Dictionnaire historique, ou biographie universelle classique
Dictionnaire historique, ou biographie universelle classique
Tome 1 : A-G - Tome 2 : H-R - Tome 2 : S-Z
Index alphabétique
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE.
CET OUVRAGE CONTIENT,
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE,
L’HISTOIRE ABRÉGÉE DES PERSONNAGES CÉLÈBRES DE TOUS LES PAYS ET DE TOUS LES TEMPS ; IL CONTIENT EGALEMENT DES ARTICLES CONSACRÉS A L’HISTOIRE GÉNÉRALE DES PEUPLES, A L’HISTOIRE DES ORDRES RELIGIEUX ET DES SECTES RELIGIEUSES, AUX BATAILLES MÉMORABLES, AUX GRANDS ÉVÉNEMENS POLITIQUES ; ET PARTICULIÈREMENT L’HISTOIRE DES LITTÉRATURES CÉLÈBRES, L’INDICATION DE LEURS PRINCIPAUX OUVRAGES, DES DIFFÉRENTES ÉDITIONS ET TRADUCTIONS QUI EN ONT ÉTÉ FAITES, LE LIEU ET L’ÉPOQUE DE LEUR PUBLICATION, etc., etc.
PARIS. — IMPRIMERIE DE COSSON,
RUE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS, N° 9, PRÈS LA POSTE AUX CHEVAUX.
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE
OU
BIOGRAPHIE UNIVERSELLE CLASSIQUE.
Ouvrage entièrement neuf,
PAR M. LE GÉNÉRAL BEAUVAIS,
AUTEUR DES VICTOIRES ET CONQUÊTES, etc.
Et par une Société de gens de lettres.
REVU ET AUGMENTÉ POUR LA PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE,
PAR M. BARBIER
CHEVALIER DE LA LÉGION D’HONNEUR, ANCIEN ADMINISTRATEUR DES BIBLIOTHÈQUES PARTICULIÈRES DU ROI, ET ANCIEN BIBLIOTHÉCAIRE DU CONSEIL D’ÉTAT, AUTEUR DU DICTIONNAIRE DES ANONYMES, etc.
Un seul volume in-8.
PARIS
CHARLES GOSSELIN, LIBRAIRE
DE SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC DE BORDEAUX ;
COSSON, IMPRIMEUR,
RUE SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS, N° 9, PRÈS LA POSTE AUX CHEVAUX.
X DCCC XXVI.NOMS DES PRINCIPAUX COLLABORATEURS.
[modifier]AMAR, l’un des conservateurs de la Bibliothèque Mazarine, éditeur de la nouvelle édition du Virgile de Heyne, faisant partie de la Collection du Classiques latins, format in-12.
AMAND-GUILLAUME, aide-garde des archives de Mgr. le duc d’Orléans.
BARBIER, chevalier de la Légion-d’Honneur, Ancien administrateur des bibliliothèques du roi, et ancien bibliothécaire du conseil d’état, auteur du Dictionaire des ouvrages anonymes, etc.
BEAUVAIS (le général), auteur des Victoires et conquêtes des Français, etc.
BOUILLET, professeur de philosophie au collége de Sainte-Barbe, auteur du Dictionnaire classique de l’antiquité.
CHAMROBERT (Paulin), homme de lettres.
CLAIR, avocat, l’un des rédacteurs du Barreau français.
DE CALONNE, professeur au collége de Henri IV, éditeur du Tacite, etc.
DEFAUCONPRET (A.-J.-B.), traduct. des Œuvres de sir Walter Scott, auteur de divers ouvrages.
DEFAUCONPRET (C.-A.), préfet des études au collèges de Sainte-Barbe, l’un des auteurs du Dictionnaire français-grec.
DELABOCHE jeune, peintre d’histoire.
DESCURET, D. M., homme de lettres.
DUVIQUET, rédacteur de la partie dramatique du Journal des Débats.
MM.
EUSTACHE DE SAINT-PAUL, avocat.
FAUDET (l’abbé), aumônier du collége de Sainte-Barbe, auteur de plusieurs ouvr. de théologie.
LESOURD, l’un des rédacteur du Journal des Débats.
MALTE BRUN, auteur du Précis de la Géographie universelle.
NODIER (Charles), auteur des Voyages pittoresques et romantiques, du Dictionnaire da la langue française, etc., etc., bibliothécaire de l’Arsenal.
PÉRIN (René), l’un des rédacteurs de la Gazette de France, auteur de plusieurs ouvrages d’édu-cation.
PICHOT (Amédée), doct. en méd., auteur d’un Voyage historique et littéraire en Angleterre et en Écosse.
PLANCHE, professeur de rhétorique an collège de Bourbon, auteur du Dictionnaire grec-français, etc.
