)
Monsieur (Le). L’homme bienveillant qui honore de sa protection quelque jeune femme sans feu ni lieu, l’habille, la met dans ses meubles et oublie régulièrement un louis ou deux sur sa cheminée. C’est le miché cristallisé.
On ne peux pas parler à mademoiselle. Et le monsieur… n’y est pas ?Gavarni.
Mont de Vénus. La petite éminence placée à l’entrée du con de la femme, qu’on appelle vulgairement la motte.
Car il faut des oublis antiques
Et des pudeurs d’un temps châtré
Venger dans des strophes plastiques,
Grande Vénus, ton mont sacré !
Monté (Être bien ou mal). Avoir un membre viril d’une belle longueur, ou d’une exiguité fâcheuse.
Elle en fut quitte pour faire élection des plus gros montés qui se pouvaient trouver.Brantôme.
C’est que t’as l’air d’en avoir pour deux… T’es bien monté… mâtin.Lemercier de Neuville.
Monter. Avoir un miché, et aller dans une chambre quelconque du bordel tirer un coup avec lui.
Rester ici au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames…; toujours descendre et ne jamais monter.Lemercier de Neuville.
Monter la tête à un homme. Le faire bander par des polissonneries en paroles ou en actions.
Mais rien ne monte la tête,
Non, rien n’est plus polisson
Qu’une langue toujours prête
À vous lécher le bouton.
Monter le bourrichon (Se). Se monter la tête, ou plutôt l’imagination à propos d’une femme avec qui l’on désire coucher ou d’un homme que l’on se rêve pour amant. Se dit spécialement des filles qui ont des toquades pour tel ou tel homme, coiffeur ou poëte, peintre ou goujat, qui a un grand talent ou un gros paquet.
Conserve tes vers pour une autre Muse
Qui se montera mieux le bourrichon.
Monter le coup (Se). Être crédule, s’imaginer que toutes les femmes sont vertueuses, ou que l’on peut les baiser sans les payer.
Si tu crois que je suis novice,
Tu t’ mont’s le coup.
Monter le coup aux hommes. Leur promettre mille jouissances par des provocations de toilette, de regards, de paroles, d’attouchements — et se contenter de les faire jouir prosaïquement.
Et cette crinoline !… En voilà encore une invention qui nous aide à monter le coup aux hommes.Lemercier de Neuville.
Monter une femme. La baiser, — ce qui est une façon cavalière de s’exprimer. — La femme est une monture.
Pute ne tient conte
Qui sur son cul monte,
Toz li sont igual.
Le vin si fort le surmonta
Que sur ses deux filles monta.
Disant qu’il ne voulait laisser si aisément une si belle monture, qu’il avait si curieusement élevée, que premièrement il n’eût monté dessus, et su ce qu’elle saurait faire à l’avenir.Brantôme.
Vous serez le premier qui monterez sur elle,
J’en jure par ma foi, c’est une demoiselle.
Mais ça était un pauvre monsieur que ce monsieur le Dauphin.Tallemant des Réaux.
Mais quand je fis de ma bourse ouverture,
Je ne vis onc plus paisible monture.
Or allons donc, et je m’assure
Que vous trouverez la monture
Aussi gaillarde et bien en point.
Il n’y a vieille monture, si elle a le désir d’aller et veuille être piquée, qui ne trouve quelque chevaucheur malotru.Brantôme.
De qui les femmes aux courtisans
Servent bien souvent de montures.
Notre rustre n’eut pas sur sa monture douce
Fait trois voyages seulement,
Qu’il sentit du soulagement.
Un aumônier n’est pas si difficile ;
Il va piquant sa monture indocile,
Sans s’informer si le jeune tendron
Sous son empire a du plaisir ou non.
Monsieur, je vous entends bien ; vous voulez monter sur moi. Noel du Fail.
Montrer son degré de longitude. Sortir du pantalon son membre viril — de plus ou moins de longitude — et s’en servir pour mesurer la distance qu’il y a entre les deux méridiens, le méridien femme et le méridien homme, à la grande satisfaction de tous les deux.
Je vis après ce polisson
En si fière attitude
Qu’il m’enflamme en me montrent son
Degré de longitude.
Montrer sa boutique. Exhiber ses pièces sexuelles : montrer son cul à un homme ou son membre à une femme.
En tombant, elle a montré toute sa boutique.Dhautel.
Morceau (Beau ou vilain). Belle ou vilaine fille.
Nous allons voir si l’état d’miché vaut l’mien, et si je s’rai assez chançard pour tomber sur un bon morceau…Lemercier de Neuville
Morceau d’un homme (Le). Son membre viril — dont la femme est si friande.
Et quelle qu’en soit la longueur,
Aucune morceau ne lui fait peur.
Morpion. Pou de corps, parasite de l’homme et de la femme, qui s’attache spécialement aux parties sexuelles — d’où il est difficile de le déloger, à moins d’employer l’onguent mercuriel ou l’essence de citron.
Cent mille poux de forte taille
Sur ta motte ont livré bataille
À nombre égal de morpions,
Portant écus et morions.
Morsures. Marques rosées que les gens qui baisent se font mutuellement dans les spasmes de la jouissance.
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j’étouffe un homme en mes bras veloutés,
Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste.
Mort-dans-le-dos. Homme froid, mou, indolent, insensible et sans énergie : — incapable de bander, — dans l’argot du peuple, qui n’aime pas les lymphatiques. — Synonyme de Pisse-froid.
Morue. Femme de mauvaise vie, qu’on pourrait appeler — si l’ichtyologie ne s’y opposait pas formellement — la femelle du maquereau.
Vous voyez, Françoise, ce panier de fraises qu’on vous fait trois francs ; j’en offre un franc, moi, et la marchande m’appelle… — Oui, madame, elle vous appelle… morue !Gavarni.
Mots inconnus. La kyrielle de cris d’ardeur, de mats étouffés, mourants et sans suite que l’on prononce dans le paroxysme de la jouissance, tels que :
… Tout à toi !… à moi !… arrête… là !… ah !… plus vite… va donc !… ah! je sens… je fonds… arrête… je jouis !… oh !…
Qu’elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe les seins nus,
Qu’on la voit, béante, se tordre
Dans un baiser de rage, et mordre
En criant des mots inconnus.
Motte. Le Mont-Sacré, la petite éminence osseuse qui couronne la nature de la femme, et qui est quelquefois glabre, mais le plus souvent pubescente, c’est-à-dire, couverte de poils.
Et quand il trouve la chemise, il la lève et m’appuie la main sur la motte, qu’il pince et frise quelque temps avec les doigts.Mililot.
Le mécréant se reculotte
Et regagne ses bataillons ;
L’un va pleurer sur une motte,
Et l’autre hélas ! sur des couillons.
Ces petits cons à grosse motte,
Sur qui le poil encor ne glotte,
Sont bien de plus friands boucons.
Mais toutes ces beautés, mon Aline, croîs-moi,
Cèdent à la beauté de ta motte vermeille.
Moucher (et Se). Bander, baiser ou se branler — afin de décharger.
Le vieux maréchal de Villeroi ayant été envoyé à Lyon, en 1717, pour apaiser une sédition, ce ne furent pendant son séjour que réjouissances et fêtes continuelles. Une grande dame de Paris, ayant appris que les Lyonnaises s’empressaient fort d’écrire au maréchal, écrivit à l’une d’elles : « Mandez-moi donc à qui M. le maréchal a jeté le mouchoir. » La vieille madame de Breault, qui habitait Lyon, et qui avait été autrefois des amies de Villeroi, vit cette lettre et dit à celle qui la lui montrait : « Écrivez à votre amie qu’il y a longtemps que le maréchal ne se mouche plus. »P. Larousse.
Moucher la chandelle. Retirer son membre du vagin de la femme, au moment de l’éjaculation, afin que le suif qui en coule ne le brûle pas, et surtout n’y dépose pas de la semence d’enfants.
Comment, disait-il,
D’un mari, ma belle,
Malgré la chandelle
Tromper l’œil subtil ?
— Mouchez, disait-elle.
Mou de veau. Gorge flasque, tombante.
L’autre dit que sa gorge était un mou de veau.
Moudre. Faire l’acte vénérien.
Et moulait au moulin de la dame toujours très-bien, sans y faire couler l’eau.Brantôme.
Et en jouant et passant le temps ensemble commencèrent à moudre fort et ferme. P. de Larivey.
Mouiller. Faire l’acte vénérien, — au bout duquel les deux acteurs se sentent réciproquement inondés de sperme.
La nature entière se pâme
Sous un baiser mystérieux,
Et se mouille comme une femme,
Sous le vit du plus beau des dieux.
Mouiller ses draps. Avoir des pollutions nocturnes ; jouir comme Ixion, d’une nuée qui a le con d’une femme ou la pine d’un homme.
Il n’est que toi, V**, ma toute belle,
Qui seule, hélas ! te chatouillant le sein,
Fais chaque nuit des rêves de pucelle,
Et sans plaisir mouilles ton traversin.
Mouiller une femme. Décharger à son profit la provision de sperme que l’on a dans les couilles.
Va… Va… Va… petit homme… Ah ! cela vient… Tu me mouilles… Ah !…H. Monnier.
Moule à merde. Le cul, — d’où la merde sort en effet moulée en corde à puits.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
Moulin à merde. Se dit d’une vilaine bouche, — comme de la plus mignonne et la plus rose.
Si vous croyez baiser une belle petite bouche, avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde ; tous les mets les plus délicats : les biscuits, les pâtés, les tourtes, les farcis, les jambons, les perdrix, les faisans, le tout n’est que pour faire de la merde mâchée.(Lettre de la duchesse d’Orléans à l’Électrice de Hanôvre.)
Mourir. Arriver, par l’excès de la jouissance vénérienne, à un état de béatitude — ou plutôt d’hébêtement — qui vous enlève aux choses de la terre et vous transporte dans le monde inconnu où l’on ne pense plus, où l’on ne parle plus, où l’on ne remue plus, où l’on nage dans une atmosphère spermatisée.
Vous me voyez, tendre fougère,
Avec mon berger chaque jour
Mourir dans tes bras de l’Amour.
Laisse Roger baiser ta gorge ronde
Et Louis se mourir dans tes bras.
Munitions d’amour. Le fard, les pommades, etc. pour les femmes, et, pour les hommes, de bons vite bien bandants.
Il part : après un mois d’absence,
Il revient avec cent amis,
Jeunes, discrets et bien munis.
Musardine. Drôlesse qui hante les Concerts-Musard, où le miché donne plus qu’ailleurs.
On dit une musardine, comme jadis on disait une lorette.Albéric Second.
Mystères. Se dit de toutes les choses de l’amour qui, devant être tenues secrètes, ne sont révélées que par les initiés, aux soupirants après l’initiation de ces choses.
Avec quels transports il me remerciait de l’avoir initié dans de si agréables mystères.(Mémoires de miss Fanny.)
Tout va bien mieux, comme m’ont assuré
Ceux que l’on tient savants en ce mystère.
Quand sur le déclin du mystère
Le galant transporté du plaisir qu’il ressent.
Vous demeurez sans voix, sans mouvement,
Loin de me seconder dans l’amoureux mystère.
Nanan. L’acte vénérien et la jouissance qui en est le résultat, — la plus exquise des friandises, la plus savoureuse de toutes les jouissances.
Mais avec ceux que la victoire
A trahis, fais-le gratuitement ;
Rendr’ service aux fils de la gloire,
C’est du nanan.
Nature de la femme (La). Messire le Con, qui, comme son seigneur et maître le vit, ne manque pas de prénoms. Ainsi :
L’abricot fendu, l’affaire, l’angora, l’anneau d’Hans Carvel, l’atelier, l’autel de Vénus, l’avec, la bague, le baquet, le bas, les basses marches, le bassin, le bénitier, le bijou, le bissac, la blouse, le bonnet à poil, le bonnet de grenadier, la bouche d’en bas, la bourse à vit, la boutique, le brasier, la brèche, le cabinet, le cadran, la cage, le calendrier, le calibistri, le calibre, le cas, la cave, la caverne, ça, le céleste empire, le centre, le champ, le chandelier, le chapeau, le chat, le chaudron, le chemin du paradis, la cheminée, le chose, la cité d’amour, le clapier, le cœur, la coiffe, le combien, le concon, le connin, la connasse, le conneau, le conichon, le conil, la coquille, le corridor d’amour, la crevasse, le dédale, le devant, la divine ouverture, l’écoutille, l’écrevisse, l’empire du milieu, l’entonnoir, l’entremise, l’entre-deux, l’entresol, l’éteignoir, l’éternelle cicatrice, l’étoffe à faire la pauvreté, l’étui, la fendasse, la fente, la figue, le formulaire, le fruit d’amour, le golfe, la guérite, le harnois, le hérisson, l’hiatus divin, l’histoire, le jardin d’amour, la lampe amoureuse, la lampe merveilleuse, la lanterne, la latrine (un vieux con), le machin, le maljoint, la marchandise, messire Noc, le mirliton, le mortier, le moule à pine, le moulin-à-eau, la moniche, le noir, l’objet, les pays-bas, le petit lapin, Quoniam bonus, le réduit, le salon du plaisir, le Sénégal, la serrure, le tabernacle, le temple de Cypris, la tirelire, le trou chéri, le trou de service, le trou madame, le trou mignon, le trou par où la femme pisse, le trou velu, le vagin, etc., etc.
La risée des femmes fut grande, quand ils virent la femme de Landrin lui montrer sa nature.P. de larivey.
Et je crois que votre nature
Est si étroite à l’embouchure,
Qu’on n’y pourrait mettre deux doigts.
Passant les doigts entre les poils qui sont dessus la motte, laquelle il empoigna aussi, faisant par ce moyen entr’ouvrir la fente de ma nature.Mililot.
Mais le monstre, avec joie inspectant ma nature,
Semblait chercher comment et de quelle façon
J’allais être foutue ; en cul, con ou tèton
Qu’il regardait déjà comme étant sa pâture.
Nature de l’homme (La). La pine — qui est le pendant de la nature de la femme.
Aux petits des oiseaux, Dieu
Donne, dit-on, la pâture :
Sa bonté devrait un peu
S’étendre sur ma nature.
Navette. Le membre viril, que les femmes font aller et venir entre leurs doigts, et qui sert à filer la trame de la vie humaine.
D’un vieux je tenais la navette,
La sonde en main et la cuvette.
N’avoir ni cul ni tétons, comme la poupée de Jeanneton. Se dit d’une femme maigre, qui n’a ni gorge ni fesses, — l’envers de la Vénus Callipyge.
Né coiffé (Être). C’est-à-dire : être né pour être cocu, comme tant d’autres, ou pour avoir tous les bonheurs.
Il a une chance de cocu.(Vieux dicton.)
De ma vive et juste colère
Pour avoir ainsi triomphé,
Il faut, en vérité, ma chère,
Que votre époux soit né coiffé.
Nénets. Tétons, — dans l’argot des enfants et des filles.
Tiens, vois mes nénets, comme ils sont engraissés.H. Monnier.
Petite maman s’est fait des nénets avec du coton.Gavarni.
N’être pas de marbre, ou de pierre. Se dit pour s’excuser de bander devant une belle fille — qui, au contraire, souhaiterait que l’homme fût toujours de marbre ou de pierre.
Lindor n’était pas de pierre,
Il s’enflamma tout à coup :
Il aida la peur beaucoup !
Quel coup ! ah ! quel coup ! quel coup !
Quel heureux coup de tonnerre !
Nerf. Le membre viril, qui est en effet tout nerf dans l’ardeur vénérienne.
Il me troussa incontinent et, sans parler, me renversa là sur le lit, me le fit là sur-le-champ et me fit tâter son gros nerf, qui était extrêmement dur.Mililot.
Nez. Le vit ; — que l’on juge d’après le nez : plus il est fort, mieux il se fait sentir.
Ah ! quel nez ! (bis)
Tout l’monde en est étonné.
Belles, jamais ne prenez
Ceux qui n’ont pas un grand nez.
« Grand nez, grand vit, » dit un vieux proverbe.
Œil étincelant,
Doigt vif et galant,
Nez de bon augure
Et bonne figure.
Noc. Le con, par anagramme.
Vous nous dites, belle farouche,
Que l’amour ne peut vous troubler.
Si votre noc savait parler,
Il démentirait votre bouche.
Noce (Faire la). Passer son temps à baiser quand on est homme, à se faire baiser quand on est femme.
Faut s’ dire eune chose, il en est des prêtres comme des gens qui s’ marient : l’homme n’est tranquille, dans un ménage, que d’autant qu’il a fait la noce ; donc, un prêtre qui l’a faite ne la fait plus.H. Monnier.
Noceuse. Fille qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins de Montmartre et qui l’a remplacé par un bouchon de paille signifiant clairement, même pour les aveugles, qu’elle est à vendre — et pas du tout à louer.
Ce sont là nos dignes femelles !
Ô mes frères ! ce sont nos sœurs,
Et l’on nous méprise autant qu’elles :
Aux noceuses vont les noceurs !
Nœud (Le). La pine et les couilles qui, réunies, forment un nœud assez solide… pour nouer la femme à l’homme.
L’homme qui a beaucoup baisé de femmes et qui pour faire une fin, se marie, appelle cela : former d’autres liens.
La femme, également logique, dit : former un nouveau nœud.
Ce mot est employé fréquemment par les voyous qui disent : mon nœud ! plus facilement qu’ils ne disaient : du flan !
La femme n’est pas au monde pour lire
Le nœud d’un goujat vaut celui d’un roi.
Noir (Le). La nature de la femme, où, en effet, il fait noir comme dans un four — et aussi chaud.
Le procureur qui avait la braguette bandée, ne laissa pas de donner dans le noir.Bonaventure Desperriers.
Bref, je veux qu’elle ait tant de beautés que le galant soit déjà perdu d’aise et de transport avant que d’être arrivé jusqu’au noir.Mililot.
Noms d’oiseaux. Petits noms que donnent ces dames à leurs messieurs, selon le degré d’amitié, d’estime ou d’amour qu’elles ont pour eux :
Mon ange, mon chien, mon chat, mon chou, mon loulou, ma biche, mon bichon, mon lapin, mon cochon, etc. On peut ajouter devant : mon grand, mon gros, mon petit, selon le physique de l’animal privilégié ; et à la suite le mot chéri : mon gros chien chéri, gros bibi chéri, etc. — J’en passe et… des plus bêtes.
Non-conformiste. Pédéraste, ce qui est le schisme en amour.
Nouer l’aiguillette. Empêcher un mari ou un amant de consommer l’agréable sacrifice, non pas en lui jetant un sort, comme on le croyait autrefois, mais en épuisant complètement son stock de foutre, de sorte qu’on peut le laisser courir un peu dans la ville sans crainte d’infidélité.
Il avait peut-être l’aiguillette nouée.(Moyen de parvenir.)
Lequel ayant eu l’aiguillette nouée la première nuit de ses noces.Brantôme.
Ami lecteur, vous avez quelquefois
Ouï conter qu’on nouait l’aiguillette.
Novateurs des plaisirs. Noms tirés de l’oubli, ou supposés par l’auteur de l’Art priapique.
Ah ! qu’ils faisaient l’amour platement autrefois,
Ces chevaliers errants, ces paladins courtois !
Filant à leurs beautés une tendresse pure,
Ils pensaient que les foutre était leur faire injure.
Pinus sut le premier, dans ces siècles grossiers,
Cocufier plusieurs de ces preux chevaliers.
Tribadinus après fit fleurir l’encuissade ;
Loyola fut, dit on, père de l’enculade ;
Vaginus renchérit par dessus ces ribauds
Et créa pour jouir des moyens tout nouveaux ;
Gamahu, qui suivit, eut une autre méthode :
Il devint, par sa langue, un ribaud à la mode
Et longtemps, près du sexe, eut un heureux destin.
