Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Juillet (Colonne de)

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J.-L. Lootens. P.-L. Lorcet. J. Louvet. A. Lurier.

J. Mahot. A. Maillard. J. Maison. B. Maisse. C. Mallabre. A. Manchon. N. Mandarou. A. Marigny. L. Marion. L. Marnet. G. Marotte. C. Marre. J. Martin. P. Martin. M. Massé. A. Maubant. F.-A. Mauviel. J. Mégévend. F. Ménard. P. Mercier. A. Mesnil. J. Meunier. J. Michelon. J. Middendorp. E. Miel. P. Mignon. F. Mignot. J. Millon. N. Miltgen. P. Mion. L.-L. Mondon. J. Mondot. L. Monmarque. J. Monpansier. F. Monsarrat. P. Monsimier. P. Morand. E. Morel. C. Morin. N. Morisot. J.-B. Moroy. N. Mortier. P. Munier. G. Munier. J. Murgier. J. Muzy.

N. Nancy. J. Nicolle. C. Nicot. P. Nilles. J. Noël.

C. Occident. B. Ollivier. J. Ouarroqui. E. Ozanne.

J.-B. Pacraud. N. Papu. P. Paquet. F. Paris. P. Paris. F. Pascot. A. Pasquet. P. Pasquin. J.-B. Passecloue. A. Passenaud. J. Paturaud. F. Paupe. J.-F. Paymier. E. Pelletier. J.-A. Pellicier. N. Peltier. J.-B. Perin. D. Petermann. A. Petitpas. F. Peuvret. J-L. Peymier. A. Peynaud. L. Pezet. A. Picard. G. Picot. J.-B. Pignol. J.-J. Pinart. F. Pineau. J. Pinlocbe. P. Pinot. E. Piquot. V. Plataret. J. Pléchot. E. Postansque. P. Pother. J. Pottin. P. Prevost. P. Pronier. L. Prudhomme.

J.-B. Quizy. J.-C. Quriot.

L. Rabut. A. Raillard. J. Renal. H. Renaud. J. Renevier. G. Revêche. A. Richer. N. Rigoine. L. Rigot. F. Rocton. D. Rodillon. L. Rossignol. D. Rossignol. L. Rouches. P. Roulin. V. Rousseau. J. Rousseau. L. Rousselet. Cl. Rousselot. A. Rouzée. E. Royer.

J. Saché. N. Sal. L. Salmon. C. Sancy. J. Sanlot. J.-J. Sauce. J. Sauer. C. Saulnier. G. Saunier. J. Savinas. E. Savy. A. Schmidt. G. Schmutter-Maier. F. Schram. L. Séné. A. Sénéchal. F. Senelle. J. Senger. E. Seroupsal. F. Serrot. F. Sidrat. P. Simon. J. Simon. L. Simonneau. F. Simonnot. P. Suimont. J. Suisse.

P. Talet. J. Tardif. C. Teigneaux. F. Testu. P. Thébert. A. Thibault. J. Thomas. C. Thomassé. L. Thory. A. Tison. P. Trebutin. J. Tridon. C. Trouillard. J.-B. Trouvé. P. Turlure.

L. Valette. P. Valluche. J. Vandeuvre. A. Vanesse. L. Vanneau. L. Vannier. J. Varenne. J. Vasselin. J. Vauflair. P. Veau. P. Veiller. A. Verdier. F. Verheye. G. Veschambres. A. Vial. E. Vicq. A. Vidalenc. A. Vieille-Marchiset. J.-F. Vieux. J.-B. Viéville. J.-P. Vignon. P. Viray. J. Virvoudet. F. Vollée.

C. Weisskilliam. J. Willhelm.

Parmi ces noms, on remarque celui du jeune poète Georges Farcy, tué sur la place du Carrousel, à quelques pas de l’hôtel de Nantes, contre les murs duquel on lui avait érigé une pierre funéraire ; le nom, donné à une rue du faubourg Saint-Germain, de Vanneau, un des élèves de l’Ecole polytechnique qui guidèrent les colonnes populaires, tué à l’attaque de la caserne de la rue de Babylone ; enfin le nom, donné à une autre rue de Paris, du garde national Jeannisson.

