Journal (Eugène Delacroix)/26 août 1856

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 167-168).

26 août. — Repris aujourd’hui le tableau de Jacob, à Saint-Sulpice[1]. J’ai beaucoup fait dans la journée : remonté le groupe entier, etc. L'ébauche était très bonne.

  1. Les compositions de Saint-Sulpice étaient en train depuis six années ; car le 22 janvier 1850, Delacroix écrivait déjà à son praticien M. Lassalle-Bordes : « J’ai remis de jour en jour à répondre à votre bonne lettre, dont je vous remercie bien, parce que j'étais précisément en travail de me décider sur le sujet de mes peintures à Saint-Sulpice : oui, mon cher ami, j’en suis encore là ; cependant je suis à peu près fixé, comme vous allez voir. Voici d’abord ce qui m’est arrivé. La chapelle était celle des fonts baptismaux, les sujets allaient d’eux-mêmes : baptême, péché originel, expiation. Je fais agréer mes sujets par le curé, et je compose mes tableaux. Au bout de trois mois, je reçois une lettre à la campagne, qui m’apprend que la chapelle des fonts baptismaux se trouve sous le porche de l'église, au lieu d'être dans celle que je devais peindre… La juste colère que j’en ai ressentie m’a cassé bras et jambes : j’avais beau faire, je ne pouvais m’occuper que de cela. Enfin, comme il faut que tout finisse, je crois que nous consacrerons définitivement la chapelle aux Saints Anges. J’hésite encore entre plusieurs, quoique je les aie à peu près tous composés. Le plafond sera l’Ange Michel terrassant le démon. » (Corresp., t. II, p. 34.)