Mais les imitateurs de ce sale mâtin,
Accablés de mépris par un goût si grotesque,
Abjurèrent bientôt leur méthode tudesque.
Ce paillard ordurier, trébuché de si haut,
Rendit plus retenus Chancrin et Poulinot.
Enfin Priapus vint et, le premier en France,
Corrigeant l’art de foutre, en bannit la licence ;
D’un vit mis en sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la couille aux règles du devoir.
Novice. Le garçon ou la fille qui, destinés par la nature à la vie amoureuse, n’ont pas encore prononcé leurs vœux aux pieds d’une femme l’un, dans les bras d’un homme l’autre, et, par conséquent, sont un peu neufs (novus, novi) pour les choses de la fouterie.
La donzelle encore novice,
Ne sut comment prendre l’objet
Que, par un surcroît d’artifice,
Le drôle au ventre lui mettait.
Numérotée (Être). Être inscrite, avoir son nom et son numéro sur les registres de la préfecture, — Être fille publique.
Du beau quartier, plus d’un’ bell’ dame
Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps,
Êpous’ d’ultras, nièc’ de prélats,
Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas.
Nymphe. Déesse qui consent à sortir de son nuage pour entrer dans le lit d’un homme qui la paie pour cela.
Il avait pris je ne sais quelle habitude vituperosa avec une nymphe de la rue des Gravilliers.Tallemant des Réaux.
Une nymphe, jeune et gentille,
Par un matin déménageait.
Nous entrâmes dans la salle où se trouvaient renfermées beaucoup de nymphes.Louvet.
Chez nos nymphes gentilles,
Aller négocier ;
Avoir toutes les filles,
Quand on est financier…
Nymphes (Les). Les petites lèvres de la matrice. — Nymphomanes, tribades. Femmes qui s’aiment et se le prouvent, entre cuisses — et nymphes.
Que faire de mes deux recluses, que j’ai laissées
la bouche béante et attendant les promesses de l’amour ? Les voilà nymphomanes et tribades : elles vont se dessécher et périr avant le temps comme une fleur qui soupire après la rosée.Mercier de Compiègne.
Obélisque. Le membre viril.
Où q’tu vas ? — J’monte chez Mélanie, pour mettre mon obélisque en pension.
On dit aussi : L’Obélisque de l’Uxor, c’est-à-dire de l’épouse, quand son mari le dresse devant elle.
Objet. La maîtresse, la femme que l’on baise — ou bien l’amant.
Oui, Lindor, je suis à toi
Cher objet de ma flamme,
Je veux vivre sous ta loi.
Ce n’est qu’au Lion d’or
Que le plaisir charme la vie :
Sans bruit, sans effort,
On y brave les coups du sort ;
Sitôt que l’archet
Vient exhaler son harmonie,
À trois sous l’ cachet
On peut fair’ danser son objet.
Nous irons au bal ce soir et tu me montreras ton objet.
Obscène. Impudique, indécent, ordurier.
L’autre emmène un jeune homme imberbe, aux traits rougis,
Puis injurie, avec une obscène posture,
Le stupide garçon qui sert en ce logis.
Obstacle. Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
Du vin que l’on buvait alors
La vertu tenait du miracle,
Puisque Loth, sans beaucoup d’efforts,
Sut triompher d’un double obstacle.
Obtenir tout d’une femme. Coucher avec elle, — les parties, en ce cas, étant le tout.
Il y a une dame de considération dans le monde qui veut faire châtier un jeune homme, pour l’avoir méprisée après avoir tout obtenu d’elle.La Popelinière.
Œillade américaine. Coup d’œil égrillard, que lance une femme à l’homme qu’elle veut allumer, et qui promet ordinairement plus de beurre que de pain.
L’œillade américaine est grosse de promesses : elle promet l’or du Pérou, elle promet un cœur non moins vierge que les forêts vierges de l’Amérique, elle promet une ardeur amoureuse de soixante degrés Réaumur.Edouard Lemoine.
Œuvre. L’acte vénérien.
Qu’autant de fois que la fillette
Commettrait l’œuvre de la chair.
Or, les œuvres de mariage
Étant un bien, comme savez.
Ces mécréants, au grand œuvre attachés,
N’écoutaient rien, sur leurs nonnains juchés.Voltaire.
Onanisme. La masturbation — qui était, comme on sait, le vice d’Onan.
Judas, dit l’Écriture Sainte,
De sa postérité jaloux,
À Thamar, qu’il veut voir enceinte,
Donne ses trois fils pour époux.
Her s’épuise, Sela s’échine ;
Homme impuissant et sans pitié,
Onan, auprès de sa moitié,
Chaque nuit se branle la pine.
Il est certains ribauds dont les pines glacées
Par un coup de poignet veulent être excitées,
On voit devant un con leur verge se baisser,
Et sous leur propre main aussitôt se dresser.
................
Pour vous justifier, n’offrez pas à mes yeux
De l’impudique Onan l’exemple vicieux…
Oraison jaculatoire (Faire L’). Darder son aiguillon et lancer son sperme dans le con d’une femme, pendant qu’elle fait sa prière — sur le dos.
Maman, vois-les donc tous deux,
Avec quelle ardeur ils prient !
Regarde comme ils s’écrient :
Mon amour !.. je vois… les cieux !
Ils font, la chose est notoire,
Comme un acte méritoire,
L’oraison jaculatoire
Qu’en mon temps j’ai faite aussi.
Ordinaire bourgeois (L’). Le nombre de coups, ordinairement très-restreint, qu’un bourgeois tire avec sa femme, — la régularité de la vie empêche les extravagances du vit.
Il ne cessa de dire :
L’ordinaire bourgeois
Est de trois :
Jugez quel pauvre sire !
Ordinaires. Les menstrues des femmes, qui devraient venir ordinairement tous les mois.
Le con, en entendant cela,
Se mit tant en colère
Que cela vous lui supprima
D’abord ses ordinaires.
Ordures. Obscénités dites ou faites comme se plaisent à en dire ou en faire les honnêtes gens — qui sont ordinairement plus impudiques que les libertins.
Les femm’ n’aim’ pas les ordures,
Ni les couplets de chansons
Polissons.
Il fait nuit. Mots confus, romances ordurières,
Se croisent sous le toit du logis ténébreux.
Ôter le petit chapeau. Décalotter un homme en le branlant. — L’expression est moderne et imagée. Je ne saurais résister à la démangeaison que j’ai de citer l’anecdote qui y a trait. Un vieux monsieur croit apprendre à une ingénue la manœuvre de la masturbation. — « Ôte le petit chapeau, lui dit-il ; remets le petit chapeau ; ôte le petit chapeau ; remets, etc. » Après le Capitole et la roche Tarpéienne, l’ingénue s’écrie : « Il fallait donc dire tout de suite de vous branler ! »
Ourcine (L’). Hôpital spécial pour les écloppées et les blessées de Cythère, C’est le Midi des femmes.
Ourser. Faire l’acte vénérien. Ce n’est pas du dernier galant, mais c’est fréquemment employé — par les goujats.
À la Courtille, où le beau sexe abonde,
J’étais allé dans l’intention d’ourser.
Monter chez une fille en lui disant : Oursons !
Est une expression commune, saugrenue,
Propre aux palefreniers…
Ourson. La toison qui protège la nature de la femme, et qui est souvent hérissée comme un petit ours blanc ou noir.
Thomas est un monsieur sans gêne :
Malgré mon r’fus, il va son train ;
Dans mon ourson couleur d’ébène,
Sans façon il glisse la main.
Outil. Le membre viril — avec lequel on travaille les femmes.
Le jeune homme puceau l’appelle son affaire,
L’ouvrier son outil…
Les dieux après nous avoir fait
Les outils de la fouterie,
Seraient dignes de moquerie,
S’ils nous en défendaient l’effet.
C’est fait, hélas ! du pauvre outil.
Mon Dieu, il était si gentil,
Et si gentiment encresté !
Lise couchée au retour de l’église,
Disait à Jean : Mon dieu, le bel outil !Grécourt.
Un jour Robin vint Margot empoigner,
En lui montrant l’outil de son ouvrage.Cl. Marot.
Ouverture divine (L’). La nature de la femme, dont la complète occlusion amènerait la fin du monde.
Ah ! divine ouverture !
Ravissante nature !
Qu’il est petit !…
Ouvrage. La besogne de la fille, — le temps qu’elle consacre, moyennant finance, aux plaisirs de l’homme.
J’te laisse ta nuit, j’ vas m’ coucher, travaille… — Du froid qui fait ? Merci ! j’ voudrais t’y voir, tu rirais… Pus souvent que j’vas en avoir, à l’heure qu’il est, d’l’ouvrage !H. Monnier.
Ouvrier de nature (L’). Le membre viril, qui ne boude jamais devant une besogne amoureuse, dimanches et fêtes, à minuit comme à midi.
Je suis pour le faire court
Bon ouvrier scieur de planche
Qui travaille, nuict et jour,
D’un outil qui point ne tranche.
Ombragée au-dessous du nombril d’un poil large et épais, du milieu duquel on voit sortir un bel ouvrier de nature, fort bandé, qui à bon droit mérite d’être appelé membreMililot.
Quand La Ferté eut cuvé son vin, elle voulut le lendemain matin le faire retourner à l’ouvrage.(La France galante)
Ouvrir ses draps. Ouvrir ses cuisses, se faire baiser.
Qui faites tant les resserrées,
Quand on veut ouvrir vos genoux.
Du beau quartier plus d’un’ bell’ dame
Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps.
Ovale. Le con, qui en effet a cette forme, — si l’on y met un peu de bonne volonté.
Entre deux colonnes d’un albâtre lisse et arrondies, est situé cet ovale charmant, protégé par une petite éminence et une jolie motte.(Veillées du couvent.)
Dès qu’il passa par un certain ovale,
À l’instant même à sa mère on cria :
Soyez tranquille, allez, c’est bien un mâle :
Dieu ! quelle tête il a !
La grande Jeanne de l’échiquier d’Alençon l’appelait son ovale.Noel du Fail.
Paillard. Libertin, homme qui aime la femme, et qui s’amuse avec elle, non comme un bourgeois qui obéit aux commandements de Dieu et à l’habitude, mais comme un gourmet qui se plaît à manger l’amour à toutes les sauces.
Vente, gresle, gelle, j’ai mon pain cuit ;
Je suis paillard, la paillarde me duit.
Le paillard ! il y prenait donc bien du plaisir ?Mililot.
Le paillard, friand de donzelles,
S’était fait un vaste sérail.
Paillarde. Femme qui ne voit dans les hommes, quels qu’ils soient, ni des amants, ni des maris, mais des pines, et qui s’en sert avec une gloutonnerie à s’en donner des indigestions.
Tant que le bon ton durera,
Les honnêtes femmes paillardes
S’en tiendront aux soldats aux gardes.
Paillarder. Baiser une femme, ou seulement la peloter.
Il fut surpris paillardant derrière le grand autel.H. Estienne.
Elle ne faisoit tout le jour que paillarder avec lui.Brantôme.
Paillardise. Libertinage, lubricité.
En fait de paillardise, nous l’entendons au suprême, et les dames du monde ne sont que des bêtes auprès de nous.La Popelinière.
Paillasse. Fille de la dernière catégorie, — la digne femelle du paillasson.
En avant, la femm’ du sergent,
Balancez, la femm’ du fourrier,
Demi-tour, la femm’ du tambour,
Restez-là, paillasse à soldat…
Eh ! titi ! oh ! eh ! là-bas,
Tiens ! est-c’ que tu déménages ?
— Pourquoi qu’ tu tiens ce langage ?
— C’est qu’ t’as ta paillass’ sous l’ bras.
— Eh ! non, mon vieux, c’est ma femme…
Paillasson. Homme trop porté sur son membre ; libertin à qui la qualité importe peu, pourvu qu’il ait la quantité.
J’ pine à l’œil et j’ m’en fais gloire,
C’est mon goût d’êtr’ paillasson.
Paillassonner. Courir les gueuses.
Pain quotidien (Le). L’acte vénérien, qu’un mari et une femme, ou plutôt un amant et une maîtresse accomplissent volontiers chaque jour, matin et soir, sans y manquer, — de peur de laisser mourir leur amour d’inanition.
Le mari et la femme, cela est bon, vois-tu, mais il n’est pas encore si bon que les autres, à cause qu’il est plus ordinaire et que c’est leur pain quotidien.Mililot.
La plus aimable des comtesses,
Ne refusez pas votre bien ;
Tous les jours quatre politesses
Seront votre pain quotidien.
Pâmer (Se). S’évanouir agréablement en jouissant, soit lorsqu’on se branle, soit lorsqu’on est femme et qu’on sent besogner vigoureusement le mâle.
La nature entière se pâme
Sous le vit du plus beau des dieux.
Papillon de l’amour. Vulgo, motion. Petit insecte qui, voyageant de vit en con et de couille en cul, se cramponne à l’un ou à l’autre, dans un but de colonisation.
Ma maîtresse, l’autre jour,
Se grattait, fallait voir comme…
Ainsi que se gratte un homme,
Je me grattais a mon tour.
Or, Suzon me déculotte.
Je la trousse sans détour :
Nous étions pleins, vit et motte,
De papillons de l’amour.
Paquet. Ornement naturel de la culotte de l’homme, qui monte si fort la tête aux femmes ; ornement postiche, parce qu’exagéré, de la culotte des danseurs espagnols, nécessaire pour donner de la verve à leurs danseuses.
T’as un beau paquet, mon chéri !Lemercier de Neuville.
Sur cet insolent paquet,
Je lâche un vigoureux pet.
Paradis de Mahomet (Le). Le seul auquel les vrais croyants doivent croire, parce qu’il est « pavé de pucelages, » au lieu d’être pavé de bonnes intentions, comme l’autre.
Paralysie de la queue. Impuissance ; insensibilité du membre viril — qui a été trop sensible.
Parler. Faire l’acte vénérien.
Il parla à la belle cordonnière dessous sa robe à part.(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Parlez toujours, voyez combien
Je me plais à votre entretien.
Parler gras. Tenir des propos gaillards ; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules.
Partie. Le membre viril.
Elle l’atteint par l’énorme partie
Dont cet Anglais profana le couvent.
Et je suis mort en la partie
Qui fait la garce et le cocu.Maynard.
De sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses parties.Ch. Sorel.
On ne doit pas dire les parties honteuses, car on ferait tort à la nature, qui n’a rien fait de honteux.(Moyen de parvenir.)
Le marquis, de plus en plus étonné, et se reboutonnant pour ne pas laisser voir ses parties, vraiment honteuses en ce moment…Jean Du Boys.
Pascal. Le vit. Pascal, comme Jacques, Thomas, Jacquot… ou etc., etc., etc.
… Il ne m’importe guère
Que Pascal soit devant, ou Pascal soit derrière.
Moi, je suis impartial
Entre Florence et Cythère,
Pourvu qu’on loge Pascal,
Le reste n’importe guère.
Passade (Faire une). Tirer un coup en passant.
Si tu veux passer la nuit, mon chéri, ce sera vingt francs ; si ce n’est qu’une passade, c’est dix francs : décide-toi.A. François.
Pour s’amuser qu’Apollon l’entreprenne :
D’une passade elle vaut bien la peine.
Je n’ai, camarades,
Jamais que des passades ;
Mais je les aime mieux
Que des amours trop vieux.
Passe. Passade intéressée, côté des dames. Faire une passe. Amener un homme galant dans une maison qui reçoit aussi les filles — galantes.
Passer d’hommes (Se). Jouir sans la collaboration de l’homme avec le doigt ou le godemichet. — Se passer de femmes, se masturber.
Comment peuvent-elles donc faire pour se passer d’hommes, quand l’envie leur en prend et les surmonte si fort que, le con étant tout en chaleur, il n’y a aucune allégeance, de quelque façon que vous le frottiez.Mililot.
Passer la nuit. Coucher au bordel.
Comben qui faut t’ rend’, mon bibi ? — Garde tout, j’ passe la nuit.H. Monnier.
Passer par les mains d’un homme ou d’une femme. Coucher ensemble.
Est-ce qu’ils ne font pas tous des listes vraies ou
fausses des femmes qui leur ont passé par les mains ?La Popelinière.
L’Opéra n’eut jamais de danseuse ou d’actrice
Qui ne lui passât par les mains.
Toute la jeunesse de la cour lui passa par les mains.(La France galante.)
Passer sa fantaisie ou son envie. Faire l’acte vénérien.
Et après en avoir très-bien passé ma fantaisie.Brantôme.
Car le roi n’eut pas plus tôt passé sa fantaisie avec la princesse de Monaco, qu’il pardonna à monsieur de Lauzun. (La France galante.)
Et pour votre présidente, ce ne sera pas apparemment en restant à dix lieues d’elle que vous vous en passerez la fantaisie.De Laclos.
Car sans cesser, ou sur banc, ou sur lit,
Elle voulut en passer son envie.Cl. Marot.
Voilà ; quand je suis amoureux,
J’en passe incontinent l’envie.J. Grevin.
Si vous aimez ce garçon, eh bien ! ne pourriez-vous en passer votre envie ?Tallemant des Réaux.
Patiner. Badiner — d’une façon indécente.
S’approchant des comédiennes, il leur prit les mains sans leur consentement et voulant un peu patiner.Scarron.
Car les provinciaux se démènent fort et sont grands patineurs.Scarron.
Ah ! doucement, je n’aime point les patineurs.Molière.
Mais Quand Bacchus vient s’attabler
Près de fille au gentil corsage,
Je me plais à gesticuler :
J’aime beaucoup le patinage.
Parfois il lui suffit de voir, de patiner.
De poser sur la motte une brûlante lèvre :
Il satisfait ainsi son amoureuse fièvre.
Les petites paysannes
Qu’on patine au coin d’un mur,
Ont, plus que les courtisanes,
Fesse ferme et téton dur.De la Fizelière.
Tandis qu’elle lui fait cela, elle le baise, coulant sa main sur son engin, qu’elle prend dans la braguette, et, quand elle l’a patiné quelque temps, elle le fait devenir dur comme un bâton.Mililot.
Quand ils ont tout mis dans la nôtre, ils se délectent encore, en faisant, à nous sentir la main qui leur patine par derrière les ballottes.Mililot.
Parmi les catins du bon ton,
Plus d’une, de haute lignée,
À force d’être patinée
Est flasque comme du coton.
Patte d’araignée (Faire la). Passer doucement et habilement les quatre doigts et le pouce sur le membre d’un homme, et ses tenants et aboutissants, afin de provoquer une érection qui ne viendrait pas sans cette précaution.
J’avais beau patiner sa couille renfrognée,
Lui faire avec cinq doigts la patte d’araignée,
Sa pine, peu sensible à mes soins superflus,
Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus.
Patte de chat (La). Bordel fameux, situé sur le boulevard de Courcelles, où presque toute la présente génération aura passé.
Ils entretienn’nt des gonzesses
Qui log’t à la Patt’ de chat.
Pauvreté d’un homme (La). Son membre, qui est une richesse pour lui — quand il est maquereau.
Il montra toute sa pauvreté.(Moyen de parvenir.)
N’avez-vous pas honte de montrer ainsi votre pauvreté ?Cervantes.
Pays-bas (Les). La nature de la femme et les parties circonvoisines.
Ce ne sont point ses draperies,
Son tabac ni ses broderies
Dont on fait cas ;
Mais chemise fine et de Frise
Donne goût pour la marchandise
Des Pays-Bas
Payse. Qualité que se donnent devant leurs maîtres les bonnes et les cuisinières, pour avoir le loisir de causer de — et de piner avec — son pays, qui est ordinairement un troupier français.