Le plan primitif de la colonne de Juillet avait été tracé par M. Alavoine. À la mort de cet architecte, M. Duc fut chargé, les adjudications étant faites et les dépenses réglées, de revoir les détails et de surveiller l’exécution. « Il s’est surtout préoccupé, disait le Magasin pittoresque de 1840, de trouver un système général de décoration qui fît valoir d’une manière particulière le métal sur lequel il avait à opérer ; il a voulu prêter au bronze la vie qui lui est propre, celle que le bronze lui-même prendrait si, animé tout à coup, il pouvait se tordre et se façonner d’une manière conforme à son intime nature. Les formes déliées, vives, que le métal en fusion aurait affectées de lui-même s’il avait pu diriger sa cristallisation, lui ont été données par l’architecte. Les découpures nettes et élégantes du feuillage, des broderies qui réunissent la finesse à la vigueur, composent presque toute la parure du monument, très-différent, sous ce rapport, de toutes les colonnes sculptées qui rappellent les bas-reliefs et le travail du marbre. » L’auteur de ces lignes, après avoir vanté la simplicité excellente des ornements, qui produit un effet qu’on ne trouve dans aucun autre ouvrage de notre temps, la délicatesse infinie des détails, la sévérité du plan général, ajoute : « Il y a une partie dans laquelle M. Duc a voulu que, même de loin, on pût voir ce qu’il y avait d’élégant et de triomphal dans sa colonne ; cette partie, c’est le chapiteau. La colonne Vendôme, toute chargée de ses riches sculptures, a pu se passer de cet ornement ; M. Duc a mis, au contraire, tout le luxe de la colonne dans la coiffure qu’il lui a dessinée… Aussi la composition de son chapiteau est-elle la partie la plus savante, la plus riche et la plus importante de son dessin. La partie inférieure du chapiteau est ornée d’un rang de palmes qui sont comme le dernier écho de la plainte lugubre qui s’élève vers le ciel ; au-dessus de cette base commence le mélange des symboles de la victoire. Au milieu crime végétation plus élancée qui s’en va porter appui aux volutes des angles, on voit passer les extrémités du panier dont nous avons aperçu l’indication dans les régions inférieures de la colonne ; c’est de l’intérieur de ce panier que se déploient les jets puissants qui supportent le tailloir. Mais, autour de la corbeille de fête, quatre enfants d’une allure audacieuse forment une ronde animée, tenant leurs pieds posés sur les feuilles funéraires, portant dans leurs mains la guirlande des réjouissances, appuyant leurs têtes au-dessous de celles des lions, lesquelles, escortées de deux hautes feuilles triomphales, complètent les fleurons. La balustrade qui repose sur le tailloir a été dessinée avec une rare élégance, de manière à lui servir de diadème. Ce chapiteau rivalise de luxe avec les œuvres les plus opulehtes de la Renaissance ; mais c’est dans l’antiquité et à Pœstum même qu’il en faut chercher les véritables modèles. »

La dépense totale pour la construction du monument a été évaluée à 1,172,000 francs. Le poids total du bronze est de 184,802 kilogrammes. L’alliage du bronze employé dans la colonne est celui des frères Keller.

