Han d’Islande/Chapitre XIX

La bibliothèque libre.
Han d’Islande, Texte établi par Gustave SimonImprimerie Nationale ; OllendorffRoman, tome I (p. 137-144).
◄   XVIII
XX  ►

XIX

PREMIER BRIGAND.
Sauve-toi… Cette contrée, quoique vaste, n’aura pas un seul endroit pour te cacher ; la mort y est partout.
DEUXIÈME BRIGAND
Le seigneur Aldobrand est spécialement chargé par son souverain de poursuivre ta vie proscrite dans toute la Sicile.
Maturin, Bertram.


THÉODORE.
Tristan, fuyons par ici.
TRISTAN.
C’est une étrange disgrâce.
THÉODORE.
Nous aura-t-on reconnus ?
TRISTAN.
Je l’ignore et j’en ai peur.
Lope de Vega, le Chien du Jardinier.



Benignus Spiagudry se rendait difficilement compte des motifs qui pouvaient pousser un jeune homme bien constitué et paraissant avoir encore de longues années de vie devant lui, tel que son compagnon de voyage, à se porter l’agresseur volontaire du redoutable Han d’Islande. Bien souvent, depuis qu’ils avaient commencé leur route, il avait abordé adroitement cette question ; mais le jeune aventurier gardait, sur la cause de son voyage, un silence obstiné. Le pauvre homme n’avait pas été plus heureux dans toutes les autres curiosités que son singulier camarade devait naturellement lui inspirer. Une fois, il avait hasardé une question sur la famille et le nom de son jeune maître. — Appelez-moi Ordener, avait répondu celui-ci ; et cette réponse peu satisfaisante était prononcée d’un ton qui interdisait la réplique. Il fallait donc se résigner ; chacun a ses secrets ; et le bon Spiagudry lui-même ne cachait-il pas soigneusement, dans sa besace et sous son manteau, certaine cassette mystérieuse sur laquelle toutes recherches lui eussent semblé fort déplacées et fort désagréables.

Ils avaient quitté Drontheim depuis quatre jours, sans avoir fait beaucoup de chemin, tant en raison du dégât causé dans les routes par l’orage que de la multiplicité des voies de traverse et détours que le concierge fugitif croyait prudent de prendre pour éviter les lieux trop habités. Après avoir laissé Skongen à leur droite, vers le soir du quatrième jour ils atteignirent la rive du lac de Sparbo.

C’était un tableau sombre et magnifique que cette vaste nappe d’eau réfléchissant les derniers rayons du jour et les premières étoiles de la nuit dans un cadre de hauts rochers, de sapins noirs et de grands chênes. L’aspect d’un lac, le soir, produit quelquefois, à une certaine distance, une singulière illusion d’optique ; c’est comme si un abîme prodigieux, perçant le globe de part en part, laissait voir le ciel à travers la terre.

Ordener s’arrêta, contemplant ces vieilles forêts druidiques qui couvrent les rivages montueux du lac comme une chevelure, et les huttes crayeuses de Sparbo, répandues sur une pente ainsi qu’un troupeau épars de chèvres blanches. Il écoutait les bruits lointains des forges[1] mêlés au sourd mugissement des grands bois magiques, aux cris intermittents des oiseaux sauvages et à la grave harmonie des vagues. Au nord, un immense rocher de granit, encore éclairé par le soleil, s’élevait majestueusement au-dessus du petit hameau d’Oëlmœ, puis sa tête se courbait sous un amas de tours ruinées, comme si le géant eût été fatigué du fardeau.

Quand l’âme est triste, les spectacles mélancoliques lui plaisent ; elle les rembrunit de toute sa tristesse. Qu’un malheureux soit jeté parmi les sauvages et hautes montagnes, près d’un sombre lac, d’une noire forêt, au moment où le jour va disparaître, il verra cette scène grave, cette nature sérieuse, en quelque sorte à travers un voile funèbre ; il ne lui semblera pas que le soleil se couche, mais qu’il meurt.

