Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Zwingli (ulrich)

La bibliothèque libre.

ZWINGLE ou ZWINGLI (Ulrich), fameux réformateur, né en 1484 à Wildhaus dans le canton de St-Gall, m. en 1531, était curé de Glaris à 22 ans. Il assista, comme aumônier des Suisses auxiliaires du pape Jules II, à la bataille de Novare, suivit une autre armée de Suisses à Marignan, fut nommé en 1516 curé de Notre-Dame-d’Einsiedeln (ou des Ermites), attaqua en chaire dès cette année, un an avant Luther, le luxe et les abus de la cour de Rome, fut porté par ses nombreux adhérents à la cure de Zurich (1518), y développa de plus en plus ses idées de réforme, décida le grand conseil de cette ville à ne plus laisser enseigner que l’Évangile, sollicita en 1523 le colloque de Zurich, à la suite duquel furent supprimés le célibat des prêtres et la messe (1524 et 25), et donna l’exemple de se marier. Nommé recteur du gymnase de Zurich, il réorganisa les études dans cette ville. Bien que différant de Luther sur quelques points, entre autres sur la présence réelle dans l’Eucharistie (que Zwingle niait et qu’admettait Luther), il tenta de se rapprocher du chef de la Réforme. Berne venait d’adopter les doctrines de Zwingle (1528), et il avait l’espoir de les étendre par toute la Suisse, quand éclata la guerre dite de Cappel, entre les Catholiques et les Réformés : cette guerre, étouffée par une 1re paix en 1529, reprit presque aussitôt, et Zwingle perdit la vie à la bataille de Cappel, où son parti fut battu (1531). Il avait adressé à la diète d’Augsbourg et à François I sa Confession, que ses partisans regardent comme un chef-d’œuvre. Plus logicien et plus poli que Luther, Zwingle ne possédait pas la même puissance pour remuer les masses. A la différence de Calvin, il accordait à l’homme le libre arbitre, et par conséquent le mérite ou le démérite de ses actions. Peu après sa mort, ses partisans se réunirent aux Calvinistes. Zwingle a beaucoup écrit. Ses Œuvres (en latin) ont été publiées à Zurich, 1543-45, 4 vol. in-fol., et à Leipsick, par Schultness, 1826-45, 11 v. in-8. J. G. Hess, en 1810, et Hottinger, en 1844, ont donné sa Vie.