Mais, ne t’ai-je pas dit, Chauvin,
Que je n’ puis plus boire de vin ?
Combien de fois faut-il que je te l’ dise :
Je m’ai pas assez méfié de la payse…
Pas assez méfié de la payse.
Pécher. Faire l’acte copulatif, — qui est bien le plus agréable des sept péchés capitaux.
Si le cœur vous en dit, et si votre âme goûte
Les appas d’un si doux péché,
Achetez un galant.
Combien de fois s’est commis le péché ?
Trois fois sans plus, répond le camarade.
… Ma fille et ce jeune homme
Sont dans cet âge où, n’en déplaise à Rome,
Il faut pécher, si l’on veut être heureux.
Pécheresse. Gourgandine, femme qui veut être juste et qui, en conséquence, pèche sept fois par jour, en collaboration avec les hommes.
Il ne veut pas affirmer, ni que ce fût une pécheresse, ni qu’elle fût femme de bien.Sarrazin.
Peloter les couilles d’un homme. Lui passer une main vive et légère — un souffle ! — sur les testicules, afin de provoquer l’érection de son membre et par conséquent la jouissance.
La femme d’une main lui pelote la couille ;
L’autre, dans mille endroits en tous sens le chatouille.
Pénil (du latin penicillus, dérive de penis). Selon Lignac, c’est le membre viril. — Selon d’autres savants, c’est la partie antérieure de l’os qui environne les parties naturelles, et où pousse le poil, qui est l’indice de la puberté. — Le pénil s’appelle aussi Mont de Vénus.
Pénillière. Poil qui couvre la nature de la femme.
Moi, grands dieux ! oublier ton joli cripsimen,
Sa brune pénîlliêre et ton dur abdomen,
Ton ostium et ces fessons d’albâtre !
Et puis se redressant un peu,
Rouge comme un tison de feu,
L’enfonça dans sa pénillière.
Et sans cacher sa pénillière
Fut des fillettes chambrière.
Perdre son innocence. C’est-à-dire son pucelage, — bien après sa chasteté. — Baiser ou être baisée pour la première fois, au sortir du collège ou du couvent où l’on a fait ses études — pour cela.
Enfin, ma pauvre âme aux abois
N’opposa que faible défense,
Et je perdis mon innocence
Dans l’épaisseur du bois.
Perroquet. Le membre viril, qui répète toujours la même chose — sans parvenir à ennuyer les femmes.
Elle m’a prêté sa cage
Pour loger mon perroquet.
Persiller. Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander.
Pour persiller l’ jour dans la pépinière,
De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier.
Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares.Lynol.
Petit cadeau. Les deux sous du garçon des filles, — avec cette différence que les garçons les attendent, et qu’elles les demandent avant de commencer les exercices, car après, l’homme, un peu fatigué, redemanderait plutôt son argent que de redonner la moindre chose.
Dis donc, joli garçon, si tu veux que je sois bien gentille il faut me faire ton petit cadeau… tu sais, le cadeau qu’on fait toujours aux petites dames.Lemercier de Neuville.
Je compris qu’un petit cadeau
N’était qu’une vétille ;
Bref, je tombe dans le panneau,
Puis, de fil en aiguille,
Ell’ montre tout son petit jeu :
Qu’abat la quille à Mayeux…
Qu’abat (bis) la quille ?
Petit centre (Le). Par devant, le con ; — le cul par derrière.
Elle est sourde ainsi comme un sourd
À ceux qui lui parlent d’amour ;
Mais, touchez-lui son petit centre,
Cela s’endure doucement,
Et pour écouter son amant,
Elle a l’oreille au bas du ventre.
Petit chien, grosse queue. Façon de parler proverbiale pour dire que les hommes de petite taille ont presque toujours un fort membre, comme contraste à l’Hercule ancien, qui n’avait qu’une quéquette.
Petit con, grand verre.
Heureux qui, méprisant les grandeurs de la terre,
Fout dans un petit con et boit dans un grand verre,
Vide l’un, remplit l’autre, et passe avec gaîté
Du cul de la bouteille au con de la beauté.
Petite dame. Fille ou femme souvent grande, ou tout au moins de taille ordinaire, qui ne se trouve pas dans le cas de la fille de Jephté, pleurant de n’avoir pu perdre sa virginité.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames auxquelles il te sera défendu de toucher, par exemple.Lemercier de Neuville.
Petite flûte (La). Le membre viril, dont savent jouer les Tulou femelles connues sous le nom de suceuses.
Petite maison. Bordel particulier qu’avaient, au siècle dernier, aux portes de Paris, les grands seigneurs et les gros financiers : personne n’y baisait qu’eux, et ils y baisaient le plus de filles qu’ils pouvaient.
Mener des fenmes de nom
À sa petite maison,
Voilà les belles manières.
Petite oie (La). Le travail — attrayant — qui précède le coït ; pelotage des couilles de l’homme par la femme, gamahuchage de la femme par l’homme, etc., etc. La petite oie est moins indigeste — pour la pine — que la grande oie : il y a des gens qui s’en contentent — de peur de vérole.
Or, n’est-il pas certain que l’homme qui triche et ceux qui, comme nous, jouissent des plaisirs de la petite oie, ne font rien de plus que ces moines, que ces religieuses, que tout ce qui vit dans le célibat ? Ceux-ci conservent dans leurs reins, en pure perte, une semence que les premiers répandent en pure perte.(Thérèse philosophe.)
Elle avait déjà laissé prendre la petite oie à un homme qui la cajolait.Tallemant des Réaux.
Et il fut maître de ce que nous appelons en France la petite oie.(La France galante.)
La petite oie, enfin ce qu’on appelle
En bon français les préludes d’amour.
Je ne vis pas dessous la soie
Jambes, cuisses et la petite oie
Petit frère (Le). Le membre viril — pour qui toutes les femmes sont des sœurs (en Jésus-Christ) avec lesquelles on est heureux de commettre des incestes.
Chez la marié, au matin,
Une prudente mère
Lui doit du plus heureux destin
Confier le mystère.
La mariée, en soupirant
Attend le petit frère.
Vraiment,
Attend le petit frère.
Petit jeune homme. Le membre viril.
Quand de tes bras le monsieur se dégomme,
Avec pudeur, avec honnêteté,
Fais la toilette à son petit jeune homme :
Il faut avoir de l’amabilité.
Petit lapin. La nature de la femme, à laquelle nous faisons une chasse passionnée, armés du fusil à deux ou trois coups fabriqué par le Devismes céleste.
Le p’tit lapin d’ ma femme !
dit le refrain d’une chanson indécente moderne autorisée par la préfecture de police.
Petit pied, petit con. Proverbe qui forme pendant avec cet autre : Long nez, longue pinne.
Regarde au nez et tu verras combien
Grand est celui qui aux femmes fait bien.
Regarde au pied pour au rebours connaître
Quel le vaisseau d’une femme doit être.
Petit trou (Le). La nature de la femme.
Vilaine ! tu prétends faire entrer cela dans ton petit trou ? Je t’en défie.La Popelinière.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil follet mollement crespelu,
Qui, à ton gré, domptes les plus rebelles.
Petit vase. Le con.
Bien connaissez, ami lecteur,
Une espèce de coquillage,
Conque de mer qu’on nomme un pucelage ?
Hé bien, de ce vase enchanteur
Tels sont les bords qui de la rose,
Ou plutôt du plus fin corail
Ont la couleur…
Petit voltigeur (Le). Le membre viril, qui, par ses évolutions habiles et réitérées, fait la joie du corps dans lequel il sert comme engagé volontaire.
Dieux ! qu’il sera beau sous les armes,
Quand l’Amour, ce dieu protecteur,
Mouillera, pour doubler ses charmes,
Le front du petit voltigeur.
Petits cons. Synonymes: l’anneau, le bijou, le petit centre, le conin, le conichon, l’hiatus divin, le petit lapin, la pissette, le trou chéri, etc. etc.
Voici le pour :
Dans un petit con de jeunesse,
Qui n’entend ruse ni finesse,
Jamais je ne vais que le pas.
Je n’ai à faire aucun partage,
Je laboure tout l’héritage,
Encor ne me suffit-il pas.
..........
Ces petits cons à grosse motte
Sur qui le poil encor ne flotte.
Sont bien de plus friands boucons ;
Le monde s’en irait grand erre
Si j’étais tout seul sur la terre
Et qu’il n’y eût que des grands cons.
Le contre :
Les cons si estroits de closture
Mettent un vit à la torture
Et le laissent sans mouvement :
J’aimerais mieux branler la pique
Que de foutre en paralytique :
Le plaisir gît au remûment.
............
Foutre des cons de ces pucelles,
Serrés comme des escarcelles,
Où le vit n’est en liberté ;
J’ai dans le con de ma voisine
Ma chambre, antichambre et cuisine,
Logis d’hiver, logis d’été.
Petits vits. Synonymes : l’asticot, la bibite, le fifre, guiguitte, la quéquette, le salsifis, etc., etc.
Ces petits vits desquels l’enflure
À peine garnit l’ouverture
Des cons, voire des plus petits,
Sont haïs de nous autres, filles,
Et les estimons inhabiles
À chatouiller nos appétits.
Ces petits vits à la douzaine
Ne rendent la nature pleine
Et ne donnent jusques au bout ;
Il semble que l’on nous farfouille
Ou d’un fétu, ou d’une douille :
Il faut égalité partout
.............
Ils sont vagabonds par la place,
Sans marquer ni chemin ni trace ;
Les murs n’approchent nullement,
Le plancher sur leur chef se hausse,
C’est une volupté sans sauce :
Le plaisir vient du frottement.
.............
Picotin d’avoine. Ration de sperme que l’homme marié donne plus ou moins fréquemment à sa femme, afin qu’elle n’aille pas se plaindre à ses voisines — et surtout se faire consoler par ses voisins.
Soudain que la gouge on emmanche,
Lui rebailler le picotin,
Si l’instrument ne se démanche.
Pièce du milieu. La nature de la femme, à laquelle l’homme se plaît a substituer son morceau.
Le dieu d’amour se pourrait peindre
Tout aussi grand qu’un autre dieu,
N’était qu’il lui suffit d’atteindre
Jusqu’à la pièce du milieu.
Elle sautait dans le lit sans craindre de montrer ses pièces.D’Ouville.
Pied de con (Un). Un con qui aurait la capacité d’engloutir un vit de douze pouces.
J’ crois ben qu’ la seul’ médecine
Qui pourrait m’guérir tout d’ bon
Et m’empêcher d’ faire’ bâton,
Ce s’rait d’fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.
Pied de vit (Un). Un membre de douce pouces. On vous en souhaite. — Va-t’en voir s’ils viennent !
— Alors, dit Cloris tout allègre,
Un pied de mouton au vinaigre
Est bon selon mon appétit.
Mais Charlotte ces mots rehausse :
— J’aime mieux un bon pied de vit ;
Il n’y faut point chercher de sauce.
Sans bruit, accourez à moi ;
Avec un bon pied-de-roi
Vous serez tôt secourue.
Pieu (Le). Le membre viril — qu’on enfonce dans ce terrain mouvant qu’on appelle le vagin de la femme.
Jamais mon pieu ne ballotte,
Et sitôt qu’ je l’ pouss’ d’un bord,
Crac ! il se dress’ comme un r’ssort.G. de la Landelle.
Pigeon. Jeune homme innocent, ou vieillard crédule, dont les filles se moquent volontiers, prenant son argent et ne lui laissant pas prendre leur cul, et le renvoyant, plumé à vif, au colombier paternel ou conjugal.
Près de là je vois un pigeon
Qui se tenait droit comme un jonc,
Le nez au vent et l’âme en peine.
Il regardait d’un air vainqueur
Ma nymphe qu’avait mal au cœur :
Pour un cœur vierge, quelle aubaine !
J’ lui dis : ma fille, allons, n’ fais pas d’ manières.
Et j’ la conduis moi-même au pigeonnier.
J’ai ma colombe.
— Moi, je tiens mon pigeon.
Pincer le cul. Aimer à prendre à belles mains les fesses d’une femme, — où d’un homme quand on est pédéraste.
Il lui pince amoureusement le cul.H. Monnier.
Godefroy, la nuit, après boire,
Pinça le cul, sournoisement
À Renaud encor presque imberbe.
Pine. L’outil masculin, l’engin avec lequel l’humanité pine et se perpétue. On n’ose pas prononcer le mot, mais on adore la chose, et il n’est pas de rêve de jeune fille qui ne soit agréablement troublé par ce dieu qui n’a pas encore trouvé d’athée. Pine vient, soit du grec πηνη, corde, soit du latin penis, queue, soit du français pénil.
L’autre la nommait sa pine.Rabelais.
En notre troupe il y avait un prêtre breton qui avait la pine si offensée.(Moyen de parvenir.)
Ton valet a mal à la pine,
Ton anus est en désarroi,
Fort aisément je m’imagine
Ce qu’il a pu faire avec toi.
Elle me dit qu’elle était fort étonnée qu’à mon âge je ne fusse pas plus instruite que cela sur le pinage, et que si je voulais être discrète, elle m’instruirait parfaitement.(Anaïs.)
Pour lors, un bracquemart du plus fort calibre la finit et la venge cinq ou six fois de l’insuffisante pinette qui vient de l’émoustiller.(Les Aphrodites.)
Attends que je défasse tout cela : nous verrons la pine après.La Popelinière.
… Piner est le mot des maçons.
Dieu……
Pour les sétons et les cautères
Il fit les pois,
Et pour les pines solitaires
Il fit les doigts.
Pique. Le membre viril.
Laquelle passa et repassa par les piques de neuf amoureux.Brantôme.
Lors la lascive imprudemment applique
Son savoir grec pour redresser ma pique.
Mais voyez ce brave cynique,
Qu’un bougre a mis au rang des chiens,
Se branler gravement la pique
À la barbe des Athéniens.
De vieilles bigornes qui n’épargnent ni or ni argent pour se faire piquer.Molière.
Il piquait ses pages au lieu de piquer ses chevaux.Agrippa d’aubigné.
En jouant au piquet,
Ma Philis me disait :
Je me sens tout en feu
De me voir si beau jeu ;
Mais que me sert, hélas !
Que j’écarte si bien,
Si, dans ce que je porte,
Il n’entre jamais rien.
Pirouette sur le nombril (Faire une). Faire l’acte vénérien.
Quand j’ rencontre un’ gourgande,
J’ brave encor le péril,
Et j’ lui fais fair’ si j’bande,
La pirouett’ sur l’ nombril.
Cette expression, très-ancienne, serait plus juste, si elle donnait à penser que la femme fait le dessus. Exemple :
Jusqu’à ce que Vénus passe sur le disque du soleil, ou que la sultane Moscha fasse une pirouette sur le nombril de Sa Hautesse : ce qui revient au même.Du Laurens (Compère Mathieu.)
Pisser des os. Accoucher, mettre au monde une pauvre petite créature qui s’en repentira un jour.
Ils lui feront enfler la panse,
Et, comme à moi, pisser des os.(Cabinet satyrique.)
Pisser droit. Bander roide et dru.
Bande ta pine et débande ta lyre :
L’important, au lit, est de pisser droit.
Pisse-froid. Bande-à-l’aise.
Où diable Valère a-t-il raccroché ce pisse-froid-là ?Comte de Caylus.
Pisseuse. La femme.
De la chatouillarde amourette,
Soudain en la quête on se jette,
Tant qu’on revienne tout tari
Par ces pisseuses de Paris.
À chaqu’ pisseus’ qu’il rencontrait,
Le petit bandit répétait…
Pistolet. Le vit.
Une fille de village
M’a prins en affection ;
Je luy donnay mon pistolet
Qu’elle a mis comme relique
Dans le tronc de sa boutique.
Plaisir (Avoir du). Jouir, en faisant l’atto venereo, — le seul acte qui cause un vrai plaisir.
Un jeune gars s’accusait d’avoir pris
Le grand plaisir, à qui tout autre cède.
Je dois au grand sénéchal les prémices de mes plaisirs.
Mais du plaisir avant cette aventure,
Léda connut le trait doux et fatal.
Quelle est ma surprise aujourd’hui !
Dans ce nain je trouve un hercule.
Faut-il qu’il soit si ridicule
D’avoir du plaisir avec lui ?
Époux, dans les bras de vos dames,
Vous goûtez les plaisirs des dieux !
Planter des cornes. Introduire son membre dans le vagin d’une femme mariée à un autre homme, — ce qui fait pousser des cornes à celui-ci et quelquefois un enfant à celle-là.
Planter un homme. Baiser une femme.
Que fais-tu donc là ? demandait un passant à
Diogène, qui, en sa qualité de cynique, n’avait pas craint de trousser une fille en plein Agora et était en train de besogner avec elle. — Tu le vois, je plante un homme, répondit-il.A. François.
Pleurer. Décharger.
Maman, j’ai plus d’une fois
Trouvé ma couche trempée :
Mon cœur était aux abois :
Je fus bientôt détrompée.
Je fis cesser mes alarmes :
Ces pleurs qui mouillaient mon lit,
Ces pleurs n’étaient pas des larmes…
Mon petit doigt me l’a dit.
Pleurer ses péchés. Avoir la chaude-pisse.
Las ! si ce membre eut l’arrogance
De fouiller trop les lieux sacrez,
Qu’on lui pardonne son offense,
Car il pleure assez ses péchez.
Plomb. La vérole — avec laquelle on blesse, et quelquefois on tue la personne à qui on la communique.
Le plus marlou peut attraper le plomb.
Plomber. Se dit de l’odeur particulière que porte avec soi la femme qui ne se lave pas, ou qui échauffe trop son vagin seule ou en collaboration avec les hommes.
Nom d’un’ trombe !
Comm’ ça plombe
Dans ta vieille catacombe !
Plumer des pigeons. Ruiner des hommes assez fous pour payer l’amour de certaines femmes plus qu’il ne vaut ; ou seulement leur arracher quelques billets de mille francs, ou quelques louis.
Oiseaux plumés qu’a dispersés l’orage,
Ils vont chercher un monde plus parfait.
Mon épicier devient un personnage,
Arthur n’est rien, Oscar est sous-préfet.
Poignard. Le membre viril.
Mais Robin, las de la servir,
Craignant une nouvelle plainte,
Lui dit : Hâte-toi de mourir,
Car mon poignard n’a plus de pointe.
Lève sa cotte, et puis lui donne
D’un poignard à travers le corps.
Heureuse ta nymphe légère,
Qui trompant sa jalouse mère,
Peut saisir un poignard si doux.
Poil blond ou noir (Avoir le). Avoir le pénis garni de poils blonds ou noirs.
Et jusques au nombril retroussant son peignoir,
Leur montra qu’étant blonde elle avait le poil noir.
Point. Employé dans un sens obscène pour désigner :
1º L’acte vénérien.
Venons au point, au point qu’on n’ose dire.
Ce pitaud doit valoir pour le point souhaité
Bachelier et docteur ensemble.
2º Le clitoris.
Le traître alors touche d’un doigt perfide
Le point précis où naît la volupté ;
Ce point secret, délicat et timide
Dont le doux nom des Grecs est emprunté.Parny.
Poison. Fille ou femme de mauvaise vie, qui empoisonne quelquefois l’eau-de-vie. Quelquefois le musc, — et souvent l’homme.
Ce n’est pas une femme, c’est une poison.A. Vitu.
Poisson. Maquereau, souteneur de filles.
Camille Fontallard, des poissons le monarque.
Le perruquier jeune et actif est lui-même un poisson. Depuis un siècle, on l’appelle merlan ; mais quelquefois, souvent même, il cumule, — et ces dames ont des merlans — maquereaux.