Ordener rêvait, silencieux et immobile, quand son compagnon s’écria :

— À merveille, jeune seigneur ! Il est beau de méditer ainsi devant le lac de Norvège qui renferme le plus de pleuronectes.

Cette observation et le geste qui l’accompagnait eussent fait sourire tout autre qu’un amant séparé de sa maîtresse pour ne la revoir peut-être plus. Le savant concierge poursuivit :

— Pourtant, souffrez que je vous enlève à votre docte contemplation pour vous faire remarquer que le jour décline, et qu’il faut nous hâter si nous voulons arriver au village d’Oëlmœ avant le crépuscule.

La remarque était juste. Ordener se remit en marche, et Spiagudry le suivit en continuant ses réflexions mal écoutées sur les phénomènes botaniques et physiologiques que le lac de Sparbo présente aux naturalistes.

— Seigneur Ordener, disait-il, si vous en croyiez votre dévoué guide, vous abandonneriez votre funeste entreprise ; oui, seigneur, et vous vous fixeriez ici sur les bords de ce lac si curieux où nous pourrions nous livrer ensemble à une foule de doctes recherches, par exemple à celle de la stella canora palustris, plante singulière que beaucoup de savants croient fabuleuse, mais que l’évêque Arngrim affirme avoir vue et entendue sur les rives du Sparbo. Ajoutez à cela que nous aurions la satisfaction d’habiter le sol de l’Europe qui renferme le plus de gypse, et où les sicaires de la Thémis de Drontheim pénètrent le moins. — Cela ne vous sourit-il pas, mon jeune maître ? Allons, renoncez à votre voyage insensé ; car, sans vous offenser, votre entreprise est périlleuse sans profit, periculum sine pecunia, c’est-à-dire insensée, et conçue dans un moment où vous auriez mieux fait de penser à autre chose.

Ordener, qui ne prêtait aucune attention aux paroles du pauvre homme, n’entretenait la conversation que par ces monosyllabes insignifiants et distraits que les grands parleurs prennent pour des réponses. C’est ainsi qu’ils arrivèrent au hameau d’Oëlmœ, sur la place duquel un mouvement inusité se faisait en ce moment remarquer.

Les habitants, chasseurs, pêcheurs, forgerons, sortaient de toutes les cabanes et accouraient se grouper autour d’un tertre circulaire, occupé par quelques hommes, dont l’un sonnait du cor en agitant au-dessus de sa tête une petite bannière blanche et noire.

— C’est sans doute quelque charlatan, dit Spiagudry, ambubaïarum collegia, pharmacopolæ, quelque misérable qui convertit l’or en plomb et les plaies en ulcères. Voyons, quelle invention de l’enfer va-t-il vendre à ces pauvres campagnards ? Encore si ces imposteurs se bornaient aux rois, s’ils imitaient tous le danois Borch et le milanais Borri, ces alchimistes qui se jouèrent si complètement de notre Frédéric III[2] ; mais il leur faut le denier du paysan non moins que le million du prince.

Spiagudry se trompait ; en approchant du monticule, ils reconnurent, à sa robe noire et à son bonnet rond et aigu, un syndic environné de quelques archers. L’homme qui sonnait du cor était le crieur des édits.

Le gardien fugitif, troublé, murmura à voix basse :

— En vérité, seigneur Ordener, en entrant dans cette bourgade, je ne m’attendais guère à tomber sur un syndic. Me protège le grand saint Hospice ! que va-t-il dire ?

Son incertitude ne fut pas longue, car la voix glapissante du crieur des édits s’éleva tout à coup, religieusement écoutée par la petite foule des habitants d’Oëlmœ.