RAOUL-ROCHETTE, membre de l’Institut, auteur des Lettres sur la Suisse, etc.
SABATIER, homme de lettres.
SAGERET, homme de lettres.
SOULICE, homme de lettres.
AUG. SOULIÉ, rédacteur de la Quotidienne.
TAYLOR (le baron), commissaire du roi près le théâtre français, l’un des auteurs des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France.
PRÉFACE.
[modifier]On ne manquait pas en France de Dictionnaires biographiques, mais on y cherchait en vain un Dictionnaire biographique véritablement usuel. Celui que nous donnons au public est rédigé dans un but spécial, auquel n’ont point aspiré les savans auteurs des collections volumineuses, avec lesquelles nous n’avons point la prétention de rivaliser ; notre principal objet a été de rassembler dans UN SEUL VOLUME, et sous un format portatif et commode, les notions les plus importantes, ou, pour parler plus exactement, les plus indispensables à se procurer sur les hommes et sur les événemens depuis l’origine du monde.
Que les possesseurs d’immenses bibliothèques qui éprouvent le besoin de tout réunir donnent pour piédestal à leurs tablettes les épais et antiques in-folio de Moréri ; qu’ils les décorent ensuite du Dictionnaire de Bayle, si riche en opinions, en paradoxes, en jugemens religieux ou littéraires, en faits philosophiques, en curiosités verbales, si insuffisant en nomenclature et en connaissances historiques ; qu’ils y ajoutent, si tel est leur plaisir, ou l’ouvrage toujours refait et toujours à faire du partial Feller, ou la compilation de Chaudon et Delandine ; qu’enfin ils y placent, pour l’avoir sous leur main, la Biographie universelle de M. Michaud ; on juge bien que nous n’entendons contester ni l’utilité, ni le mérite de la plupart de ces doctes collections ; nous n’avons pas voulu faire mieux ; nous avons voulu faire autrement. Nous nous sommes réduits au strict nécessaire. Nous abandonnons la peine des recherches et le luxe de l’érudition à ceux qui ont de la patience à mettre à l’épreuve, et du temps à dissiper ; c’est à ménager l’une et l’autre que nous avons appliqué tons nos soins, et nous ne croirons pas avoir été inutiles à la littérature, si nous avons trouvé le moyen de réunir dans un cadre étroit, mais suffisant, les noms, les traits caractéristiques des hommes célèbres ou fameux de tous les âges, les dates de leur naissance et de leur mort, les titres de leurs écrits, les signes indicateurs des meilleures éditions, les époques des grandes révolutions, des événemens illustres ; la naissance et la disparition des sectes religieuses ou politiques, les notions géographiques relatives à l’intelligence des principaux faits ; si nous avons donné, en un mot, sous chacun des noms qui entrent dans notre Dictionnaire, les seuls renseignemens pour lesquels on ouvre et on consulte d’ordinaire ces sortes d’ouvrages.
La biographie est une science inépuisable. La mort, qui détruit tout, ne cesse de l’enrichir. Toutes les formes de l’éloquence seront épuisées avant que le sablier inépuisable du temps ait fini de marquer des morts illustres. D’un autre côté, l’invention de l’imprimerie a multiplié presque à l’infini et les moyens d’illustration, et les document biographiques. Le gouvernement représentatif a rendu un service non moins signalé aux grandes ambitions des petits talens. Un rhéteur ancien a dit : « Que tous les orateurs grecs sont sortis d’Isocrate comme les ravageurs d’Ilion du cheval de Troie. » Le cheval de Troie n’aurait certainement pas renfermé dans ses vastes flancs la dixième partie des orateurs que chaque session de nos chambres voit éclore, et tout cela est de la gloire.
Il est facile de conclure de ces rapides observations qu’avant une dizaine de siècles, au train que vont le monde et la renommée, une Biographie universelle sera le monument le plus colossal, la plus effrayante compilation que la typographie puisse enfanter, et qu’il faudra toute la vie d’un homme laborieux pour compulser la liste formidable des célébrités passées.
A mesure que la société marche vers cette époque menaçante du débordement des livres, où le monde civilisé disparaitra une seconde fois sous un déluge universel de papier imprimé, on conçoit de plus en plus la nécessité de réduire les études de l’homme aux choses utiles, et ces choses utiles à leur plus simple expression. Du moment où ce besoin a commencé à se manifester, date l’heureuse invention des dictionnaires qui contiennent un corps de science, sous la forme la plus commode et la plus abrégée. Sans ces deux conditions, un dictionnaire n’est lui-méme qu’un article à ajouter au dictionnaire immense des aberrations humaines ; charger un dictionnaire biographique de toutes les oiseuses monographies des savans, et broder sous le moindre prétexte à ce canevas fastidieux toutes les fleurs de la rhétorique avec une harmonieuse diffusion et une volumineuse élétance en logique, c’est abuser du prétexte d’entasser des livres quand il ne s’agit que d’en épargner ; c’est jeter une barrière in-folio de plus entre l’étude et la science.
