Discussion Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome I.djvu/208

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j’avais refusé ma signature à l’adhésion du Conseil d’État ; je crus alors ; je ne sais trop pourquoi, devoir y suppléer par une adhésion additionnelle. Le Moniteur était plein chaque jour de pareilles pièces ; mais la mienne ne mérita pas les honneurs de l’impression, elle fut même refusée.

Enfin

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Plus tard, en dépit de mon chagrin et de mon dégoût, je voulus pourtant, à la sollicitation d’anciens amis, songer à faire quelque chose : on recomposait le Conseil d’État, beaucoup de membres du dernier me dirent qu’en dépit de mes conjectures récentes sur ce point, rien pourtant n’était plus facile que de s’y faire conserver ; qu’ils y avaient réussi seulement en allant trouver le chancelier de France. Je ne me sentis pas le courage de dérober à Sa Grandeur un seul de ses moments, et je me contentai de lui écrire que j’avais été maître des requêtes au dernier Conseil d’État ; que si ce n’était pas un motif d’exclusion pour faire partie du nouveau, je le priais de me placer sous les yeux du roi comme conseiller d’État. Je ne me ferais pas, disais-je, un titre à ses yeux de onze ans d’émigration, ni de la perte de mon patrimoine dans la cause du roi ; je n’avais fait, dans ce temps, que ce que j’avais cru alors mon devoir, et que toutes les fois que je m’en étais connu, je les avais remplis fidèlement jusqu’à leur extinction. Cette phrase me priva, comme on le pense, même de l’honneur d’une réponse.