— « Au nom de sa majesté, et par ordre de son excellence le général Levin de Knud, gouverneur, le haut-syndic du Drontheimhus fait savoir à tous les habitants des villes, bourgs et bourgades de la province, que : — 1o la tête de Han, natif de Klipstadur, en Islande, assassin et incendiaire, est mise au prix de mille écus royaux. »

Un murmure vague éclata dans l’auditoire. Le crieur poursuivit :

— « 2o La tête de Benignus Spiagudry, nécroman et sacrilège, ex-gardien du Spladgest de Drontheim, est mise au prix de quatre écus royaux ;

« 3o Cet édit sera publié dans toute la province, par les syndics des villes, bourgs et bourgades, qui en faciliteront l’exécution. »

Le syndic prit l’édit des mains du crieur, et ajouta d’une voix lugubre et solennelle :

— La vie de ces hommes est offerte à qui voudra la prendre.

Le lecteur se persuadera aisément que cette lecture ne fut pas écoutée sans quelque émotion par notre pauvre et malencontreux Spiagudry. Nul doute même que les signes extraordinaires d’effroi qui lui échappèrent en ce moment n’eussent appelé l’attention du groupe qui l’environnait, si elle n’eût été entièrement absorbée par la première partie de l’édit syndical.

— La tête de Han à prix ! s’écria un vieux pêcheur qui était venu traînant ses filets humides. Ils feraient tout aussi bien, par saint Usuph, de mettre à prix également la tête de Belzébuth.

— Pour garder la proportion entre Han et Belzébuth, il faudrait, dit un chasseur, reconnaissable à sa veste de peau de chamois, qu’ils offrissent seulement quinze cents écus du chef cornu du dernier démon.

— Gloire soit à la sainte mère de Dieu ! ajouta en roulant son fuseau une vieille dont le front chauve branlait. Je voudrais voir la tête de ce Han, afin de m’assurer que ses yeux sont deux charbons ardents, comme on le dit.

— Oui, sûrement, reprit une autre vieille, c’est seulement en la regardant qu’il a brûlé la cathédrale de Drontheim. Moi, je voudrais voir le monstre tout entier avec sa queue de serpent, son pied fourchu et ses grandes ailes de chauve-souris.

— Qui vous a fait ces contes, bonne mère ? interrompit le chasseur d’un air de fatuité. J’ai vu, moi, ce Han d’Islande dans les gorges de Medsyhath ; c’est un homme fait comme nous, seulement il a la hauteur d’un peuplier de quarante ans.

— Vraiment ? dit avec une expression singulière une voix dans la foule. Cette voix, qui fit tressaillir Spiagudry, était celle d’un petit homme dont le visage était caché sous un large feutre de mineur, et le corps couvert d’une natte de jonc et de poil de veau marin.

— Sur ma foi, reprit, avec un rire épais, un forgeron qui portait son grand marteau en bandoulière, qu’on offre pour sa tête mille ou dix mille écus royaux, qu’il ait quatre ou quarante brasses de hauteur, ce n’est pas moi qui me chargerai d’aller y voir.

— Ni moi, dit le pêcheur.

— Ni moi, ni moi, répétèrent toutes les voix.

— Celui pourtant qui en serait tenté, reprit le petit homme, trouvera Han d’Islande demain dans la ruine d’Arbar, près le Smiasen ; après-demain dans la grotte de Walderhog.

— Brave homme, en êtes-vous sûr ?

Cette question fut faite à la fois par Ordener, qui assistait à cette scène avec un intérêt facile à comprendre pour tout autre que Spiagudry, et par un autre petit homme, assez replet, vêtu de noir, d’un visage gai, et qui était sorti, aux premiers sons de la trompe du crieur, de la seule auberge que renfermât la bourgade.

Le petit homme au grand chapeau parut les considérer un instant tous deux, et répondit d’une voix sourde :

— Oui.

— Et comment le savez-vous pour pouvoir l’affirmer ? demanda Ordener.

— Je sais où est Han d’Islande, comme je sais où est Benignus Spiagudry ; ni l’un ni l’autre ne sont loin d’ici en ce moment.

