La Chasse (Gaston Phœbus)/Chapitre LXII

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, Joseph Lavallée
La Chasse (1854)
Texte établi par Léon Bertrand, Maison Lefaucheux (p. 246).

Chapitre soixante-deuxième.
Ci devise comment on puet prendre sengliers à veautriers.


Aussi puet hon prendre les sangliers à vautrier qui se fet en tel manière. Quant en une forest hon scet qu’il ha de la glant ou fayne, les sengliers, truyes et autres porcz qui se relièvent à l’entrée de la nuyt, vont là pour fère leurs menjures. Donc doit celuy qui veult veautrier aler après le premier somme de la nuyt, à tous mastins, alans et lévriers audessouz du vent de là où il scet que les menjures sont ; et doivent estre six compaignons ou plus ; et chascun doit tenir deux ou trois chiens, et en doivent leissier aler l’un. Et celuy ira tantost trouver les sangliers, quar il a le vent au nés et les abayera, et ilz ne s’en boudieront[1] jà pour le chien tou seul, espicialement, car ilz auront le vent au contraire, qu’ils n’orront ne sentiront riens ne de chiens ne de gens. Et dès que les compaignons orront abayer, ilz doivent leissier aller tous leurs autres chiens sans crier ne faire noise, et courre après à tous leurs espieux et trouveront qu’ilz en aront prins un ou deux ou plus.

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  1. Boudieront, bougeront.