Le Dictionnaire biographique usuel, comme le demandent tous ceux qui achètent des livres pour s’en servir, doit être aussi complet que peut l’être un corps d’ouvrage portatif, et aussi portatif que peut l’être un corps d’ouvrage complet : les notions y doivent être sûres, mais concises ; le style clair, mais dégagé de tout ornement ambitieux. On y cherchera des dates eiactes, des renseignemens certaine, des appréciations de bonne foi, qui seront autant que possible l’expression d’un jugement consacré par le temps, ou par cette autorité de l’opinion générale qui anticipe sur lui. L’usage en sera facile, parce qu’il est destiné an travail, qui n’a point de temps à perdre ; le prix en sera modique, parce qu’il n’aura pas exigé la coopération dispendieuse de tuns les titulaires de la réputation, mais le genre de mérite qui se paie le moins cher en librairie, celui de l’assiduité et de la conscience. Pour qu’un livre pareil remplisse toutes les conditions d’un bon ouvrage en ce genre, il faut qu’un autre Magliabecchi puisse l’avoir sur son bureau, qu’un autre Jamerai Duval puisse l’emporter dans sa poche. C’est ainsi qu’il a été conçu en Angleterre par Lemprière, Watkins et George Crabb. C’est ainsi que nous avons entrepris de l’exécuter en France, sans autre prétention que celle qu’on peut fonder sur un objet d’utilité, dont les acquéreurs mème des grandes bibliographies sentiront souvent le prix. Ces vastes Trésors des Estienne, dont le titre n’est vraiment pas trop fastueux, ne dispensent toutefois personne de recourir eux excellens dictionnaires de M. Planche et de M. Noël.
Notre Dictionnaire historique est donc une de ces publications compactes dont l’Angleterre a la première étendu l’application à tous les besoins de l’esprit et de la mémoire. Nous avons tâché, en le tenant enfermé dans les limites nécessaires des compositions de ce genre, de lui donner cependant assez d’étendue relative pour ne rien laisser désirer d’essentiel à ceux qui en feront usage. Il est peut-ètre inutile d’ajouter, pour les personnes qui apprécient notre but et nos intentions, que nos jugemens n’ont pas été violer les mystères de la vie privée, et demander à l’intérieur des familles ces comptes que l’histoire seule peut, tout au plus, exiger du tombeau. Nous regardons la biographie des vivans comme un instrument dangereux et illicite dans la main la plus généreuse ; et si nos temps de troubles et de partialités publiques ont été exposés par la force des choses à cette calamité littéraire, nous n’en renouvellerons pas du moins le déplorable scandale. Nous nous en référons là-dessus à l’opinion ai spirituellement exprimée de l’un de nos écrivains les plus spirituels (M. ÉTIENNE) : « Les habitans des contrées qui avoisinent les volcans se servent des laves elles-mêmes pour en faire des objets d’ornemeni ou d’utilité, mais ils attendent du moins qu’elles soient refroidies. »
Il n’est point d’homme, dans quelque état de la vie qu’on le suppose placé, qui n’ait besoin de consulter quelquefois cette vaste table alphabétique de toutes les histoires et de toutes les littératures qu’on appelle un Dictionnaire historique. Mais c’est rarement pour des études spéciales qu’on a recours à la collection de ces documens généraux ; c’est pour ces recherches générales qui ne demandent que des faits précis et rapides, réunis dans un petit espace ; et nous savons par expérience qu’il n’y a point de livre plus universellement désiré qu’un Dictionnaire biographique, historique et bibliographique réduit sous la forme la plus portative qui puisse se concilier dans cette entreprise avec les autres conditions du mieux. Nous avons cherché à donner à celui-ci une recommandation de plus en divisant les branches nombreuses de la Biographie entre les collaborateurs qui se partagent les soins de ce travail, suivant les études particulières auxquelles ils se sont livrés avec assiduité pendant une longue succession d’années ; ce qui lui garantit une justesse d’appréciation dont un seul homme est bien rarement capable dans des matières si variées, joignit-il la flexibilité de Voltaire à la profondeur de Bacon. Il a suffi pour cela de faire concourir à l’exécution d’un plan sagement conçu le zèle et la patience de quelques écrivains de bonne foi, bien désintéressés d’ambition et de gloire. In tenui labor.
CHARLES NODIER.