Poitrine (Avoir de la). Avoir des tétons accusés.
Ces belles filles qui ont de la poitrine et rien dessous !A. Delvau.
Elle a dix-huit ans et pas de poitrine ;
Sa robe est très close et monte au menton ;
Rien n’en a gonflé la chaste lustrine :
Elle est droite ainsi qu’on rêve un bâton.
Poivrer un homme. Lui donner la vérole.
Toi, louve, toi, guenon, qui m’as si bien poivré,
Que je ne crois jamais en être délivré.
Va, poivrière de Saint-Côme,
Je me fiche de ton Jérôme.
Polichinelle. Le vit, — par allusion à Karaguez, le polichinelle turc, qui est tout en nœud. (V. ce mot.)
Papa, mon époux abuse
De ce titre solennel :
Croirais-tu qu’il me refuse
Jusqu’à son polichinel ?
Avoir le polichinelle dans le tiroir : Être enceinte.
Polir le chinois (Se). Se branler le vit. Boileau, qui n’aimait pas les femmes nous a dit :
Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Le noir cocu que la chair aiguillonne,
Tranquillement se polit le chinois.
On dit aussi : Se balancer le chinois.
Polisson, polissonne. Libertin, libertine.
Tâche que ta chanson soit leste et polissonne.
Aujourd’hui, Sophie est, je crois,
Aussi polissonne que toi.
Le vieux, plus que le jeune, aime à polissonner.
Il ne se passera guère entre nous que des polissonneries.La Popelinière.
Pour être admise ici, sais-tu bien, ma chérie,
Qu’il faut être très forte en polissonnerie ?
Au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames, à qui on dit et fait des masses de polissonneries…Lemercier de Neuville.
Politesse (Faire une). Décaloter son prépuce en bandant devant une femme, et le lui introduire dans le vagin, pour lui prouver tout son respect — et la faire jouir par la même occasion.
J’m’offre à lui faire un’ politesse :
Ell’ m’répond oui modestement.
Il a voulu de quelque politesse
Payer au moins les soins de son hôtesse.
Tous les jours quatre politesses
Seront le pain quotidien.
Polluer le dard (Se). Se masturber.
Notre cocher, sans vergogne et sans fard,
Sur ses coursiers laissait frotter les rênes
Et des deux mains se polluait le dard.
Pommes. Les tétons.
Il montre aux regards de l’amour
Abricot mignon qui s’entr’ouvre,
Et plus haut deux pommes d’amour.
Beau bouquet de roses et de lis
Au milieu de deux pommes d’albâtre.
Quand tu frippais mes jupons,
Poussé par trent’-six rogommes,
N’ t’ai-j’ pas fait trouver des pommes
Où tu n’ cherchais qu’ des chiffons ?
Pomper le dard. Sucer un homme.
L’Espagnol amoureux se fait pomper le dard.
Pomper le gland. Sucer l’extrémité du membre viril pour y amener le sperme.
Et rien qu’en lui pompant l’extrémité du gland,
Fait jaillir de son tronc un foutre ruisselant.
Pomper le nœud. Sucer un homme pour le mettre en érection et le faire jouir.
Les largues nous pompent le nœud,
Mais nous nous le pomperions mieux,
Si, comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.
Pont-neuf. Fille de joie sur le ventre de laquelle tout le monde passe.
Il nous appela des grivoises,
Des ponts-neufs, des fines matoises,
De ces filles, et cætera,
Qui pour cinq sols feraient cela.
Pont du coil (Le), et le coil du pont. Jeu innocent qui consiste à faire dire plusieurs fois de suite à une jeune fille cette phrase ; ce qui l’amène à dire en se trompant : Le poil du con, le con du poil, — par anagramme.
Mon père a fait bâtir maison
Sur le pont du coil, sur le coil du pont ;
Les charpentiers du roi la font
Sur le pont du coil, sur le coil du pont.
Ah ! le joli petit pont
Que le pont du coil, que le coil du pont !
Il y a aussi cet autre dicton : six petites pipes fines dans un sac’, qui, répété avec volubilité, produit : six petites pines, etc…
Port de Cythère. Le con, lieu charmant, appelé plus poétiquement l’île de Cythère, est situé entre les cuisses de la femme. Il reçoit cordialement MM. les vits et abrite volontiers, quels qu’ils soient, les produits de leurs vaisseaux — spermatiques.
Dix fois Trufaldin a touché au port, sans pouvoir y entrer.Pigault-Lebrun.
Port d’arme (Être au). Être en érection.
Porter à droite. Avoir l’habitude de placer son paquet à droite de l’entrejambes dans le pantalon — au lieu de le placer à gauche, comme presque tout le monde. On prétend qu’il n’y a que les pédérastes qui portent à droite. — Il y a les pédérastes et beaucoup d’honnêtes gens pour lesquels cette façon de porter est plus commode.
Porter à gauche. Avoir l’habitude de placer son membre sur le côté gauche du pantalon, — habitude normale, prétendent les tailleurs et les femmes, les deux classes d’humains qui s’occupent le plus de la position du paquet.
… À ce paquet aux dimensions fortes
Qu’on voit dans ta culotte et qu’à gauche tu portes.
Porter une botte à une femme. Tirer un coup avec elle, — terme de l’escrime amoureuse.
Mais, d’ quequ’ côté qu’on vous porte une botte,
Mam’zelle, ôtez donc, ôtez vot’ culotte :
Mam’zelle, ôtez donc vot’ culotte.
Porté sur la minette (Être). Aimer à gamahucher les femmes, à se faire le chien de ces chattes.
Ce derrière n’est pas l’idéal que rêva
Mon gendre, lequel est porté sur la minette.
Poser. Faire valoir habilement, aux yeux des femmes, les avantages qu’on possède dans son pantalon, par exemple en se cambrant et en se présentant de profil.
Posséder une femme. En jouir, tirer un ou plusieurs coups avec elle — qui appartient en effet à l’homme durant tout le temps qu’il la tient sous lui, fichée au lit par son clou spermatique.
Je l’ai possédée, j’ai pris les dernières faveurs.Mililot.
Poste. L’acte vénérien.
Il lui dit que s’il était couché avec elle, il entreprendrait de faire six postes la nuit.Brantôme.
Quoi qu’il en soit avant que d’être au bout,
Gaillardement six postes se sont faites.
Postère. Le postérieur, le cul.
L’abbesse lui dit chastement,
En couvrant son postère :
Par un trou fait dans mon drap blanc,
Mettez-moi ce clystère.
Postillon (Faire). Introduire le doigt, ordinairement l’index, dans le derrière d’une femme ou d’un homme, pendant l’acte vénérien, pour doubler la jouissance.
Je te branlerai, je te sucerai, je te ferai postillon… tu jouiras !Lemercier de Neuville.
L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon,
Ou la glisse en dessous et lui branle le con.L. Protat.
Postures. Attitudes, positions et mouvements divers du corps les plus propres au jeu de l’amour. — Les Postures de l’Arétin, suite de 16 sujets érotiques, dessinés par Jules Romain, gravés par Marc-Antoine Raimondi, et accompagnés de Sonnets par l’Arétin, sont perdues depuis longtemps par suite de la persécution acharnée qui leur a été faite. On en retrouve cependant un souvenir dans le petit volume intitulé l’Arétin français. Ces postures, fruits de l’imagination extravagante d’un artiste qui ne veut rien faire de commun, c’est-à-dire, de naturel, sont non-seulement peu usitées, mais peu agréables ; quand elles ne sont pas même irréalisables. On a essayé de faire quelques autres manuels érotiques de ce genre : l’Art de foutre en 40 manières, etc. ; mais dans ces petits livres, les figures ont rarement rapport au titre, et le texte est d’une niaiserie qui passe la permission. En un mot, ces sortes de manuels ont toujours été jusqu’ici des attrapes. Les diverses postures généralement pratiquées sont les suivantes :
En levrette, ce qui s’exécute tantôt sur un lit, tantôt la femme appuyée à un meuble, à une fenêtre, etc.
Levrette paresseuse, quand les deux amants sont couchés sur le côté, l’homme derrière la femme. Dans cette position, la femme remuant peu, peut fatiguer successivement un grand nombre d’hommes. Tirebouchon américain. La femme assise sur l’homme assis lui-même sur une chaise, et le regardant. Pour peu qu’un homme bande bien, la femme décharge deux ou trois fois et se satisfait entièrement. La Diligence de Lyon, même position que la précédente, mais exécutée sur un lit ou sur un divan. La Bête à deux dos, l’homme et la femme couchés en vis à-vis l’un de l’autre, ce qu’on appelle encore danser à plat, baiser à la papa, ourser (les gens grossiers), la position naturelle (M. Prudhomme, les épiciers et tous les maris honnêtes). Voir aussi la crapaudine, modification agréable de cette posture.
Il n’y a rien de si plaisant à considérer qu’un beau corps en la personne aimée, la structure de ses membres, ses postures et ses dispositions lascives.Mililot.
Car dans la même posture,
Dès le lendemain matin,
J’ai surpris ma créature
Avec un bénédictin.
Pot-au-feu. Les fesses d’une femme, quand elles sont d’un embonpoint agréable, — comme celles de la Vénus Callipyge.
Mais tournez-vous donc un peu…
Quel superbe pot-au-feu !
C’est d’ la fière marchandise,
Mam’zelle Lise !
Pot de chambre ou pot de nuit. La femme, parce que c’est ordinairement la nuit que l’on vide dans son con le liquide spermatique que l’on a fabriqué dans la journée.
La femme n’est pour mai, d’ailleurs, qu’un pot de chambre
Où j’aime à décharger la ligueur de mon membre.
Poulain. Tumeur vénérienne qui vient dans les aines, et qu’on appelle ainsi probablement par antiphrase — puisqu’elle vous empêche de marcher.
Des deux côtés du con tu nourris deux poulains,
Et de pus malfaisants tous tes vaisseaux sont pleins.
Poupée. Femme galante avec le cul de laquelle il est permis à tout le monde de jouer, comme Néron avec celui de Poppée.
Je m’en fus rue Saint-Honoré pour y trouver ma poupée. Je lui dis : Ma petite femme…Vidal.
Pousse-mou. Variété de Bande-à-l’aise.
Retire-toi d’ici, laisse-moi, pousse-moi !
Que le diable t’emporte et te casse le col !Grandval fils.
Pousser. Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut.
Celui-là poussait en ami.
Oh ! va… va !… mais va donc !… Pousse, tit homme… pousse !… mais pousse donc !H. Monnier.
Ah ! chien… chien !… que tu me fais mal !… Ah ! mes fesses… mes pauvres fesses… Tu pousses si fort que tu me crèves… ah !La Popelinière.
Pousser l’aventure à bout. Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue.
De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure.A. de Nerciat.
Pousser le cul pour avoir la pointe. Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire : Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande, — soit un bon gros vit.
Pousser sa pointe. Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté.
Vien,
Chien,
Foutu vaurien,
Cess’ ta plainte
Et pouss’ ta pointe.
Précepteur d’amour. Femme déjà mûre qui se charge d’initier un jouvenceau ou une jouvencelle aux mystères de la Bonne Déesse, en baisant avec l’un et en branlant l’autre, — ce que le code pénal appelle excitation de mineurs à la débauche.
Non-seulement elle a soigné l’enfant de celui-ci, mais elle s’est faite son précepteur d’amour.A. de Nerciat.
Précurseur (Le). Le médium, qui est le saint Jean-Baptiste de la jouissance, dont le vit est le Christ.
Il emploie avant cela,
Là, là, là,
Le précurseur que voilà !
Ce doigt, toujours honnête,
Qui prépare tout ça,
Va, va, va,
Avant que l’on entre là !
Prédestiné. Synonyme de cocu.
C’est un prédestiné, — il l’est, il devait l’être : — c’était écrit.
Préliminaires de l’amour (Les). Toutes les menues friandises qui mettent les amants en appétit de foutre : baisers, langues, patinage mutuel, branlage, suçage, etc., — le meilleur de l’amour, enfin, en ce que cela dure aussi longtemps que le veulent les raffinés.
Quand vous me promîtes, un jour,
D’abjurer vos séminaires,
Je vous accordai de l’amour
Tous les préliminaires.
Vous auriez eu tout le surplus,
Sans cette robe affreuse.
Préludes. Amusements libertins qu’on se permet en amour avant le suprême amusement ; jouer avant de jouir.
C’est un habile musicien que son amant : il entend à merveille les préludes et les exécute d’une manière brillante, au grand contentement de Sylvie.A. François.
Prémices. Le pucelage d’un garçon ou d’une fille, — ce que les poëtes appellent dans leur précieux langage :
Les premiers fruits de la nubilité.
Quand il a eu seize ans, elle lui a ravi ses désirables prémices.(Les Aphrodites.)
Prendre des précautions. Se retirer précipitamment de la femme que l’on baise, au moment où l’on va décharger, afin de ne pas lui faire d’enfants.
Vivez donc de privations ?
Prenez donc des précautions ?
Prendre du fruit. Croquer la pomme, c’est-à-dire : se laisser baiser, devenir enceinte pour accoucher, — peut-être d’un melon.
Avec Lycas, l’autre jour,
La jeune innocente
A cueilli des fleurs d’amour ;
Mais trop imprudente,
Elle tremble d’avoir pris
Parmi les fleurs quelques fruits.
Prendre le cul d’une femme. Lui pincer les fesses ; lui introduire le doigt entre les fesses ; et par-dessous ses vêtements, soit dans le con, soit dans le cul.
Femme rit quand on lui propose
De lui prendre un instant le cul.
Prendre le déduit. Faire l’acte vénérien.
Elle se jeta à son col, et le mena dans sa chambre, où il prit le déduit avec elle.
M’a dit que vous veniez sitôt qu’il fera nuit
Coucher avecques elle, si prendre le déduit.
Il estimait que rire et prendra le déduit avec sa femme en temps sec lui était contraire.B. Despériers.
Prendre ses ébats. Faire l’acte vénérien.
Cette putain ne manque pas,
Car la nuit prenant ses ébats
Avecque lui dedans sa couche.
Quand, dans nos amoureux combats,
Noué aurons pris nos ébats,
Nous dormirons au bruit des eaux.
Ayant assez de loisir peur prendre leurs ébats ensemble à une autre heure.Ch. Sorel.
C’est de cette façon que Blaise et Péronnelle
Prirent ensemble leurs ébats.
Blaise le magister, le marguiller Lucas
M’ont juré sur leur conscience,
Que quand tu voulais prendre avec eux tes ébats,
Tu les payais toujours d’avance.
Prendre son plaisir. Faire l’acte vénérien.
Qui, pour la voir et fraîche et belle,
A pris son plaisir avec elle
Trois ans entiers.
Lui, se voyant libre, ne manqua point à prendre son plaisir.D’Ouville.
Mais pourtant, petit cœur, quand vous m’eussiez laissé prendre un peu mon plaisir.Trotterel.
Elle était dans les bras de Chastel avec qui elle avait pris son plaisir au son du luth.Ch. Sorel.
Prendre un homme au saute-dessus. Arrêter un pédéraste, quand on est pédéraste soi-même, et de plus chanteur (V. ce mot), au moment où il se déboutonne et s’apprête à socratiser, ou à alcibiadiser, selon qu’il est actif ou passif.
Après avoir provoqué à la débauche celui qui a eu le malheur de les aborder, ils changent tout à coup de ton, le prennent, comme ils disent, au saute-dessus, et se donnant pour des agents de l’autorité, le menaçant d’une arrestation…A. Tardieu.
Prêtresse de Lesbos. Femme aimant les personnes de son sexe.
Tous m’entendez, prêtresses de Lesbos,
Vous de Sapho disciples renaissantes.Parny.
Prêtresse de Vénus. Nom que M. Prudhomme donne à la fille publique qui l’arrange, lorsqu’il s’est dérangé.
Elle rougit : chose que ne font guère
Celles qui sont prêtresses de Vénus.
Preuve d’amour. Érection solide et durable du membre viril devant une femme, qui est toujours beaucoup plus sensible à ces preuves d’amour-là qu’à celles des amoureux transis.
Je m’en souviens encore comme si j’y étais, dit incontinent le bijou de Thélis : neuf preuves d’amour en quatre heures.Diderot.
Qu’on nous dise qu’un’ veuve fait cas
Des preuves d’amour les plus fortes,
Et sans nombre et de toutes sortes,
Cela ne me surprend pas.
Et puis des preuves de mon amitié, si vous voulez, parce que vous êtes bien gentil.Louvet.
Priape. Le dieu fait homme, qui n’a pas encore trouvé d’athées et à qui le beau sexe — les tribades exceptées — se plaît à faire ses dévotions soir et matin, et même dans la journée et dans la nuit.
Un priape, à travers le feuillage d’un arbre,
Ouvrait en souriant ses prunelles de marbre ;
Et la vierge, le sein gonflé d’un doux émoi,
S’approche, rougissante et la joue enflammée,
Entoure de ses bras la statue, et, pâmée,
S’écrie : Oh ! je meurs ! Vénus, pardonne-moi !
Je m’élevais sur mes jambes, secouant frénétiquement mon glorieux priape.A. de Musset (Gamiani.)
Prière. L’acte vénérien.
Tout propre à faire la prière,
Qu’on trouve ès heures de Cythère.
Voici, extraite de l’Anti-Justine, la prière à la Vierge Marie ; c’est la page la plus originale du volume de Rétif :
Sainte et jolie Vierge Marie, que Panthère branlait, gamahuchait, entétonnait dans le lit du cornard le bon Joseph, duquel cocufiage provint le doux Jésus, ce bon fouteur de la putain publique la belle Madeleine, marquise de Béthanie, dont le vagabond Jésus était en outre le souteneur, autrement dit le maquereau, lequel, au grand regret de la sainte garce, enculait encore saint Jean, son giton ; sainte et jolie Marie, vierge comme moi, nous vous remercions de cette heureuse journée de fouterie ; faites-nous la grâce, par les mérites de votre fils, de nous avoir un pareil dimanche prochain. Et vous, sainte Madeleine, que foutait l’abbé Jésus, ainsi que Jean l’enculé, obtenez-moi la grâce de foutre autant que vous, soit en con, soit en cul, quinze ou vingt fois par jour sans être épuisée. Vous foutiez avec des pharisien, avec Hérode et même Ponce-Pilate, pour avoir de quoi nourrir le gourgandin Jésus, votre greluchon, et les vagabonds qui lui servaient de chouans ; obtenez-moi de votre maquereau Jésus, qui, étant Dieu, a sans doute quelque pouvoir, d’avoir sous peu ce riche entreteneur qui est un jour descendu de carrosse, bandant à mon intention, comme je revenais de chez mon amie madame Congrêlé, à cette fin qu’au moyen de l’argent que je gagnerai avec mon con, mon cul, mes tétons et ma langue dardée, je puisse soulager mon digne père dans sa vieillesse, non-seulement en foutant avec lui pour lui donner du plaisir, mais en me laissant vendre comme la pieuse fille d’Eresichton le fanatique, ou la pieuse Ocyroë, fille du centaure Chyron, qui, toutes deux, devinrent cavales, c’est-à-dire montures d’hommes et putains. Modèle d’homme et de maquereau, doux Jésus, fouteur acharné, greluchon complaisant de la brillante et exemplaire putain Madeleine, qui était si amoureuse de votre vit divin et de vos sacrées couilles, maintenez, par votre puissance, mon conin toujours étroit et satiné, mes tétons toujours fermes, ma peau, mon cul, mes fesses, mes bras, mes mains, mon cou, mes épaules toujours blancs ; les vits de mes amants, celui de mon père y compris, toujours roides, leurs couilles toujours pleines : car vous teniez en cela du saint roi David, si fort selon le cœur de Dieu, puisqu’il était le premier fouteur de son temps. Faites, ô Jésus, que mes hauts talons, qui me prêtent tant de grâce et font bander tant de monde, ne me donnent jamais de cors aux pieds, mais que ces pieds tentatifs et toujours foutatifs restent longtemps comme ils sont. Amen !
