Encyclopédie méthodique/Arts académiques/Escrime/Epée (escrime)

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Panckoucke (1p. 294-295).

E.

EPÉE, arme de main. On la porte au côté, enfermée dans un fourreau ; cette arme perce & coupe ; elle est en usage chez presque toutes les nations. Elle est composée d’une lame, d’une garde, d’une poignée & d’un pommeau ; à quoi l’on peur ajouter la tranche de la garde, le fourreau, le crochet & le bout. Voyez Garde, Fourreau.

La lame est un morceau de fer ou d’acier qui a deux tranchants, deux plats, une pointe & la soie.

Le tranchant (en terme d’escrime le vrai tranchant), est la partie de la lame avec laquelle on se défend ; c’est celui qui est du côté gauche de la lame quand on a l’épée placée dans la main.

Le faux tranchant est celui dont on fait rarement usage, & qui est du côté droit de la lame.

Le tranchant se divise en trois parties, qu’on appelle le talon, le foible & le fort.

Le talon est le tiers du tranchant le plus près de la garde. Le foible est le tiers du tranchant qui fait l’extrémité de la lame.

Le fort est le tiers du tranchant qui est entre le foible & le talon.

Le plat est la partie de la lame qui est entre les deux tranchants.

La pointe est la partie de la lame avec laquelle on perce l’ennemi.

La soie est la partie de la lame qui enfile la garde, la poignée & le pommeau.

La garde est la partie, de l’épée qui garantit la main.

La poignée est la partie de l’épée avec laquelle on la tient.

Le pommeau est le partie de l’épée à l’extrémité de laquelle on rive la soie, & où elle est attachée.

Les maîtres en fait d’armes divisent encore l’épée en trois parties, la haute, la moyenne & la basse, & en fort, mi-fort & foible. Le fort de l’épée est la partie la plus proche de la garde. Le mi-fort git au milieu & aux environs de la lame, & le foible est le reste qui va jusqu’à la pointe, ils divisent de même le corps en trois, la gorge & les épaules ; la moyenne, la poitrine, l’estomac & le ventre supérieur ; & la basse, le ventre inférieur & au défaut jusques vers le milieu des cuisses. V. Escrime, & fig. ire, représentant un homme qui met l’épée à la main.