Stèles/En l’honneur d’un Sage solitaire
Apparence
G. Crès, 1922 [quatrième édition] (p. 24-25).
EN L’HONNEUR D’UN SAGE SOLITAIRE
Moi l’Empereur je suis venu. Je salue le Sage qui, soixante dix années, a retourné et labouré nos Mutations anciennes et levé des savoirs nouveaux.
J’attends du Vieux Père la leçon : et d’abord, s’il a trouvé la Panacée des Immortels ? Comment on prend place au milieu des génies ?
Le Sage dit : Faire monter au Ciel le Prince que voici serait un malheur pour l’Empire terrestre.
Moi l’Empereur interroge le Solitaire : a-t-il reçu dans sa caverne la visite des trente six mille Esprits ou seulement de quelques uns de ces Très-Hauts ?
Moi le Solitaire n’aime pas les visiteurs importuns.
Moi l’Empereur implore enfin du Sage le pouvoir d’être utile aux hommes : quelque chose pour le bien des hommes !
Le Sage dit : Étant sage, je ne me suis jamais occupé des hommes.