Promiscuité. Mélange confus, communauté entre fouteurs et fouteuses.
Jetons l’innocence à la borne ;
Mettons la pudeur au rebut.
Des époux trompés le tricorne
A cessé d’être un attribut.
Les sexes s’effacent,
Malgré les mœurs, les lois et les Platons ;
L’honneur n’est plus où nos maris le placent…
Promiscuitons !
Protecteur. Monsieur bien mis qui consent à mettre une fille dans ses meubles et à oublier tous les mois, dans le tiroir de l’un d’eux, quelques billets de banque destinés à l’entretien de cette fille — et de son amant de cœur.
Ces belles drôlesses… qui viennent de la rive droite de la Seine, du pays où les protecteurs fleurissent.A. Delvau.
Prouesse. L’acte vénérien.
Surtout, quelque ardeur qui vous presse,
Ne faites point trop de prouesse.
Proverbes érotiques. En voici seulement quelques-uns des plus connus :
Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours.Brantôme.
Le cas d’une femme est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre.Brantôme.
Un con bien ménagé, à Paris surtout, vaut mieux que deux métairies.(Moyen de parvenir.)
Ja cul de putain
Au soir ne au matin
Ne sera sans merde.
Une femme ira plus pour un coup de vit qu’un âne pour dix coups de bâton.(Moyen de parvenir.)
Les femmes sont anges à l’église, diables en la maison, singes au lit.(Moyen de parvenir.)
Toute belle femme s’étant essayée au jeu d’amour ne le désapprend jamais.Brantôme.
Par commun proverbe on dit,
Qu’on connaît femme à la cornette
S’elle aime d’amour le déduit.
Plus vous couvrirez une femme, plus il y pleuvra.Tabarin.
Femme qui fait ses cuisses voir,
Et se montre en sale posture,
À tout homme fait à savoir
Que son con demande pâture.
La femme a semence de cornes.
Quand femme dit souvent hélas,
Elle demande ailleurs soulas.
Le four est toujours chaud, mais la pâte n’est pas toujours levée.(Moyen de parvenir.)
Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi.Brantôme.
Froides mains, chaudes amours.Leroux de Lincy.
Mais, belles, sachez qu’un beau manche
Réchauffe aussi bien qu’un manchon.
L’oisiveté est mère de paillardise.(Le Synode nocturne des tribades.)
L’amour est le chemin du cœur
Et le cœur l’est du reste.
Et quand on a le cœur
De femme honnête, on a bientôt le reste.
Provoquer les passants. Les inviter à monter tirer un coup.
Une jeune lorette
À minois séduisant,
D’une œillade discrète
Provoquait le passant.
Prunes de Monsieur. Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort.
Si malgré les vœux de madame,
Les prunes de monsieur m’ont plu,
On doit excuser une femme
Que tenta le fruit défendu.
Prussien (Un). Un cul. On dit : Cheminer à la prussienne, pour foutre en cul.
Le général Kléber
À la barrièr’ d’Enfer
Rencontra z’un Prussien
Qui lui montra le sien.
Puceau. Adolescent qui n’a encore connu que la veuve Poignet.
Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.
Pucelage. Fardeau pesant dont toute jeune fille qui aspire à devenir femme se débarrasse volontiers — tout en faisant sa Sophie — en faveur de la première pine qui passe, la tête haute, le con tendu.
Le roi impatient et ne goûtant pas qu’un autre ait un pucelage qu’il payait.Tallemant des Réaux.
Heureux cent fois qui trouve un pucelage !
C’est un grand bien.
Enfin dans un petit village
On trouva l’heureux pucelage
Qui près du roi devait coucher.
Avoir dans un bordel perdu son pucelage.A. Glatigny.
Je me fous de ce météore
Qui de pucelage a le nom.
Pucelage (Avoir son). Façon de parler hyperbolique, qui signifie seulement : N’avoir pas fait l’œuvre de chair depuis plus ou moins de temps.
Tu tombes à pique, mon bonhomme : tu vas avoir mon pucelage, car il y a bien trois grands jours que je n’ai cassé une canne.A. François.
Pucelle. Le rara avis des sociétés modernes, qui couronnent des rosières pour faire croire qu’il y en a, — comme si le pucelage était une chose de conserve !
Mademoiselle Charlotte du Tillet ne fut jamais mariée, mais on dit qu’elle n’était plus pucelle pour cela.Tallemant des Réaux.
Veuve de huit galants, il la prit pour pucelle ;
Et dans son erreur par la belle.
Apparemment il fut laissé.
— Combien dureront nos amours ?
Dit la pucelle, au clair de lune.
— L’amoureux répond : Ô ma brune,
Toujours, toujours !
Pucelle de Belleville. Fille galante. Cette expression, tirée d’un roman de Paul de Kock, remplace maintenant celle qu’on employait aux xvie et xviie siècles : pucelle de Marolles.
Punaise. Femme de mauvaise vie. — J’aurais cru ce mot moderne dans cette acception : je l’ai retrouvé dans une épigramme de Sygognes :
Lise, cette insigne punaise,
Me fait montre de ses ducats,
Et c’est afin que je la baise :
Mais qu’elle ne l’espère pas.
Une cocotte arrête une voiture, monte dedans, et dit au cocher d’une voix de duchesse : « Cocher, au bois ! » — « Au bois de lit, punaise ! » crie un voyou.A. Delvau.
Putain. Professeur femelle de philosophie horizontale.
Il m’est comme aux putains malaisé de me taire.
De toutes ses putains la Lebrun entourée.
J’avais résolu dans l’âme,
Pour n’être plus libertin,
De prendre une honnête femme
Qui ne fût pas trop putain.
Les marbres de nos Tuileries
Eux-mêmes se sentent atteints
Par toutes les galanteries
Que nous débitons aux putains.
Et tu m’laisses… — Faut-y pas t’tenir compagnie ? Merci ! — Sans rien et les manches pareilles ? Eh ben, c’est gentil ! — Pas l’ temps. — Me v’là putain pour l’honneur.H. Monnier
Auquel les grandes dames et princesses faisant état de putanisme étudiaient comme un très-beau livre.Brantôme.
Tu as voulu me pourchasser,
Mâtine, pour te putasser.
Toutes estes, serez ou fustes,
De fait ou de volonté putes.
Car aussi bien que vous j’eusse fait l’amour, et j’eusse été pute comme vous.Brantôme.
Pute, où avez-vous tant été ?
Vous venez de vo puterie.
Putassier. Coureur de bordels ; anciennement on disait putier.
Sy est pour vrai ; car je le sais,
Que ce n’est qu’un vilain putier.
Putiner. Faire la putain, courir après les hommes.
Putiphariser. Imiter la femme de Putiphar — jusqu’au manteau exclusivement, les Joseph d’aujourd’hui tenant à leurs habits. — Fourrer la main dans le pantalon d’un jeune garçon encore timide.
Quelque chose de chaud. Sec, un vit ou un con ; liquide, le foutre qu’ils font en collaboration.
Lis’ que veux-tu qu’on t’apporte,
Des huîtr’s ou d’ la têt’ de veau ?
— Non, non, ferme-nous la porte,
J’aim’ mieux quelque chos’ de chaud.
Quelque chose de court. Une courte, même quand elle est longue.
Tout l’ mond’ connaît bien l’aventure
Qui m’a fait rire si souvent :
Un certain paillard par nature,
D’une nonne prit l’habillement
Et s’en alla droit au couvent
Que d’victimes il aurait faites,
Si la mère abbess’ le même jour,
N’avait pas, grâce à ses lunettes,
Vu qu’il portait quéqu’ chos’ de court.
Quenouille. Le membre viril.
Lise y procède, et saute à la quenouille
Avec laquelle Ève nous a filés.
Avec une autre quenouille,
Non, vous ne filerez pas.
Quéquette. Priape d’enfant, dans le jargon des bonnes et de mesdames les nourrices. Se dit aussi d’un priape peu viril.
Partout on lui fait bon accueil,
Elle a fait plus d’une conquête…
Cependant elle n’a qu’un œil,
Mademoiselle Quéquette
Queue. Un des noms du membre viril, fréquemment employé — sans qu’il soit besoin d’expliquer pourquoi, tant le mot est imagé.
Mademoiselle, ma queue est assez levée pour votre service.D’Ouville.
Je suis comme les poireaux, j’ai la tête blanche et la queue verte.Tallemant des Réaux.
Messire Jean, je n’y veux point de queue !
Vous l’attachez trop bas, messire Jean.
L’académicien dit : mon vit. Le médecin :
Ma verge. Le curé : mon membre. Une putain :
La queue…
Je viens revoir l’asile où, dans les jours mauvais,
J’exerçais librement les fiertés de ma queue.
Queues (Faire une ou des). Tromper son amant avec un autre homme, lorsqu’on est femme ; trahir sa maîtresse pour une autre femme, lorsqu’on est homme.
Ah ! oui, je sais… c’est pour l’autre jour, avec ta madame Machin, que vous avez été à Meudon me faire des queues.H. Monnier.
Quille. Le membre viril.
Ma tante dessus ses vieux ans
A voulu gouster de la quille
Et s’est faict enfler le devant
D’un petit fils et d’une fille.
Si fussiez allé chaque jour,
Pendant qu’Alix était fille,
Planter en son jardin la quille,
À l’envi chacun eût crié !
Elles tâchent toujours d’abattre la quille du milieu.Tabarin.
Raccrocher. Arrêter un homme sur le trottoir, la nuit, et l’inviter à monter pour baiser et jouir.
J’ai été un an à l’hôpital. Une autre que moi, en sortant de là, aurait raccroché.Rétif de la Bretonne.
Rage du cul, ou Rage amoureuse. Envie furieuse de jouir par la fouterie ou par la masturbation.
Ombres folles, courez au but de vos désirs :
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.
C’est la rage luxurieuse, la lubricité forcenée, la jouissance horrible qui reste inachevée.A. D. M. (Gamiani))
Ragoût (Avoir du). Se dit de certaines façons habiles que certaines femmes ont de se remuer sous l’homme pour le faire godiller plus amplement qu’avec d’autres.
Mais exiger des époux
Ces petits ragoûts,
Ces exercices gentils !
Les connaissent-ils ?
Non ; tout dans le sacrement,
Se fait maussadement
Et gauchement.
Raidir. Bander.
Quand, plus raide que la justice,
Nez en l’air et gros de courroux,
Il s’élance pour le service,
On croit qu’il fera les cent coups.
Raie du cul (La). La rainure des fesses, la petite vallée qui se trouve entre ces deux montagnes — où tant de membres virils aiment à descendre.
Pour ne trouver la raie nette de la dame avec qui l’on s’ébat, on y gagne bonne vérole.Brantôme.
Trois mignons de la cour se tuèrent jaloux
Pour le bien prétendu d’une raie publique.
Raille. Agent de police, redouté des filles qui font le trottoir.
Cela nous avertit qu’il flâne en ce quartier
Un raille dont il faut d’abord se méfier.
Ramoner une femme. Faire l’acte vénérien avec elle, passer et repasser l’outil priapique, le ramon de l’homme, dans sa petite cheminée, non pour la débarrasser de ses impuretés, mais, en réalité, pour en mettre de nouvelles.
Mes belles, c’est vous que je cherche
Pour vous montrer une leçon ;
Et croyez-moi, vos cheminées
Seront promptement ramonées,
Si vous éprouvez ma façon.
Rater une femme. Ne pouvoir bander assez raide au moment suprême où la femme, pâmée et déjà délirante dans l’attente de la félicité promise, ouvre les cuisses et ferme les yeux.
Non, mais tout de bon, je vous rate… Vous n’êtes puisqu’une comtesse ratée.La Popelinière.
Je rate, hélas ! également,
Le poisson, ma belle et ma muse.
Rater une femme. La baiser, en égoïste, et sans la faire jouir.
Quand je la baise, ma femme
S’obstine à ne pas bouger…
Comment faut-il de cela,
Punir cette ingratte-là ?
— Rate-la !
Rateur. Homme qui a plus grands yeux que grosse pine et qui reste en affront devant la femme qui l’attend, cuisses ouvertes, fesses frémissantes.
Quand il fait le séducteur,
Sur mon honneur ! ça me vexe :
Car à l’endroit du beau sexe
Il n’est pas à d’mi rateur.
Ravigoter un homme. Faire tant, des doigts et de la langue, qu’il parvient à bander.
D’un tour de main ell’ ravigote
Le plus p’tit, le plus maigre jeu.
Recevoir l’assaut. Être baisée par un homme — qui monte sur le ventre, la pine en avant, avec la furia d’un zouave montant sur le Mamelon Vert.
Dis-lui qu’à la chute du jour, elle s’apprête à recevoir les assauts de l’empereur d’Orient.La Popelinière.
Réclamer ses gants. Demander au monsieur qu’on a raccroché sur le trottoir un supplément au prix convenu pour aller au bonheur.
Elle ne sera pas une fille ordinaire,
Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.
Recommencer. Tirer un second, puis un troisième, puis un quatrième coup, selon que la femme en vaut la peine ou que l’homme a du sperme dans sa bouteille, — l’amour étant, comme on sait, un grand recommenceur.
La grisette serre avec énergie l’étudiant contre sa poitrine, en soupirant et en tressaillant des dentiers frissons de la jouissance ; pour un peu elle recommencerait.H. Monnier.
Récurer (Se faire). Prendre des médicaments, mercuriels, ou autres, pour guérir des véroles gagnées au doux jeu d’amour.
Voyez, là-bas, le sémillant Mercure
Et ses fuseaux qui tricotent gratis,
Représentant le dieu qui nous récure
Et la maison Giraudeau père et fils.
Redingote anglaise. Préservatif contre la vérole, (V. Capote, Ruban.)
Réduit (Le). La nature de la femme, où le membre viril a tant de plaisir à se réfugier les jours d’ennui, à s’abriter les jours d’orage. Réduit, déduit ; déduit, réduit.
Déjà de sa grandeur les doigts saints et bénis
Visitaient de l’amour les plus secrets réduits.
Mais D*** avec sa main,
Sa lèvre de carmin,
Sait trouver ton réduit
Où rarement l’homme impur s’introduit.
Refaire de sorgue (Se). Se remettre d’une nuit d’orgie : — bien dormir, ou bien déjeuner.
Tous dix, au tapis-franc nous étions réunis,
Chez le père Vit-Dur, ogre de mes amis,
Zig qui ne mange pas ses pratiques sur l’orgue ;
Nous étions venus là nous refaire de sorgue.
Règles (Avoir ses). Avoir ses menstrues — qui viennent très irrégulièrement à certaines femmes.
Pour ces règles que tu débines
Et traites de déjections,
Ce sont les sources purpurines
Des saintes fécondations.
Relique. Le membre viril, — on n’a jamais su pourquoi.
Du grand saint Nicolas,
Dans vos draps,
Prenez donc la relique.
Gage de ses travaux
Pendait sous sa tunique
Cette belle relique,
Chère aux tendrons dévots.
Remuer du cul ou du croupion. Se trémousser de plaisir sous l’homme.
Et tandis qu’elles font bien leur devoir de remuer du croupion et de pressurer la grappe soigneusement pour faire que le jus en sorte…Mililot
Sur son lit d’acajou,
Cette jeune ingénue
Fort gentiment remue
Du cul pour un bijou.
Enfin, à force de frotter et de remuer le cul de part et d’autre, il arrive que tous deux viennent à s’échauffer d’aise par une petite démangeaison et chatouillement qui leur vient le long des conduits.Mililot.
Elle passa dans un bois avec un jeune compagnon dans l’espérance d’y bien remuer les fesses.D’Ouville.
Le garçon en avertit la fille et elle le garçon : cela les oblige à frotter plus fort et à remuer plus vite les fesses.Mililot.
Que j’étais jeune, que j’avais les reins souples, et que je les pouvais remuer.P. de Larivey.
Tous vos baisers sont contraints ;
Mais remuez donc les reins !
Que faites-vous de vos mains ?
Renauder. Renoncer à une chose, manifester de la répugnance à la faire.
Rendre (Se). Consentir à se mettre sur le dos, à ouvrir ses cuisses et à se laisser baiser par l’homme qui en sollicite depuis plus ou moins de temps l’honneur — et le plaisir.
La comtesse nous raconta dans le plus grand détail comme quoi elle s’était rendue à Préban, et tout ce qui s’était passé entre eux.De Laclos.
Rendre un homme heureux. Le faire jouir en le branlant, ou en le suçant, ou en tirant un coup avec lui.
Thémire pour me rendre heureux
Veut que de son flambeau l’amour seul nous éclaire.
Oh ! oh ! oh ! ah ! ah ! ah !
Rendez heureux ce monsieur-là,
La, la.
Rengaîner son compliment, ou son objet. Remettre son membre dans sa culotte ; ne pas pousser plus loin l’aventure.
… J’entends quelqu’un venir…
Rengaîne ton objet…
Rentrer bredouille. Se dit d’une fille qui, descendue vers quatre heures du soir sur les boulevards pour y chasser au miché, rentre chez elle toute seule, sans avoir été suivie.
Plus j’y songe et plus je m’embrouille ;
Comment ! ils ont vu tes appas,
Et tu reviens ici bredouille !
Répandre sa semence. Décharger en baisant, ou en se branlant.
Un proverbe chinois dit qu’il ne faut pas répandre sa semence sur la mer ; il a raison ; c’est sur les filles.A. François.
Repasser une femme. La faire jouir en la baisant avec ce fer rouge que les polissons appellent une pine — qui la roussit quelquefois.
Et notez que la moindre bagasse peut en dire autant à un grand roi ou prince, s’il l’a repassée.Brantôme.
Son vaillant fils, fameux par sa crinière,
Un beau matin, par vertu singulière,
Vous repassa tout ce gentil bercail.
Et m’vlà vite en d’voir d’la r’passer.
Rester court. Manquer de souffle au lit ; débander au moment même où il faudrait bander le plus raide.
Rester court
À la neuvième politesse !
Est-ce à ma cour
Qu’on vient pour me jouer ce tour ?
Retapeuse. Putain. — Femme ou fille qui fait la retape ; — qui raccroche.
En robes plus ou moins pompeuses,
Elles vont somme des souris :
Ce sont les jeunes retapeuses
Qui font la gloire de Paris.
Retirée du service (Être). Ne plus exercer le rude métier de fille d’amour, soit par suite de maladies, soit par suite de mariage, soit par suite de vieillesse, soit — comme sainte Marie l’Égyptienne — par honte de ce métier.
C’est si agréable, quand on s’est retirée du service… de pouvoir se dire : Ce procureur du roi si féroce, c’était mon petit Auguste ! Je le menais par le bout du nez, et il trouvait cela très-doux.A. Delvau.
Retirer (Se). Sortir du con de la femme qu’on baise quand on craint d’être surpris, ou de lui faire un enfant ; — ou lorsque l’on a fini de baiser, ce qui n’est plus surprenant.
Thémire, feignant le contraire,
Disait toujours : Ménage-moi ;
J’ai peur de rencontrer… ma mère…
Ah ! cher Colin, retire-toi…
Ah ! tu te retires !… Pourquoi ne l’as-tu pas laissée dans moi ? je ne l’aurais pas mangée, va !H. Monnier.
Voulez-vous un ami prudent
Qui ménage vos craintes ;
Vite, ouvrez-moi vos… sentiments.
Je sais me retirer à temps.
