Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carlovingienne à la Renaissance/Cuir
CUIR peint, gaufré, doré (voy. Tenture). L’usage de peindre, dorer, argenter et gaufrer le cuir est fort ancien, puisque le moine Théophile donne la manière de le préparer pour recevoir la décoration[1]. Mais il semblerait que, de son temps, au XIIe siècle, on n’employait guère le cuir dans l’ameublement que comme un moyen de recouvrir des tables, armoires, panneaux : il ne paraît pas qu’on en ait fait des tentures fabriquées comme celles que nous possédons encore et qui datent des XVIe et XVIe siècles. Cependant on savait, dès les premiers siècles du moyen âge, peindre, dorer et gaufrer le cuir libre, non collé sur panneau, et on l’employait dans les équipements et harnachements militaires ; il est donc probable qu’on s’en servait aussi parfois pour recouvrir des meubles, des dossiers de bancs, des stalles, etc.[2]. Au XVIe siècle, les cuirs-tentures se fabriquaient principalement à Paris, à Rouen, en Allemagne et en Brabant.