Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Danse/Contredanse (danse)

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Panckoucke (1p. 395).

CONTREDANSE. Danfe qui s’exécute à quatre , à fix & à huit perfonnes. L*invention en eA moderne : elle eA compofée de pas difTérens , félon la nature des airs fur lefquels on danfe. Au bal de l’opéra on danfe dans les deux bouts de la falle des contrtdanfes difiSrentes. On n’exécute guère dans les bats^i dans les aflemblées la bretagne , l’allemande , la mariée , &c. , qui étoient autrefois à la mode. La contrtdanft eft plus gaie ; elle occupe plus de monde «&rexécutien en eA ai(ee ;iln’eA pas ’ étonnant qu’elle ait prévalu fur toutes les autres. On fait des contrtdanfes fur touts les airs nouveaux qui ont de la gaieté. Celle des fêtes de Polimnie , ballet de M. Rameau, repréfentées en 174^ » fut fi goûtée, qu’on n’a guère fait depuis de baUet fans contre^ danfe ; c’eA par-là qu’on termine pour l’ordinaire le dernier dlveniflement, afin de renvoyer le fpeâateur fur un morceau de gaieté.

Les airs des contredanjes font le plus fouvent à deux temps ; ils doivent être bien cadencés , brillans & gais , & avoir cependant beaucoup de fimplîcité ; car comme on les reprend trés-fouvent , ils deviendroient infupponabies s’ils étoient chat^ gés. En tout genre les chofes les plus fimples font celles dont on fe laffe le moins. (IS ). On peut varier à l’infini les contredanfes : i*. parce qu’elles admettent prefque toute efpèce de pas ; 1^ parce que Ton y peut former une quantité étonnante d’évolutions agréables. Les contredanfes commencent i^ par la lévérence ; a"*, enfuite on Eût le grand cercle ; 5Mes hommes prèfentent la ^ C O N 395

main ; 4*. les deux mains ; 5**. les femmes circulent en croix ; 6**. les quatre hommes circulent en croix ; 7®. on fait la promenade en cercle, chaque homme conduifant la femme avec laquelle il danfe ; 8°. on fait la chaîne , &c. Voilà en gros les figures que Ton peut faire toutes les fois que l’on reprend la première partie de l’air. A l’égard dû I9 féconde partic, elle eA compofée pour chaque efpéce de ceH" tredanfe^ d’une, de deux ou de trois des figures dont on vient de donner un détail , & de deux ou trois fortes de pas > c’eft-à dire , des pas de rigaudon , des pas balancés , &c. U feroit à fouhalter que l’on imprimât à ce fujet un recueil ; 2^. une InAruâion pour combiner & varier les formes ; 3^ nue l’on inventât des notes fimples pour caraâériler révolution dans Timpreffion fous la mefure de chaque air. Les caraâères ordinaires de la chorégraphie font trop compliqués ; l’on ne peut les repréfenter que par la gravure , & non pas par la lîmple imprefiSon. On pourroit cependam défigner le cercle par lyi O , le demi- cercle par un ( :) , la croix par -f- , la double croix = : | = | = | , Ja chaîne 0-00-00-0, &c. G>mme ts contrtdanfes fz* tiguent par les évolutions & par la variété des pas , l’on a introduit depuis peu en France une danfe que l’on appelle l’allemande. Ottte danfe n’admet qu*une feule efpéce de pas de boiteufe , formé par un plié & deux pas marchés ; l’on a varié cette danfe par les entrelaflemens des mains & par la différente pofition de la tête & des yeux. Niais cette danfe , peu décente , n*aura pas cours pendant longtemps , les contredanfes , au contraire , plairont toujours aux peuples qui font naturellement eai’s. (V.A.L.).