Histoires incroyables (Palephate)/26

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CHAP. XXVI.

Glaucus, fils de Sisyphe (1).

On a dit aussi de lui, qu’il avait été mangé par ses chevaux, parce qu’on oubliait que nourrissant des chevaux, négligeant ses affaires et donnant de grands festins, il avait ainsi englouti tout son avoir (2).

(1) Athénée (liv, VII, chap. 47-49 tom. 3, p. 80-85 de l’édition de Schweighœuser) a entassé une multitude de passages, de poètes perdus pour nous, sur divers Glaucus, qui ne nous ont fourni aucune lumière sur celui dont s’occupe ici Paléphate. Voici les passages des poètes ou des Scholiastes qui se rapportent le plus sûrement au Glaucus dont il s’agit dans ce chapitre : au 6e chant de l’Iliade, au moment où Diomède s’apprête à se mesurer avec Glaucus, fils d’Hippoloque ; voyant en lui, un guerrier intrépide qu’il n’a pas encore rencontré sur le champ de bataille, il lui demande s’il est Dieu ou mortel, et Glaucus lui rendant compte de sa généalogie lui apprend que Sisyphe, fils d’Éole, fut le père de Glaucus, qui eût pour fils le fameux Bellérophon père d’Hippoloque (liv. VI, v. 153-21 1, tom. 1er, p. 326-331, édit. de Heyne). Trois scholies sur le v. 1131 des Phéniciennes d’Euripide (citées dans l’édition de Walckenaer, p. 737 et 738), s’accordent à dire que Glaucus, fils de Sisyphe et père de Bellérophon, fut dévoré par les cavalles qu’il élevait à Potnies dans la Béotie. Virgile (au 3e livre des Géorgiques, v. 266-268) cite le fait en preuve de la fureur dont les cavalles sont susceptibles, en ajoutant que c’était Vénus elle-même qui leur avait inspiré cette rage. Ovide dans ses imprécations contre Ibis (v. 555) souhaite qu’il soit dévoré comme Glaucus par des cavalles de Potnies. Plusieurs tragédies perdues et entr’autres une d’Eschyle étaient intitulées Glaucus le Potnien (Schoëll, tom. 2, p. 22).

(2) V. ci-dessus les chap. 3 et 4.