Rétrécir (Se). Se laver souvent le vagin avec des astringents, afin d’en rapprocher les parois et de faire croire ainsi — aux innocents — qu’ils prennent un pucelage.
À se rétrécir elle excelle
Et joint aux airs d’une pucelle
La plus profonde instruction.
Retrousser (Se). Se retourner. Se tirer de la gêne par tous les moyens possibles.
Une célèbre actrice
À fillette novice
Disait, sans croire l’offenser :
Imite-moi, Charlotte ;
De sagesse oh peut se passer :
Quand on est dans la crotte,
Il faut se retrousser.
Ribaud, ribaude. Homme et femme de mauvaise vie ; luxurieux et impudiques.
Je suis la grande Gargouillaude,
Garce dit souverain Gagoux,
Chaude putain, fière ribaude,
Pleine de vérole et de loups.
Rose. La nature de la femme.
Tu n’auras pas ma rose,
Car tu la flétrirais.
Là sur l’albâtre on voit naître l’ébène,
Et sous l’ébène une rose s’ouvrir.
Ma fille, avant d’cèder ta rose,
Retiens bien ce précepte-là.
Rosée céleste, divine, etc. Décharge de la liqueur balsamique, que les gens qui n’attendent rien du ciel appellent tout bonnement : — du foutre.
Mon amie, reçois encore cette preuve de mon amour. Gamiani, excitez-moi, que j’inonde cette jeune fille de la rosée céleste.A. de M.
Notre adorable conquérant fait des siennes à toute outrance et darde la rosée de vie sans le moindre ménagement.A. de Nerciat.
Et le détestable Fa-tutto a fait pleuvoir dans mon sein la brûlante rosée du crime.Voltaire.
Rosette. Petite rose de chair qui se trouve à l’entrée de l’anus et qui en est pour ainsi dire le pucelage, car les pédérastes passifs ne l’ont plus (d’où les pédérastes actifs sont appelés chevaliers de la rosette).
Travaille bien, prends ta lichette,
La lichette donne du cœur ;
Et s’il le faut, tends ta rosette,
Cela te portera bonheur.
Rossignol. Le membre viril.
Aussitôt qu’elle eut aperçu
Le rossignol que tenait Catherine.
Roublard. Libertin qui connaît toutes les ruses féminines et qui, des deux rôles que les hommes jouent avec les filles, celui de miché et celui de maquereau, celui de jobard et celui d’ écornifleur, préférerait encore le dernier au premier.
Ça me rappellera, à moi, vieux roublard, le temps où je l’avais encore, où j’étais si godiche avec le sexe.Lemercier de Neuville
Rouchie. Femme de mauvaise vie.
… Depuis, de Pinolie
Ma femme, Pincecul a fait une rouchie.
Roupettes. Les testicules, — qui sont les petites roues sur lesquelles repose le canon chargé de mitraille spermatique. — L’expression est moderne.
Ses roupettes étaient grosses et rebondies,
Et de poils longs et noirs abondamment fournies.
Sur les roupettes granitiques
De l’indomptable Sarrazin
Il pleut…
Rouscailler. Besogner du membre avec une femme qui en meurt d’envie.
Un pareil état m’excite et m’offense :
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons !
Roustons. Les testicules. — Expression moderne.
Votre main, doucement chatouille ses roustons,
Tandis qu’il vous pelote et vous prend les tétons.
Ruban. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc dont on habille le membre viril toutes les fois qu’on le conduit au bonheur. — (V. Capote.)
Ne crains rien : ces rubans feront bien ton affaire,
dit le marchand de capotes à Pincecul, dans la parodie de Lucrèce, par M. Protat, avoué.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine.
Rudiment de Cythère (Le). Les principes de la langue — et des autres cochonneries.
Jeanne, sotte au monastère,
Sotte au sortir du couvent,
Plaisait sans savoir comment.
Le précepteur de son frère
Lui montre le rudiment
Que l’on enseigne à Cythère :
Son esprit s’ouvre à l’instant.
Ruffian. Accouplement de Ruffi et d’Anus. Mot qui s’est introduit en France au xiiie siècle, et n’a été en vogue qu’à la fin du xve, quand l’italianisme déborda dans l’idiome gaulois. Ce mot avait alors différentes significations, telles que : lénon, proxénète, débauché, habitué de mauvais lieu, etc. Aujourd’hui, il signifie tout bonnement maquereau.
Elle introduit dans ma maison,
Son rufien, qui sait fort bien
Faire son profit de mon bien.
On l’accusait d’avoir fait quelquefois le ruffian à son maître.Tallemant des Réaux.
Je suis ruffian, et m’en vante.A. Glatigny.
Rusée au jeu (Être). Savoir ce qu’il faut faire pour amuser les hommes et leur procurer de vives jouissances, comme le casse-noisette, la patte d’araignée, la feuille de rose, etc.
Tu me portes la mine d’être un jour bien fine et rusée à ce jeu.Mililot.
Rut. Ardeur vénérienne.
Mais Jeanne tout en rut s’approche et me recherche
D’amour ou d’amitié, duquel qu’il vous plaira.
Le corps en rut, de luxure enivré.
Entre en jurant comme un désespéré.
Si son esprit l’eût arrêté,
Elle eût mis en rut le conclave
Et fait bander sa sainteté.
Sac. Le ventre. — On dit d’une femme enceinte : Elle en a plein son sac.
La jeune garce en eut plein son sac.Marguerite de Navarre.
Sacrifice. Fouterie désintéressée et — toujours intéressante.
La compagnie qui, pendant notre sacrifice, avait gardé un profond silence, me complimenta de l’hommage que mes charmes avaient reçu par la double décharge que j’avais subie dans une seule jonction. (Mémoires de miss Fanny.)
J’étais trop jeune encore pour multiplier les plus doux sacrifices.Pigault-Lebrun.
Saletés (Dire des). Tenir des propos de « haulte gresse » et de grande salacité, pour provoquer les idées libertines et pousser à la consommation de la femme par l’homme et de l’homme par la femme. — Faire des saletés. Peloter une femme ou un homme, sucer ou gamahucher, branler ou faire postillon, etc., etc., — toutes les choses aimables de la fouterie.
Tu me disais alors que pour te plaire,
Une femme devait et dire et savoir faire
Toutes les saletés et toutes les horreurs.
Salières (Avoir des). Se dit des femmes maigres qui n’ont que des trous où il faudrait des bosses ; derrière les clavicules, par exemple.
Elle a deux salières et cinq plats (sein plat). Vieux dicton qui s’emploie pour désigner une femme maigre qui n’a ni cul ni tétons.
Salope. Femme galante, de haut ou de bas étage.
Je vous aime ainsi, divine salope.
Sangler une femme. La baiser, la frapper à coups de queue sans qu’elle s’en fâche.
Il demande grâce pour avoir sanglé cette fille.Saint-Amand.
Satisfaire son goût. Baiser une femme, ou enculer un homme, selon qu’on est conformiste ou non conformiste en amour.
Il aime par-dessus tout
La volupté roturière ;
Pour satisfaire son goût
Il faut une couturière.
Satisfaire une femme. La baiser de façon qu’elle ne réclame pas, — à moins qu’elle ne soit trop gourmande.
Des houris toujours belles,
Qu’on satisfera bien,
Et qui, toujours pucelles,
N’arrêteront sur rien.
Satisfaire un homme. Le branler, ou se laisser baiser par lui — ce qui, en effet, le comble de satisfaction.
Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire,
Je suis entré’ pour tout faire :
Aussi j’y fais mon magot.
Satyriasis (Le). L’hystérie des hommes, comme l’hystérie est le satyriasis des femmes, c’est-à-dire que ceux et celles qui en sont possédés ne font autre chose dans la vie que de baiser ou d’essayer de baiser.
Ces abbés poupins et débauchés, ces fléaux de la virginité, seront condamnés à un satyriasis éternel.A. Dulaurens.
Sauce d’amour. Le sperme.
Il lui faut un gros vit, et lequel soit toujours
Bien roide et bien fourni de la sauce d’amour.
Saucisse. Le membre viril.
N’est-ce pas user d’artifice
Pour avoir un plaisir plus cher,
À Margot d’avoir la saucisse
Et le vit du fils d’un boucher.
Sauvage (Se mettre en). S’habiller tout nu, c’est-à-dire : se déshabiller ou ne pas s’habiller du tout.
Être (ou n’être pas) sauvage. Éviter les hommes ou accepter et même rechercher leurs hommages.
Alors, Jupin, prenant l’ parti d’ la dame,
Dit au Cyclope : Un mot va t’apaiser :
Si tu n’ veux pas qu’on reconnaiss’ ta femme
En sauvag’ faut la déguiser.
Savante en amour (Être). Se dit de toute fille ou femme qui connaît les préceptes les plus secrets et les secrets les plus précieux de l’art d’aimer, et qui serait plutôt capable d’en enseigner à un homme que d’en apprendre de lui.
Une autre fille de son quartier, plus expérimentée que l’autre et qui, pour être un peu moins belle, n’en était pas moins savante et spirituelle en amour.Mililot.
Savoir des poses. Être experte dans l’art d’allumer les désirs libertins des hommes.
Il n’est poses qu’elle ne sache,
En débauche elle a de Carrache
L’invention.
Savonner une femme. La baiser, parce qu’ici le sperme sert de savon, ce qui fait qu’elles sont plus blanches que les hommes, au dire de Tabarin.
Et je lui donnerai une savonnade à laquelle son mari ne l’a pas habituée.Seigneurgens
Secouer la cartouche, le chinois, la houlette (Se). Se branler la pine.
Sans mot dire il se fait secouer la houlette.
Secouer une femme. La baiser gaillardement, l’ébranler dans tous les sens en la branlant du bout de la queue.
Je te secouerai bien un peu entre l’huis et la muraille.P. de Larivey.
Vénus, ribaude paillarde,
D’une façon plus gaillarde
Sait bien remuer le cu
Quand le dieu Mars la secoue.
Mon cher Adam, mon vieux et triste père,
Je crois te voir en un recoin d’Éden
Grossièrement former le genre humain,
En secouant madame Ève, ma mère.
Semence. Liqueur de la génération ; le foutre de l’homme et de la femme.
Au jeûne où votre con se trouve,
Vouloir faire une fine épreuve
Si je suis bélier ou mouton.
Vous eussiez eu de la semence
D’un vit dont la grandeur immense
N’eut jamais de comparaison.
Dix-huit jours après qu’elles avaient reçu la semence.Ch. Sorel.
Sens dessus dessous (Être). Beau désordre, agréable à la vue chez une belle femme. Quand elle est renversée et bouleversée à grands coups de pine, les chevaux épars, le cul et les tétons en l’air, ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, on m’a plus qu’à recommencer à faire le dessus, à moins qu’on ne préfère le dessous, — pour changer.
Gai, gai, l’on est chez nous
Toujours en fête,
Cul par dessus tête
Et sens dessus dessous !
Sentimentage. Amour plus platonique que physique, qui exclut l’infidélité et le plaisir au profit de je ne sais quel idéal ridicule — bon pour les romans et pour les pensionnats de demoiselles.
Mais s’il allait souhaiter quelque préférence exclusive, se croire offensé de mes inévitables infidélités, perdre de vue que je suis aphrodite, et vouloir m’assujettir à son sentimentage ?A. de Nerciat.
Sentir (Le). Sentir le membre de l’homme entrer profondément dans le vagin de la femme et y remuer.
— J’y suis.
Le sens-tu, Philis ?
— Oui, Lycas, poursuis ;
Tu te raidis
Contre l’obstacle.
Sérail. Bordel, où l’on élève à la brochette une foule de beautés de poils différents pour amuser ce polisson de sultan qui s’appelle le Public.
Seringue. La pine, avec laquelle l’homme donne à la femme un lavement de sperme — qui est le plus émollient de tous les lavements.
Il tire de sa pochette
Sa seringue et deux pruneaux.
Seringuer. Administrer l’injection balsamique à un con bien portant, — avec la seringue que vous savez.
Jusqu’alors, je n’avais ressenti pareille jouissance. Il me seringua trois fois de suite de son nectar délicieux ; le foutre s’en allait à gros bouillons de la tête de son gros vit, il me sautait jusqu’au cœur.(Anaïs, ou Dix ans de la vie, etc.)
Serrer (Le). Faire le casse-noisette, retenir le membre viril comme dans un étau.
Sens-tu comme je te le serre ?H. Monnier.
Serrure. La nature de la femme — dont l’homme a la clef dans son pantalon.
Quand on fouille à votre serrure
Avec la clef de la nature.
Comment pensez-vous qu’on puisse garder une serrure, à qui toutes sortes de clefs sont propres.D’Ouville
Service (Faire le). Se remuer sous l’homme afin de le faire mieux jouir ; ou bien jouer de la main avec son membre au lieu de jouer des reins avec lui.
Quand t’auras fini ton service,
T’auras cent sous.
Servir de sa main (Se). Se masturber, faute de maîtresse, ou par amour pour la veuve Poignet, — cette veuve que foutent tous les collégiens.
La volupté me pénètre soudain.
Mon trépignoir trépignait dans sa cage :
Pour l’apaiser, je n’avais que ma main.
Je m’en servis pour écumer sa bile.
Serviteur. Amant ; homme qui sert une femme à son gré, — à moins qu’elle ne soit aussi gourmande que Messaline. — S’est dit aussi d’un godemichet, qui est, en effet, meilleur serviteur de la femme que l’homme.
Que l’innocent fabrique,
Au lieu de son méchant flûteur,
Un serviteur
D’un beau moule, et bien élastique.
Sirène. Fille publique qui cherche à attirer l’homme en chantant, — pour le faire chanter à son tour.
Sirop de navet. Le sperme, par allusion à la forme du navet et à sa couleur.
Sans donner l’temps qu’ell’ réfléchisse,
J’ lui r’passe, afin qu’a s’ rafraîchisse,
D’ la liqueur du nœud conjugal
Et l’ sirop d’ navet pectoral.
Socratiser. Préférer les hommes — comme Socrate, le plus sage des hommes, dit-on, préférait Alcibiade, qui en était le plus beau.
Sodomie, Sodomiser. Enculer une femme — ou un homme.
Sodomise deux coups et deux fois déchargeant,
Il retire du cul deux fois son vit bandant.
Quoi, disent-elles, si les flammes
Sodomites brûlent les âmes,
On ne le fera plus qu’aux garçons.
Peut-être aurait-il trouvé plus à propos de passer pour cocu que pour sodomite.Tallemant des Réaux
Il la quitte alors pour l’engin
D’un franciscain que sodomise
Un prélat…
Tout Africain est sodomite,
Ainsi l’exige le climat :
On comprend ça.
Soixante-neuf (Faire). C’est faire tête-bêche (V. ce mot), les deux chiffres (69) le disant éloquemment.
Que fait Bacchus quand, accablé d’ivresse,
Son vit mollit et sur le con s’endort ?
Soixante neuf… et son vit se redresse,
Soixante-neuf ferait bander un mort !
Solenniser la Saint-Priape. Baiser, le Dieu des jardins étant le Dieu de l’amour.
Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape
Sur l’autel de la volupté…
Solution de continuité. La nature de la femme, où il y a en effet une sorte d’interruption de surface.
Bref aussitôt qu’il aperçut l’énorme
Solution de continuité,
Il demeura si fort épouvanté,
Qu’il prit la fuite.
Sonner le bouton ou le tocsin. Branler une femme ou un homme, — la femme avec le doigt, l’homme avec la main.
Le cochon sonnait le tocsin
Sur le bouton de son vagin
Avec son médium sans corne.
Tout aussitôt sur son lit il la couche,
Sonne au bouton !
La reine alors déchargeant dans sa bouche,
Dit que c’est bon !
Sonner son fils. Se branler. — L’expression, très juste comme image, a été trouvée par une dame, Mme Octave, actrice du Vaudeville.
On dit encore : Agacer le sous-préfet, Se balancer le Chinois, Crier Vive l’Empereur, Se donner une Saragosse, Se polir la colonne, Épouser la veuve Poignet, Se coller une douce.
Sottises (Faire des). Peloter une femme, quand on est homme ; patiner un homme, quand on est femme ; copuler.
Enfin, finalement, a’ vous été contente ? — Oui. — Il n’a pas fait d’ sottises ! — Si tu veux…H. Monnier.
Soulager (Se). Dépenser son sperme en baisant une femme, ou en se masturbant, — ce qui allège d’autant les rognons.
Pauvre chat ! Eh bien, tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets.Lemercier de Neuville.
Soupe et le bœuf (La) ou le bouilli. L’ordinaire conjugal : — les mêmes bonjours, les mêmes bonsoirs, les mêmes coups tirés par le même homme, — avec la même femme.
Parce qu’enfin, voyez-vous, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc…, tout ça est bel et bon ; mais c’est toujours la soupe et le bouilli ; tandis qu’il y a là-bas, chez la papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront.Émile Debraux.
Sous le linge. À nu, sans chemise.
Je suis pourtant curieuse de voir comme elle est sous le linge.La Popelinière.
Souteneur. Homme sans préjugés qui, en cas de quelque attaque, doit servir de défenseur aux putains. En retour, il exige d’elles une bonne partie de l’argent qu’elles gagnent à la sueur de leur con. — Le souteneur est le mari modèle. Il est cocu, c’est convenu d’avance avec sa femme. Mais il ne doit pas songer à la faire cornette. Il doit la monter régulièrement une ou deux fois par semaine ; mais dans l’intervalle, il ne faut pas qu’il s’avise de penser même a une autre femme, encore moins d’en approcher. Malheureusement, chez les souteneurs, c’est comme chez les maris : il en est peu de vraiment honnêtes et sur qui une femme puisse compter sans réserve.
J’ suis le roi des souteneurs !
Je connais la savate !
Au billard, faut m’ voir, j’épate
Les vrais amateurs.
Soutenir le choc. Se dit en parlant d’une femme que l’on baise, et à qui l’énergie de l’assaut ne fait pas peur.
Il faudrait surtout avoir soutenu durant toute la nuit, un entretien très-vif avec une nonne charmante.Louvet.
Sperme. Graine d’enfants que l’on sème (σπείρω) dans le ventre de la femme, — terre souvent féconde, et souvent bréhaigne aussi, selon la qualité de la semence, ou la vertu du semoir.
Nul rafraîchissement ne la lui peut ôter si bien qu’un bain chaud et trouble de sperme vénérique.Brantôme.
Le sperme n’est pas l’or potable
Qui vous nourrit au lieu de pain ;
Durant que votre con tient table
Votre ventre crie à la faim.
La bonne Alix curieuse s’avance,
Voyant jaillir ce sperme merveilleux.
Et lorsque du plaisir est arrivé le terme
Dans ma bouche je sais encor garder le sperme.L. Protat.
Succube. Homme qui consent à servir de femme à un autre homme, et qui fait le dessous pendant qu’il fait le dessus.
Succubes. On appelle ainsi les patientes dans les combats amoureux de femmes à femmes. Confession de Mademoiselle Sapho, suite du Cadran des plaisirs de la Cour, p. 257.
Quand il consommait son Kabyle,
On entendait sous le gourbi
Au milieu de la nuit tranquille,
Le succube pousser ce cri…
Sucer. Passer la langue sur le membre viril pour l’amener à érection, et le faire décharger.
Que les chiens sont heureux !
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entre eux !
Je voudrais être chien
Car du soir au matin
Je pourrais me sucer la pine.
Cependant, en suçant, il est bon que la main
Joue autour des roustons un air de clavecin.
Sucer des clitoris. Gamahucher.
Il te faut, à tout prix,
Sucer des clitoris,
Et si l’antiquité
Ne l’eût pas fait, tu l’aurais inventé.