Toutes les terreurs se réveillèrent dans le pauvre concierge, osant à peine regarder le mystérieux petit homme, et se croyant mal caché sous sa perruque française ; il se mit à tirer le manteau d’Ordener en disant à voix basse :

— Maître, seigneur, au nom du ciel, de grâce, par pitié, allons-nous-en, sortons de ce maudit faubourg de l’enfer !

Ordener, surpris comme lui, examinait attentivement le petit homme, qui, tournant le dos au jour, paraissait soigneux de cacher ses traits.

— Ce Benignus Spiagudry, s’écria le pêcheur, je l’ai vu au Spladgest de Drontheim. C’est un grand. — C’est celui dont on offre quatre écus.

Le chasseur éclata de rire.

— Quatre écus ! Ce n’est pas moi qui chasserai celui-là. On paie plus cher la peau d’un renard bleu.

Cette comparaison, qui dans tout autre temps eût fort désobligé le savant concierge, le rassura cette fois. Il allait néanmoins adresser une nouvelle prière à Ordener pour le décider à poursuivre leur chemin, quand celui-ci, sachant ce qu’il lui importait de savoir, le prévint, en sortant du rassemblement qui commençait à s’éclaircir.

Quoiqu’ils eussent, en arrivant au hameau d’Oëlmœ, l’intention d’y passer la nuit, ils le quittèrent tous deux, comme par une convention tacite, sans même s’interroger sur le motif de leur départ précipité. Celui d’Ordener était l’espérance de rencontrer plus tôt le brigand, celui de Spiagudry le désir de s’éloigner plus vite des archers.

Ordener avait l’esprit trop grave pour rire des mésaventures de son compagnon. Ce fut d’une voix affectueuse qu’il rompit le premier le silence.

— Vieillard, quelle est donc déjà cette ruine où l’on pourra trouver demain Han d’Islande, à ce qu’affirme ce petit homme qui paraît tout savoir ?

— Je l’ignore… Je l’ai mal entendu, noble maître, dit Spiagudry, qui en effet ne mentait pas.

— Il faudra donc, continua le jeune homme, se résigner à ne le rencontrer qu’après-demain à cette grotte de Walderhog ?

— La grotte de Walderhog, seigneur ! c’est en effet la demeure favorite de Han d’Islande.

— Prenons-en le chemin, dit Ordener.

— Tournons à gauche, derrière le rocher d’Oëlmœ ; il faut moins de deux journées pour arriver à la caverne de Walderhog.

— Connaissez-vous, vieillard, reprit Ordener avec ménagement, ce singulier homme qui semble si bien vous connaître ?

Cette question réveilla dans Spiagudry les craintes qui commençaient à s’affaiblir à mesure qu’ils s’éloignaient de la bourgade d’Oëlmœ.

— Non vraiment, seigneur, répondit-il d’une voix presque tremblante. Seulement, il a une voix bien étrange !

Ordener chercha à le rassurer.

— Ne craignez rien, vieillard ; servez-moi bien, je vous protégerai de même. Si je reviens vainqueur de Han, je vous promets non-seulement votre grâce, mais encore l’abandon des mille écus royaux qui sont offerts par la justice.

L’honnête Benignus aimait extraordinairement la vie, mais il aimait l’or prodigieusement. Les promesses d’Ordener furent comme des paroles magiques ; non seulement elles bannirent toutes ses frayeurs, mais encore elles réveillèrent en lui cette sorte d’hilarité loquace, qui s’épanchait en longs discours, en gesticulations bizarres et en savantes citations.

