Les Trophées/La Dogaresse

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Les TrophéesAlphonse Lemerre. (p. 101).


Le palais est de marbre où, le long des portiques,
Conversent des seigneurs que peignit Titien,
Et les colliers massifs au poids du marc ancien
Rehaussent la splendeur des rouges dalmatiques.

Ils regardent au fond des lagunes antiques,
De leurs yeux où reluit l’orgueil patricien,
Sous le pavillon clair du ciel vénitien
Étinceler l’azur des mers Adriatiques.

Et tandis que l’essaim brillant des Cavaliers
Traîne la pourpre et l’or par les blancs escaliers
Joyeusement baignés d’une lumière bleue ;

Indolente et superbe, une Dame, à l’écart,
Se tournant à demi dans un flot de brocart,
Sourit au négrillon qui lui porte la queue.