Ernest Psichari

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Ernest Psichari
Revue des Deux Mondes6e période, tome 39 (p. 887-894).
ERNEST PSICHARI [1]

C’était le petit-fils d’Ernest Renan. « Grec par son père et tout ensemble Français, Latin, Breton par sa mère, en qui sont unis le sang catholique des Renan et le sang protestant des Scheffer, » son cas symbolise avec une force singulière l’aventure spirituelle d’une génération qui, de très bonne heure, sur la plupart des grandes questions, a pris le contre-pied des idées en honneur chez nous il y a un demi-siècle.

Ernest Psichari était né en 1883. Il put connaître son grand-père, et il fut élevé dans le culte de l’auteur de la Vie de Jésus. Cependant quelques autres influences se disputèrent assez vite la direction de sa pensée, « A dix-huit ans, — nous dit son ami M. Henri Massis dans l’excellente biographie qu’il lui a consacrée, — il publiait des vers subtils, à la manière de Verlaine et de Mallarmé qui fut aussi celle d’Ary Renan, son oncle. Par ailleurs, épris de métaphysique, il annotait Spinoza et Bergson. » Licencié de philosophie en 1902, il entre au régiment pour accomplir, comme dispensé, son unique année de service militaire.

A cette âme inquiète et partagée la vie de soldat fut une révélation. Là point d’incertitude : la discipline ; point de rêveries inutiles, de discussions démoralisantes : l’action ; une vie régulière et saine, transfigurée par le sentiment du devoir et l’idéalisme patriotique. Du premier jour il fut conquis. En 19j04, il signe un réengagement dans l’infanterie ; mais, épris d’une vie plus active, il change d’arme, quoique sergent, et passe comme simple canonnier dans l’artillerie coloniale. On le nomme bientôt maréchal des logis, et, choisi par le commandant Lenfant, il part en mission au Congo.

Il a raconté dans son premier livre. Terres de soleil et de sommeil, ses impressions d’Afrique. Il y a déjà bien du talent dans ce livre, mais, comme il est naturel, un talent qui n’a pas encore pleinement dégagé son originalité. Il rappelle souvent, avec quelque chose de plus heurté, la manière de Loti, dont l’exemple, les leçons, et, peut-être, la destinée ont dû, j’imagine, fortement séduire le jeune écrivain. En tout cas, il imite le plus naïvement du monde ses tours de phrase, et jusqu’à ses procédés de style : « Les mimosas épineux épandaient toujours dans la campagne leurs blondes odeurs amoureuses. » Et encore :


Les Bayas sont couchés sur le sol. Cercles noirs autour des feux qui s’éteignent, dans la nuit sombre. Quelques-uns dorment. D’autres sont là, immobiles, étendus sur le dos, les yeux ouverts. Tout à coup, un chant s’élève, et il emplit mon âme, à en mourir. O le souvenir de cette obsédante lamentation ! Son endormante tristesse ! Il n’y a pas de paroles à cet air. C’est une gamme en mineur qui commence haut, par une note éclatante, et s’achève en sourdine, par une note traînée et basse, comme un soupir de détresse. Ceux qui chantent s’arrêtent subitement, et d’autres reprennent, avec des voix lasses et blanches qui font mal.


Cette vie et ces paysages d’Afrique ont incliné « l’âme violente et navrée » d’Ernest Psichari à des dispositions un peu contradictoires. Tantôt il se laisse aller à des rêveries d’un paganisme volontiers voluptueux ; il « s’accorde avec les choses naturelles, non en les divinisant, mais en y rentrant comme dans son milieu naturel et familier. » Il se vante d’être « libéré des ancestrales croyances. » Il écrit : « J’ai reçu une carte d’un ami, chrétien fervent et mystique. Il me disait : « J’espère que de ces solitudes, tu nous reviendras croyant en Dieu. » J’ai pensé souvent à ce mot. Hélas ! non, cette Afrique n’est pas la patrie de Dieu. Cette Afrique est le propre triomphe de l’individu. » D’autres fois, — et c’est sur cette impression qu’il nous laisse, — il constate que cette « terre des Barbares » lui a rendu l’espoir et la foi dans « la bonté de l’action ; » il éprouve une joie indicible à se répéter à lui-même : « Je suis soldat français ; » il est « fier de garder en soi cette petite lampe de l’héroïsme, si vacillante aujourd’hui ; » il a recherché et retrouvé « le meilleur héritage des ancêtres » qui est de faire la guerre, « la guerre pour la guerre. » Voilà l’idée qui donnera à la vie, telle qu’il la rêve, « sa raison et son but. » Et il s’écrie : « Avant de quitter les rives de la Sangha, j’ai la prétention inouïe d’avoir conquis une croyance et d’avoir pu hausser mon rêve au-dessus des doutes et des relativités. »