La colonne de Juillet devait être naturellement le centre des mouvements populaires à cause des souvenirs qu’elle évoquait, et du principe de la souveraineté du peuple qu’elle semblait consacrer, dit Émile de La Bédollière dans le Nouveau Paris. Avant qu’elle ne fût élevée, le 5 juin 1832, l’insurrection était partie de la place de la Bastille. Le contingent formidable du faubourg Saint-Antoine sy réunit le 24 février 1848, et, le 27 du même mois, on transférait à côté des victimes de la Révolution de 1830 celles de la Révolution de 1848. Le service s’était fait à la Madeleine. Depuis cette église jusqu’à la colonne de Juillet, un double cordon tricolore bordait les deux côtés des boulevards, se rattachant aux candélabres à gaz et au peu d’arbres qui n’avaient pas été abattus pour les barricades. Des écussons chargés d’inscriptions s’élevaient de distance en distance. La garde nationale à cheval, les dragons, les cuirassiers et l’artillerie à cheval ouvraient la marche. Puis, venaient les musiques de six légions de la garde nationale et d’autant de régiments d’infanterie. Marchaient ensuite, sur quatre rangs, la garde nationale, la garde mobile et la ligne entremêlées, précédant six chars pavoisés de drapeaux tricolores et ne contenant que seize cercueils de combattants morts dans les hôpitaux. La plupart des victimes avaient été immédiatement enterrées ou déposées antérieurement dans la crypte de la colonne. Après ces chars funèbres, venaient le Gouvernement provisoire, entouré des faisceaux de la République portés par les élèves des Ecoles polytechnique et de Saint-Cyr, les députations des divers corps de l’État, des corporations d’ouvriers, des sociétés artistiques et littéraires, des journalistes ; des députations des Polonais, des Belges, des Italiens, des Allemands et les détenus politiques. On remarquait, dans un cabriolet de place, le condamné Hubert, que les souffrances de la prison avaient rendu si faible, au dire de M. de La Bédollière, qu’il n’avait pu suivre à pied le convoi. Au milieu de ce cortège, marchaient les orphéonistes, Enfants de Paris et Union chorale, chantant la Marseillaise et le Chant du Départ. Derrière les députations, on admirait l’emblème de la République, traîné par huit chevaux blancs richement caparaçonnés. Ce char, pour ainsi dire improvisé, était remarquable par sa grandeur et par la belle disposition de ses ornements. Des faisceaux partant des angles du char supportaient un trophée composé des attributs des arts et de toutes les professions. Deux bras de bronze venaient unir leurs mains fraternelles et soutenir la main de justice, symbole de la liberté sous la loi. Sur le devant du char, tout entier recouvert de velours pourpre, on lisait : Vive la République ! sur les côtés : Liberté, Egalité, Fraternité. Des branches et des couronnes de chêne et de laurier couvraient le char. Les abords de la colonne étaient gardés par la 8e légion ; mais la foule était si compacte en cet endroit, qu’il fallut toute la bonne volonté des assistants pour laisser pénétrer les membres du Gouvernement provisoire jusqu’aux caveaux. Au moment où le char s’arrêta, le ciel, qui avait été gris et froid toute la journée, s’illumina soudain, et un magnifique soleil fit resplendir tout à coup la statue de la Liberté, dont le chapiteau avait été enveloppé pour la circonstance d’un crêpe immense semé d’étoiles d’argent. Pendant que les parents des victimes se précipitaient pour dire un dernier adieu à des restes chéris, M. Dupont (de l’Eure) déposait une couronne d’immortelles et de laurier sur les cercueils et terminait quelques paroles prononcées d’une voix émue par le cri de Vive la République ! aussitôt répété par tous les assistants qui couvraient la place, étaient groupés aux fenêtres des maisons avoisinantes et échelonnés sur les toits.

Pendant le siége de Paris, la colonne de Juillet fut l’objet de nombreuses démonstrations patriotiques de la part surtout des bataillons sédentaires et des bataillons de marche de la garde nationale. À la chute de la Commune, de sanglants combats eurent lieu autour d’elle et de nombreux projectiles l’atteignirent sans cependant lui causer de dommages sérieux.


Juillet (croix, médaille de). V. croix et médaille.


JUILLET, acteur et chanteur français, né à Paris en 1755, mort en 1825. D’abord soldat, puis cuisinier, il finit par se faire acteur, débuta avec un grand succès au théâtre de la rue de Bondy en 1790, dans le rôle du cousin Jacques, de Nicodème dans la lune, puis fit successivement partie du théâtre de Monsieur (1791), du théâtre de l’Opéra-Comique (1801), et prit sa retraite en 1821. C’était un acteur plein de gaieté et de naturel. « Son jeu naturel et piquant, dit la Biographie universelle des contemporains, l’extrême mobilité de ses traits, la vivacité de son dialogue, le mordant de sa diction, une grande habitude de la scène le rendirent longtemps un acteur vraiment précieux, en qui l’on voyait toujours le personnage et presque jamais le comédien. Parmi les rôles dans lesquels Juillet obtint le plus de succès, nous citerons ceux de Thomas, du Club des bonnes gens (1792), du jardinier ivrogne, dans les Visitandines (1792), de Germond, dans l’Amour filial (1792), du fermier Thomas, dans le Traité nul (1795), du père Bontemps, dans la Petite Nanette (1785), enfin du porteur d’eau Mikeli, dans les Deux journées (1800), rôle qui mit le sceau à sa réputation.


JUILLY, village et commune de France (Seine-et-Marne), cant. de Dammartin-en-Goële, arrond. et à 18 kilom. N.-O. de Meaux, sur le penchant d’un coteau ; 898 hab. Le célèbre collège de Juilly, fondé en 1639 par le P. de Coudron, de l’ordre des oratoriens, reçut de Louis XIII le titre d’Académie royale. Ce collège, où plusieurs hommes éminents ont commencé et achevé leur éducation, jouit encore d’une réputation méritée. Les bâtiments sont entourés d’un vaste parc planté de marronniers gigantesques.