— Seigneur Ordener, dit-il, quand je devrais subir à ce sujet une controverse avec Over-Bilseuth, autrement dit le Bavard, non, rien ne m’empêcherait de soutenir que vous êtes un sage et honorable jeune homme. Quoi de plus digne et de plus glorieux en effet, quid citharâ, tubâ, vel campanâ dignius, que d’exposer noblement sa vie pour délivrer son pays d’un monstre, d’un brigand, d’un démon, en qui tous les démons, les brigands et les monstres semblent réunis ? — Qu’on ne m’aille pas dire qu’un sordide intérêt vous guide ! le noble seigneur Ordener abandonne le salaire de son combat au compagnon de son voyage, au vieillard qui l’aura conduit seulement à un mille de la grotte de Walderhog ; car, n’est-il pas vrai, jeune maître, que vous me permettrez d’attendre le résultat de votre illustre entreprise au hameau de Surb, situé à un mille du rivage de Walderhog, dans la forêt ? Et quand votre éclatante victoire sera connue, seigneur, ce sera dans toute la Norvège une joie pareille à celle de Vermund le Proscrit, quand, du sommet de ce même rocher d’Oëlmœ que nous côtoyons maintenant, il aperçut le grand feu que son frère Halfdan avait allumé, en signe de délivrance, sur le donjon de Munckholm…

À ce nom, Ordener interrompit vivement :

— Quoi ! du haut de ce rocher on aperçoit le donjon de Munckholm ?

— Oui, seigneur, à douze milles au sud, entre les montagnes que nos pères nommaient les Escabelles de Frigga. À cette heure on doit voir parfaitement le phare du donjon.

— Vraiment ! s’écria Ordener, qui s’élançait vers l’idée de revoir encore une fois le lieu où était tout son bonheur. Vieillard, il y a sans doute un sentier qui conduit au sommet de ce rocher ?

— Oui, sans doute ; un sentier qui prend naissance dans le bois où nous allons entrer, et s’élève, par une pente assez douce, jusqu’à la tête nue du rocher, sur laquelle il se continue en gradins taillés dans le roc par les compagnons de Vermund le Proscrit, au château duquel il aboutit. Ce sont ces ruines, que vous pouvez voir au clair de la lune.

— Eh bien, vieillard, vous allez m’indiquer le sentier ; c’est dans ces ruines que nous passerons la nuit, dans ces ruines d’où l’on voit le donjon de Munckholm.

— Y pensez-vous, seigneur ? dit Benignus. La fatigue de cette journée…

— Vieillard, j’aiderai votre marche ; jamais mon pas ne fut plus ferme.

— Seigneur, les ronces qui obstruent ce sentier depuis si longtemps abandonné, les pierres dégradées, la nuit…

— Je marcherai le premier.

— Peut-être quelque bête malfaisante, quelque animal impur, quelque monstre hideux…

— Ce n’est pas pour éviter les monstres que j’ai entrepris ce voyage.

L’idée de s’arrêter si près d’Oëlmœ déplaisait fort à Spiagudry ; celle de voir le phare de Munckholm, et peut-être la lumière de la fenêtre d’Éthel, enchantait et entraînait Ordener.

— Mon jeune maître, dit Spiagudry, abandonnez ce projet, croyez-moi ; j’ai le pressentiment qu’il nous portera malheur.

Cette prière n’était rien, devant ce que désirait Ordener.

— Allons, dit-il avec impatience, songez que vous vous êtes engagé à me bien servir. Je veux que vous m’indiquiez ce sentier ; où est-il ?

— Nous allons y arriver tout à l’heure, dit le concierge forcé d’obéir.

En effet, le sentier s’offrit bientôt à eux ; ils y entrèrent, mais Spiagudry remarqua, avec un étonnement mêlé d’effroi, que les hautes herbes étaient couchées et brisées, et que le vieux sentier de Vermund le Proscrit paraissait avoir été foulé récemment.



  1. Les eaux du lac de Sparbo sont renommées pour la trempe de l’acier.
  2. Frédéric III fut la dupe de Borch ou Borrichius, chimiste danois, et surtout de Borri, charlatan milanais, qui se disait le favori de l’archange Michel. Cet imposteur, après avoir émerveillé de ses prétendus prodiges Strasbourg et Amsterdam, agrandit la sphère de son ambition et la témérité de ses mensonges ; après avoir trompé le peuple, il osa tromper les rois. Il commença par la reine Christine à Hambourg, et termina par le roi Frédéric à Copenhague.