Credo un peu sommaire peut-être, mais qui du moins a le mérite d’avoir été vécu. En 1908, Ernest Psichari rentrait en France avec la médaille militaire [2]. En septembre 1909 ; il sortait de l’école de Versailles avec les galons de sous-lieutenant, et partait peu après pour la Mauritanie où il devait rester trois ans ; il emportait peu de livres : les Pensées de Pascal, les Sermons de Bossuet, un exemplaire de Servitude et Grandeur militaires, et quelques Cahiers de son ami Péguy. Il se battit avec une bravoure qui lui valut, avec la croix, une citation à l’ordre de l’armée. A ses heures de loisir, il relisait ses livres de chevet, il méditait, il écrivait. Quand, au mois de décembre 1912, il quittait son « magnifique exil. » il rapportait deux romans, l’Appel des armes, celui-ci « achevé sous la tente saharienne, » l’autre, inachevé, le Voyage du Centurion.

A les examiner au point de vue purement littéraire, ces deux récits pourraient soulever plus d’une objection. Le style, qui a tant de rares qualités pittoresques et psychologiques, pourrait être parfois plus simple, plus dépouillé, plus direct. Il y a aussi quelque obscurité dans certains détails et dans le dessein général des deux œuvres, et les divers élémens n’en sont pas toujours suffisamment fondus. Mais ce sont là imperfections de jeunesse qu’une plus longue expérience du « métier » d’écrire eût sans doute fait disparaître, — ce dur métier que les mieux doués doivent apprendre, et auquel les improvisations mêmes du génie ne sauraient entièrement suppléer. C’est d’ailleurs faire tort à ces deux livres que de les envisager comme des romans véritables ; ce sont, bien plutôt, sous une forme à peine fictive, des demi-confessions, des mémoires, des témoignages d’âme ; à ce titre, ces « méditations juvéniles » sont d’un très vivant intérêt.

On sait la donnée de l’Appel des armes. Le fils d’un instituteur anticlérical, pacifiste et antimilitariste, — il en y avait de cette sorte avant la guerre, — Maurice Vincent, à fréquenter un officier heureux et fier de son métier, le capitaine Timothée Nangès, sent naître en lui la vocation militaire, s’engage dans l’artillerie coloniale, et, sous les ordres de Nangès, va faire campagne en Mauritanie. Blessé et réformé, il passera le reste de ses jours à regretter la belle vie d’action disciplinée qu’il a quelque temps connue. Évidemment Ernest Psichari s’est peint lui-même tantôt sous les traits de Nangès, tantôt sous ceux de Maurice Vincent. Comme celui-ci, il se rallie à une tradition vénérable ; comme le premier, il se fait du rôle de l’officier une idée hautement éducatrice, une idée véritablement mystique. Comme tous deux enfin, il professe « le militarisme intégral, » et il n’hésite pas à déclarer, ce qui est sans doute excessif, que les canons, ce sont « les réalités les plus réelles qui soient, les seules réalités du monde moderne. » Nous voilà assurément bien loin de cette « foire aux vanités, » fruit de la défaite, où s’attardait la génération antérieure. Lui, le jeune officier, il appartient, à cette génération nouvelle qui n’a pu prendre son parti de « cet abandonnement de la France, » et qui « n’a pas vu la défaite, et qui s’en souvient » pourtant ; et il « pense à la guerre, à la guerre qui purifiera, à la guerre qui sera sainte, qui sera douce à nos cœurs malades… »