Sucer un homme. Lui passer habilement et doucement la langue le long du membre, autour et dessus, jusqu’à éjaculation complète.
Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme.
Suceuse. Femme qui fait profession de donner aux hommes du plaisir sans peur. C’est la fellatrice des anciens. — La suceuse rend à l’homme le service que le gamahucheur rend à la femme, et dans les deux cas, c’est la langue qui fout. — Il y a à Paris, dans le faubourg Montmartre, une maîtresse suceuse, appelée la Pompe funèbre, — de l’ameublement d’ébène et de soie noire de son appartement.
Suçon. Empreinte que laissent les lèvres d’un amant sur le cou, les joues ou la bouche de sa maîtresse, de façon a l’empêcher, pendant quelques jours, de se montrer aux regards malins du public, qui connaît parfaitement ce petit timbre bleu accusateur.
Sucre (pour suc, probablement). Le sperme de l’homme, dont les femmes sont si friandes et dont elles ont souvent plein la bouche.
Trouvant mon linceul tout souillé,
Et mon pauvre vit barbouillé
De sucre plus blanc que l’albâtre.(Cabinet satyrique.)
Comment, vous appelez donc cela du sucre, mademoiselle ?D’Ouville
Sucre d’orge (Le). Le membre viril — que les filles d’Ève, toujours portées sur leur bouche, aiment tant à sucer.
George, George
Donne-moi de ton sucre d’orge.
Suffire à soi-même (Se), Faire de la prestidigitation à son profit — et en l’honneur d’Onan.
J’étais dans l’âge où la nature
Éveille nos sens au plaisir…
Quand à propos un abbé pâle et blême,
Trois fois par jour répétant la leçon,
M’apprit l’ moyen de m’ suffire à moi-même :
J’ai, mes amis, toujours été cochon.
Superlatives délices (Les). Le moment où l’homme et la femme, mêlant leurs ondes spermatiques, se pâment sous l’excès de jouissance qui en résulte.
Plaisirs inconnus des dieux,
Superlatives délices !…
Tabernacle. La nature de la femme, où l’on serre précieusement le dieu — des jardins.
Elle est belle, ma Joséphine ! elle a un chouette maître-autel !… un rude tabernacle !…Tisserand.
Tablier de sapeur. Motte bien garnie de poils, noirs, blonds ou rouges, longs ou frisés… On dit aussi : barbe au con.
Clara, elle, avait une gorge superbe, des fesses
splendides, et un adorable petit con, protégé par un formidable tablier de sapeur.J. le Vallois.
Tablier lève (Son). Se dit d’une fille qui s’est laissé faire un enfant et qui ne peut plus dissimuler sa grossesse.
Tacher une femme. Répandre à son intention — et quelquefois à son profit — un peu de liqueur séminale, en se branlant devant elle ou en la baisant en robe.
Mais v’là que j’vous tache, mam’zelle,
C’est la faute de vot’ bretelle :
Plus qu’ mon amour elle tenait.
Tambouriner. Jouir d’une femme, en frappant son ventre à coups de cette baguette qu’on appelle le membre viril.
Ma foi, s’il se perd sous ma jupe,
Nous le ferons tambouriner.
Tante. Homme qui sert de femme aux pédérastes actifs.
Enfants, on les appelle mômes ou gosselins ; adolescents, ce sont des cousines ; plus âgés, ce sont des tantes.Moreau Christophe.
Taper dans le tas. Étant donné que : — le théâtre représente un atelier de brocheuses, de modistes ou de couturières. En vrai bandeur, vous faites votre choix ; mais ne voulant pas faire four, vous tapez d’abord la plus facile, qui a bientôt une confidente que vous tapez aussi. La deuxième excite la curiosité d’une troisième, d’une quatrième, et… vous arrivez a réaliser le proverbe :
Qui en a vu une, les connaît toutes.
Taper dans l’œil. Commencer à plaire à quelqu’un — ou à quelqu’une ; — séduire par la grâce, l’esprit, la parole ou le geste.
Ma petite poulette,
Dans la rue Montorgueil,
Ton p’tit nez en trompette,
Il m’a tapé dans l’œil.
Laïtou, etc.
Taquiner le bouton, soit de la gorge, soit du clitoris. Promener habilement l’index sur l’extrémité du sein ou du clitoris d’une femme afin de la faire bander et jouir.
La gauche, autour du cou bien doucement passée,
Taquine le bouton de la gorge agacée.
Taquiner le hanneton. Branlailler un homme, dont le membre ne sait pas trop ce qu’il veut, à ce point qu’il donnerait de la-tête aussi bien dans un con que dans un cul.
… Le Suédois, dit-on,
Aime qu’on lui taquine un peu le hanneton.
Témoins à décharge. Les deux roustons, qui, lorsque le vit est en cause, ont de quoi le faire décharger.
Suivant les témoins à décharge,
Le vol doit être récusé.
— Les imposteurs ! répond Glycère,
N’écoutez pas leurs faux rapports,
Ils n’ont rien vu, c’est bien sincère,
Car tous les deux étaient dehors.
… L’abbé… avoit en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires… en descendant d’un bellocier : c’est un prunier sauvage… (Contes d’Eutrapel.)
Les dames rirent assez de Castor, qui était resté sans témoins.P. de Larivey.
Tempérament. Ardeur amoureuse.
Qui sait, hélas ! si ton tempérament
Ne trahit pas ton malheureux amant.
Né avec un tempérament de feu, je connus à peine ce que c’était qu’une belle femme que je l’aimai.Diderot,
Pinc’ moi plutôt un d’ces grands drôles
Qui crèvent de tempérament,
Larges des reins et des épaules :
C’est du nanan.
Temple de Cypris. La nature de la femme, où nous faisons tous nos dévotions à genoux, de la langue et de la queue.
Lors il n’y a tétons ni fesse rebondie,
Cuisse, ventre, nombril, ni temple cyprien,
Que je ne baise, et tâte, ou retâte au manie.
Tendre sa rosette. Se laisser enculer par un homme.
Tenir la chandelle. Avoir des complaisances honteuses pour un commerce de galanterie ; se faire maquereau.
Quand vous venez, à Fabrice dit-elle,
Me faire tenir la chandelle
Pour vos plaisirs jusque dans ma maison.
À son destin j’abandonne la belle,
Et me voilà ; des esprits comme nous
Ne sont pas faits pour tenir la chandelle.
Tu m’as pris pour un imbécile… Comment ! moi j’irais tenir la chandelle !Jaime fils.
Tenir une maison. Avoir un bordel, qu’on autorise seulement les femmes à tenir, à leurs risques et périls : seul commerce qui aille bien !
Tu connais pas Morin, qu’est de la police ?… qui
vit à Rouen, rue Ricardière, cont’ la rue aux Ours, avec eune femme qui tient eune maison ?
Testicules. Les témoins du duel amoureux. Voir Témoins à décharge.
Tétasse. Mot grossier signifiant une mamelle pendante.
Les tétons deviennent tétasses.
Cette mère des gueux, cette vieille carcasse
D’un linge sale et noir resserre sa tétasse.
Tête-à-tête. Conversation à deux, qui a lieu n’importe où, dans une chambre, dans un fiacre, sur l’herbe, sur une chaise, — et la plus éloquente, puisqu’on n’y parle pas, ou qu’on y parle peu, et qu’en revanche on y agit beaucoup.
J’eus pourtant malgré tout cela quelque tête-à-tête impromptu avec Sa Grandeur. Il est si doux d’escamoter de temps en temps quelque chose d’une rivale qui en fait autant.
Tête-bêche (Faire). Se placer de façon que la tête de l’homme soit entre les cuisses de la femme, à la hauteur de son con, qu’il gamahuche, et que la tête de la femme soit entre les cuisses de l’homme, à la hauteur de sa pine, qu’elle suce.
Mais quand parfois il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.
Tétonnière. Femme amplement pourvue de mamelles.
Dans le cabaret où ils soupaient servait une grosse tétonnière d’Andalousie.Pigault-Lebrun.
Tétons. La gorge d’une femme.
Sur un col blanc, qui fait honte à l’albâtre,
Sont deux tétons, séparés, faits au tour,
Allant, venant, arrondis par l’amour.
Donne-moi tes tétons.La Popelinière.
Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.
Si son cœur est de roche.
Ses tétons n’en sont pas.
Théâtre de la nature. le con, où le vit a ses entrées comme acteur ou protecteur, en payant soit de son argent, soit de sa bonne mine.
« Ce théâtre a pour avant-scènes deux colonnes de marbre blanc ; il ne possède qu’un seul décor, lequel représente un buisson avec une fontaine au milieu.
Le trou du souffleur est par derrière, ainsi que l’orchestre, composé d’un seul musicien qui exécute avec un instrument à vent une ouverture sur les motifs de : sentir avec ardeur.
Quand l’acteur principal entre en scène, il a toujours l’aspect dur et imposant ; il a avec lui deux confidents, deux amis inséparables qui l’attendent dans la coulisse. Quand l’acteur quitte la scène, il est triste et abattu… il pleure.
La directrice est libre de donner plusieurs représentations de suite, et, pour peu que l’acteur principal la trouve aimable, et à son gré, plein de verve et d’éloquence, il rentre en scène avec un nouveau transport, — à moins de raisons majeures. — Tous les mois, le théâtre fait relâche. Il l’annonce par une affiche rouge sur laquelle on applique une bande blanche. Pendant ce temps, l’acteur est libre de donner des représentations en ville, mais, gare à lui !… Souvent il se fatigue, revient malade… Alors la directrice se plaint et l’administration coule !!! Nota : La directrice accorde quelquefois des entrées de faveur. »
Tire-bouchon américain. C’est la toquade de toutes les grisettes. Elles font asseoir l’homme sur une chaise, mettent son bouchon au vent ; puis, s’asseyant à cheval sur lui et s’appuyant sur le dos la chaise, elles se font entrer le dit bouchon dans le con tant qu’elles peuvent, le tirent, se renfoncent dessus, jouissent comme des carpes pâmées, et s’en donnent ainsi jusqu’à ce qu’elles soient tout-à-fait échinées.
Quoique Cornélie soit partie, le plaisir n’est pas parti avec elle ; monte chez moi, je serai bien aimable, et je te ferai le tire-bouchon américain.(Fantaisiste, I, 179.)
Tirelire (Briser sa). Perdre son pucelage, — ce trésor que les mères veulent forcer les filles à garder pendant seize ou dix-huit ans.
Maman, apprenez qu’un voleur
M’a pris la pièce qu’on admire ;
Mais ce qui me met en fureur,
C’est qu’en brisant ma tirelire,
Tout haut chantait le sacripant,
Zi, zi, pan, pan !
Tirer. Baiser une femme.
Et dans un bois, je savais la tirer.
Aimes-tu mieux en gamine
Tirer l’ coup du macaron ?
Montrez à ma mère
Tout votre savoir,
Elle va vous faire
Tirer dans le noir.
À ce prix-là, dans toute la boutique
De faire un choix j’eus la permission,
Et je montai pour tirer une chique…
Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chique,
Dit un futur Gerbier…
Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.
J’ vois que vous y prenez goût.
Mais je n’ tir’ jamais qu’un coup.
Tirliberly. Mot forgé pour désigner le membre viril.
Et retroussé jusqu’au tirliberly.
En laissa voir un tout des plus superbe.
Tiv. Anagramme de vit.
Polidor, amoureux d’une beauté sauvage,
Prit en sa main son tiv rouge comme un tison,
Et dit : faut-il, hélas ! que je meure en servage,
Ayant dedans ma main la clef de ma prison !
Toison. Les poils qui garnissent l’entrée du con.
Pour garder certaine toison,
On a beau faire sentinelle.
C’est temps perdu lorsqu’une belle
Y sent grande démangeaison.
Au soleil tirant sans vergogne
Le drap de la blonde qui dort,
Comme Philippe de Bourgogne
Vous trouveriez la toison d’or.
Va sur Acomat au poil raide,
Sur Fatime, à la toison d’or.
Tomber sur le dos. Se faire baiser.
Tiens ! v’là Victoire qui roule sa bosse.
— Pauvre fille ! si gentille, si sage… car enfin elle ne sort jamais.
— Parbleu ! elle sera tombée dans l’escalier ; c’est là qu’elle aura attrapé ça.(Souvenirs de carnaval.)
Mais aussi qui ne tombe pas
Au premier mot qu’on lui dise.
Ce sont filets et pièges pour donner le saut et faire tomber à la renverse les femmes et les filles.Noel du Fail.
Tordion. Vieux mot signifiant remuement, employé pour exprimer les mouvements lascifs faits dans l’acte vénérien.
Et inventa la bonne dame
Mille tordions advenants,
Pour culeter à tous venants.
Il semble à ce pauvre homme qu’elle avait appris ces tordions d’un autre maître que lui.B. Desperriers
Elle ne se put en garder de faire un petit mobile tordion de remuement non accoutumé de faire aux nouvelles mariées.Brantôme.
Elle a pour le moins trente-cinq ans sur la tête, ce qui me fait croire qu’elle a oublié tous ces petits tordions et gaillards remuements, qui chatouillent la jeunesse.P. de Larivet.
Tortiller du cul, ou des fesses. Se trémousser sous l’homme. — Hésiter, faire des manières. — On dit aussi : tortiller de la crinoline, c’est-à-dire : se déhancher, soit en dansant, soit en marchant pour allumer les galants.
Quand on va boire à l’Écu
N’ faut pas tant tortiller du cu.
Quand tout sommeille aux alentours,
Hortense, se tortillant d’aise,
Dit qu’elle veut que je la baise
Toujours, toujours.
Au miché je sais battre un ban ;
Je sais tortiller de l’échine.
Toucher. Faire l’acte vénérien.
La belle fille qui voulait être touchée au bas du ventre.(Moyen de parvenir.)
Écoute, mon mignon, contemple
Du bon Joseph les saints exemple,
Qui ne toucha sa sainte dame.
Mais si un amoureux la touche,
Elle repartira du cu,
Encore mieux que de la bouche.
Où le mari, parce qu’il la touchait quelquefois, pensait avoir part.Brantôme.
N’ayant touché que vous, je n’en puis rien savoir.
Mais il ne lui touchait que quand la fantaisie lui en prenait.Tallemant des Réaux.
Il ne lui touche point, vit dedans l’abstinence.
Phébus, au même état où je me suis couchée,
Me trouve le matin sans que l’on m’ait touchée
Elle lui dit que s’il la touche, elle criera.Ch. Sorel
Femme gentille et sage
Est un trésor ; mais il n’y touche point.
Toucher (Se). Se livrer à la masturbation, à ce plaisir solitaire que Martial appelle si justement gaudia fœda, et dont tant de jeunes gens sont morts, — sans compter le compositeur Bellini. Les murs de Paris ont été longtemps couverts de cette légende : Galimard se touche. Serait-ce vrai, Seigneur !
Toucher la grosse corde. Patiner le membre viril et le faire résonner sur le ventre.
Toupet (Avoir du). Avoir la motte bien garnie.
Ce n’est point là le conin que vous aviez au
couvent ; il n’y avait que du poil follet, du duvet, et je tiens là un toupet, un vrai toupet.La Popelinière.
Toupie. Femme de mauvaise vie, mais de bonne volonté, qu’on fait tourner comme l’on veut — en y mettant le prix.
Misère et corde ! c’est déjà des histoires pour des toupies.Gavarni.
Tour de bitume. Promenade des filles sur les boulevards, pour raccrocher des hommes et les ramener, soit au bordel, si elles sont en maison, soit dans leur appartement lorsqu’elles sont chez elles.
Allons ! voilà mon tour de bitume arrivé… Au persil !… au persil !…Lemercier de Neuville.
Tour de fesse. L’acte vénérien.
Francine, trop chaude du cu,
Pour mieux couvrir ses tours de fesse,
Voulait épouser un cocu.
Tourner de l’œil, Tourner la prunelle. Montrer le blanc des yeux en jouissant.
Tu tournes la prunelle…
Tu vas jouir… ma belle…
Tracasser les couilles d’un homme. Lui faire patte d’araignée, afin de le faire bander lorsqu’il est réfractaire.
De l’autre main tracasse-moi les couilles… là… là… tout du long.La Popelinière.
Traînée. Fille de mauvaise vie, qui traîne sa jeunesse quand elle est jeune, sa beauté quand elle en a, dans tous les endroits où vont les hommes et où elle ne devrait pas aller.
Elle sera heureuse avec lui… si elle ne fait pas la traînée avec lui, par exemple.Eug. Vachette.
Traîner son boulet (ou sa chaîne). Terme populaire qui signifie ; avoir toujours sa femme légitime au bras, sur le dos, ou sous la pine. — Le mariage étant une chaîne, on en a pour jusqu’à la fin des jours de l’un ou de l’autre.
Traits. Infidélités qu’un homme fait à une femme, ou une femme à un homme ; coups tirés illégalement.
Son mari lui avait fait tant de traits qu’elle l’avait quitté.Champfleury.
... Devant monsieur le maire
J’ai solennellement promis de ne pas faire
De traits à mon époux…
Travail. Prostitution ; fouterie intéressée.
Au nom de Dieu, dedans le tête-à-tête,
À ton flâneur donne de l’agrément ;
Dans le travail, rappelle-toi, Jeannette,
Que t’es pas là pour ton amusement.
Que tu travailles bien aussi !… fort ! fort !… ma mignonne, tu me ravis !…La Popelinière.
Tu passes toutes tes soirées
Chez Dautun le marchand, de vin ;
Les autres femmes plus rusées,
Travaillent du soir au matin.
Épous’s d’ultras,
Nièc’s de prélats,
Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas.
Ô femelle divine,
Crois-moi !
Fais travailler ma pine
Sur toi !
Trémousser (Se). Jouer des fesses et des reins. S’agiter sous l’homme, — ou sur la femme, selon le plaisir que l’on ressent et que l’on veut faire partager ; afin d’arriver à la jouissance mutuelle.
Amusez-vous, trémoussez-vous
Amusez-vous, belles ;
Amusez-vous, ne craignez rien,
Trémoussez-vous bien.
Quoiqu’usé, le vieux Mondor
Pour Lisette soupire ;
L’âge a rouillé son ressort,
Mais il se trémousse encor…
Pour rire.
Trente points (Les) qui constituent la beauté des femmes, sont, — je cite d’après Brantôme :
Trois choses blanches : la peau, les dents et les mains.
Trois noires : les yeux, les sourcils et les paupières.
Trois rouges : les lèvres, les joues et les ongles.
Trois longues : le corps, les cheveux et les mains.
Trois courtes : les dents, les oreilles et les pieds.
Trois larges : la poitrine, le front et l’entre-sourcils.
Trois étroites : la bouche, la ceinture et le con.
Trois grosses : le bras, la cuisse et le mollet.
Trois déliées : les doigts, les cheveux et les lèvres.
Trois petites : les seins, le nez et la tête.
Tribade. Mot grec (τριβας) signifiant une femme qui abuse de son sexe avec une autre femme.
Les tribades s’adonnent à d’autres femmes ainsi que les hommes mêmes.Brantôme.
Tribades, mes amours,
Sacrifions toujours
Dans ce temple où Venus
Garde pour nous ses trésors inconnus.
Tribadie : amour d’une femme pour une autre, très-répandu dans les pensionnats de jeunes filles et dans les couvents de femmes.Comtesse de N***.
Dans cette Grèce aujourd’hui qu’on renomme
Que faisiez-vous, vierges du Parthénon ?
Que faisiez-vous, ô vestales de Rome ?
Vous tribadiez en l’honneur d’Apollon.
Tricher. Forcer, par un habile coup de cul, le membre de l’homme à se retirer au moment où il va décharger son sperme, pour ne pas s’exposer à faire d’enfants, — ce qui est peut-être prudent, mais, en tout cas, malhonnête, volant qui triche.
