Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Cholets (rue des)

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Cholets (rue des).

Commence à la rue de Reims, no 7 ; finit à la rue Saint-Étienne-des-Grès. Le dernier impair est 3 ; pas de numéro pair. Ce côté est bordé par les dépendances du collége Louis-le-Grand. Sa longueur est de 69 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

L’emplacement circonscrit par les rues des Cholets, de Reims, des Sept-Voies et Saint-Étienne-des-Grès, était au XIe siècle un clos planté de vignes. On voyait à son extrémité occidentale une petite chapelle dédiée à saint Symphorien. — À la fin du siècle suivant, un chemin avait été tracé en cet endroit et portait le nom de Saint-Symphorien. Vers 1295 ce chemin, bordé de constructions, recevait le nom des Cholets, en raison du collége des Cholets dont nous tracerons l’origine. — Une décision ministérielle, à la date du 13 juin 1807, signée Champagny, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement de 2 m. 40 c. environ. Celles du côté opposé ne sont assujetties qu’à un léger redressement.

La chapelle de Saint-Symphorien dont nous avons parlé, remontait à la plus haute antiquité. Aucun historien n’a pu fixer l’époque de sa fondation. Le premier titre qui l’indique d’une manière positive est une charte de Philippe-Auguste, de 1185. Cette chapelle tombait en ruines au milieu du XVIIe siècle et fut vendue au collége de Montaigu, par contrat du 9 septembre 1662.

Le collége des Cholets était situé dans cette rue, au no 2. Sa fondation est due à Jean Cholet, cardinal et légat du pape en France. Ce prélat, mort le 2 août 1291, avait légué par son testament une somme de 6 000 livres pour fournir aux frais de la croisade publiée contre Pierre d’Aragon. Cette guerre se trouvant terminée à la mort de Jean Cholet, ses exécuteurs testamentaires, Jean de Bulles, archidiacre du Grand-Caux dans l’église de Rouen, et deux chanoines de l’église de Beauvais, résolurent d’affecter cette somme à la fondation d’un collége en faveur des étudiants des diocèses de Beauvais et d’Amiens. En 1504, la chapelle fut construite et dédiée à sainte Cécile. Le collége des Cholets fut réuni à l’Université en exécution des lettres-patentes du 21 novembre 1763. Les bâtiments devinrent propriétés nationales en 1792. Une partie de ce collége, la moins importante, fut vendue. Ce qui en restait fut loué par l’État. L’ordonnance royale qui suit complète l’historique de cet ancien établissement. — « Louis, etc. Vu l’article 23 du décret du 17 septembre 1808, portant que les bâtiments des Académies seront entretenus aux frais des villes où ils seront établis ; vu le décret du 11 décembre suivant, qui donne à l’Université de France les biens meubles et immeubles ayant appartenu aux anciennes universités, académies et colléges, et celui du 9 avril 1811, qui concède aux départements, arrondissements et communes les bâtiments occupés pour le service de l’instruction publique, etc., nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article 1er. Les bâtiments de l’ancien collége des Cholets à Paris, sont, conformément au décret du 11 décembre 1808, réunis aux biens composant la dotation de l’Université qui sera mise immédiatement en possession. Les bâtiments seront concédés gratuitement par l’Université à notre bonne ville de Paris, à la charge par la dite ville d’en effectuer la démolition et d’en réunir le terrain au collége royal de Louis-le-Grand, sauf le retranchement nécessaire pour l’élargissement des rues des Cholets et de Saint-Étienne, etc. Donné à Paris, le 26 juin de l’an de grâce 1821 et de notre règne le 27e, signé Louis. — Par le roi : le ministre secrétaire d’État de l’intérieur, signé Siméon. »