Dictionnaire wallon-français (Cambresier)/Vai

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chez J.F. Bassompierre (p. 188).

Vai veau, ſ. m. Le petit de la vache, un veau qui eſt encore ſous ſa mere.

En parlant d’un veau en tant qu’on le met en quartiers à la boucherie & qu’on l’y débite, on dit longe de veau, rouelle de veau, poitrine de veau, jarret de veau, ris de veau.

On appelle veau de lait, un veau qui tette encore ſa mere.

On dit prov. il faut tuer le veau gras, pour dire, qu’il faut faire quelque régal, quelque fête extraordinaire, pour marquer la joie qu’on a du retour de quelqu’un.

On dit fig. & par plaiſanterie, faire le pied de veau, pour dire, aller chez quelqu’un lui faire la révérence, ou ſervilement, ou forcément.

On dit prov. & populairement d’un homme qui a épouſé une femme groſſe & ſoupçonnée de ne l’être pas de ſon fait, qu’il a eu la vache & le veau.

En parlant d’un jeune homme qui s’étend nonchalamment, on dit fam. qu’il s’étend comme un veau, qu’il fait le veau ; & de quelqu’un qui pleure beaucoup pour peu de choſe, qu’il pleure comme un veau.

On dit fig. adorer le veau d’or, pour dire, faire la cour à ceux qui n’ont d’autre mérite que leur pouvoir, leur crédit & leurs richeſſes.

On appelle familiérement bride à veau, brides à veaux, les raiſons ridicules & impertinentes dont un homme ſe ſert pour tâcher de perſuader quelque choſe, & qui ne peuvent impoſer qu’aux ſots, on appelle encore ainſi certaines nouveles fauſſes qu’on débite exprès, pour amuſer les gens ſimples.

Veau, ſe prend auſſi pour du cuir de veau, du veau d’Angleterre, des ſouliers de veau, des livres reliés en veau, couverts de veau, reliure de veau fauve, de veau noir, de veau marbré.