Pour nous, femmes sages,
Hors de nos ménages,
Il faut jouir peu,
Ou tricher au jeu.
Tricher ! quelle gêne !
On conçoit sans peine,
Quand on est expert,
Tout ce qu’on y perd.
Tricoter des fesses. Les remuer vivement dans l’acte vénérien, pour mieux jouir ou pour mieux faire jouir l’homme.
Tripière. Femme ou fille à la gorge mal faite, — ou trop fournie.
Madame de Bassompierre, qui n’était ni jeune ni belle, et qui n’avait pour elle que son embonpoint et ses grands airs, ne manquait pas de galants… Le Plessy-Guénéaud s’amusait à payer cette grosse tripière comme un tendron, parce qu’elle était de qualité.P. Dufour (Hist. de la prostitution.)
Tripoter une femme. Polissonner des mains avec elle, lui prendre le cul et les tétons.
Je tripote,
Je bahote
Près de la cambuse aux crottes.
Triquebilles. Vieux mot employé pour désigner les testicules.
Qu’on me coupe les triquebilles !
Troisième sexe (Le). Celui auquel appartiennent les pédérastes et les gougnottes.
— Je ne mène pas là votre seigneurie, dit-il, car c’est le quartier des tantes, — Hao ! fit lord Durham, et qu’est-ce ? — C’est le troisième sexe, milord.H. de Balzac.
Tromper d’endroit (Se). Enculer une femme, au lieu de la baiser, — ce qui peut arriver, la nuit surtout, au plus honnête homme.
Comm’ c’est chaud ! comm’ c’est étroit !
Tiens ! je m’suis trompé d’endroit !
J’ai fait un’ fameus’ bêtise,
Mamzelle Lise…
Se voyant traité d’ la sorte,
Il dit qu’il s’est trompé d’ porte,
Et veut m’fourrer son outil
Dans un trou qu’ j’ai sous l’ nombril.
Trône du plaisir. La nature de la femme.
Si mes vœux près d’Églé sont toujours superflus,
Du trône du plaisir si sa main me repousse.
Trou. La nature de la femme, ou l’anus.
Les grands trous leur sont odieux, déplaisants et désagréables.(Variétés hist. et litt.)
Nenni, non. Et pourquoi ? Pour ce
Que six écus sauvés m’avez,
Qui sont aussi bien dans ma bourse
Que dans le trou que vous savez.
Le bout était trop gros, ou le trou trop petit.
Il fallut donc recourir aux verges… dont je vis bientôt les effets, par la croissance de l’allumelle de mon homme, qui, profitant du moment, commença à jouer au trou-madame.(Mémoires de miss Fanny.)
Je m’y pris avec tant d’adresse
Qu’elle me dit, plein’ de tendresse :
Je t’accord’ le droit marital.
Puis elle ajouta, pour final :
Tu sais le côté qui me blesse,
Ah ! ne va pas dans le trou d’ bal !
Au séminaire de Montrouge…
Chacun, en amateur de cul,
Loin de jouer au trou-madame,
Jouait toujours au trou du cul.
… La langue française
Est encore aujourd’hui si pauvre et si niaise,
Qu’elle n’a vraiment pas deux termes pour nommer
Cs petit trou mignon qui sait si bien charmer.
Il se couche comme cela sur le ventre de la fille, et lui fourre, dans le trou par où elle pisse, ce long engin, avec le plus grand plaisir du monde.Mililot.
Bernis chanta de Pompadour
Les trous qu’avait formés l’amour
Sur sa peau blanche et lisse ;
N’en déplaise à l’auteur galant,
Moi, j’aurais chanté seulement
Le joli trou
Dont je suis fou,
Le joli trou qui pisse.
Trousser (Se faire). Se faire baiser.
Mais aux champs une fillette
Se fait volontiers trousser.
Trousser une femme. La baiser, la femme étant aussi vite baisée que troussée, ou femme troussée étant considérée comme foutue.
Quoi ! tu te laisses trousser tout de suite ?La Popelinière.
Lise, indignée en sentant qu’il la trousse,
Sans doute alors se livrait aux sanglots.
Turlupiner. Agacer, ennuyer, taquiner quelqu’un par paroles ; — badiner, chatouiller, patiner ou peloter quelqu’un (gestes et attouchements réciproques) — afin de baiser ou d’être baisée.
Finissez donc, dame Jacq’line,
Disait gros Pierre ; j’ vas m’ fâcher,
Où diable allez-vous me nicher ?
J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ turlupine.
L’auteur a parfaitement l’intention de faire dire au chanteur :
J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ tire la pine.
Tu vas me le payer, Aglaé ! Expression familière aux filles et à leurs hommes, pour signifier cinquante choses. — C’est l’équivalent de : As-tu fini ! ou de : Des navets !
Ultramontain. Employé pour désigner un homme adonné au péché contre nature.
L’ultramontain, à son culte fidèle,
La refusait, et même avec dédain.
User (En). Faire l’acte vénérien.
Comme si ce n’était rien que d’enlever en une soirée une jeune fille à son amant, et d’en user ensuite tant que l’on veut.De Laclos.
Lorsque Jean veut se reposer,
S’il me plaît encor d’en user.
User des doigts. Masturber une femme ou un homme.
Pour vous en prendre à votre sexe,
Avez-vous mis l’autre aux abois ?
C’est peu que votre main me vexe,
Vous usez pour vous de mes doigts.
Vache. Fille de la dernière catégorie, — par allusion à ses énormes tétons, sa seule beauté, et aussi à sa nonchalance de ruminante.
Comme on connaît les seins, on les honore.(Vieux proverbe.)
Avoue, Zidore, que ta Fifine est une bonne vache, et une vache à lait encore.Lireux.
Vagin. La nature de la femme, qui sert d’étui (vagina) à la grosse aiguille de l’homme.
Le Grec se sauve en Italie ;
Le morpion grimpe au vagin
D’une fillette assez jolie.
Vaisselle de poche. L’argent nécessaire en amour — la braise avec laquelle on chauffe les femmes.
Il a son charme, le métier de mac, surtout au point d’vue d’ la vaisselle de poche.Lemercier de Neuville.
À des pouilleux si tu t’accroches,
Rappelle-toi qu’il t’en cuira :
Car l’amour sans vaisselle de poches,
C’est du caca.
Valet de cœur. Le greluchon d’une femme entretenue, — qui serait mieux appelé valet de cul, puisqu’il doit être toujours à la disposition de sa maîtresse.
Valoir le coup. Être passable. — Expression employée par l’homme, à l’égard de toute femme qui, n’étant pas belle, a cependant quelque chose qui plaît : — Elle vaut le coup, — c’est-à-dire : elle mérite qu’on la baise au moins une fois.
Vautrer (Se). Faire l’acte vénérien.
Est-il honnête qu’un parent
Dessus sa parente se vautre ?
Veau. Gourgandine, fille de la dernière catégorie, — sans doute par allusion à sa chair fadasse, plus adipeuse que musculée, plus lymphatique que sanguine, qui ne donne pas le moindre appétit.
Un soir, à la barrière,
Un veau
Tortillait son derrière
Bien beau.
Ô vous, jeunes étudiants,
De veaux si vous êtes amants,
Craignez, craignez fort la vérole.
Velléités (Avoir, ou Se sentir des). Avoir envie de baiser une femme quand on est homme, ou de se faire piner par un homme quand on est femme.
Ma chère amie, mes velléités sont passées : vous voudrez bien attendre qu’elles reviennent. Pour l’instant, laissez-moi dormir.J. le Vallois.
Vendangeuse d’amour. Fille ou femme qui a pour unique occupation de vendanger l’amour et de tirer de la meule de son pressoir assez d’argent pour ne pas être obligée de faire autre chose : sa grappe est sans cesse écrasée à coups de pine, et le jus qui en sort nous grise.
Ces femmes . . . . . . . . . . .
Sont des vendangeuses d’amour.
Lorsque des vignes de Cythère
On revient, c’est au petit jour,
À pas pressé, avec mystère.
Mets à profit sa négligence,
Et sans alarmes jusqu’au jour,
Viens vendanger en son absence
Des fruits de plaisir et d’amour.
Vendre sa fleur. Se laisser dépuceler par un monsieur qui en a les moyens.
Ces ouvrièr’s au gent minois
Qu’on voit parfois,
En tapinois,
Vendre leur fleur jusqu’à cent fois par mois.
Venir au fait, aux prises, etc. Baiser, — qui est la conclusion naturelle de toutes les minauderies de la femme et de toutes les cajoleries de l’homme.
Mais cependant, quand ce vient au fait, elles éprouvent le contraire.Mililot.
Une jeune beauté s’étant rendue amoureuse d’un jeune homme bien fait, lui donna tant de libertés qu’ils en vinrent à l’abordage.D’Ouville.
Qu’avec l’abbesse un jour venant au choc.
Il parle trop, dit Émilie,
Et jamais il ne vient au fait.
C’est assez parlementé,
Il faut en venir aux prises.
Le valet de là-dedans s’amouracha d’elle et elle de lui, de sorte qu’ils en vinrent aux prises.D’Ouville.
La belle quand ce vint aux prises, fit ouf.Tallemant des Réaux.
À peine lui donna-t-il le temps de se recoucher pour en venir aux prises.(La France galante.)
Il la baisa pour en avoir raison,
Tant et si bien qu’ils en vinrent aux prises.
Oh ! monsieur, je vous remercie, nous en venons tous les deux, le clerc et moi.B. desperriers.
Il lui demande si elle est en résolution d’en venir aux prises.Ch. Sorel
Vénus populaire (La). La fille de trottoir, qui ne demande que deux francs pour un voyage à Cythère.
Amour, empoisonne mes sens.
Et toi, Vénus la populaire,
À toi mon hymne et mon encens.
Ces rustiques Vénus qui font les innocentes.
Faut t’voir valser, comm’ t’es vive et légère ;
Tous les garçons disiont d’ toi dans le pays,
Qu’ t’es t’un’ vraie nymphe, un’ Vénus potagère.
J’ n’en bois ni mange et j’ n’en dors point les nuits.
Nous avons eu depuis : la Vénus aux carottes.
Verge. Le membre viril, — avec lequel on fouette le ventre des vierges : virga, virgo.
Il souhaitait qu’il pût abattre sa faim en se frottant le ventre tout ainsi qu’en se frottant la verge, il passait sa rage d’amour.Brantôme.
L’académicien dit : mon vit. Le médecin :
Ma verge…L. Protat.
Verger de Cypris. Le pénil, autrement dit la motte de la femme, où « le fruit d’amour rit aux yeux ».
Lors elle lui donna
Je ne sais quoi qu’elle tira
Du verger de Cypris, labyrinthe des fées.
Vérole. Maladie vénérienne, plus commune aujourd’hui que jamais, pour laquelle il y a à Paris un hôpital spécial, l’hôpital du Midi.
Cent escoliers ont pris la vérole avant que d’être arrivés à leur leçon d’Aristote la Tempérance.Montaigne
Si j’ suis paumé, j’enquille aux Capucins,
Ricord guérira ma vérole.
Vingt couches, autant de véroles
Ont couturé son ventre affreux,
Hideux amas de tripes molles
Où d’ennui bâille un trou glaireux.
Veuve Poignet. La main qui sert à branler, — la première maîtresse des jeunes gens, comme le médium est le premier amant de toutes les femmes.
Pour l’apaiser, je n’avais qu’une main :
Je m’en servis pour écumer sa bile.
Veuve Poignet, sans vous, qu’aurais-je fait ?
Mais avec vous, c’était chose facile.
Vézon. Fille publique — dans l’argot des voleurs.
Mon père est maquereau, ma mère était vézon.
Moi j’ai reçu le jour sous les toits d’un boxon.
Viande. Femme publique.
Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là.Lemercier de Neuville.
Viande de l’homme (La). Son membre, dont les femmes sont si friandes et qu’elles mettent si volontiers cuire dans leur four avec son jus.
Mais sans un bon morceau de viande,
Fille a toujours le ventre creux.
Ainsi que l’a dit un grand saint,
À l’homme s’il faut du bon vin,
À la femme il faut de la viande.
Pour moi, je ne suis point friande
De tout ce gibier que l’on vend,
Ne m’importe quelle viande
Pourvu qu’elle soit du devant.
Tu n’ me l’ mettras pas, Nicolas,
Je n’aim’ que la viand’ fraîche.
Vice (Avoir du, montrer du). Avoir l’esprit tourné vers les choses de la fouterie ; avoir pratiqué l’homme quand on est femme, la femme quand on est homme.
Tout jeune, il montra bien du vice,
Quand, perdu dans une forêt,
Au lieu du sein de sa nourrice,
Il se tétait le flageolet.
Vicieux (Être un). Ne songer qu’aux choses de la fouterie.
Qu’est-ce donc qui vous prend ?… Vous êtes donc aussi un vicieux ?Tisserand.
Vierge. Fille qui n’est pas encore devenue femme, c’est à-dire dont le vagin n’a pas encore été habité par un membre viril, — mais dont l’imagination a été hantée par mille visions lubriques.
Non, je n’appelle pas vierge une jeune fille
Qui donne des cheveux à son petit cousin,
Ou qui, chaque matin, se rencontre et babille
Avec un écolier dans le fond du jardin.
Je veux mourir, si je me souviens d’avoir jamais été vierge !
dit Quartilla à Encolpe, — et beaucoup de femmes pourraient en dire autant.
Vieux monsieur (Le). L’homme qui entretient une femme, pour le distinguer du jeune — ou des jeunes — qu’elle entretient elle-même.
C’était par un temps pluvieux,
Nos bell’s n’avaient pas leurs vieux.
Celle-là, sur un lit nonchalamment couchée,
Par un vieux cupidon était gamahuchée.
À son âge, on n’a plus d’amour…
— Oui mais on a plus d’un caprice.
Quand mon fils est par trop méchant,
Tu sais comment je le corrige.
— Eh ! mais c’est ainsi, justement
Que j’entretiens le sentiment
De ce vieux monsieur qui m’oblige.
Toinette, fraîche dondon,
Chantait ainsi son martyre,
Pensant à son vieux satyre…
Tout en plumant un dindon.
Vigne. Une femme que l’on peut planter, cultiver, pour y grappiller tout à son aise, avec les mains — et la queue.
Et dans la vigne du seigneur
Travaillant ainsi qu’on peut croire.
Violon. Membre viril, — instrument qui fait danser les femmes et les filles.
Je jouais si vivement
En c’moment,
Qu’fatiguant mon bras,
J’ai pour ses appas,
Tant j’mettais d’action,
Rompu mon vi (ter) olon.
Vit. « La partie qui fait les empereurs et les rois, la garce et le cocu, » dit le vertueux Pierre Richelet.
En voici la description, d’après l’auteur du Noviciat d’amour :
Ce tube est le chef-d’œuvre de l’architecture divine qui l’a formé d’un corps spongieux, élastique, traversé dans tous les sens par une ramification de muscles et de vaisseaux spermatiques. Il est à son extrémité supérieure, surmonté d’une tête rubiconde, sans yeux, sans nez, n’ayant qu’une petite ouverture et deux petites lèvres, couvert d’un prépuce, retenu par un frein délicat qui ne gêne point le mouvement d’action et de rétroaction : au bas de cet instrument précieux sont deux boules ou bloc arrondis, qui sont les réservoirs de la liqueur reproductive, qu’aspire et pompe votre partie dans le mouvement et le frottement du coït, id est, de la conjonction ; ces deux boules enveloppent deux testicules, d’où elles ont pris leur nom, et sont soutenues par le ralphé ; on les nomme plus généralement couilles et couillons…Mercier de Compiègne.
On dit de quelqu’un qui rougit de chaleur, de honte, de colère, ou pour toute autre cause : Il est rouge comme un vit de noce. (Dicton populaire.)
L’académicien dit : Mon vit.
Ah ! je n’y tiens plus ! le cul me démange…
Qu’on m’aille chercher l’Auvergnat du coin…
Car je veux sentir le vit de cet ange
Enfoncer mon con — comme avec un coin.
Si je quitte le rang de duchesse de Chaulne
Et le siège pompeux qu’on accorde à ce nom,
C’est que Giac a le vit long d’une aune,
Et qu’à mon cul je préfère mon con.
De Madeleine ici gissent les os,
Qui fut des vits si friande en sa vie,
Qu’après sa mort tout bon faiseur supplie
Pour l’asperger lui pisser sur le dos.
Quand votre vit, à jamais désossé,
Comme un chiffon pendra triste et plissé.
Viticulture. Culture des vits. Expression mise en usage par les jardinières à-matrices. — Ces dames, se basant sur ce que horticulture signifierait : culture des orties, ont créé la viticulture. Elles s’y livrent, non-seulement sans crainte, mais encore avec le désir ardent d’être souvent piquées. Que la récolte soit bonne ou mauvaise, elles s’aident entr’elles, et se prêtent volontiers la main — pour l’amour de l’art.
Voir. Faire l’acte vénérien.
Vous languissez quelquefois
À la cour plus de trois mois,
Sans que l’heure se présente,
Et moi, bienheureux, je vois,
Quand il me plaît ma servante.
Vous avez été pour le moins six mois à la voir journellement.Ch. Sorel.
Il dit que si je la vois
En un mois plus d’une fois,
Il m’en coûtera la vie.
Le dernier homme que voit Fulvia, c’est toujours celui qu’elle croit destiné par le ciel à perpétuer sa race.Diderot.
Voix (Avoir ou n’avoir pas de). Bien ou mal chanter sa partie dans le duo de la fouterie.
Vous avez la courte haleine :
Parler d’amour une fois,
C’est me donner la migraine !
Monsieur n’a donc pas de voix ?
Avec moi que de fois
Il a manqué de voix.
Volaille. Femme plus que légère, et même un peu putain.
. . . . . Eh bien, canaille !
Va donc la retrouver, et que cette volaille
(C’est mon plus cher désir) cède à ta passion.
Ma danseus’ m’a traité d’ pochard,
Moi j’ l’ai traité’ d’volaille.
Volupté. Jouissance suprême obtenue, soit par la masturbation personnelle, soit par le coït.
Et ce manège-là, plusieurs fois répété,
Au suprême degré porte la volupté.
Voué au blanc (Être). Vaurien qui ne sera jamais qu’un mangeur de blanc : un maquereau.
Voyage à Cythère (Faire un). Baiser, l’acte copulatif se faisant d’une ou plusieurs traites, selon la vigueur des deux voyageurs.
Le marquis, qui croit qu’il s’agit d’un petit voyage à Cythère…Jean du boys.
Wagon. Femme de mauvaise vie, — de dernière classe.
Il y a aussi des wagons de première, réservés aux gandins riches.
X. 23e lettre de l’alphabet. — Sert ordinairement de masque et de pseudonyme aux dames ou demoiselles X…, lorsque MM. les chroniqueurs redoutent les procès ou les coups de canne.
Yeux blancs (Faire les). Se pâmer sous l’influence de la jouissance vénéréique.
La grisette, qui commence à faire ses yeux blancs…H. Monnier.
Yeux de carpe (Faire des). Montrer le blanc des yeux, se pâmer dans l’acte copulatif.
Zèbr. (Zef, zeb ou zif). Vit arabe, long, pointu et mince… « comme bouriquot…»
« Dit le Turco
Bono. »
Lella, tu le dis faible et ce grand point j’ignore
Je connais le moyen de rendre un zèbr hardi.
Zon (Faire). Foutre.
Vous avez l’œil fripon,
Ma charmante voisine ;
Si vous ne faites zon…
Vous en avez la mine…
Et zon, zon, zon, etc.