JUILLY (Charles Cothier, seigneur de), également connu sous le nom de Charles de Flavigny, écrivain français qui vivait au xvie siècle. On lui doit deux ouvrages : les Rois de France (Paris 1592), qui va de Pharamond à Hugues Capet, et Consolation du sieur de Juilly à son fils prisonnier (Chalon-sur-Saône, 1592), écrit adressé à son fils qui avait été fait prisonnier à la bataille de Coutras.

JUIN s. m. (juain ― du lat. junius, proprement le mois consacré à Junon). Chronol. Sixième mois de l’année : Au mois de juin. À la mi-juin. Le six juin. En réalité, pour presque toute la France, le mois des roses est le mois de juin. (A. Karr.)

— Hist. Journées de juin, Insurrection qui eut lieu à Paris en juin 1848.

Encycl. Chronol. Juin, le sixième mois de l’année dans le calendrier moderne, était le quatrième de l’année instituée par Romulus.

Dans notre calendrier républicain, ce mois s’étendait à peu près du 13 prairial au 13 messidor.

Pendant le mois de juin, la température moyenne à Paris est de 19°,90, et la pression barométrique de 756mm, 63.

On sait que le 21 juin est le jour le plus long de l’année.

— Agric. Dans le midi, c’est en ce mois qu’on termine la fenaison. Dans le nord, où la culture des céréales tient la principale place, on se borne, au moins durant la première quinzaine du mois, à faire les préparatifs de la moisson. On achève de conduire les fumiers sur les terres en jachère, et sur celles qu’on destine au colza, aux navets, aux choux, aux betteraves et aux rutabagas. On fait parquer les moutons sur les trèfles et les luzernes, après la première coupe. Les récoltes semées à l’automne ou au printemps pour servir d’engrais vert peuvent être enfouies en juin. On sait que les plantes qui conviennent le mieux pour ce genre de fumure sont la moutarde blanche, le sarrasin et le colza d’été, soit seuls, soit mélangés. S’il se présente des jours de pluie, on en profite pour répandre du purin sur les trèfles et les prés fauchés, sur les betteraves, pommes de terre, maïs, etc. On cure les fossés et les mares quand l’eau est basse. On chaule les terres en jachère ou celles qui ont porté du trèfle incarnat ou des vesces fauchées en vert. On donne le second labour aux jachères dans les terres argileuses, le premier dans les terres peu compactes. Vers la fin du mois, on commence à écobuer les landes et les vieux gazons, on poursuit les défrichements commencés pendant l’hiver, enfin on entreprend des desséchements. La plupart des plantes dont les semailles ont été indiquées pour la fin de mai, notamment le chanvre, la navette d’été, le maïs, le millet, la moutarde blanche, peuvent aussi être semées au commencement de juin, C’est la meilleure époque pour semer les blés noirs et les navets. Le trèfle, la luzerne, le sainfoin, semés dans le sarrasin vers la fin du mois, réussiront mieux que dans toute autre récolte. On doit butter les pommes de terre et le maïs. On bine et on éclaircit les féveroles, les pavots, les betteraves. Dans la dernière quinzaine du mois, lorsque les gousses inférieures des féveroles commencent à paraître, on coupe les sommités des plantes, afin d’empêcher la venue de nouvelles fleurs ; on obtient ainsi une récolte beaucoup plus belle et dont la quantité n’est pas sensiblement diminuée. On coupe, dans le même but, la maîtresse tête et quelques-unes des plus petites sur les cardères repiquées l’année précédente.

C’est dans le mois de juin que l’on récolte et que l’on bat le colza d’hiver et la navette. On fauche le foin des prairies naturelles et celui de la plupart des fourrages artificiels.

