Dictionnaire de la langue française du seizième siècle/A (marqué de l’)

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Éditions Édouard Champion (Ip. 1).


DICTIONNAIRE


DE LA LANGUE FRANÇAISE


DU


SEIZIÈME SIÈCLE


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A


A. Marqué à l’A. De la meilleure qualité. — Quant à ce proverbe, il est des bons, il est marqué à l’A, il sent plus son menu peuple que les autres : il est toutesfois fondé sur quelque raison, ou pour le moins apparence de raison. Car la monnoye faicte à Paris est marquee d’un A… et on ha opinion qu’elle soit la meilleure laquelle opinion vient de ce qu’on pense qu’il y ait plus d’esclaireurs. H. Estienne, Precellence, 147. — J’ay ouy dire maintesfois qu’un homme est marqué à l’A, quand on le veut qualifier très-homme de bien, et, si je sçavois bien que cela estoit emprunté des monnoyes mais parce que Henry Estienne en son livre de la Precellence de la langue Françoise en a fait estat, je ne seray marry d’en faire icy mention. En toutes les villes esquelles il est permis de forger monnoyes, on les marque par l’ordre abecedaire selon leurs primautez, afin que si elles se trouvent trop faibles d’alloy, ou de poids, on se puisse addresser contre les Maistres des monnoyes des lieux. Paris, pour estre la Metropolitaine de France, est la premiere, et pour cette cause la monnoye que l’on y forge est marrée à l’A. Et d’autant que les Monnoyeurs de ce lieu-là peuvent estre enduirez de plus prés par les Generaux des Monnoyes, qui y resident, on y a tousjours fait monnoye de meilleur alloy et poids qu’en autres villes. Qui a donné cours à cest adage. E. Pasquier, Recherches, VIII, 23.