Et ce « militarisme intégral » le conduit à d’autres pensées. Maurice Vincent a comme le pressentiment de la mystérieuse parenté qui existe entre l’Église et l’Armée. C’est que toutes deux sont une marche vers l’absolu. « Nous sommes embarqués dans deux grands voyages, entrepris vers une morale, vers une foi, vers une certitude. Routes parallèles, non point convergentes, mais éternellement l’une au-dessous de l’autre, et l’une étroite, l’autre large, mais toutes deux cheminant ensemble. » Quant à Nangès, médiocre, mais modeste chrétien, et qui « ne se croyait pas assez de lumières pour juger la foi de Pascal et de Chateaubriand, » « il aimait les cérémonies de l’Église… Il admirait que la foi fût vivace encore au cœur de la race… Tout l’effort de la pensée humaine avait échoué devant la représentation sensible de ce crucifié. Tous les philosophes et les savans étaient restés impuissans devant le mystère inouï, formidable de la transsubstantiation… Cette perpétuité de la foi, voilà pour cet homme de grande inquiétude qu’est Nangès, voilà le grand mystère, le mystère transcendant entre tous. »

Que le capitaine Nangès ne fasse qu’un ici avec le lieutenant Psichari, c’est ce que prouve surabondamment le Voyage du Centurion. Maxence, le héros du livre, « humble lieutenant des armées de la République, » voyage et combat en Mauritanie. Il voyage aussi à travers l’aride région des idées, en quête d’une certitude et d’une foi. « Maxence avait une âme. Il était né pour croire, et pour aimer, et pour espérer. Il avait une âme, faite à l’image de Dieu, capable de discerner le vrai du faux, le bien du mal. Il ne pouvait se résoudre à ce que la Vérité et la Pureté ne fussent que de vains mots, sans nul soutien. » Dans la solitude et le silence du désert, sous l’action lointaine d’un ami chrétien, ce Pierre-Marie « qu’il revoyait, avec ses joues transparentes, sa barbe rare et mal venue, ses yeux tranquilles et sûrs, cette face blanche inclinée sur l’épaule fragile, » entre son Pascal et son Vigny, Maxence s’interroge anxieusement sur lui-même. « Il écoute pieusement les heures tomber dans l’éternité qui les encadre, il meurt au monde qui l’a déçu. »

Dans cette retraite spirituelle, il est en contact avec les Maures. Il constate, il admire en eux la puissance du sentiment religieux, et il a honte, devant eux, de se déclarer incrédule, « Si absurde est cette infidélité, s’avouait Maxence, que je n’ose même le confesser devant les Maures, et je leur dis : « Nous croyons !... » Ah ! oui, ma lâcheté devant eux me fait comprendre combien, malgré moi, et à mon insu, Jésus me lie ! » En fait, n’est-il pas, chez les Barbares, l’envoyé de la grande puissance occidentable ? Comme tel, il s’oppose à eux, il se sent supérieur à eux. « Au fond, rien n’y peut faire : ce sont vingt siècles de chrétienté qui le séparent des Maures... Il a derrière lui vingt mille croisés, — tout un peuple qui est mort l’épée dressée, la prière clouée sur les lèvres. Il est l’enfant de ce sang-là. » « Maxence arrive au point où les expédiens apparaissent misérables et où il faut choisir. Il rejettera l’autorité et le fondement de l’autorité, qui est l’armée. Ou bien, il acceptera toute l’autorité, l’humaine et la divine. Homme de fidélité, il ne restera pas hors de la fidélité. Dans le système de l’ordre, il y a le prêtre et il y a le soldat. Dans le système du désordre, il n’y a plus ni prêtre ni soldat. Il choisira donc l’un ou l’autre. »

Son choix n’est pas douteux. Précisément parce qu’il est « un soldat de fidélité » il ne saurait choisir le désordre. « La loyauté devant la France mène vite à la loyauté devant le Christ [3]. » Et les dernières pages du Voyage du Centurion sont un ardent appel à la grâce, une originale reprise et une éloquente paraphrase du Mystère de Jésus :


— Je veux, dit Dieu, que ta maison soit en ordre, et que d’abord tu fasses le premier pas. Je ne me donne pas à celui qui est impur, mais à celui qui fait pénitence de ses fautes, je me donne tout entier, comme mon Fils s’est donné tout entier.