Relativement aux animaux domestiques, il y a dans ce mois certaines précautions à prendre pour les conserver en bon état de santé. Au commencement des chaleurs surtout, les chevaux sont exposés à des refroidissements. On tiendra donc les écuries aérées, sans pourtant établir de courants d’air donnant directement sur les animaux. On leur mettra des caparaçons par-dessus les harnais ; on mettra chaque jour un peu de nourriture verte dans leur ration, et on remplacera, dans certains cas, l’avoine par du son. Il convient de sevrer en ce mois les poulains venus en mars. S’il est possible, on évitera de faire travailler les chevaux et les bœufs pendant la plus grande chaleur du jour. Ceux des animaux de l’espèce bovine qui vont au pâturage doivent y trouver à leur portée un peu d’ombre et de l’eau à discrétion. La tenue de la laiterie exige encore plus de soins à cette époque qu’à l’ordinaire, à cause de la fâcheuse influence que tend à exercer la température élevée, habituelle pendant ce mois. La tonte des moutons se fait quelquefois en juin, mais beaucoup plus souvent en mai. On peut sevrer les agneaux nés en février et mars ; il sera bon, dans ce cas, d’ajouter à leur nourriture un peu de son et d’avoine. C’est à la fin de ce mois que sévit d’ordinaire la funeste maladie connue sous le nom de sang de rate et qui produit chaque année tant de ravages parmi les bêtes ovines. Les porcs doivent être tenus à un régime rafraîchissant, à cause de la chaleur si généralement funeste à ces animaux. La volaille exige aussi de grands soins ; on peut encore laisser couver les poules qui en manifestent le désir, mais les poulets qui en résultent doivent être vendus à l’arrière-saison ; ils sont peu propres pour l’élevage. C’est le moment de donner à la vigne la seconde façon, en rejetant contre les ceps la terre qu’on a retirée précédemment. Aussitôt après, on commence l’ébourgeonnage, et, dès que la floraison est terminée, on donne le second soufrage. La cueillette des câpres se fait en juin ; on reconnaît qu’il est temps d’y procéder lorsque leur surface a perdu la matière cotonneuse qui les couvrait. Les éducations de vers à soie sont presque entièrement terminées ; c’est le moment de s’occuper de la production de la graine et de l’émondage des mûriers.

Pour les bois, il faut se hâter de terminer les travaux du printemps, tant à cause de la chaleur que par suite du manque d’ouvriers, C’est la saison des transports. Tous les bois façonnés sont enlevés du milieu des coupes et portés aux lieux de destination. On lie les écorces destinées à la tannerie. Il importe que cette opération soit faite par un temps sec, car la moindre humidité fait moisir l’écorce et lui fait perdre de sa valeur. La seconde quinzaine de juin est pour cela le moment favorable ; plus tard, la sécheresse devenue extrême ferait briser les écorces, empêcherait de les bien lier et par suite les rendrait difficilement transportables.

Comme la grande culture, la culture maraîchère exige la plus grande activité. On continue jusqu’au 15 à semer les légumes indiqués pour la mois de mai, tels que choux de Milan courts, choux de Vaugirard, brocolis, choux-raves, navets, laitues, escarole et chicorée de Meaux, pois de Clamart ridés, pois nains verts de Prusse, haricots. On fait à ombre des semis de cerfeuil, épinards, cresson alénois, parce que, ces plantes montant promptement en cette saison, il est nécessaire de les renouveler fréquemment. Du 8 au 15, on sème des choux-fleurs pour l’automne, et vers le 25 de la raiponce. Pendant tout le mois, on peut semer du poireau et de la ciboule pour l’hiver, ainsi que les fraisiers des quatre saisons et les variétés anglaises à gros fruit. On commence à arracher l’ail et l’échalote et à récolter certaines graines, telles que cerfeuil, mâche, cresson alénois. Les plantations ne doivent se faire que le soir, et encore faudra-t-il le plus souvent garantir les plantes contre l’ardeur du soleil pendant quelques jours. Toutes les terres dans lesquelles on aura fait des semis et des plantations devront être couvertes d’une couche de fumier pailleux court, afin de conserver la fraîcheur autour des racines. On multipliera les arrosements. Dans les serres, on donnera beaucoup d’air et on arrosera abondamment.

Les arbres fruitiers en plein air devront être maintenus par des pincements successifs, en vue de diriger la sève vers les points où elle sera le plus nécessaire. Sur quelques arbres, il faudra ménager des rameaux pour y établir des greffes dites herbacées. On commencera à éclaircir les fruits du pêcher, en supprimant ceux qui sont attachés au nombre de deux ou trois sur le même point. On supprime aussi les fruits sur les branches trop faibles et qu’on tient à conserver. Vers la fin du mois, on palisse en vert le pêcher. Depuis quelque temps, un certain nombre d’arboriculteurs remplacent cette opération du palissage, toujours fort délicate, par des pincements qui suffisent à contenir la sève dans les branches qu’on ne veut pas laisser croître. C’est aussi au mois de juin qu’on exécute le palissage des treilles. Les raisins destinés à la table sont ciselés dès qu’ils ont atteint la grosseur d’un pois, c’est-à-dire qu’on coupe avec précaution, au moyen de ciseaux à lames pointues et allongées, les


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