Quand on me contait l’histoire
De mon ami l’oiseau bleu,
Vraiment j’essayais d’y croire,
D’y croire un tout petit peu.
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Car sa légende soulève
Des horizons merveilleux
Qui font que lorsqu’on y rêve
Au réveil on est joyeux.
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On me disait qu’à la brune
Il fuyait le paradis
Dans un blanc rayon de lune
Loin des anges interdits !
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Il se coiffait d’une aigrette
D’émeraude et de rubis,
Et piquait une fleurette
Sur l’azur de ses habits !
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Il avait des équipages
Traînés par des papillons,
De grands lézards verts pour pages,
Des souris pour postillons.
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Il avait dans son cortège :
Petit-Poucet, Cendrillon,
Noël, éclatant de neige,
Les anges du réveillon !
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La Belle au bois endormie,
Gracieuse et Percinet,
Urgelle, la fée amie
Au gigantesque bonnet.
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À chaque instant, pour lui plaire,
Je m’efforçais de montrer
Une sagesse exemplaire,
Et me couchais sans pleurer.
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Croyant avoir de la sorte
Tous les joujous que j’aimais !
Mais il frappait à ma porte
Toujours quand je m’endormais !
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............
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Vous qui m’êtes apparue
Dans un rayon de soleil.
Et dont l’image est venue
Illuminer mon sommeil,
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Vous me rappelez l’histoire
De mon ami l’oiseau bleu :
Ah ! dites-moi, dois-je y croire,
Y croire un tout petit peu ?