— C’est une dure exigence que la vôtre, ô Seigneur. Ne pouvez-vous d’abord toucher mes yeux ?

— Ne peux-tu donc me faire crédit un seul jour ?

— Vous pouvez tout, Seigneur !

— Tu peux tout, ô Maxence. Voici que dans tes mains mortelles, tu tiens la balance, avec le poids juste et le contrôle infaillible. Je t’ai libéré du joug et de l’aiguillon. Je t’ai fait plus grand que les mondes, puisque je t’ai donné commandement sur le Paradis qui est plus grand que les mondes... O Maxence, il n’est pas de bornes à ta liberté que mon amour.


C’est, semble-t-il, dans ces dispositions morales qu’Ernest Psichari quittait l’Afrique au mois de décembre 1912. Rentré à Paris, il franchissait le dernier pas. Dans cette Eglise dont son grand-père s’était détaché il y avait 78 ans, il rentrait par une porte un peu imprévue. On eût sans doute fort étonné Renan, si on lui eût dit que le « militarisme intégral » pouvait conduire au catholicisme intégral. Mais « il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père. » Et il faut croire que l’état d’esprit dont témoigne cette conversion était fort répandu parmi la jeunesse contemporaine, car il semble bien que, dans le milieu fréquenté par le jeune officier, son changement d’idées n’ait provoqué aucune objection. Etrange jeunesse, qui, parfois, nous avait fait sourire par l’intempérance batailleuse de ses affirmations et la candeur de ses élans, mais que nous comprenons mieux aujourd’hui, maintenant qu’elle s’est révélée, mûrie, et si noblement sacrifiée sur les champs de bataille ! Elle avait le pressentiment de la vie dangereuse qui allait s’ouvrir pour elle, et, pour la mieux vivre, cette vie d’action héroïque, elle réclamait le traditionnel viatique qui avait, sur notre vieux sol gaulois, soutenu et fortifié tant de courages.


Notre génération, — écrivait Ernest Psichari à Agathon en 1913, — notre génération, celle de ceux qui ont commencé leur vie d’homme avec le siècle, est importante. C’est en elle que sont venus tous les espoirs, et nous le savons, c’est d’elle que dépend le salut de la France, donc celui du monde et de la civilisation. Tout se joue sur nos têtes. Il me semble que les jeunes sentent obscurément qu’ils verront de grandes choses, que de grandes choses se feront par eux. Ils ne seront pas des amateurs ni des sceptiques. Ils ne seront pas des touristes à travers la vie. Ils savent ce qu’on attend d’eux.


Et, après avoir lu les Jeunes gens d’aujourd’hui : « Il me semble que tous les traits que vous notez doivent nous mener un jour à de la gloire guerrière et, pour tout dire, à une revanche dont nous ne devons jamais détourner nos regards. »

En attendant, Ernest Psichari était tout à ses convictions nouvelles. Il était retourné à Cherbourg. Il y achevait le Voyage du Centurion dans des sentimens de ferveur mystique que révèle suffisamment ce mot d’une lettre à M. Paul Bourget : « C’est un tremblement que d’écrire en présence de la Sainte Trinité. » Une idée le hantait : « être prêtre à tout jamais. » Il songeait très sérieusement à se faire dominicain. Au printemps de 1914, il visita le séminaire d’Issy, et retrouva avec émotion, avec piété les lieux qu’ont rendus célèbres les Souvenirs d’enfance et de jeunesse. Il fut convenu qu’il irait d’abord à Rome, pour y prendre ses grades théologiques, et qu’il suivrait comme auditeur libre les cours du Collège Angélique.

La guerre, en éclatant, allait disposer de lui autrement. Il partit dès le second jour, avec le 2e régiment d’artillerie coloniale. Quelques mois auparavant, il avait écrit : « Il faut que la France fasse la guerre, si elle veut reprendre sa place dans le monde : » vérité d’évidence que ses aînés, peut-être, n’ont pas toujours assez résolument regardée en face. Il disait en quittant Cherbourg : « Je vais à cette guerre comme à une croisade, parce que je sens qu’il s’agit de défendre les deux grandes causes à quoi j’ai voué ma vie. » Et le 20 août, il écrivait à sa mère.


