Valentines et autres vers/La Devise

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Valentines et autres vers, Texte établi par Ernest DelahayeAlbert Messein (p. 57-59).
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LA DEVISE


 
Puisque Vous vîntes en ce monde,
Sur la Normandie au sol fier,
Dans une ville gaie et blonde,
Entre les pommiers et la mer ;

Puisqu’il est certain que vous, Femme,
Vous pouvez tout, grâce à l’Amour,
Vous de qui le regard m’enflamme
Comme une Flèche de son Jour ;

Puisqu’il est clair que dans ta tête
Ton jugement est ferme et sûr,
Et tel qu’en août, aux champs en fête,
L’Épi de blé, lorsqu’il est mûr ;

Puisqu’on voit en France les hommes
Céder à leurs femmes le pas,
Et que les Croqueuses de pommes
Leur font mettre à tous chapeau bas ;


Puisqu’enfin ce n’est pas en rêve
Qu’on Te trouve en tout et toujours
Parfaite entre les Filles d’Eve
Au joli pays des amours ;

J’ai pu calquer votre devise
Sur la mienne, on jugera bien
Si l’on peut penser sans sottise
Que tous deux nous ne sommes rien ;

Donc ma devise est la servante
De la vôtre que sans retard
J’écris sur la page suivante :
C’est toute une Épopée à part.


LA DEVISE
(Suite)


MOI FRANÇAISE
BEAUCOUP PUIS
LE PLUS PÈSE
NUL NE SUIS.