Mon commandement, si modeste qu’il soit, me donne les plus grandes satisfactions : j’ai autour de moi une bande de gaillards très fiers de marcher à l’ennemi et très décidés à se conduire en braves gens... Nous allons certainement à de grandes victoires, et je me repens moins que jamais d’avoir toujours désiré la guerre, qui était nécessaire à l’honneur et à la grandeur de la France. Elle est venue à l’heure et de la manière qu’il fallait. Puisse la Providence ne pas nous abandonner dans cette grande et magnifique aventure !


Le 22 août, à Saint-Vincent-Rossignol, près de Neufchâteau, en Belgique, son régiment était engagé dans un terrible combat.


Lancés beaucoup trop en avant pour compter sur aucun secours, — raconte un des survivans, — cernés dès les premières heures de la journée par un ennemi très supérieur en nombre, nous n’avons pu que vendre chèrement notre vie, et c’est ce que nous avons fait. Des marsouins, quelques-uns ont pu s’échapper, de l’artillerie personne. A sept heures du soir, il ne restait plus qu’un charnier de notre belle artillerie divisionnaire : les canons étaient hors de service, après avoir consommé toutes les munitions ; les chevaux étaient éventrés, la moitié du personnel était hors de combat. Les survivans, à la nuit, étaient faits prisonniers par les Allemands... Les hommes ont été d’une bravoure sans égale ; pas un n’a bronché. Alors qu’ils étaient sûrs d’y passer tous, pas un n’a flanché : ils ont servi leurs pièces comme à la manœuvre.


Ernest Psichari fut de ceux-là. Il était cinq ou six heures. Le jeune lieutenant venait d’assister son capitaine, grièvement blessé. Il retournait à sa pièce. Les Allemands n’étaient plus qu’à quelques mètres. Soudain on le vit s’affaisser, frappé d’une balle à la tempe. Quand on le retrouva, il avait le visage étrangement calme ; autour de ses mains était enroulé son chapelet.

Le lieutenant Ernest Psichari repose aujourd’hui sur le champ de bataille, avec quatre officiers français et vingt-cinq de ses canonniers. Il l’avait écrit lui-même : « Ce n’est pas en vain qu’il a souffert les premières heures de l’exil, ni que le soleil l’a brûlé, ni que la solitude l’a enseveli sous ses grands voiles de silence. »


VICTOR GIRAUD.

  1. La Vie d’Ernest Psichari, par M. Henri Massis (librairie de l’Art catholique, 1916 ; recueilli dans le Sacrifice, du même auteur, Plon, 1917 ; — Ernest Psichari, Terres de soleil et de sommeil (Calmann-Lévy, 1908) ; nouvelle édition, préface de Mgr A. Le Roy (L. Conard, 1917) ; — l’Appel des armes (G. Oudin, 1913) ; — le Voyage du Centurion, préface de M. Paul Bourget (L. Conard, 1916).
    Un frère d’Ernest Psichari vient de tomber lui aussi au champ d’honneur.
  2. Les régions qu’il avait explorées sont celles que nous avons cédées à l’Allemagne en 1911 et reconquises en 1914.
  3. Voyez, dans le même ordre d’idées, la lettre qu’il écrivait, en 1911 à Mgr Jalabert, évêque de Sénégambie (Henri Massis, op. cit. p. 13-14). Et il écrivait, le 15 juin 1912, à son ami M. Maritain ; « Tout essai de libération du catholicisme est une absurdité, puisque, bon gré, mal gré, nous sommes chrétiens, et une méchanceté, puisque tout ce que nous avons de beau et de grand en nos cœurs nous vient du catholicisme. Nous n’effacerons pas vingt siècles d’histoire, précédés de toute une éternité... Avec tout cela, je n’ai pas la foi. Je suis, si je puis dire, cette chose absurde, un catholique sans la foi... Et nullement semblable à l’aveugle qui ne demande pas la guérison, j’appelle à grands cris le Dieu qui ne veut pas venir... »